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 La campagne des huit éclipses V1.5

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Arax, Inquisiteur
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Tenkaranpu
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeSam 26 Mar 2011 - 11:41

Je t'ai manqué, Arax ?

Citation :
Savoir qu’il existait des êtres au dessus de vous était une constante du 41eme millénaire mais devoir vivre et mourir à leurs côtés en ne recevant que mépris en retour était des plus pénibles. Karl avait espéré que la tragédie de l'Haemaeus Dixis saurait rapprocher quelque peu les vaincus des vainqueurs mais tel n’avait pas été le cas. Demain il lutterait INACI : In Nominem Alderani Consilii Imperiique mais demain, ce serait INACI qu’il laisserait mourir sans hésitation tout Aldéran en détresse qu’il croiserait.

La présomption et le côté professionnel des cataphractaires est très bien décrit dans le texte. Mais surtout, quel changement par rapport aux "Semper Fidelis" de l'US Marines, ou aux Black Templars qui sont prêts à se sacrifier pour récupérer la dépouille d'un Champion de l'Empereur ! Shocked
Enfin, ils feront moins les malins le jour où ils tomberont sur ne serait-ce qu'une seule escouade de Chevaliers-Gris ou un Inquisiteur cynique mais bardé de flingues, qui leur fera un sermon avant de les tuer. :oui:
"Bah alors, le pioupiou ? Ton fusil radiant il a seulement une force de 3 et une PA 5, du coup t'arrive pas à me blesser ? Et t'es fier de tes médiocres exploits, c'est ça ? Moi l'autre jour, je me suis fait un Carnixflex avec une épée énergétique, un nob avec un couteau rouillé arrosé d'eau bénite à la dernière minute et, surtout, mon plus grand fait d'armes, j'ai frotté à mort un porte-peste avec une bouteille de Monsieur Propre et un clinex !" :fou:


Citation :
Petite, dotée d’une longue chevelure brune et d’un visage plein d’innocence, Laure Angélique n’avait rien de l’image que l’on se faisait de la savante d’une équipe inquisitoriale. Néanmoins elle s’avança au milieu des autres, pianotant sur son bracelet cogitateur avec ses doigts de virtuose. Les informations défilant par holo furent remplacées par d’autres, une incroyable compilation de données biographiques.
En fait, j'aurais tendance à dire que c'est le cliché numéro 2, après la vieille femme sèche bardée d'augmentiques. Mais elle est très bien introduite. Un personnage charmant. :)


Citation :
-Nous ne sommes plus en train de présenter des thèmes d’archéo-gothique, inutile d’être aussi scolaire, sourit l’inquisiteur.
Scolastique, plutôt que scolaire. Le vieillit sonne mieux pour retranscrire en Haut-Gothique. ;)


Citation :
Elle fut ensuite la plus active des Archérétique sur le plan militaire, menant quinze campagnes entre la rébellion originelle et 498M41 après quoi elle disparut des champs de bataille pour plus de deux siècles, se consacrant à une écriture philosophique prolifique et à une probable débauche typique de nos ennemis. Elle réapparait en 721M41 à la tête d’une petite armée d’élite
Laisse moi deviner, elle fait partie du courant féministe slaaneshi et se plaint de ne pas être aussi bien rémunérée que ses collègues masculins et androgynes ? Normal, au lieu de prendre des vacances de neuf mois, elle les a pris pour deux siècles. :-)
RAF de ses talents de séductrice, de toute façon. Castration chimique et puis une rafale de mon psycanon dans le buffet, c'est terminé ! Dès fois qu'elle veuille me manipuler le cerveau, je me trafique l'amygdale pour devenir Fearless. :banzai:


Citation :
Comme toujours, ses exposés étaient d’une grande précision et l’inquisiteur fut heureux de compter cette femme à son service. Il allait prendre la parole lorsque la savante se remit à parler.
Nuance tout de même, il y a trop d'inconnues.


Citation :
Il est probable que Sélène ait fait plus… elle est psyker de niveau Bêta Plus ou au-delà et les rares rapports d’engagement la concernant témoignent d’une capacité ahurissante à manipuler les pensées et le corps des autres. Elle serait également friande de pactes avec les habitants du Warp et les utiliserait comme une arme de guerre au même titre que ses flottes et ses légions.
Et avec tout ça, on lui a pas encore envoyé une armée de Chevaliers-Gris pour poutrage en règle et définitif ? Mais à quoi servent ces nouveaux modèles de Cuirassier Némésis ? :rire:


Citation :
Intelligente, trop intelligente. Habituellement la capacité de son agent à recoller les pièces du puzzle et à trouver les implications cachées était d’une grande aide à l’inquisiteur, il n’avait pas pensé que ces caractéristiques risquaient de se retourner contre lui en lui demandant cette étude.

Personne ne s’était étonné lorsque deux ans plus tôt, Arax avait affirmé que les triplées calidus avaient été rappelées par les plus hautes instances de l’inquisition après leur cinq ans de services sous son commandement. Ce n’était pas un mensonge, ce n’était pas l’entière vérité. Certains les avait regretté, d’autres avaient espéré les revoir un jour, aucun ne s’était douté de la nature véritable de leur nouvelle affectation. Tous avaient cependant ressenti lourdement leur absence.
Chaque mensonge tue un homme dans le monde. :SM1:


Citation :
de lui embrasser les chevilles, de la supplier de lui passer le collier d’esclavage autour du cou.
Indépendamment des considérations sado-masos, j'aurais utilisé les termes "joug de l'esclavage" plutôt que "collier". Plus littéraire.

Citation :
tous autant que nous sommes humains et de même que nous ne pouvons détruire ce qui est né de nous
"tout autant", cette petite faute d'ortho du discours de Sélène nuit à la compréhension.
Pleure pas, Sélène : c'est sans doute un complot de Tzeentch. :oui:


Citation :
L’impérium touche à son terme. Bientôt ceux qui se dressèrent contre la Vérité seront de nouveau en proie à la terreur et à la dissension alors que leur maître s’en sera allé et que tous tenteront de préserver leur petite parcelle de galaxie.
Avec toutes les figurines Sans Peur, toutes les campagnes officielles remportées par les SM et le reste, franchement j'en doute... :rire2:


Citation :
J’ai vu un futur où Lincia s’étendra par delà les limites de l’Ultima Segmentum et où, enfin, nos frères ouvriront les yeux et découvriront les merveilles qu’offre notre seigneur adoré.
L'inceste est l'un des tabous communs à toute l'Humanité qui le démarque le plus de l'animal. C'est là qu'on voit le côté visionnaire de Lincia... :sarcastic:


Citation :
Savourez la nuit qui s’abat sur notre monde et savourez tous les jours à venir. Nombreux seront ceux à rejoindre notre maître avant que tout ceci ne s’achève mais aucun ne sera mort en vain pas plus qu’aucun ne sera oublié. Le futur est à portée de main, nous n’avons qu’à tendre les bras pour l’attraper. »
Elle a combien d GigaOctets sa mémoire, au juste ? Heureusement qu'ils sont trop occupés à la mattée pour faire attention aux incohérences du discours... :SM1:



Citation :
-Ma chère trompeuse, quelle réaction après avoir revue celle issue du même sang que le tien ?
-De l’empressement ma reine, répondit la jeune femme, j’attends avec impatience le jour où je retrouverais ma sœur elle aussi libérée de la prison dans laquelle nous avons grandit.
Je le savais. Arax a foiré son extermination, il aurait dut en envoyer une quatrième, voire cinquième, mais en indépendante, sans que les autres ne soient au courant. Ca aurait créer la surprise pour Sélène. C'est pourtant une interprétation classique des mathématiques tactique chinoise, les forces pairs et impairs. Une ruse de stratège professionnel, quoi.

