Les docks

Le garde patrouillait autour du petit entrepôt. Il ressemblait à un robot, ses pas et ses rondes minutés comme ceux d'une horloge. Il ne vit pas la silhouette qui l'observait depuis un renfoncement sombre. Alors qu'il venait de passer à sa hauteur, elle sortit de sa cachette et s'approcha doucement, à pas furtif.
Dès qu'il fut arrivé à portée, l'homme dégaina son cimeterre, plaqua sa main ganté sur la bouche de sa cible et glissa la lame recourbé entre les côtes, plongeant jusqu'au cœur du malheureux. Il retint le cadavre d'un bras, et le glissa sans effort jusqu'à l'endroit où il était précédemment caché. Puis il se dirigea vers la porte de l'entrepôt et l'ouvrit juste assez pour glisser sa svelte silhouette dedans.

Si les renseignements de Mazor étaient exacts, sa cible devait se trouver là. Celui qu'il devait tuer était un lieutenant de l'un des trois gangs de la zone, qui se chargeait de superviser le stockage des marchandises venant des différents trafics. Cet entrepôt était justement une planque censée avoir reçu un important arrivage il y a peu. Les caisses qui y étaient entreposées semblaient en témoigner.

Avançant précautionneusement, discret malgré les couleurs éclatantes de son armure, Mazor se faufila entre les piles de marchandises, à l'écoute du moindre bruit qui pourrait le renseigner. Trois voix lui parvenait depuis le fond de l'entrepôt, et il décida de s'y diriger en priorité.
Il arriva bientôt à proximité des voix, et se hissa sans un bruit sur une caisse, pour avoir une meilleure vision de la scène. Trois personnes discutaient devant une caisse ouverte, révélant ce qui semblaient de gros sacs de farine.
Mazor reconnut aussitôt sa cible, le plus petit des trois et aussi celui qui parlait le plus fort. Indubitablement le chef. Il ne prit guère attention à ce qu'ils se racontaient, mais à priori la discussion était violente.

Il allait les tuer tous les trois d'une seule attaque. Il rengaina son cimeterre et sortit Daes'Rakan de son fourreau, caressant d'un doigt distrait l'un des tranchants de la lame. Elle avait envie de goûter au sang, il le sentait, sans savoir pourquoi.

Prenant autant d'élan que possible, il se releva et bondit vers les trois hommes tout en portant une attaque circulaire à deux mains. Le bruit attira bien sur leur attention. Celui le plus à gauche fut trop effrayé par la vision de cet homme lui sautant dessus, mais les deux autres réagirent rapidement et s'éloignèrent à temps.
Celui qui n'avait pas bougé eut le torse enfoncé par la puissante lame qui ralentit à peine, Mazor se servant de son élan pour effectuer une attaque d'estoc sur le deuxième sous-fifre qui s'était reculé sur sa droite. Cette fois l'homme ne fut pas assez rapide et la lame s'enfonça jusqu'à la garde, les cornes du félin rajoutant perforant également les chairs.

L'assassin retira son arme du corps de sa victime alors qu'une vague d'énergie le parcourait, et il se mit à la recherche de sa véritable cible. Celui-ci avait sortis un pistolet mitrailleur, et Mazor n'eut que le temps de s'abriter derrière une caisse pour éviter la rafale de projectiles.
Déterminé à en finir vite -il entendait déjà les autres gardes rappliquer- il sortit aussitôt de son couvert et se précipita vers le lieutenant. Celui-ci eut le temps de tirer une seconde fois mais l'armure de Mazor encaissa le coup. Le chaotique eut tout le loisir de réfléchir à son attaque. Il démarra une frappe verticale, brandissant son épée au dessus de sa tête, puis au dernier moment se laissa basculer en arrière, envoyant son pied dans le nez de son ennemi qui ne s'y attendait pas, puis reprenant ses appui pour délivrer une frappe circulaire qui décapita proprement l'homme.

Le corps sans tête s'effondra au sol et Mazor rattrapa la tête d'une main puis se précipita vers la sortie la plus proche sortie. Un garde surgit de derrière une caisse tenta de lui bloquer la route, mais il maniait aussi bien Daes'Rakan à une main qu'à deux, et l'épée trancha le poignet et fendit la cuisse de l'homme dans un arc de cercle sanglant, sans même que l'assassin ne ralentisse sa course.
Quelques secondes plus tard, Mazor disparaissait dans la nuit des docks, laissant derrière lui la mort, comme toujours.


Mazor regagna rapidement le petit bar sur les quais, un haut lieu des rencontres de la pègre, idéalement situé en terrain neutre, ses propriétaires avait tout fait pour faciliter les transactions entre les différents partis.
Ainsi, en plus de la salle commune, de nombreuses alcôves étaient à disposition de ceux désirant un peu d'intimité.

Mazor repéra celle où son commanditaire l'attendait et y pénétra avant de savoir dans l'homme robuste, bien qu'un peu trop en chair.

-Ah, Thanatos, comment ça c'est passé ?
-Comme vous vouliez que ça se passe.

Mazor lança un sac de toile à l'homme qui l'ouvrit et eut une expression de dégoût avant de le refermer soudainement. Puis il sortit une liasse de crédits de sa poche et la tendit au tueur, qui s'empressa de les compter. Une fois cela fait, il se leva et sortit en lâchant quelques mots.

-Le compte y est, au revoir.

Puis il repartit en direction du repaire où sa sœur, lui et leur suivants logeait.

Le repaire des rejetés était un grand bâtiment industriel de plusieurs étages et pouvant facilement accueillir une centaine de personnes avec les sous-sols situés sous les quais avoisinants. Temis avait choisit cet endroit dès leur arrivée, convaincue de sa future importance et ses possibilités tactiques dans le cas d'une offensive d'un gang ou d'une organisation comme l'Arbites. Elle ne voulait pas répété son erreur qu'il l'avait forcée à quitter sa planète d'origine, et surtout, avoir de la place. Prendre possession des lieux avaient été d'une facilité déconcertante, surtout quand les précédents occupants des lieux n'étaient que de simples gangeurs.

Les rejetés s'installèrent rapidement en masquant le plus possible leur arrivée, ainsi que leur véritable nature. Les simples adeptes furent assignés aux sous-sols et au Rez-de-chaussez tandis que Temis s’installait avec son frère aux étages, avec les quelques assassins du groupe et ses gardes du corps.

Dès la première semaine de leur arrivée, le plus important gang des docks tomba sans aucune raisons apparente et fut disloqué en plusieurs entités. Une enquête de l'arbites conclut à la mort du chef du gang et la version officiel fut la tenue d'une opération de purge d'un grand succès. Quelques heures après, un des derniers agents locaux non corrompus fut retrouvé tué chez lui, faisant disparaitre toute traces de soupçons et orientant l'enquête vers un des gangs des docks.

