Balmora

Iléna avisa la construction et les dizaines de piliers alignés devant elle, surement une sorte de dépôt souterrain pour le matériel militaire des renégats. Il y'avait plusieurs engins des constructions et une grue au centre du bâtiment. Rien de bien utile aux yeux de l'Aldéranéene, qui reporta son attention sur les bords de la cuve que formait le chantier. Un peu plus loin, il y'avait une autre rampe d'accès. Elle était surement plus proche du canon et la sergent se dirigea vers elle, après un bref échange de regards avec Zack.

Une fois au pied de la rampe, Iléna ordonna à son escouade d'attendre en bas, tandis qu'elle allait jeter un coup d'oeil en haut pour repérer la position du canon et des renégats.

Le canon était sensiblement plus proche, mais le champ de bataille était désormais libre de toute gêne, l'ensemble de la poussière s'étant dissipée. Si il n'y avait guère plus d'une soixantaine de mètres entre Iléna et le canon, il s'agissait de soixante mètres terriblement grand, au milieu des troupes ennemis et des tirs de mortier.
Qui plus est, le bunker qui gardait l'entrée du canon était encore présent, bien que très endommagé. Il allait falloir trouver un moyen de contourner cela aussi.

L'un de ces hommes s'approcha de la sergente.

-Excusez de vous interrompre, les gars ont trouvés ce qui ressemble à un tunnel et part en direction de votre canon. Et puis, on peut envisager de se servir des engins non ?

Il désigna les différents matériels entreposés dans le chantier, du bâton de dynamite à l'énorme pelleteuse en passant par le marteau-piqueur.

Parcourir les quelques dizaines de mètres qui séparaient le chantier du canon relevait du suicide, surtout sans protections face aux tirs ennemis ou même les mortiers qui pilonnaient la zone en permanence. Iléna redescendit vers ses hommes, après que l'un l'ai avertit de la présence de dynamite et d'un tunnel dans le chantier, qui menait surement au canon. La sergent examina les véhicules pour voir si l'un d'eux était suffisamment résistant pour amener une dizaine d'hommes jusqu'au canon ou à même de détruire les bunkers.

Au milieu des véhicules, Iléna remarqua deux modèles d'engins plus qu'intéressants. Plusieurs camions-bennes d'une taille raisonnable étaient à même de transporter des troupes, l'épaisseur de leur machinerie les rendant impossible à attaquer à l'aide de simples armes anti-infanterie.
Mais surtout, un engin particulièrement imposant, ressemblant à un compacteur mais dont l'énorme roue avant était en fait un concasseur aux dents d'adamantium destinées à briser les obstacles les plus résistants. Ce genre d'engin était utilisé en région particulièrement granitique pour déblayer le sol. Parfois, ils étaient aussi réquisitionner par l'armée pour raser un fort ennemi, leurs dents étaient capable de faire du ravage, même sur un bunker.

Le compacteur n'aurait aucun mal pour détruire le bunker de défense, Iléna en était persuadée. Il suffisait juste de trouver un pilote assez chevronné pour piloter ce géant. Avec un peu de chance, les pointes en adamantium seraient à même de percer les murs protégeant le canon. La sergente s'approcha de Zack et lui expliqua son plan :

- Quelqu'un prend les commandes du compacteur, détruit le bunker et perce les défenses du canon. Nous, on suivra avec les camions-bennes, c'est assez résistant contre les tirs des renégats. On demandera au commandement d'arrêter les tirs de mortiers. Avec le lance-flammes et les fusils à pompe, on doit pouvoir d'introduire sans trop de problème dans le bunker, placer les charges explosives et la dynamite dedans et repartir. C'est faisable sergent ?

Le sergent se gratta le menton.

-Ben, si on a quelques pilotes, possible ouais.

Un petit groupe de FDP de l'escouade de Zack se signala alors.

-Sergent, avant de rejoindre les FDP, on s'occupait de conduire des véhicules sur ce genre de chantiers, on devrait pouvoir y arriver.
-Très bien, vous êtes sur de votre coup ?

il s'était tourné vers Iléna.

- Oui, répondit Iléna sans la moindre hésitation. Mettez les engins en place et les hommes dans les camions.. Chargez un peu de dynamite dans l'un d'eux. J'ordonne au commandement de cesser le tir d'artillerie dans une minute.

La sergente monta dans l'un des camions-bennes avec son escouade. Tandis que trois conducteurs prenaient place dans les engins.