Au fait, dans ma propre vision du fluff des Assassins, la polymorphine (et autres astuces de camouflage/illusions usitées) doit aussi pouvoir modifier l'aspect de l'équipement des Callidus. Donc pas besoin de s'équiper d'un horcrux, c'est une lame C'tan déguisée en horcrux. Autrement, donner tous ces équipements aux Callidus ne servirait à rien. Un peu comme dans Hitman, où c'est inutile de prendre plein d'armes si c'est pour les abandonner au profit d'une infiltration. Il semble que se soit aussi la version officielle, de part la lecture d'un texte du codex Nécrons. Après tu fais ce que tu veux, hein... ;)

PS : Incroyablement grosbill cette Sélène, quand je pense a la description originale des Assassins Callidus, qui dit en substance, pour expliquer qu'il y ait plus de femmes Callidus que d'hommes, que les femmes sont des spécialistes de la tromperie, du mensonge et du poignardage dans le dos. :)


Edit :


http://selene-eclipse.deviantart.com/art/There-s-Still-Valentine-113202863?q=boost%3Apopular%20Grey%20Knight&qo=621

Bah alors, Arax, tu dessines ? xD
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Arghit
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeSam 26 Mar 2011 - 15:59

Citation :
détente du vaisseau capturé. Il avait passé les six dernières heures dans les couloirs du vaisseau à déverser

Répétition. T'as tendance à en faire pas mal je trouve.


Citation :
mieux Le nouveau personnel

Majuscule mal placée.


Citation :
elle est psyker de niveau Bêta Plus

Donc pire qu'une alpha... Tu crois pas que t'abuses un poil?


Citation :
L’impérium touche à son terme.

Ça me semble pas trop français comme formulation. Je suis pas expert ais ça sonne très ma je trouve.


M'enfin, c'est toujours aussi bien, je trouve juste que l'introspection du gars au début fait très héros de shonen qui découvre que "Les gens meurent quand on les tues". A part ça rien à dire si ce n'est "La suite!."
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Tenkaranpu
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeSam 26 Mar 2011 - 16:59

Citation :
M'enfin, c'est toujours aussi bien, je trouve juste que l'introspection du gars au début fait très héros de shonen qui découvre que "Les gens meurent quand on les tues".
Juste un peu. Car justement, dans la réalité, il n'y a que les tytys, les nécrons et les tarés en rouge qui sont tout à fait des machines (si tu lis le Cantique d'Absolution, tu verras qu'à aucun point les CG ne se comparent à des machines, mais uniquement à des nicéphores, des héros stoïques, des pourfendeurs du mal, etc. :p). C'est difficile à expliquer, mais tuer - et par là j'entends ôter la vie à un être humain - est une expérience très dérangeante lors des premières fois. Même par la suite, elle marque durablement l'individu. Seul un Bouddha échapperait à cette "marque" et à la sensation de mélancolie qu'elle imprime, la première fois, puis l'oublis qui survient par la suite, au fur et à mesure que la fréquence augmente.
Pour en revenir au texte d'Arax, c'est tout à fait normal que le personnage ne soit pas aussi marqué, mais qu'il fasse un constat sur la fragilité et l'insignifiance de l'homme par comparaison à l'éternité de l'univers. Dans Kagemusha, le chef d'oeuvre d'Akira Kurosawa, Oda Nobunaga chante et danse un Noh lorsqu'il apprend la mort de Takeda Shingen, et il dit en substance que "50 ans d'existence humaine est bien court, eut égard à l'âge de ce monde ; la vie n'est qu'un rêve, une illusion." On attribue également à Oda Nobunaga les derniers mots suivants : "la vie humaine n'est qu'illusion comparé à l'immensité du Paradis !" L'Inquisiteur Arax fait une remarque similaire ici : "Comme je vous l’ai dit, l’enjeu de ce conflit tient en la vie d’une seule personne et c’est pour une seule et unique mort que je m’apprête à mobiliser l’intégralité de mon personnel."

En bref, j'ai bien aimé cette petite touche à la fois pragmatique et poétique (même si Arax n'a pas l'air d'être très fan de poésie, en fait ^^'). Alors en attente de lire la suite. ;)
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Arghit
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeSam 26 Mar 2011 - 17:15

Ouai... si... si tu le dis... Moi je voulais juste signaler qu'être un soldat vétéran ça a tendance à blaser assez vite.
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeSam 26 Mar 2011 - 17:23

A blaser assez vite, certes. Mais beaucoup d'inquisiteurs sont des intellectuels, même Cotéaz et Karamazov d'une certaine façon. Les gardes impériaux, quant à eux, aussi endurcis soient-ils, conservent une part "tendre" et "molle" qui les exposent à la tentation du Chaos. C'est notable dans la série Eisenhorn, notamment. Seul les Chevaliers-Gris sont fondamentalement incorruptibles et d'une intransigeance totale, bien que cela soit acquis et non innée. Bon, il y a aussi les Jokaeros qui sont incorruptibles, c'est vrai...

D'un autre côté, ça n'empêche pas Arax de parler de personnages très froids et distants, ou qui ne le sont que de manière occasionnelles, pendant le travail. Il y a une grande diversité dans l'Humanité, Impériale ou non. ;)


/me meurt d'envie d'écrire une nouvelle sur le jokaero Chewie, perdue dans la lutte pour la survie après avoir été incorporé de force dans l'Ordo Malleus, et trop bête pour comprendre intellectuellement ce qu'il lui arrive.
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeSam 7 Mai 2011 - 10:28

Petite reprise de cette réécriture avec environ un extrait par jour pour la semaine à venir puis la reprise du chapitre 13 de la version originale la semaine prochaine si tout va bien. J'estime avoir réécrit les chapitres vraiment moyens de la fic et si il reste quelques corrections à apporter ici et là, écrire la suite et pas simplement réécrire du déjà vu devrait me motiver un peu plus. A noter que le texte original a simplement été légèrement remanié avec quelques corrections orthographiques (et ce n'est toujours pas parfait) ce qui signifie que l'écriture date d'environ un an et demi et n'est donc peut être pas exactement du même niveau que le reste.
Comme toujours, les commentaires sont les bienvenus



Chapitre 3 : Un allé simple



189789M41 Ciel de Rhyos V

L’habitacle du thunderbolt de Selder Forun était fortement secoué par les secousses nées de son entrée en atmosphère. Derrière lui, les centaines de canons de la cinquième flotte commencèrent à délivrer leur tir de barrage, préparant le débarquement de la nuit. Ses appareils détectaient le reste de son escadron, maintenant sa formation malgré les rigueurs de la traversée atmosphérique et son plan de mission lui indiquait quels espaces il se devait de dégager afin d’ouvrir la voie au reste de troupes.