A présent, si Mazor s'occupait d'assurer les ressources financières des Rejetés, Temis se concentrait plutôt sur sa survie et sa montée discrète en puissance. Les assassins étaient loués sous divers noms et les cultistes se comportaient comme un gang normal, corrompant quelques agents de l'ordre et menaçant les commerçants locaux. En apparence, les rejetés ne sont qu'un gang de plus au milieu de tant d'autres. En secret, Temis travaille à un projet plus ambitieux et plus grand que le simple contrôle d'un quartier. Elle compte sur son frère et entend bien voir ce monde brûlé.

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Pendant que Mazor se chargeait de son contrat, Temis était tranquillement allongée dans son lit, située au dernier étage du repaire. Bien que la journée tirant déjà vers sa fin, la demi-Eldar s'était brusquement endormie après le départ de son frère et et un de ses hommes de confiance, habitué à ces crises, l'avait juste placé dans une position un peu plus confortable. Durant son sommeil, Temis voyait des choses, que ce soit des souvenirs, le présent ou encore le futur proche. Elle revit le meurtre de sa mère, ne ressentant aucunes émotions, comme à chaque fois qu'elle se remémoré ce moment. Mais elle vit également son frère entrain d'exécuter son contrat et son retour. Les deux visions se brouillèrent et une autre se forma dans son esprit, plus pressante dans l'esprit de Temis. Les étoiles avaient remplacés le soleil de puis un moment, les voleurs et les criminels arpentaient les ruelles de Mandrasa. Il y'avait également un groupe plus important, bien plus important, qui se dirigeait vers... le repaire des rejetés.

La demi-Eldar se réveilla en sursaut, pour avoir son frère, tout juste de retour, franchir le pas de la porte. Avanat même qu'il n'eut ouvrit la bouche pour faire son rapport, Temis l'interrompit :

- Il est quelle heure ?, demanda-t-elle d'un ton pressant ?

- Presque vingt heure, pourquoi ?

Temis voyait bien qu'il était légèrement intrigué, et contrarié, mais il devait commencé à avoir l'habitude des bizarreries avec sa soeur.

- Prépares la Cabale, nous allons êtres attaqués, ce soir, répondit simplement Temis, le visage impassible.

Mazor n'avait mis que quelques minutes à gagner le repaire, entra dedans rapidement et monta quatre à quatre les marches qui menaient au quartiers de Temis. Lui et les assassins rapportaient l'argent, mais c'était elle qui le gérait.
Alors qu'il ouvrit la porte, elle l'assaillit aussitôt d'une question incongrue.

-Il est quelle heure ?
-Presque vingt heures pourquoi ?
-Prépare la Cabale, nous allons être attaqué ce soir.

Un sourire mauvais éclaira le visage de Mazor.

-Tout de suite.

Il referma la porte et descendit encore plus vite qu'il ne les avait monté les marches. Il remua les gardes de Temis au passage, leur indiquant de se mettre en position de défense et de prévenir les cultistes de faire de même. Il alla ensuite réveillé les assassins.
Réveillé était façon de parler, ils ne dormaient que rarement à cette heure. La chance voulut que sur les cinq assassins, quatre était actuellement en repos. En le voyant débouler dans leur quartier de repos, le plus ancien des assassin releva la tête.

-Qu'est-ce qu'il y a Thanatos ?
-Une attaque paraît-il. Et vous venez avec moi.

Les quatre tueurs se levèrent et s'équipèrent, la plupart prenant des fusils de sniper, fusils de combat ou pistolets semi-auto. Lorsque l'un d'eux voulut quitter la salle par là où était arrivé Thanatos, celui-ci l'arrêta en posant sa main sur son épaule. Devant leur air d'incompréhension, il désigna l'une des fenêtres de la pièce.

-Un bon assassin n'arrive jamais là où on l'attend.

Avant que les autres n'ait pu réagir, il ouvrit la fenêtre et se jeta dans le vide, se réceptionnant un étage plus bas sur le toit d'un hangar. Les autres haussèrent les épaules et le suivirent. Il faisait presque nuit, les derniers rayons de soleil mourraient sur la mer, colorant celle-ci d'une teinte rouge que Thanatos trouvait esthétiquement très satisfaisante.
Le problème était que les rayons quasi horizontales découpaient nettement les silhouettes des assassins sur les toits. Thanatos fit donc signe de rentrer dans les bâtiments au moins le temps que le soleil se couche, la vision serait moins bonne, mais se serait plus sur.

Ils atteignirent rapidement une position qui leur permettait de surveiller la rue principale qui menaient à leur QG . C'était un immeuble de bureau, sans doute d'une quelconque société de transport, dont les façades étaient uniquement composé de vitre teintée, ce qui permettait de voir sans être vu. Du moins en théorie.

Ils attendirent ici plusieurs minutes. Lorsqu'ils virent enfin les assaillants, le soleil était déjà couché et seules les minables lampadaires éclairaient l'important groupe d'hommes qui progressait dans la rue principale, en direction de leur QG. A vue de nez ils étaient environ une vingtaine, peut-être une trentaine.
Beaucoup trop pour les vingt-cinq hommes qui devaient les accueillir. Il allait falloir clairsemer leur rangs. Thanatos fit quelques signes, il avait pris l'habitude d'éviter la parole avec ses hommes, simple principe de discrétion.

Les deux assassins équipés de snipers allèrent aussitôt se mettre en position, gagnant le toit juste au dessus par l'escalier de secours. Ils s'allongèrent et utilisèrent le parapet pour caler leur fusil, puis visèrent ceux qui semblaient commander.
Deux tirs claquèrent dans la nuit et deux silhouettes s'effondrèrent au milieu du groupe de combat qui s'immobilisa quelques instants avant de reprendre sa marche, plus rapide. Deux autres tirs claquèrent, mais cette fois une seule silhouette s'effondra. Le groupe accéléra encore plus, sans s'arrêter.

Un bruit de métal parvint aux oreilles fines de Thanatos, qui sentit sa nuque se hérisser. Il s'approcha silencieusement de la porte de secours, celle par laquelle était sortis les deux assassins. Les deux tueurs qui étaient restés avec lui le regardèrent sans comprendre, puis se mirent à couvert derrière des bureaux sur un signe du sang-mêlée.
Celui-ci était arrivé au niveau de la porte et y colla son oreille. Il parvint clairement à distinguer le bruit d'un groupe d'hommes montant les marches. Une dizaine à tout casser. Apparemment, ils n'avaient pas autant l'avantage de la surprise qu'il l'avait escompté. Ceux qui les attaquaient les connaissaient bien trop.