[Exécution du plan]

Le commandement grogna un peu à l'idée de perdre du temps, mais accepta quand même l'idée de l'aldéranéenne. De toute façon ils n'avaient guère le choix, l'offensive des FDP s’essoufflait petit à petit. Et tous voyait petit à petit la pluie se faire moins violente et les rafales moins brusques.

Une fois tous les FDP prêts, les conducteurs démarrèrent les engins et s'engagèrent sur la rampe. Ils arrivèrent au niveau du sol alors que les renégats étaient avant tout concentrés sur la ligne de front. Bien sur les engins furent vite remarqués, e si l'indécision retint un moment les balles, les renégats ne tardèrent pas àcomprendre le danger que représentait les engins et se mirent à tirer dessus.
Trop tard toutefois.

Le concasseur avait pris une bonne allure et fonçait sur le bunker dont les occupants essayaient de déplacer les armes lourdes pour détruire le véhicule. Il n'en eurent pas le temps. Dans un bruit effroyable mêlant la tôtle qui se plie sous l'effort et les dent d'adamantium déchiquetant le plasbéton, le concasseur percuta le bunker. Pendant un instant les renégats crurent que le mastodonte allait s'arrêter.
Mais le mur renforcé céda soudain et le concasseur s’élança à l'intérieur du bunker, broyant tout ce qui tombait sous ses dents. Il percuta à nous veau quelque chose, le mur du canon cette fois. Plus résistant, les dents ripèrent d'abord sur la couche de métal protectrice avant de parvenir à l'arracher de son support et à se faire un chemin à travers le plasbéton.

Lorsque le concasseur stoppa enfin, il se trouvait à moitié enfoncé dans le mur du canon, une partie de celui-ci effondré.
Les deux camions-bennes stoppèrent le plus près possible du mur pour permettre aux FDP de se déployer, ce qu'ils firent sans tarder en profitant du désordre parmi les renégats. Ils purent pénétrer dans le canon. Ils arrivèrent dans une pièce que gravats et poussière rendaient non-identifiable. Dans un coin, un escalier permettait de rejoindre l'étage au-dessus, tandis qu'un trou dans le mur en face permettait de continuer vers l'intérieur du canon.

La début du plan était un succès, le bunker et ses occupants avaient étés littéralement broyés, tandis que le concasseur avait ménagé un trou dans le fortin protégeant le canon. Iléna ordonna à son escouade de sortir rapidement du camion-benne pour se faufiler dans l'ouverture béante. A l'intérieur, il y'avait beaucoup de poussières mais les FDP distinguèrent un escalier et un trou menant au canon. Iléna se tourna vers Zack :

- On va au canon, essayez de voir s'il y'a quelque chose d'utile le-haut. On garde le contact radio.

Iléna pénétra dans la pièce centrale du fortin. Légèrement plus haute que la précédente, elle était circulaire et bien plus grande.
Au centre, une énorme machinerie de vérins, essieux, engrenages et moteur s'élevait jusqu'au plafond, dont une partie semblait mobile par rapport au reste. Le concasseur semblait avoir en partie attaque la machinerie, sans s'enfoncer bien loin toutefois.

Une porte sur la droite de l'escouade s'ouvrit alors, révélant un groupe de six légionnaires. Ceux-ci repérèrent les intrus et se jetèrent à couvert alors que les FDP en faisaient de même derrière les nombreux gravats plus ou moins haut.

La pièce dans laquelle se trouvait à présent les FDP semblait être située juste en dessous de la pièce principale du canon, en effet, la machinerie présente semblait être la base de l'arme et c'était surement d'ici qu'on orientait le canon. A peine les loyalistes venaient-ils d'entrer dans la pièce que six légionnaires entrèrent dans la pièce, visiblement dans le but d'arrêt le commando. Iléna se jeta à couvert derrière un gros bloc de plastibéton qui avait connu de meilleurs jours. Quelques balles criblèrent son couvert, sans faire de réels dommages. Les légionnaires n'étaient pas très loin, une dizaine de mètres, et ils allaient découvrir les joies du lance-flammes.

Iléna attira l'attention de Drebin, le porteur du lance-flammes, et lui fit plusieurs signes de la main, un code convenu au sein des FDP, pour lui ordonner de faire feu dès que le reste de l'escouade aura mit en place un tir de suppression. Drebin hocha la tête et ôta la sécurité de son arme, tandis que les autres FDP se tenaient prêts à le couvrir.

- Go !, cria Iléna.