Plus de deux cent mille soldats participeraient à l’assaut planétaire, les prévisions optimistes espéraient que la moitié survivrait à cette nuit. Prendre pied sur un monde était toujours l’instant critique où toute la force du défenseur pouvait se faire sentir alors que l’envahisseur ne pouvait jouir de l’avantage de son effectif et de son armement lourd. Néanmoins, pour un pilote de chasse tel que lui, ce moment n’était guère différent des autres.
Les secousses se calmèrent alors que son aéronef ralentissait et entrait dans sa zone opérationnelle classique. Dès que les perturbations nées des frottements et de la chaleur se furent calmées, les auspex embarqués se mirent en marche, détectant au mieux les éventuelles menaces alentours.

-Rapport de situation ?

La radio crachota un instant alors qu’elle aussi s’accoutumait à ce nouveau monde et que ses hommes recevaient le message les uns après les autres.

-Aquila 2, RAS.
-Aquila 4, RAS.
-Aquila 5, léger dysfonctionnement du système d’adaptation G, une minute de correction estimée.
-Aquila 3, pleinement opérationnel.

Ils étaient ses aigles, son escadre qu’il menait à la bataille depuis cinq ans à travers plus d’une douzaine de théâtres de guerre. Comme toujours, ils avaient procédé comme il se devait, négociant sans peine une manœuvre qui récompensait la moindre erreur par la mort. Restait à voir si ils pourraient aussi bien se comporter pour le reste de la journée.

-En formation, vecteur d’approche Alpha-z5 pour l’astroport Syru.
-Affirmatif, répondirent cinq voix à l’unisson.

L’heure était tardive, les ténèbres n’étaient percées que par les lumières de la ville au loin et par l’occasionnelle détonation d’une frappe orbitale au milieu des tours. L’escadron volait tous feux éteints, progressant en silence là où les transporteurs super lourd tétrarques quelques kilomètres derrière eux semblaient être des phares volants. Au sol, leur cible, l'astroport Syru, était en proie aux flammes. Ne sachant pas si l'ennemi tenait ou non la position, le Haut Maréchal avait jugé sage de lancer un bombardement intensif des quartiers jugés importants mais non indispensables de l'agglomération. Les anciens bâtiments administratifs, les postes de gardes datant de la période impériale, les voies de communications internes, tous avaient été réduits à néant depuis l'orbite avec une impressionnante précision. Les flammes montaient désormais comme dans un effort futile de se venger de ceux en cause de cette dévastation.

Pourtant, l'attaque avait été tout sauf aveugle, les centres de ravitaillements, les pistes de l'astroport, les défenses extérieures mais aussi les quartiers d'habitations jugés comme non dangereux étaient parfaitement intacts et maintenant qu'il se rapprochait des pistes de décollage, Selder put voir que l'ennemi n'avait pas perdu une seconde pour faire décoller sa propre chasse. Déjà une première vague d'appareils se dirigeaient droit vers les transporteurs en approche. Révélant sa présence, le capitaine de la chasse fit parler les auto-canons de son appareil pour la première fois de la journée. Une fleur de feu s'épanouit là où quelques instants plus tôt se trouvait un chasseur Hell Blade lincian. Selder expira lentement alors qu'il faisait prendre de la vitesse à son appareil pour dépasser la formation ennemie. En un instant, l'escadre ennemie se dispersa alors que partout autour d'eux, de nouveaux aigles se révélaient et frappaient. En quelques instants, la petite force que son groupe avait intercepté se trouva réduite à néant, l'auspex de Selder révéla néanmoins l'arrivée imminente d'une nouvelle vague d'appareils chaotiques, la nuit ne faisait que commencer!
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeLun 9 Mai 2011 - 17:59

190789M41 Faubourgs de l'astroport Syru

Karl Drar se réceptionna tant bien que mal après sa descente de deux mille mètres. Son harnais gravifique se laissa facilement tomber de ses épaules et il prit quelques instants pour s'habituer à la gravité de ce monde. Etre de retour sur un véritable champs de bataille était à la fois excitant et effrayent, tous dans les armées de l'Empereur redoutaient de se trouver un jour affectés à un assaut planétaire, un allé simple comme on tendait trop à les appeler...

Il reprit néanmoins vite ses esprits et mena son escouade dans une maison étrangement intacte au milieu de cette dévastation. Se plaçant à un balcon tout en vérifiant l’absence d’hostiles il contempla ce paysage apocalyptique. La précédente guerre avait laissé quelques blessures qui s’étaient lentement refermées mais cette nuit avait apporté à ces quelques arpents de terre plus de destruction que l’ensemble de son histoire passée. Ici et là, de gigantesques cratères, parfois de la taille d’un quartier avaient étés creusés par le bombardement naval qu’avait subit la zone. Seuls quelques ilots avaient étés préservés, ces ilots même ou les troupes aldéranéenes avaient été déployés. Dans la rue face à lui, il avisa des corps déchiquetés, Karl senti son cœur se serrer en pensant à tous les civils qui avaient dus se trouver dans cette ville dévastée et soudain cesser d’exister, frappés par la colère des cieux. La guerre était une bien cruelle maitresse. Une seconde il se demanda où pouvaient se trouver les habitants de cette demeure même mais un rapport en provenance de la cave ne tarda pas à répondre à ses interrogations. La prochaine vague se chargerais des non combattants pour le moment il devait les chasser de son esprit.

Les ordres étaient simples : se frayer un chemin jusqu'à la bordure de la ville et s’y retrancher en vue d’une contre attaque qui devait venir dans la journée. Utilisant son vox-link implanté il ordonna :

-Peloton alpha, progression vers la bordure nord de la ville par voie nord nord-ouest. Peloton beta, Progression vers la bordure nord par voie nord nord-est. Lieutenants, je vous laisse le soin de faire rappliquer tout votre monde en position avant la troisième heure.
-Oui mon capitaine.
-Peloton Oméga, en formation derrière moi, progression nord nord.

S’enfonçant dans les ténèbres les quarante-huit hommes du peloton oméga commencèrent leur marche vers les bords de cette ville, la fin de leurs vies.




L'avancée n'était pas rapide, chaque bâtiment debout devait être inspecté, chaque bruit devait être vérifié. Ils se trouvaient sur un monde hostile où tout et tous pouvaient attenter à leurs vies. Le monde autour d'eux était mort mais pourtant fourmillait d'ombres que les esprits peuplaient d'une myriade d'horreur. Les rues vitrifiés par la puissance des laser avaient un aspect dévasté dérangeant alors que les bâtiments en ruine sous les décombres desquels se laissaient voir d'occasionnels cadavres ne faisaient qu'entretenir le malaise.

Après deux heure de progression prudente et parfois laborieuse du fait de l’état catastrophique de la ville, Azan, l’éclaireur du peloton revint vers ses camarades porteur de nouvelles. Il trouva finalement le capitaine Drar en train d’aider ses hommes à progresser dans les ruines d’une scholam. Les soldats venaient de trouver un internat en ruine, jonché des cadavres de ses pauvres pensionnaires. Le moral était au plus bas mais les auxiliaires continuaient de progresser, sachant qu'aucun de leurs actes ne sauraient changer ce qui était déjà arrivé.