Thanatos adressa quelques signes à ses hommes pour leur faire comprendre la signification. Il espérait que leurs assaillants s'attendaient à tous les trouver sur le toit, et non pas à l'étage d'en dessous. Thanatos dégaina son cimeterre et attendit. Au moment où le premier des attaquants arriva au niveau de la porte, il l'ouvrit brusquement.

Deux combattants se tenaient sur la petite plate-forme métallique. Un coup de cimeterre frappa le plus proche, arrachant une partie de sa protection, entaillant sa poitrine et répandant allègrement le sang. Galvanisé par la souffrance de son adversaire, Thanatos lui décocha ensuite un coup de pied qui l'expédia par dessus la rambarde et l'envoya s'écraser une dizaine de mètres plus bas.
Le sang-mêlée se précipita ensuite de nouveau à l'intérieur alors que le combattant qui suivait arrosait la porte d'une rafale de son pistolet-mitrailleur.

Thanatos se jeta derrière un bureau proche alors que les deux autres assassins ouvrait le feu, réduisant au silence l'imprudent qui avait suivis leur chef.
Alors qu'ils s'apprêtaient à arroser le prochain qui passerait la porte et que Thanatos se relevait doucement, un objet rond et métallique alla rebondir sur le sol, s'arrêtant à quelques mètres des assassins. Reconnaissant aussitôt l'objet, ils se jetèrent en arrière, se roulant en boule derrière le premier bureau.
L'explosion survint une demi-seconde plus tard.

Alors que son frère quittait la pièce, Temis sortit lentement du lit en adressant une prière silencieuse à celui qui lui avait donné cette vision, puis elle se dirigea vers une des mallettes parmi la dizaine qui se trouvaient dans sa chambre. Elle l'ouvrit, révélant une armure composite aux couleurs sombres, une boite contenant de la peinture de camouflage et une paire de lunettes assez sophistiquées. La sang-mêlée enfila les pièces de la première une à une puis dissimula la pâleur de sa peau encore apparente, y compris le visage, avec la peinture. Elle prit les lunettes puis ouvrit une autre malle, contenant un fusil assez long, muni d'un silencieux et d'une visée laser. Temis y rajouta une poignée à l'avant puis prit trois chargeurs. Elle termina de s'équiper avec deux pistolets-mitrailleurs qu'elle attacha aux deux holsters positionné sur ses cuisses.

Finalement prête, Temis sortit de sa chambre et se dirigea vers le compteur électrique du bâtiment, situé à seulement quelques mètres de la porte d'ou elle venait de sortir. Elle coupa le courant, plongeant le repère dans le noir et surprenant la plupart des membres de la Cabale. Seuls les assassin, son frère et sa garde personnelle n'en furent pas perturbés.

L'entrepôt était plongé dans le noir et les rejetés attendaient nerveusement aux différents étages du repaire. Il y'avait trois sorties de secours gardées, plus une entrée principalement permettant le passage de véhicules. La vingtaine de cultistes surveillaient les portes, les gardes de Temis étant positionnés sur les rambardes métalliques reliant les quartiers de Temis et de son frère au rez-de-chaussez et aux quartiers des assassins. La demi-Eldar se positionna également sur la rambarde et activa sa vision thermique. Elle voyait à présent aussi net qu'elle plein jour.

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Rapidement, des gangers tentèrent de s'introduire par les diverses entrées du repaire, notamment la porte principale et l'accès à l'escalier de secours. Temis envoya sa garde soutenir les cultistes, peu armés et inefficaces, défendre l'entrée principale, tandis qu'elle se chargeait seule de la sortie de secours. La sang-mêlée ne dut pas attendre longtemps avant de voir un homme s’engouffrait par la porte qu'il venait d’ouvrir. Elle l'abattit promptement d'une balle entre les deux yeux, avant d’enchaîner un second tir sur le suivant. La balle atteignit l'homme à l'épaule, lui arrachant un cri de douleur tout en lui faisant perdre l'équilibre. Il termina sa misérable vie une dizaine de mètres plus bas, dans une caisse de canards vibreurs.

Plus prudents, les suivants lancèrent une grenade avant d'entrer en masse, canardant l'espace devant eux. Mais il n'y avait plus personne, que ce soit soit devant ou sur la plate-forme du dessus. La dizaine d'hommes reprit leur progression après quelques secondes d'hésitations, quand soudainement, la porte derrière se referma brusquement. Ils étaient à présent plongés dans le noir, quelque uns allumèrent des lampes torches. Ils reprirent leur progression en avançant vers les quartiers de Temis, vérifiant les étages inférieurs et les ténèbres devant eux. Ils avaient pour mission d'en finir avec la maîtresse des lieux.

Une forme sombre tomba soudainement en plein milieu de leur groupe, et avant que ses ennemis ne puissent réagir, Temis appuya simultanément sur les deux gâchettes de ses pistolets-mitrailleurs. Elle sautait, esquivait, distribuait des coups de pieds autour d'elle tout en semant la mort autour d'elle. Quand les deux chargeurs de son arme furent vide, de ses ennemis, il ne restait que des corps ensanglantés.

La diversion causé par la grenade permit à cinq hommes d'entrer dans le bâtiment sans risquer de riposte. C'était du moins ce qu'il croyaient.
S'étant mis à couvert, les assassins lâchèrent quelques rafales sur les assaillants, restant autant que possible hors de vue, disparaissant derrière les bureaux et les armoires à tiroirs, se mouvant rapidement.

Leur attaques ne touchaient que rarement, et peinaient à endommager les protections pare-balles des nouveaux arrivants, apparemment bien mieux équipés que les premiers. Ceci dit les assaillants pouvaient à peine voir où se situaient les assassins avant qu'ils ne tirent, et une fois cela fait il était trop tard pour réussir à les toucher.
Les hommes des gangs, confiants dans leur protection et dans la supériorité de leur équipements, progressaient dans le bâtiments, s'éloignant de la porte en demi-cercle, repoussant les assassins. Ils n'avaient pas conscience qu'ils creusaient ainsi leur propre tombe.

Thanatos attendait patiemment, caché derrière le bureau le plus proche de la porte. Il s'était jeté ici dès que le souffle de l'explosion était passé. Les hommes qui s'approchaient n'avait aucune idée de sa présence, et il ne leur laisserait pas le temps de comprendre ce qui se passerait lorsqu'il jaillirait.
Chose qui arriva quelques secondes plus tard.

Le plus avancé de gangers venait de tirer avec son fusil à pompe. Malgré le fait que ce soit un modèle automatique, Thanatos savait que le rechargement lui laisserait le temps et il n'attendait que ça.
A peine la chevrotine avait-elle quitté le canon que déjà il se précipitait hors de sa cachette, bondissant vers son ennemi lame vers l'avant. L'épée perfora le ventre de son adversaire, et Thanatos sentit une vague de bien-être se répercuter en lui alors que son adversaire souffrait.