D'un mouvement commun les FDP firent feu de leurs armes, contraignant les légionnaires à baisser la tête pour éviter une mort certine. Drebin, en première ligne, fit cracher le feu de l'Empereur sur ses ennemies impies.

Les lincians n'eurent guère de choix que de s'abriter alors que le porteur de lance-flamme s'approchait asse zpour délivrer une gerbe de liquide inflammable mortelle. Quatre des lincians périrent instantanément tandis que les deux autres furent gravement brûlé et abattus pour s'être redressés hors de leur couvert.

Le champ était désormais libre, mais pour combien de temps encore ?

Les six légionnaires étaient à présents tous morts, l'odeur de leur chair brûlée flottait dans l'air et certains FDP parmi les moins chevronnés avaient un air légèrement maladif, mais pas un d'entre eux ne vomit. Pour sa part, Iléna avait déjà quelques années de combats derrière elle et elle avait appris à apprécier cette odeur, quand elle était du bon côté du champ de bataille.

- Couvrez les entrées de la pièce ! Que personne n'entre tant que je n'ai pas terminé les explosifs, ordonna la sergente en se dirigeant vers la machinerie. Les hommes présents dans la pièce exécutèrent rapidement ses ordres et se positionnèrent au niveau de la porte d'ou étaient entrés les légionnaires. Tidus s'approcha de sa supérieure et lui donna la sacoche contenant les charges explosives et la dynamité récupérée. Assistée d'Ivy, Iléna mit rapidement les explosifs en place à divers endroits de la machinerie, comme un des moteurs et les engrenages les plus importants. Elle espérait juste que les renégats tardent un peu à envoyer des renforts.

Les légionnaires dehors semblaient peiné à s'organiser avec l'assaut des FDP qui n'en finissait pas. Iléna réussit à installer les charges qui, lorsqu'elle les fit sauter, détruisirent une part non négligeable de la structure du soutien du canon, laquelle commença à s'enfoncer.

L'escouade d'Iléna s'était éloignée des charges explosifs et la sergente avait ordonné à Zack de se replier en dehors du fortin, lui avertissant qu'elle avait d'ors et déjà poser les explosifs sur la structure du canon. Le sergent ne se fit pas prier et ordonna à sa propre escouade d'évacuer les lieux. Iléna appuya sur un des boutons de son détonateur. Plusieurs explosions ébranlèrent le canon, projetant plusieurs débris métalliques aux alentours. Après quelques secondes, le canon commença à s'effondre sur lui-même, menaçant d'une mort certaine les derniers occupants du bunker. L'Aldéranéene sortit en vitesse par l'ouverture causée par le concasseur. Dehors, les deux escouades de commandos avaient établis un périmètre défensif autour des véhicules. A l'aide de ces deniers, les FDP se replièrent en direction du chantier pour éviter une éventuelle explosion des réserves de munitions à l'intérieur du fortin. Une fois à l'abri, Iléna contacta le commandement et lui fit un rapport succinct de la situation, bien que son supérieur était déjà au courant de la démolition du canon.

Elle attendait de nouveaux ordres.

-Beau travail, les autres commandos ne devraient plus tarder. Repli immédiat sergent, je n'aimerais pas que vous soyez sur le champ de bataille lorsque les obus tomberont.

Les deux escouades de Zack et d'Iléna ne se firent pas prier pour exécuter l'ordre du général et elles évacuèrent les lieux rapidement, profitant de la désorganisation causée par l'effondrement du canon au sein des forces renégats pour se faufiler dans une brèche créée par l'attaque frontale des loyalistes. Les commandos disparurent rapidement du champ de bataille, sans pertes supplémentaires.

Alors que l'équipe sous les ordres d'Iléna arrivait au poste avancé FDP, une autre explosion se fit entendre et tous purent voir l'un des canons de défense s'effondrer avec fracas.
Aussitôt, l'un des officiers donna l'ordre d'ouvrir le feu aux cuirassés. Quelques minutes passèrent avant que le premier sifflement ne se fasse entendre et qu'une explosion ne pulvérise une position d'armes lourdes des renégats. Rapidement d'autres tirs suivirent, annihilant les forces renégates qui se repliaient et déchiquetant les édifices militaires.

Les FDP se repliant, Iléna put observer le champ de bataille. Celle-ci avait été rude et de nombreux cadavres amis parsemaient le sol, à moitié enfoncé dans la boue. Même si tous savait que la destruction de Balmora était une grande victoire, le chemin de retour aux bateaux fut pour le moins silencieux, à l'exception du bruit de fond des canons et de l'orage.