-Mon capitaine !
-Repos soldat, qu’y a-t-il? répondit Karl sans pour autant cesser de progresser, désireux de quitter cet endroit.
-L’objectif est presque en vue, vingt ou trente minutes de marche tout au plus.
-Pourquoi ne pas m’avoir prévenu par radio ?
-Mon capitaine, j’ai vu un petit complexe de bunker à deux cent mètres de la cible. Il semblerait que le barrage spatial l’ait manqué et que les bombardements aériens n’aient pas eu beaucoup d’effet. D’après ce que j’ai vu il doit s'y trouver une trentaine de légionnaires lincians appuyés par un quadripodes lourds.
-Merci mon gars, sans toi ça aurait chauffé pour nous. Ils ne nous ont pas repérés non ?
-Je pense pas, mais on n’est pas assez nombreux pour attaquer une position retranchée comme celle la.
-Je vais contacter les autres pelotons, prévient les sergents, début de l’assaut dans quarante minutes.



L’attaque fut organisée. Chacun des pelotons prit une position lui assurant un couvert optimal tout en essayant de disposer de bons angles de tirs. Les trois snipers du détachement parvinrent à réduire au silence les sentinelles entourant le bastion chaotique.

Karl observait, allongé dans les gravats, ce qui allait bientôt devenir un champ de bataille. Ce fortin bien que récent avait été créé au milieu d’un grand espace dégagé. Il n’y avait que quelques cratères, issus du bombardement, en guise de couvert. Jusqu'à présent le couvert de la nuit les avait protégé mais le soleil allait arriver dans moins de deux heures et ils n’avaient toujours pas pris la position leur étant dévolue. Des projecteurs balayaient l'espace, recherchant activement un ennemi que les hérétiques savaient tout près. Quelles que soient ses décisions, le sang allait devoir couler dans les minutes à venir.

-Assaut ! hurla-t-il dans son vox en s’élevant de son couvert et en s’élançant vers la position ennemie.

Les snipers réussirent à abattre deux servants de mitrailleuses qui, discutant, n'avaient prit suffisamment garde à rester à couvert. Trois autocanons avaient été placés en batterie et firent pleuvoir la mort sur les légionnaires surpris. Le temps qu’ils réagissent, cent dix soldats aldéranéens avaient parcourus presque cent mètres. Malheureusement la surprise ne dura qu’un temps et un feu de riposte se mit à pleuvoir. Karl vit une rafale de mitrailleuse balayer l’escouade du sergent Store, abattant quatre gardes et faisant se jeter les autres à couvert, néanmoins il continua d’avancer. Les tirs des armes légères ennemies se mirent également à fuser. Un projectile solide atteignit un soldat sur la gauche de Karl, se fichant dans son épaule avant d’éclater lui emportant le bras et de lacérer de shrapnel le torse d’un autre soldat. Un autre éclata juste avant de rencontrer un autre de ses compagnons et lui lacéra le visage tout en y fichant des débris d’acier barbelés. Il chancela avant de tomber. Mort.

Le quadripode entra alors dans la danse. Connu sous le nom de Despoiler ces engins diaboliques alliaient la puissance de feu d’un Leman Russ à la manœuvrabilité des marcheurs. Ses quatre griffes et l’ensemble de sa coque était couvert de symboles impies révulsant mais il n’avait pas affaire à des bleus. Sa sorte de tourelle lui tenant également lieu de corps tourna et son obusier libéra un tir sur l’escouade 2 du peloton beta. Tous ses membres furent pulvérisés par ce tir. Des corps déchiquetés volèrent en tous sens, certains encore hurlant. La tourelle pivota vers une nouvelle cible mais une roquette vint percuter son flanc, le retournant presque. Une deuxième fusa perforant l’habitacle avant d’exploser. C’est à ce moment là que la puissance impériale se fit enfin vraiment sentir.

Des grenades de même que des missiles à fragmentation se mirent à fuser droit sur les légionnaires à couvert devant l’entée du bunker ou sur son toit. Les tirs de fusil laser fauchèrent les légionnaires bien que leur riposte fut toujours meurtrière. Karl repéra un légionnaire qui d’une décharge venait de coucher trois aldéranéens. Ajustant son tir en pleine course, il le retourna d’une décharge à l’épaule avant de lâcher un autre tir à la poitrine. Le lincian tomba du bord du bunker.

Les escouades lance flammes arrivèrent au pied des murs et se mirent à déverser leur prométhéum par les meurtrières de combat. Karl arriva devant la porte du bunker et la fit sauter de son lance grenade un coup, intégré dans son fusil. Il sauta dans le couloir sombre qui lui faisait face. Une légère odeur de chair grillée lui monta aux narines. Les seules lumières provenaient des résidus de flammes laissés par la purge du lieu. Longeant les murs avec les survivants de son escouade il vérifia méticuleusement chaque pièces. Il découvrit un petit poste de commandement avec une radio de grande puissance. Une autre salle tenait lieu d’infirmerie. Cet endroit pourrait faire un très bon poste de commandement avancé pour une défense de la ville. De toute évidence il s’agissait d’ailleurs de son rôle. Il ne semblait plus y avoir de défenseur encore en vie. Karl ordonna à ses compagnons de partir rassembler la troupe alors qu’il activait son vox.

-Rapport des pertes ?
-Quinze morts, répondit son vox, seize blessés graves dont huit ne passeront pas la nuit, neuf blessés légers. Si ces fumiers ont empoisonnés leurs balles le bilan risque d’être encore plus lourd.
-Il y a une infirmerie, annonça Karl en ouvrant la dernière porte du bunker, utilisez la… Empereur Dieu qu’est ce que…
Face à lui, une pièce, une chapelle.

Une odeur écœurante, pire que tout ce qu’il avait pu connaître dans sa vie s’en échappait.

Les murs étaient horribles à contempler, couvertes de scènes de folies gravées dans ce qui semblait être des composantes humaines. Des guirlandes faites de tripes pendaient des murs alors que des têtes tranchées formaient une allée menant à un autel apparemment fait de chair.

Dessus, une mutantes gisais, nue. Sa peau d'un merveilleux noir était traversée d'une terrible balafre: on ventre avait été ouvert du bas ventrejusqu'à la gorge. Ses organes avaient été étalés, répandus sur l’autel.

Karl ne pouvais s’empêcher de fixer cette fille, des pensées malsaines lui venant à l’esprit alors qu’il entendait des rires démoniaques. En particulier il ne pouvait détourner son regard du visage de la mutante, il était d’une beauté sculpturale, d’une perfection anormale et pire que tout, il affichait l’extase le plus total.

Karl sentit sa main se rapprocher du corps comme si elle obéissait à une volonté étrangère. Il allait la toucher lorsqu’il entendit quelqu’un franchir la porte.

-On vous a entendu crier chef et… Mais qu'es ce que? s’horrifia le soldat?

Karl se ressaisit en ce tournant vers lui.

-Surement un temple du chaos, faites venir un lance flamme et…
« Ne les laisses pas me détruire »

Karl se retourna, il était sûr d’avoir entendu une voix. Une voix à la foi plaintive et enjouée, une voix séductrice et captivante. Son regard se baissa et en croisant les yeux morts du cadavre il lui sembla qu’ils le fixaient et qu’ils étaient suppliants et à la fois aguicheurs.