Sans même achever le premier, Thanatos se jeta au contact de trois autres des combattants, le dernier se tenant trop à l'écart. Peu importait, il ne survivrait pas longtemps seul face à deux assassins.
Les troupes de chocs avaient sortis pistolets et armes de mêlées, mais Thanatos voyait qu'il n'y étaient pas habitués. Il se déplaçait avec agilité et rapidité, jouait avec ses adversaires. Il déviait les flingues, paraît les coups, infligeait de temps à autre une coupure plus ou moins profonde à un ennemi. Ils semblaient lent et pesants par rapport aux mouvements rapides et fluides du sang-mêlée. Leur douleur montait petit à petit, et Thanatos décida soudain qu'il en avait marre.

Se concentrant sur l'adversaire le plus proche, il lui trancha littéralement les genoux d'un seul coup d'épée horizontal, fit un tour sur lui même et frappa une deuxième fois, légèrement plus haut, décapitant sans autre forme de procès le malheureux que la chute de son corps avait amené pile à la bonne taille.
Les deux autres soldats n'avaient rien eu le temps de faire, trop affaiblis qu'ils étaient par la durée du combat et les nombreuses coupures qui entaillaient leur membre et leur torse. Quant à celui qui avait été écarté du combat au début, on pouvait voir sa tête, seule, qui reposait sur l'un des bureaux.

Thanatos n'hésita pas une seule seconde et bondit vers l'autre ennemi le plus proche, frappant à de multiples reprises de son épée, traçant en l'air des arabesques de sang. Sa vitesse et sa maîtrise empêchait tout espoir de riposte de la part de son ennemi, qui s'effondra bientôt au sol, ayant perdus trop de sang.
Le dernier voulut battre en retraite, boitant vers la porte mais le tueur ne lui en laissa pas le temps. Un coup de pied à l'arrière du genou le fracassa, forçant le combattant à s'agenouiller sous la douleur. Empoignant à deux mains son épée, Thanatos l'enfonça dans le ventre de l'homme, puis tira d'un coup sec vers le haut, fendant sans s'arrêter cage thoracique, colonne vertébrale, crâne et cerveau. Une bruine de gouttelettes rouges se répandit dans l'air, ainsi que quelques morceaux de chair et d'os.

Complètement galvanisé par le combat, Thanatos se dirigea vers l'escalier pour être sur qu'il ne restait pas par hasard quelqu'un à tuer. Il avait essuyer et rengainer son épée, de toute façon il pourrait dégainer plus vite que n'importe qui.
Il arriva dans l'escalier de service au moment où un ganger paniqué redescendait du toit à toute allure. Voyant Thanatos, il voulut dégainer son pistolet-mitrailleur, mais le sang-mêlée fut plus rapide et lui saisit le poignet, brisant les os qui le composait d'une simple pression. Puis il attrapa le type à la gorge et le souleva sans effort, serrant de plus en plus sa prise.
Le prisonnier étouffait lentement, essayant de se libérer de sa main intact, des hoquets de douleur s'échappant de sa gorge malgré la poigne puissante. Finalement, il cessa définitivement de bouger et Thanatos laissa retomber le corps inerte, satisfait de l'agonie de celui-ci.

Peu de temps après, les deux snipers redescendirent du toit, fusil dans le dos et pistolet à la ceinture. L'un d'eux était quand même blessé aux côtes, à priori rien de trop grave vu qu'il se tenait encore parfaitement debout. Les deux assassins qui étaient restés derrière Thanatos s'avancèrent également.

-Plus moyen de les avoir en visuel depuis le toit. On bouge ?
-Évidemment, on va pas laisser les autres au camp retirer toute la gloire.

Rapidement, sans plus prêter attention aux morts, les cinq assassins se remirent en route vers l'entrepôt, bien décidés à faire payer à l'ennemi sa petite ''surprise''.

[Petit descriptif de l'entrepôt, je m'y perds moi-même]

Bâtiment de deux étages, long d'une centaine de mètres et large d'une vingtaine, l'entrepôt d-34 était jadis la propriété d'une entreprise de transport de marchandise, qui fit faillite suite à l'augmentation du crime organisé sur les docks et les divers agressions de parti ouvrier. Le Rez-de-chaussez est l'endroit où était stocké les marchandises avant leur envoie vers les divers magasins du quartier bourgeois. Il ne reste que divers tas de caisses, assez nombreux pour offrir de multiples couverts. Plusieurs entrées existaient autrefois mais Temis en a condamné plusieurs, ne laissant que la porte principale et deux issues de secours.
Le deuxième étage n'occupe qu'une partie de la longueur du bâtiment, environ 1/3 et il n'y a que des bureaux divers qui sont à présent les quartiers des gardes. Le reste de l'étage n'est qu'une réseau de passerelle métallique.
Le troisième étage occupe entièrement l'entrepôt, ce sont les quartiers habitables de l'endroit, et c'est d'ici que Temis et son frère gèrent les rejetés.

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Ses adversaires n'étaient plus que des corps ensanglantés, brisés. Une douleur vrillait le flanc de Temis, une cote cassée par une balle. Heureusement l'armure composite avait arrêtée le choc mortel. La demi-Eldar allait continué quand les lumières de l'entrepôt se rallumèrent subitement, l'aveuglant momentanément. Elle entendit des coups de feu et plusieurs balles ricochèrent contre le plancher métallique sur lequel elle se trouvé. Elle fit un bond en avant et courut se mettre à couvert près de la cage d'escalier.

Cherchant d'ou venait ces tirs, elle découvrit des d'autres ennemis étaient entrés dans l'entrepôt, surement par une des entrées de l'étage du dessous, et ils tentaient de prendre à revers Temis et ses gardes, situés à l'étage du dessous.

Les nouveaux arrivants étaient à priori mieux équipés, avec divers fusils d'assauts et armes tranchantes de bonne qualité. Les Rejetés s'étaient repliés en bas des escaliers, derrière une barricade de fortune. Ils résisteront le temps que son frère revienne pensa la demi-Eldar. Pour le moment, elle avait envie d'étancher ses pulsions les plus primitives et elle sortit de son couvert, fusil à la main.
En contrebas, les Rejetés se contentaient d'échanger quelques tir avec les gangers, ne pouvant réellement passé à l'attaque. Temis profita que les combattants soient trop concentrés sur le combat en bas pour prendre à revers ses ennemis. Elle passa une jambe par dessus la rambarde de la rampe où elle se trouvait et sauta. La demi-Eldar se réceptionna en souplesse sur le sol poussiéreux de l'entrepôt avant de partir en chasse.

Telle un serpent évoluant dans les hautes herbes, Temis se faufila à travers les allées de caisses, courbée sur elle même et à l’affût du moindre bruit suspect, en dehors des tirs qu'elle entendait régulièrement. Se remémorant à peu près la configuration des empilements vu du haut, elle contourna largement la position adverse, découvrant au passage le corps de quelque uns de ses hommes au niveau d'une des issues de secours.

Un craquement sur sa droite, un bruit de pas ensuite. Elle n'était plus seule.

Elle dégaina lentement son couteau de combat et se dirigea vers la l'endroit d'ou semblait venir les pas. Lentement, la respiration quasi inaudible, elle contourna une colonne, puis jugeant les bruits de pas assez proche, surgit brusquement pour attaquer son adversaire.

Deux secondes plus tard, Temis était à terre, le poignet douloureux et le souffle bloqué par sa chute. En rouvrant les yeux, elle put voir le sourire moqueur de son frère, et derrière lui, deux des cinq assassins.

- Tu es aussi discret que calme, Mazor, se contenta de dire Temis, le visage légèrement crispé tandis que son frère lui proposait son bras pour qu'elle se relève, chose qu'elle accepta.

- Et toi, ma soeur, tu es toujours aussi prévisible, ne put s’empêcher de rajouter le demi-Eldar, toujours aussi souriant. Il releva sans difficulté Temis et lui rendit son couteau.

- Il en reste une quinzaine, je compte sur toi pour les faire souffrir mon frère, ordonna Temis avec un sourire mauvais.

Mazor et les assassins étaient rapidement revenus à l'entrepôt. Les snipers étaient allés couvrir la rue principale, ce qui empêcherait toute fuite organisé et tout regroupement, tandis que les trois autres contournaient l'imposant bâtiment pour arriver par l'une des entrées de derrière.

Il y découvrirent un petit groupe de soldats, tous semblables aux troupes de chocs qu'ils avaient déjà affrontés. Tous rentrèrent dans le hangar à l'exception de deux d'entre eux qui restèrent au niveau de la porte, assurant les arrières du groupe. Les deux assassins qui accompagnaient Thanatos sortirent rangèrent leur fusil d'assaut pour sortir une paire de pistolets lasers silencieux pour l'un, et un pistolet à aiguille pour l'autre. Les premiers étaient plus rapides, le second plus puissant.

Quelques secondes plus tard les deux gardes s'effondraient, transpercer de part en part sans que personne à l'intérieur n'ait pu y prêter attention. Trois ombres passèrent silencieusement la porte.

A l'intérieur c'était presque une bataille rangée qui s'effectuait entre les soldats et les rejetés. Ces derniers s'étaient repliés dans l'escalier, et pourraient tenir encore quelques minutes avant d'être submerger. Thanatos et ses deux acolytes n'auraient pas besoin de tant.
Ils s'étaient installés derrière une pile de caisse lorsqu'ils entendirent du bruit se rapprocher, de pas discrets et rapides, une personne seule.
Thanatos fit jaillir son cimeterre dans sa main et s'approcha de l'endroit où la personne arriverait.

Il vit brusquement surgir Temis, couteau de combat en main. Tenter de l'arrêter maintenant relèverait de la folie simple, aussi opta-t-il inconsciemment pour une neutralisation rapide et non-violente.
Il lui saisit le poignet armé, jetant le couteau au sol d'une simple pression, et accompagna le corps de Temis au sol pour éviter de lui faire mal, effectuant dans le même temps une roulade arrière pour se redresser juste devant elle, alors qu'elle semblait comprendre la situation.

-Tu es aussi discret que calme, Mazor.

Il lui souriait. Il était conscient de l'attitude, ou bien moqueuse ou bien gêné que devait avoir les deux assassins dans son dos. Sans qu'il ne comprenne vraiment pourquoi, la plupart de ceux que Temis et lui côtoyaient régulièrement oscillaient toujours entre ces deux tendances quand ils étaient en présence des deux sang-mêlées.
A la réflexion, ça concernait surtout les assassins. Ceci dit Thanatos n'y accordait aucune sorte d'attention.

-Et toi, ma sœur, tu es toujours aussi prévisible.

Il la releva et lui rendit son couteau après l'avoir fait bondir dans sa main d'un coup de pied. Il la regarda en détail et la trouvait encore plus belle lorsqu'elle se décidait à passer elle même à l'action. Il ne parvenait pas à comprendre les choix qu'elle faisait parfois, mais était forcé de reconnaître qu'ils portaient tous leur fruits.

-Il en reste une quinzaine, je compte sur toi pour les faire souffrir mon frère.
-T'ai-je déjà déçu sur ce point.

Il s'inclina légèrement avec le même sourire malsain que sa sœur, puis fit brusquement volte-face et repartit silencieusement au combat, cimeterre rengainé. Les deux assassins le suivirent sans dire un mot.
Ils parvinrent rapidement derrière deux ou trois caisses d'où ils purent observer la situation. La majorité de leurs ennemis étaient répartis en deux endroits. Le groupe le mieux équipé était situé seulement quelques mètres devant eux, à couvert derrière quelques caisses. Leur chef, ou ce qui y ressemblait, se tenait à seulement un petit mètre des assassins, deux gardes du corps à ses côtés.
Ce qui laissait à peine une dizaine de soldats au front, qui n'avaient d'yeux que pour leur cible.

A l'inverse, de l'autre côté de la pièce et de la position des Rejetés se trouvait un second groupe d'hommes, plus nombreux mais plus mal équipés et moins doués au combat. Ils assuraient en réalité le rôle d'appui-feu, empêchant les Rejetés d'ouvrir le feu sur la vrai menace tant qu'ils arrosaient la zone.
Plusieurs cultistes étaient déjà tombés, mais la barricade tenait bien. Il n'avait plus que quelques secondes à le faire.

Le commandant des troupes d'assaut leur tournait le dos et Thanatos s'approcha d'eux silencieusement, glissant discrètement son cimeterre hors de son fourreau. Lorsqu'il fut assez près, les assassins qui le couvraient liquidèrent les deux gardes du corps, et il se jeta rapidement sur le commandant, qui se retournait sans comprendre. Une main ganté se plaqua sur sa bouche et le cimeterre lui ouvrit la gorge, arrosant de flot vermeil le plastron de Thanatos.

Maintenant que le chef était liquidé, et que personne ne les avait vu, ils allaient pouvoir se charger des soldats. Reprenant leur fusil d'assaut en main, les assassins se positionnèrent silencieusement à des endroits stratégiques leur offrant plusieurs opportunités de tir, chacun sur l'un des flancs de leurs ennemis. Chacun d'eux serait prêt à liquider deux ou trois hommes dès que Mazor entrerait en scène. Lui se chargerait des autres.