-Ça va chef ? Vous disiez quelque chose ?
-Heu, rien, oublie le lance flamme, ça intéressera peut être l’inquisition ce truc.
-Je pense pas que les temples du chaos soient rares sur cette planète.
-Tu sais comment est l'inquisition, mieux vaut attendre pour bruler ce machin que d’être brulés pour ne pas avoir attendu.
-C’est pas faux chef.
« Merci »

Karl ne put s’empêcher de frémir au son de cette voix.
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeVen 13 Mai 2011 - 16:27


191789M41 Cieux de l'astroport Syru

Le combat durait depuis une vingtaine de minutes déjà, une éternité pour des pilotes de chasses chez qui les duels les plus endiablés ne duraient bien souvent que quelques dizaines de secondes. Les débris éparpillés d'une trentaines d'appareils jonchaient le sol, quelques centaines de mètres plus bas et les minuscules silhouettes des cataphractaires déployés sur place évoluaient entre ces épaves, échangeant un feu nourri avec d'invisibles ennemis.

Selder pour sa part n'avait qu'à peine le temps de discerner ses divers opposants tant il ne cessait de changer de cible tout en priant pour ne se trouver dans aucun réticule. Les premières minutes du combat avaient été glorieuses et le chef d'escadre était parvenu à ajouter quatre appareils à son tableau de chasse alors que l'ennemi était encore désorganisé. Malheureusement des renforts étaient arrivés en masse d'un côté comme de l'autre et la bataille était maintenant d'une telle intensité qu'il n'était même plus possible de s'échapper vers l'orbite sans risquer d'être immédiatement réduit à néant. Les troupes avaient mit pied à terre depuis longtemps et étaient en train de sécuriser l'astroport en lui même, l'ennemi le savait et était conscient qu'il ne pourrait probablement pas se replier. Des cinquante chasseurs qui composaient la garnison linciane au début de la soirée, aucun ne volerait jamais plus mais l'ennemi comptait bien causer autant de dommage que possible avant sa disparition...

Selder perçut un nouvel ennemi, un Hell Blade aux ailes pourpres et or reflétant le statut de son pilote. Poussant ses moteurs, il se lança à la poursuite de son ennemi qui entama immédiatement un tonneau sur le coté désireux de fuir la mire de l'impérial. L'aldéran corrigea sa trajectoire en quelques instants et était sur le point de déchainer la fureur de ses armes lorsque son ennemi plongea vers le sol. Partant à sa poursuite, Selder n'eut pas le temps de voir un autre chasseur chaotique arriver à toute vitesse et le prendre pour cible.
Un instant il sentit toute la carlingue de son appareil trembler sous les multiples chocs. Il sut instantanément que son aile avait été traversée par un tir ennemi. Forçant autant qu'il le put sur son manche à balai il parvint à légèrement redresser sa trajectoire mais il savait sa mobilité considérablement réduite et au cours d'un tel affrontement, l'immobilisme était synonyme de mort.

Alors que le temps semblait évoluer au ralentit, Selder vit un voyant s'allumer, signalant qu'il était désormais verrouillé par un adversaire inconnu. Fermant les yeux une seconde, le pilote recommanda son âme à l'Empereur.

Le monde sembla exploser tout autour de lui.

Depuis le sol, une trentaine de batteries antiaériennes venaient de faire feu à l'unisson, leurs tirs de barrage fendant l'air en tout sens. Confus, Selder ne comprit d'abord pas comment la DCA hérétique avait put se remettre en marche alors que les troupes débarquées l'avait déjà réduite au silence une douzaine de minutes plus tôt. Pourtant les mortelles armes déchainaient de nouveau toute leur fureur et des exposions se firent voir partout dans les cieux alentours. Le pilote Aldéran crut un instant que par un étrange coup du sort, les lincians étaient parvenus à reprendre la main haute dans l'affrontement, condamnant la chasse impériale à la retraite ou à l'anéantissement. Cependant il ne tarda pas à voir que les appareils pris pour cible par les batteries hydres n'étaient autres que les hell blade adverses.

Une nouvelle lumière s'éclaira dans son cockpit, annonçant une communication entrante.

-Ici Lerec Ignis des Cataphractaires. L'astroport est sous contrôle, vous pouvez vous poser.

Avec un immense soupir de soulagement, le pilote orienta son appareil vers une piste au sol alors que du plus profond de son coeur montait une prière:

« L’Empereur est le guide et seul maître de l’humanité. Il nous mène à la victoire et à la paix intérieur mais par-dessus tout l’Empereur nous protège et nous garde. »





191789M41 Faubourgs de l’astroport Syru

Les survivants des trois pelotons quittèrent le bunker chaotique, laissant pour tâche à l’escouade du sergent Store de s’occuper des blessés et de dégager la zone en vue d’un éventuel repli. Les quatre vingt hommes et femme restant rejoignirent finalement la zone de front qui leur avait été dévolue. Le reste de la compagnie était là, dix pelotons pour défendre un kilomètre et demi de zones urbaines.

Les bombardements avaient été exercés avec minutie ici, l'artillerie navale avaient aplatit environ cent mètres d’habitations laissant intacte une ligne de pavillons extérieurs, dégageant ainsi les lignes de tir. Les habitants toujours sur la zone avaient été emmenés dans un grand bâtiment, un kilomètre derrière la ligne de front où ils étaient gardés et surveillés. Les équipes d’armes lourdes du détachement étaient déjà arrivées et avaient fortifiés les bâtiments, creusé quelques trous de combat et installé des positions retranchées pour leur équipement.

Karl avait la garde directe de deux grands pavillons. Il organisa des barricades de débris dans les espaces les séparant, fit placer quelques lignes de barbelés devant canaliser l’ennemi vers les postes de tirs des armes légères et installa deux équipes d’armes lourdes ainsi que deux escouades dans chaque bâtiment, gardant le reste de la troupe en réserve dans une petite maison en arrière, prête à renforcer la ligne ou à prendre position derrière les barricades, les escouades avaient été regroupées de telle sorte que chaque peloton n’ait qu’une tâche a accomplir. Les préparatifs se finirent alors que déjà les rayons du soleil courraient dans la plaine, dévorant les ténèbres.

-Commandant ! s’exclama le vox op. Un message sur la fréquence commune.
-Ok, passez en mode haut parleur.
-… d’Aldéran et de l’Impérium. Cette nuit vous avez réussis à sécuriser six des dix points de débarquement et pour cela, je vous félicite. Ce soir la toute puissance de nos armées s’abattra sur les hérétiques qui ont osés attaquer un de Ses domaines, défiant Sa loi. Ce soir, nous trinquerons à la gloire de ceux qui auront permis à cette campagne de démarrer sous les meilleurs hospices. Mais aujourd’hui soldats, aujourd’hui vous aurez la chance, l’honneur de servir l’Empereur et le Domaine en triomphant de leurs ennemis. Il n’y a nul doute quand à votre victoire. Un fidèle peu triompher d’une horde d’hérétique, une armée animée par la foi peu conquérir la galaxie! Nos observateurs annoncent avoir repéré cinq armées se dirigeant vers nos têtes de pont. Conquérants de Dalapolis, profitez de cette journée pour favoriser la suite de la campagne, que tous les autres se préparent à a guerre.

Donc, en résumé, bonne chance, l’Empereur reconnaitrait les siens. Foutu haut commandement, pas une seule info sur l’effectif de l’ennemi, sa position ou quoi que ce soit d’approchant. La seule donnée que Karl avait réussi à extraire de cette fichue propagande était que quatre des six largages avaient échoués et que la tête de pont sur le continent sud était déjà assurée. Toujours à vouloir limiter la diffusion de l’information, toujours à les traiter comme des moins que rien.