Il s'approcha d'un groupe de trois hommes, occupant le centre du dispositif. Il ne cherchait pas particulièrement à se cacher, mais malgré qu'ils perçurent sa présence,les soldats ne se retournaient pas.
Ce n'est que lorsqu'il fut à quelques dizaines de centimètres que l'un d'eux lui lança :

-Alors chef, on vient se joindre au combat.

Une voix emplie de cruauté et de sadisme, aussi froide que la mort, lui répondit.

-Désolé, je crains que votre chef ne soit indisponible.

Aussitôt le petit groupe se retourna prestement et Thanatos plongea, enfonçant sa lame dans le cœur du plus proche, celui qui lui avait parlé.
L'homme n'avait ps eu l temps de mourir que déjà Daes'Rakan sortait de son fourreau et venait mordre la chair de celui à la droite de Thanatos, lui coupant aisément un bras avant de lui fendre le crâne sur le retour.
Le troisième avait eu le temps de réagir, avait dégainé une courte lame énergétique et se lança à l'assaut. Il était musclé et imposant, sans doute avait-il l'habitude d'écraser son adversaire sous la seule force de sa charge. Aussi fut-il très étonné lorsque Thanatos para le coup en tenant son épée d'une main, sans même faiblir face à l'impact qui fendilla la lame énergétique.
L'étonnement fut de courte durée car un poing métallique vint fracasser la mâchoire de l'homme simiesque, avant qu'un coup d'estoc en pleine poitrine ne mette fin à ses jours.

Pendant ce temps les deux assassins étaient rentrés en action. Celui de droite avait éliminé ses trois cibles, tandis que l'autre n'en avait eu que deux, mais les gardes de Temis s'était chargé d'abattre le dernier, profitant de l'attaque surprise pour riposter et abattre pas mal de leur cible.
Il ne restait plus qu'un combattant, et Thanatos le repéra rapidement. Il était armé d'un fusil à pompe et visait le sang-mêlée. La première volée de plombs partit, ratant largement sa cible, le tueur ayant esquivé avec l'agilité d'un félin sauvage. Il n'y eut pas de seconde volée.
Thanatos se rua en avant, empêchant son adversaire de recharger. Daes'Rakan glissa sa pointe sous la cage thoracique de l'homme, fendant les chairs facilement et venant se loger jusque dans les crânes, lacérant le cou par sa simple taille et perçant le haut de la boîte crânienne. Thanatos fit faire un quart de tour à la lame, ramenant l'un des tranchants vers lui, puis appuya l'un de ses pieds sur la poitrine de l'homme et tira. L'épée fendit le corps en deux dans une explosion de sang, de poumons et d'autres humeurs peu ragoutantes.

Aussitôt libéré d'une des menaces, le groupe des Rejetés put se concentrer sur le second groupe de combattant, soutenus par les tirs des assassins. Rapidement, devant l'échec de leur stratégie, les gangers se replièrent en bon ordre. Mais dès qu'ils arrivèrent près de la porte principale, deux tirs claquèrent dans la nuit et deux de leurs hommes s'effondrèrent. Ils mirent quelques instants à réagir, permettant deux autres tirs, puis se fut la panique, ils avaient déjà eu preuve de la précision des sniper et ne tenaient pas à la tester de nouveau.
Quelques autres tirs dispersèrent le groupe de combat, et bientôt le silence retomba sur les rues.

Les cultistes fêtèrent leur victoire, remerciant les dieux. Thanatos se fendit d'une rapide prière, traçant avec le sang de ses ennemis la croix à huit branches sur l'une des caisses, avant de l'effacer promptement. Si jamais la police rappliquait, ceci pourrait leur causer bien du tort. Ils avaient pour habitude de ne jamais laisser de signes de ceux à qui allait leur prière.

L'allégresse dura quelques instants, puis tous se mirent au travail. Il fallait évacuer les corps, récupérés les armes, remettre de l'ordre...
Quand soudain une explosion survint du bâtiment d'à côté. Tous se ruèrent à la porte, de la fumée provenait du premier étage d'un entrepôt mitoyen. Peu de temps après deux silhouettes sombres sortirent du rez-de-chaussée, L'une supportant l'autre. Temis, Thanatos, les assassins et quelques gardes reconnurent les silhouettes, celles des snipers précédemment en embuscade.
Les deux assassins dans l'entrepôt allèrent aider leur confrère à revenir, et lorsqu'ils passèrent les portes, deux gardes les refermèrent précipitamment.

L'un des snipers était cruellement blessé au ventre, il saignait beaucoup et s'évanouirait dans pas longtemps, voir mourrait. Temis ordonna qu'on le fasse d'urgence conduire à la maigre infirmerie qu'ils avaient installés, et que quelqu'un aille quérir le médecin dont ils s'étaient attirés les services à coups de menaces.
L'autre sniper, moins mal en point, bien que blessé à l'épaule, s'installa sur une caisse, tandis qu'autour de lui tous restait silencieux. Temis leur fit signe de reprendre leurs activités, et les cultistes et les gardes se remirent au travail, les deux autres assassins n'étant de toute façon plus là.

Thanatos avait depuis le début reconnu les blessures d'une lame, et il avait hâte d'entendre ce que le sniper avait à dire.

-C'est... Khaigit. Il nous est tombé dessus peu après que les gangers se soient enfuis. On a réussit à s'en tirer, mais je pense pas qu'on l'ai eut, ni même qu'on l'ai blessé.

Khaigit. Le cinquième assassin, le seul autre spécialiste de la mêlée avec Thanatos. Il les aurait attaqué ? Mais pourquoi ?
Ce fut Temis qui apporta un début de réponse.

-Il était probable que l'ennemi est eu connaissance de la composition de l'entrepôt, il se sont trop rapidement adapté au terrain et leur plan était bien millimétré.
-De plus, on est tombé dans une embuscade lorsqu'on est allé gêner leur progression au début. Ils savaient qu'on allaient débarquer. Tu penses que...
-Rien n'est encore sur. Mais il est évident que retrouver Khaigit est une priorité, que ce soit pour infirmer ou confirmer nos suppositions.

Mazor acquiesça silencieusement. Une trahison ne l'étonnait pas, ce n'était pas la première ni la dernière. Seulement il hésitait à devoir inclure Khaigit dans les biles à abattre ou celles qui patienteraient.
Il choisit finalement qu'il patienterait.

Après l'attaque des gangs des docks, Temis avait surtout passer son temps à organiser l'évacuation des corps, qui furent monter sur l'arrière d'un camion, sous une bâche. Quelques hommes partirent ensuite se débarrasser de tout ça. La dirigeante des rejetés envoya également un de ses gardes auprès de l'officier local des forces de l'ordre, qui bien qu'acquis depuis un moment à leur cause, était intrigué par l'explosion qui avait eut lieu et sur laquelle il ne pouvait fermer les yeux.

Temis se dirigea vers le chef de ses gardes, Arthus, qui supervisait l'inspection des diverses armes récupérées et leur stockage. En la voyant arrivé, le capitaine releva la tête et salua sommèrent sa supérieure, qui ne cachait pas une certaine colère.

- Je peux faire quelque chose pour vous mademoiselle ?, demanda-t-il.

Cela faisait des années qu'il servait les deux demi-Eldars, et il avait toujours appelé Temis commença. Cela ne dérangeait pas cette dernière, enfin pour le moment.....

- Oui, j'ai besoin de toi pour une tache particulière. Notre victoire d'aujourd'hui nous a permit d'affaiblir grandement nos principaux ennemis sur les docks mais nous n'avons pas assez d'hommes pour prendre l'avantage. Dorénavant, tu te chargeras de recruter plus d'hommes à notre cause. Ils devront partager notre dévotion, sinon tu as la liberté de tes choix.

- Bien mademoiselle, répondit Arthus.

- Quant est-il des pertes ?

- Deux gardes tués et trois blessés. J'ai déjà trouver des remplaçants parmi les survivants.

Arthus connaissait Temis, elle n'avait cure du sort des cultistes. A ses yeux, ils n'étaient que de pions sur son échiquier et seuls qui sortaient du lot méritait de la considération. La plupart du temps, ils rejoignaient l'élite des rejetés, les gardes, ou très rarement, les assassins.

Sans dire mot, Temis congédia Arthus d'un signe de la tête avant de se diriger vers l'infirmerie mise en place au second étage. Elle monta rapidement les escaliers, n'accordant pas le moindre regard à ceux qui croisaient son chemin et qui la saluaient pour ce qu'elle était. Une fois arrivée devant la porte de l'infirmerie, elle toqua avant d'entrer.

A l'intérieur de la petite pièce, il y'avait un lit ainsi qu'un meuble contenant divers accessoires nécessaires pour les soins les plus basiques. Dans un coin de la pièce, il y'avait un des sniper, le moins blessé. Il avait à présent le bras en écharpe. Le médecin était près du lit, mais il n'y avait plus rien à faire. Dalan, l'autre sniper, avait le visage recouvert par le drap imprégné de sang. Le bras qui dépassait du tissu et qui pendait dans le vide était plus qu'éloquent.

Le regard du médecin croisa celui de Temis, et son visage devint aussi pâle que celui du mort en y voyant se qui s'y trouver. Les yeux rouges sang de la demi-Eldar fixait le médecin avec une fureur sans borne. Même Vergar, le sniper au bras cassé, sentait que quelque chose n'allait pas chez sa maîtresse.

Pourtant, Temis ne fit rien contre le pauvre médecin, et sortit de la pièce précipitamment. Elle se dirigea vers les quartiers de son frère, ceux qu'elle croisait n'osaient pas la regarder dans les yeux. Quant elle déboula dans la chambre de Thanatos, celui-ci était tranquillement entrain d’affûter son cimeterre. Il leva les yeux et fut légèrement surprit par l'attitude de sa soeur, elle qui était si calme d'habitude.

- Mazor, Dalan est mort. Je veux que tu me retrouves Khaigit, et que tu me la ramène vivant. C'est ta seule mission à présent.

Mazor avait rejoints ses quartiers. Lorsque Temis l'y trouva, il était en sueur, Daes'Rakan dégainée et une partie du mobilier avait été réduit en charpie, ainsi que tous les mannequins d’entraînement qu'il possédait.
L'excitation du combat, qui avait temporairement comblé ses besoin, lui avait permis de rester calme face à la nouvelle. Mais l’adrénaline et la douce odeur des âmes souffrantes s'étaient estompés, et la colère était revenus.

-Mazor, Dalan est mort. Je veux que tu me retrouves Khaigit, et que tu me le ramène vivant. C'est ta seule mission à présent.

Soudain calmé, Mazor se raidit, rengaina doucement son épée et s'approcha de sa sœur, venant se coller à elle, leur visage à quelques centimètres.

-Il se traînera à tes pieds avant la fin de la semaine. J'en fais le serment.

Nul témoin de la scène n'aurait su dire avec certitude si leur lèvres se rencontrèrent à cet instant, quoiqu'il en soit Mazor quitta ses appartements, toujours en armure, sans adresser un seul mot d'adieu à sa sœur.
Quelques minutes plus tard il sortait de l'entrepôt et se mettait à suivre la trace de leurs attaquants. Ils étaient le seul indice de l'emplacement de Khaigit, si tant est qu'il était bien le traître.

La trace était fraîche, la douce sensation de la traque l'excitait de nouveau, il parcourait les rues tel un fantôme porteur de mort, inquiétante silhouette en armure cuivrée. Les rares personnes qui se promenaient dans les rues en pleine nuit s'écartaient en le voyant passer.
Il voyait toujours des traces du passage de leurs attaquants. Il ne devait pas être très loin de leur planque, les Dragons Rouges, il avait reconnus certaines de leur troupes, étaient connus pour posséder des planques réparties dans les docks.

Il arriva finalement à un bâtiment d'un seul étage, assez petit. Sa fonction ne faisait aucun doute, les entrées étaient fortifiés et un garde armé se tenait devant chacune. S'introduire à l'intérieur ne serait pas chose aisé, surtout qu'un bien trop grand nombre d'ennemis l'attendaient à l'intérieur.

Il devait atteindre directement le chef, agir sans fioriture. Le massacre serait pour plus tard. Il remarqua une petite terrasse à l'étage du bâtiment, ainsi qu'une porte, qui devait probablement menée aux quartiers du chef. Elle était aussi gardé que les autres, mais cela ne posait pas de problème.

Montant sur le toit d'un bâtiment approchant, Thanatos prit Daes'Rakan d'une main, tendit le bras en arrière, visa précisément, puis lança l'épée en direction de la poitrine du garde. Un tel tour serait impossible avec une autre arme de cette taille, mais Daes'Rakan lui semblait toujours si légère que c'en était presque facile.
Seul ce sentiment d'avoir l'esprit usé l'empêchait de le faire trop souvent.

La lame fila dans la nuit, transperça de part en part l'homme au niveau du torse, sans se soucier de l'armure qu'il portait. Le cadavre tomba en avant, mais aussi furtif et silencieux qu'une ombre, Thanatos sauta sur la terrasse, et vint rattraper le garde avant qu'il ne touche le sol, le déposant délicatement sur le sol et retirant son épée d'un geste ample.