Malgré tout il n’était plus temps de se morfondre. La guerre arrivait, il la sentait. Karl regarda le soldat à sa droite, Eteng, un fier fils des savanes de Frege. Il vérifiait nerveusement son fusil laser essayant la visée et déchargeant, rechargeant toujours la même cellule énergétique. Se sentant dévisagé il tourna le regard et Karl se détourna, avisant les trois sentinelles que le colonel avait jugées bon de lui confier. Ces majestueux coureurs de métal se balançaient d’une jambe sur l’autre dans un agréable grincement. Puis vint un son horrible.

Tous les canaux radio se mirent à hurler des sons insupportables. Des milliers de voix menaçaient, promettaient, hurlaient. Des voix parlant un langage qui ne devait pas être entendus par des oreilles humaines scandaient des noms impies. Karl senti ces mots s’insinuer jusqu’au plus profond de son esprit, le lacérant de l’intérieur. Il sombra, un voile tombant devant ses yeux, des milliers de visages moqueurs le fixant, des milliers de bouches lui rappelant chacun de ses échecs. Il se revit essuyant un refus de son premier amour, il se revit perdant l’ensemble de sa première escouade, il se revit tournant es talons face à l’horreur, laissant ses amis seuls face à la mort.

Son âme criait au supplice, son corps ne l’écoutait plus puis une voix se détacha de cette cacophonie.

« Je peux te sauver si tu m’aides »

C’était la même voix que dans la chapelle et elle portait une infinie compassion et une innocence désarmante.

Puis il se sentit basculer.

L’horrible chant s’était tut, Karl compris que sa radio avait été coupée. Il était allongé sur le sol, plaqué par l’éclaireur Azan.

-Mon capitaine, reprenez vous mon capitaine !

Les yeux hagards, Karl fixa le jeune homme. Il entendait maintenant des bruits d’explosions.

-Qu’est-ce qu’il se passe, demanda il, toujours un peu ailleurs.
-Mon capitaine, vous hurliez, vous vous êtes mis à bouger bizarrement, répondit Azan alors que la panique le prenait. Il y avait ces horribles bruits, ils disaient qu’ils allaient me prendre et me torturer.

Il commença à pleurer, Karl ne remarqua que maintenant à quel point il était jeune.

-Et puis les obus ont commencés à pleuvoir, continua l’éclaireur. Les hommes ont commencés à paniquer et il y avait toujours ce bruit, alors, Holson a tiré sur Brad, je sais pas pourquoi, et ça a dégénéré et…
- Calme-toi petit, ordonna le capitaine, paternel. Je dois reprendre le détachement en main.

Il tenta de rallumer son vox mais seuls les cris lui répondirent. Il le débrancha à nouveau et se mit à courir après ses soldats. Les trois commissaires attachés à son détachement et qui, jusqu'alors, ne s'étaient que peu fait remarqué, avaient déjà commencé à rétablir l'ordre et bien malgré lui, Karl leur adressa un remerciement silencieux.

Les détonations des obus retentissaient toutes les minutes.

Dès qu’il croisait un garde il lui arrachait son oreillette et lui ordonnait de faire pareil avec les autres. Les officiers disciplinaires pour leur part se contentaient de tonner d'une voix forte, donnant quelques coups de cravache à l'occasion et débranchaient les unités radio de chaque escouade.

Le bombardement était continu mais imprécis et ne se concentrait pas sur cette section des défenses. En sept minutes le calme revint. Karl voulu s’assurer que l’ordre était aussi rétablit dans les deux autres pelotons quand un obus trembleterre tomba droit sur le pavillon abritant l'unité Bêta.

La battisse s’effondra comme un château de cartes et seul six soldats en ressortirent, blessés, l’un paraissait même agonisant. Un autre obus vint abréger leurs souffrances.

-Je crois avoir vu une entrée de  cave, cria Karl que tout le monde se planque!

Tous filèrent au sous sol, même les commissaires ne demandèrent pas leur reste. Karl resta seul parcourant la maison à la recherche de blessés. Dans la salle à manger il trouva Holson, Brad et deux autres gardes étendus dans des marres de sang. Ils s’étaient entretués sous l’effet de la panique et des horreurs débitées par les radios. Karl s’agenouilla au milieu de la salle, abattu de désespoir. Un allé simple, voila ce qu’il avait reçu. Ils avaient été largués sans soutien lourd, dix milles pauvres gardes à la conquête d’une ville. Ils avaient eus de la chance au début, ne rencontrant que peu de résistance et maintenant la fureur de ces foutus lincian allait les frapper. Il était un officier d’abordage, ses combats devaient voir trois cent soldats en affronter un peu moins dans des couloirs, pas des hommes mourir comme des chien sous un déluge d’acier.

Il resta une heure dans la solitude, guettant un éventuel ennemi. Deux fois d’autres gardes lui demandèrent s’il voulait être relevé mais selon lui tel était le devoir d’un officier du rang. Pas un obus ne les avait frappés depuis celui qui avait couté la vie au peloton Bêta. Puis un changement se produisit. Karl mit quelques instants à comprendre que le bombardement s’était arrêté.

Il courut jusqu’à la cave les oreilles toujours sifflantes.

-Aux armes !

Les gardes se précipitèrent hors de leur abri, heureux de sentir à nouveau l’air frais, heureux d’être à nouveau maîtres de leurs destins.

Les armes lourdes furent mises en place, chaque garde pris position à une fenêtre, les snipers filèrent dans le grenier d’où ils avaient une vue imprenable. La tension imposée par le bombardement avait disparu et c’est presque avec joie que les aldéranéens attendaient l’ennemi; fixant un champs de poussières soulevées par le bombardement précédant.

-Je vous parie que je m’en fais dix aujourd’hui, lança quelqu’un.
-Moi je vais les allumer par dizaines, répliqua le porteur de lance-flamme.
-Tu vas leur déclarer ta flamme ?

Tous rirent de cette bête blague à peine digne d'un cadet. Un rire de soulagement mais aussi teinté d’hystérie. Le bombardement avait bloqué tous les accès au réseau informatif et personne n’osait rebrancher la radio de crainte d'entendre de nouveau le chant de folie.

-Je vais leur apporter la lumière de l’empereur en chargeurs de quatre litres !
-Calmez vous tous, quoi que vous tentiez vous me battrez pas, vont regretter le jour de leur naissance, lança Karl.
-Vrai de vrai mon capitaine ! Sauf que moi quand je tue c’est face à l’ennemi, avec classe.
-Silence dans les rangs!

La voix du commissaire était toujours aussi tranchante quoi qu'elle semblât porter elle aussi un tant soit peu de soulagement, comme si même les gardes chiourme se sentaient soulagés par la fin de leur attente.

Le calme revint parfois coupé d’une petite plaisanterie que personne ne trouva bon de réprimer jusqu'à ce qu’il soit coupé par un cri.

-Empereur Dieu, c’est quoi ces machins ?

La voix venait du grenier et était à peine audible à travers le plafond de pierre mais tous se tendirent néanmoins à l'entendre.

-Qu’est ce que t’as vu Brin?
-Une marée de mutants, à un kilomètre, répondit le sniper, ils sortent de la poussière. Et c'est qu’ils avancent vite !

L’attention remonta à son maximum, les autocanons se tournèrent face à la menace. Tous les voyaient maintenant. Autrefois humains ou animaux, ils n’étaient désormais que des créatures du chaos. Chacun d’entre eux était unique mais tous avaient un caractère commun : ils étaient monstrueux. Beaucoup courraient à quatre pattes, d’autres sur six, certains rampaient comme des serpents mais avaient tout de même une vitesse impressionnante. Karl tenta de les différencier. La majorité n’étaient pas plus grands que des humains mais certains faisait bien deux à trois mètres de haut. Un grand nombre avaient des pieds de boucs et des queues, certains paraissaient d’étranges hybrides de chevaux et d’hommes, d’eux seuls se dégageait une certaine grâce. Tous étaient assoiffés de combats, des créatures ne vivant que pour l’excitation de donner et de recevoir la mort. Ils courraient nus ou presque, armés de fourches et de pieux, de bâtons et de couteaux, ils couraient à la mort. Les plus grands allaient sans armes mais disposaient de bras-lames, de crocs et de griffes ou de tentacules. Les plus grands étaient des armes.

-Ennemis à cinq-cents mètres, dit Karl d’un ton calme. FEU !



191789M41 Devant l’astroport Syru

La créature galopait. Ses quatre pattes griffues martelaient le sol alors qu’elle dépassait une à une les autres membres de la horde. Son corps frémissait, sentant la caresse de l’air froid. Ses yeux courraient déjà à la recherche de ses proies.

Devant elle un humanoïde de trois mètres finit déchiqueté par un vol de mort.

Elle se souvenait qu’autrefois elle savait mettre un nom sur cela, qu'autrefois elle avait su penser par mots et pas par concepts. Derrière un voile, tel un rêve elle voyait un monde de métal et de tissus. Un monde où elle allait sur deux pattes, des géants de métal nageant dans les étoiles, des soleils naissaient et mourraient sous ses yeux. Un monde où le réel et l’impossible cohabitaient. Elle se souvenait d’avoir eu un nom, d’avoir eu des buts, des convictions une logique. Elle était venue se battre avec un bâton de lumière. Elle avait joué sa vie contre celle d’autres. Elle avait senti le frisson de la victoire et le doux gout du sang dans sa gorge.

Puis était venu l’eau.

Elle avait alors rêvé, son esprit avait changé, son corps avait été transformé. Le sens de la vie, la volonté du lendemain. Tout cela était parti. Derrière, elle avait laissé l’humanité, la peur, le doute, l’ennui. Aujourd’hui elle ne vivait que pour le délice de la chasse, l’extase de plonger ses griffes dans un corps et d’en laisser les fluides carmins éclabousser son corps, le frisson de voir son destin foncer sur elle, d’y échapper et de voir d’autres le rencontrer. Elle vivait pour sentir le souffle de la mort sur sa nuque et de faucher la vie des autres.


Une rafale de mort fonça droit sur elle. Elle la vit venir avec une telle lenteur, sentant l'excitation monter. Puis elle sauta. Elle poussa un cri hystérique en entendant un corps exploser, bien derrière. Face à elle, si loin, un instant, ces humains se terraient et faisaient pleuvoir le feu sur la horde.

Elle accéléra.

D’autres comme elle sortirent de la masse, survolant presque la plaine. La mort ne parvenait pas à les atteindre car ils l'avaient déjà connue.

La créature sentit alors une délicieuse douleur parcourir son corps. Un éclair de lumière lui avait frôlé le torse.

Le voile tomba.

La créature bondit. Tout lui paraissait ralenti alors qu’elle fusait à une vitesse incroyable. Ses griffes avant fauchèrent une vie alors qu’elle prenait pied au premier étage d’une battisse. Des voix hurlaient dans son esprit : « Tue, expérimente, vie ! ». Un autre pathétique humain leva son bâton de lumière vers elle. Si lent. Elle se jeta sur lui, plongeant sous le trait brulant avant de traverser son torse. Elle leva le corps encore chaud au dessus d’elle et laissa son sang souiller sa peau d'albâtre. Ses quatre yeux regardaient, animés d’une lueur de sadisme sans borne la vie quitter lentement le visage de sa victime, sa crinière de tentacules déchirant ses chairs et arrachait un à un ses organes.

Puis elle entendit un claquement sec. En un instant elle avait sauté, laissant le trait de lumière frapper sa victime. Elle se jeta sur se nouveau corps se léchant déjà les lèvres. Elle senti une lame entrer dans son corps, un mot lui revint en mémoire : baïonnette. Puis il fut balayé par une vague de plaisir pur. De ses pinces elle arracha les deux bras de son adversaire avant de le plaquer au sol. Ses tentacules frappaient, perçant la chair à chaque coup. Elle se mit à lécher ce corps offert à elle avant de lui arracher la gorge de ses dents.

Laissant derrière elle le cadavre mutilé, elle se glissa par l’escalier. Ses yeux avides découvrirent une douzaine de vivants disposés face aux fenêtres. Elle se jeta sur eux, en fauchant trois de ses pinces dès son premier élan. Les autre se retournèrent horrifiés.

Un de plus mourut.

Trop lents !

Les humains se reprirent et l’un d’entre eux se jeta sur la créature. D’un pas elle évita la lame tronçonneuse avant de le piétiner de ses pattes griffues. Les autres parurent effrayées, un cri monta, étranglé: « sergent ! ». Puis un à un ils tentèrent de fuir. Elle les pourchassa dans les couloirs, leur laissant une légère avance mais blessant légèrement chacun qui se laissait à trainer. Puis elle en tua un puis deux. Ils débouchèrent à ciel ouvert, la marée vivante était elle aussi arrivée mais amputée de milliers de ses membres. Qu’importait? Seule comptait la traque, la mort, le souffle de l’air sur sa peau.

Les humains avaient formés une nouvelle ligne et les corps de mutants s’étaient amoncelés dans les rues, devenues charniers. La créature s’élança quand elle vit trois oiseaux coureurs faits de métal crachant de petits soleils. Elle senti un frisson, et se jeta sur ces nouveaux jouets.

Un jet de lumière, d’une intensité telle que la créature n’en avait jamais vu en cette vie, fila droit sur elle. Elle se jeta de coté avant de sauter sur l’une de ses proies. Celle-ci se renversa sous le choc. La créature fonça sur une nouvelle cible laissant le monstre de métal ruer au sol. La machine tenta de frapper la créature de l’une de ses pattes. Celle-ci recula face à l’attaque puis riposta de ses griffes contre la jambe de métal, ne réussissant qu’à ripper contre elle. L’esprit de la créature redevint un peu lucide, les mutants étaient repoussés toujours plus loin par les humains. Elle esquiva un nouvel assaut de son titanesque adversaire. La partie encore rationelle de son esprit se souvenait d’une chose : « tenez jusqu’à la huitième heure ». Moins d’une heure et elle aurait sa récompense. Emplie de passion la créature sauta sur son adversaire, s’accrochant de ses griffes sur son corps puis, de ses pinces, elle se mit à frapper furieusement. Les premiers coups furent inefficaces puis le métal commença à se déchirer. Le monstre de métal se débattait pour se défaire de la créature de chair. Puis la chair apparut sous le métal, suivie du sang.