Il récupéra rapidement une clé sur le défunt, puis ouvrit la porte qui menait à l'étage. Il tomba dans un couloir vide, un escalier à un bout et une autre porte en face de lui. Sans prendre plus de temps à analyser la situation, il ouvrit la porte face à lui.
Deux hommes se tenaient assis face à face dans des divans, tandis que deux autres montaient la garde derrière chacun d'eux.

Avant qu'ils n'aient le temps de réagir à l'apparition d'un guerrier en armure maculée de sang, le demi était sur eux, Daes'Rakan tranchant à droite et à gauche, tuant de deux frappes précises les gardes.
Le fil de la lame vint se poser sur le cou du type à droite, tandis que le cimeterre avait faillit sous celui de l'homme à gauche.
Aucun deux n'avait crié, et leur expression indiquait clairement qu'ils savaient ce qui allait se passer s'ils le faisaient.

-Qui vous a donné les renseignements dont vous disposiez sur nous ?
-Personne, ce sont nos espions qui...

Un coup de poing fit taire l'imprudent, lui ouvrit la lèvre et lui cassa le nez. Mais une main ganté l'empêcha pour autant de crier, tout en lui compressant douloureusement la mâchoire.
Se tournant vers l'autre, Thanatos continua.

-Alors ?
-Un de vos assassins, il disait vouloir vous quitter, et nous proposait de nous aider à vous exterminer.
-Où est-il ?
-Je n'en sais rien.
-Ne me mentez pas !
-Et c'est ce que je fais, il ne nous a jamais donné aucune adresse, soit il nous retrouvait de lui même soit il nous donnait rendez-vous. La dernière fois que je l'ai vus, c'était ici même, voilà quelques heures.

Thanatos sentait que c'était la vérité, il reconnaissait bien là les méthodes qu'il avait enseigné à Khaigit : ne jamais donner d'informations importantes à son commanditaire.

-Et il ne vous a pas donné rendez-vous après l'attaque ?

L'individu resta silencieux.

-Répondez !
-Si, il nous a donné rendez-vous dans les quartiers industriels, nous allions nous mettre en route quand vous êtes arrivé. Voilà l'adresse.

L'homme tandis un simple papier, où étais griffonnée une adresse. Relâchant la prise sur la mâchoire de l'autre lieutenant, il l'assomma puis récupéra le papier.

-Merci.

Le cimeterre trancha facilement la gorge nue, puis s'enfonça dans la poitrine de celui qui étais inconscient.
Thanatos récupéra Daes'Rakan et la rengaina après l'avoir essuyée, ainsi que son cimeterre. Il quitta le bâtiment puis repartit dans les ombres, silencieux. Dans quelques heures, les cinq cadavres seraient découverts, mais d'ici là il serait loin.
Khaigit avait laissé une piste par trop évidente. Quelque chose gênait Thanatos dans le déroulement de sa traque, mais sa soif de sang et de vengeance l'empêcha d'y penser plus avant.

[La suite dans le Quartier Industriel]

Après le départ de Mazor, Temis avait rejoint ses propres quartiers, ordonnant à deux rejetés de faire un peu de "nettoyage" dans ceux de son frère. Elle était à présent agenouillée devant un petit autel dédié aux dieux noirs, et priait en remerciant ses dieux, tout particulièrement le dieu du changement. Si Mazor était plus proche du culte de dieu du sang, sa soeur avait une préférence pour Tzeentch.

La demi-Eldar se releva et ferma derrière elle l'entrée dissimulée de lar petit pièce contenant l'autel. Elle avait encore fort à faire, tout particulièrement pour diriger les Rejetés et acquérir le pouvoir tant convoité. Temis posa ses armes dans un coin et alla s’asseoir sur son lit, puis elle ferma les yeux.

Au début, elle ne vit que les ténèbres, puis l'air de la pièce se glaça subitement, et elle vit.

Des images, à la fois floues et précises, plusieurs personnes, du sang et la destruction.

Elle ouvrit les yeux, elle savait quoi faire à présent.

Aider son frère.

Temis se releva, enfila à nouveau son armure composite noir et se dirigea vers le râtelier d'arme dans un coin de la pièce. Elle prit un harnais auquel était fixé une dizaine de couteaux de lancer, un pistolet-mitrailleur avec cinq chargeurs, ainsi que son couteau de combat. Elle attacha ses longs cheveux noirs en une grande natte et y fixa une petite lame cylindrique au bout.

Une fois prête, elle sortit de ses quartiers et demanda à ce qu'Arthus et les derniers assassins la rejoignent. Une fois que cela fut fait, elle exposa rapidement les faits et le plan à suivre :

- Sur mon ordre, Thanatos est partit traquer le traître, Khaigit. Ce dernier a osé nous trahir, et à tuer un des nôtres. Il doit payer. Mon frère a déjà une piste, mais c'est un piège que lui tend Khaigit.

- Il faut le prévenir, répondit un des assassins.

- Non.

La réponse avait été tranchante, prononcée avec une froideur surnaturelle. C'était le genre d'intonation qui faisait qu'une partie des Rejetés craignaient Temis et Mazor, ils ne semblaient pas entièrement humains.

- Khaigit était un des meilleurs d'entre nous, il est intelligent et rusé. Ce qui veut dire que nous n'aurons pas beaucoup d’occasions pour le tuer. Thanatos est fort, il servira d'appât sans le savoir.

Temis se tourna vers les deux assassins :

- Vous allez me suivre jusqu'aux quartiers industriels, et vous mettre en place à cette adresse. Une fois que ce sera fait, il n'y aura qu'à attendre que Khaigit se montre.Faites en sorte que personne ne vous voit, pas même moi ou Mazor. Je veux Khaigit vivant, c'est compris ?

Les deux assassins hochèrent la tête, puis sortirent de la pièce quand Temis l'ordonna d'un geste.

- Et moi madame ? Quel est mon rôle dans cette histoire ?

Arthus était resté silencieux pendant la discussion et il parlait toujours de son ton bourru, qui dissimilait bien sa nature implacable et sans pitié. Comme tous les rejetés, il savait dissimuler ses émotions et son vrai visage.

- Tu restes ici. Les gans des docks ont beau être affaiblis, je ne peux courir le risque d'une attaque pendant mon absence. Je prend deux gardes avec moi, les meilleurs. Tes ordres sont toujours les mêmes.

- Bien madame.

Le lieutenant quitta la pièce et Temis put entendre plusieurs ordres donnés par son subordonné à l'ensemble des Rejetés.

Quant elle sortit de la pièce, deux des gardes la suivirent, silencieusement. Elle sortit du repaire et se dirigea vers le quartiers industriel, en passant par les sombres ruelles qui parsemaient la ville.