Le monstre machine cessa de bouger. Le doute parcourut les rangs des humains, puis la panique les emportât. La créature s’abandonna à la chasse, suivit par des centaines d’autres altérés. Elle allait achever un groupe de fuyards lorsqu’elle entendit, résonnant dans l’air et par delà la corne de guerre de Slaanesh.

Ils arrivaient, ceux qui avaient été ses frères.

Elle arrivait, sa récompense.





Karl courrait.

Tout était allé si vite.

Ils avaient tenu la ligne, fauchant des centaines, peut être des milliers de mutants. Ils parvenaient à les tenir à distance. Puis les tirs avaient cessés de venir du détachement du capitaine Frontier sur sa gauche. Les mutants les avaient submergés. Il avait reformé une ligne avec les deux pelotons lui restant appuyés par les sentinelles. Puis elles étaient arrivées. Des créatures hybrides, mi humaines, mi bêtes. L’une d’entre elle avait massacré l’escouade alpha avant de succomber mais ils pouvaient toujours tenir. Puis était venue la deuxième, elle avait détruit deux sentinelles, la dernière s’était enfuie, bientôt suivie de ses hommes. Il avait dû se replier à son tour. Pendant près d’une heure ils avaient étés traqués.

Il y avait plus d’une trentaine de ces horreurs. Elles semaient la mort et certains dont les yeux avaient trop longtemps contemplé les étranges motifs de leurs peaux ou la beauté malsaine qui se dégageait de ces monstres avaient sombré dans la folie.

Arrivant sur une place, lui et ses hommes s'arrêtèrent un instant pour reprendre leurs souffles. Ils n’étaient plus qu’une vingtaine, effrayés, exténués, démoralisés. Le commissaire était mort, tué par une des bêtes et ne pouvait plus imposer la discipline. Karl fit afficher une carte des lieux à son mini cogitateur. Le bunker était à trois cent mètres à l’est.

-On se reprend les gars ! On va tous se regrouper au bunker. Il espérait que sa voix fut assurée mais rien n’était moins sûr.

Il n’y avait plus la moindre nouvelle des autres pelotons depuis une demi-heure. C’était une vrai débâcle, le front avait été enfoncé sur plus d’un kilomètre. Le contact avec le haut commandement était perdu. Une fois de plus, il avait merdé. Il s’était abandonné à la panique et dans sa pathétique tentative pour sauver sa vie il avait laissé ses hommes à une mort certaine.

La troupe progressa et arrivée à cent mètres de sa destination elle retrouva une part des forces du capitaine Frontier. La rue était jonchée de cadavres jusqu'à la place entourant le bunker. Les corps étaient atrocement mutilés. Une bande de mutant chantait au milieu de ce charnier, certains profanant les corps d’autres s’abandonnant à leurs pulsions primaires.

Certains faisaient même les deux.

Des cris montaient. Sept gardes prisonniers servaient les sombres désirs d’une bonne douzaine de mutants. Certains membres du groupe de Karl vomirent à cette vue horrible. Karl lui était fasciné, la voix lui était revenu, cette fois lui murmurant des paroles de luxure et d’abandon. Depuis combien de temps n’avait il cédé à ses passions ? Depuis combien de temps était il enfermé dans la solitude du commandement. Les créatures ne le rejetteraient pas. Un pas et il serait libre. Un pas et cette campagne prendrait fin, un pas et l’oubli l’engloutirait. Il allait succomber et se joindre à l’orgie dépravée lorsqu’il se reprit.

-Gardes impériaux, à la charge !

Pris par surprise les mutants furent exterminés en quelques instants. La rage et la peur des gardes se déversèrent en une seconde. Ils se ruèrent vers les prisonniers, tuant leurs tortionnaires. Cinq des victimes survécurent à leur sauvetage. Les gardes, accueillirent de bon cœur ces nouvelles camarades, toutes des filles. Malgré ses efforts Karl ne put faire totalement taire la voix du désir dans son esprit.

La troupe parvint finalement au bunker, discutant en chemin, plaisantant pour oublier l’horreur du jour. Karl sympathisa particulièrement avec une jeune femme du nom de Glisel. C’est presque l’esprit léger qu’ils arrivèrent dans un royaume de désespoir.

Des survivants de plus de douze unités avaient trouvé refuge dans ces petites fortifications. Plus des trois quart étaient blessés.

Face à une avancé ennemie imminente seuls trente gardes étaient en état de se battre au mieux de leurs capacités pour protéger la position et les quarante blessés qu’elle abritait. Et pas une seule arme lourde hormis les mitrailleuses trouvées lors de l’assaut.

C’est alors que retentirent les cors, cri de triomphe d’un régiment de la légion Linciane venu achever les derniers impériaux.


Dernière édition par Arax, Inquisiteur le Dim 26 Juin 2011 - 18:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeDim 29 Mai 2011 - 7:40

Citation :
Les escouades lance flammes arrivèrent au pied des murs et se mirent à déverser leur prométhéum par les meurtrières de combat. Karl arriva devant la porte du bunker et la fit sauter de son lance grenade un coup, intégré dans son fusil. Il sauta dans le couloir sombre qui lui faisait face. Une légère odeur de chair grillée lui monta aux narines.
Tn Karma est grand : on peut toujours compter sur toi pour nous aider à se mettre l'apéttit en route de bon matin... Si tu pouvais rajouter "... meurtrières de combat, rôtissant les gens réfugiés derrière" ça serait parfait. :content:

Citation :
Des guirlandes faites de tripes pendaient des murs alors que des têtes tranchées formaient une allée menant à un autel apparemment fait de chair. Dessus, une mutantes gisais, nue. Sa peau d'un merveilleux noir était traversée d'une terrible balafre: on ventre avait été ouvert du bas ventrejusqu'à la gorge. Ses organes avaient été étalés, répandus sur l’autel.
Tu vois, qu'est-ce que je disais ? Cette atmosphère festive ambiance sapin de Noël.... Bon, on est déjà en été, mais les décorations rendent bien. Et puis bon, dommage pour la fille, hein, c'est clairement une césarienne qui a mal tournée. Voilà ce que ça fait de diminuer la durée d'apprentissage des médecins-chirurgiens, tss...


Citation :
-Ça va chef ? Vous disiez quelque chose ?
-Heu, rien, oublie le lance flamme, ça intéressera peut être l’inquisition ce truc.
-Je pense pas que les temples du chaos soient rares sur cette planète.
-Tu sais comment est l'inquisition, mieux vaut attendre pour bruler ce machin que d’être brulés pour ne pas avoir attendu.
-C’est pas faux chef.
« Merci »
Une excellente scène, la lente et incidieuse corruption qui prend le personnage totalement au dépourvu est bien représenté. L'argument vaseux qui parvient tout de même à agir sur l'esprit du pioupiou par pure éloquence rend très bien. Toutefois, à ta place, je laisserai tout de même le doute planer un court instant dans l'esprit de Karl, quant au fait qu'il doive détruire l'endroit ou non.


Citation :
Donc, en résumé, bonne chance, l’Empereur reconnaitrait les siens. Foutu haut commandement, pas une seule info sur l’effectif de l’ennemi, sa position ou quoi que ce soit d’approchant. La seule donnée que Karl avait réussi à extraire de cette fichue propagande était que quatre des six largages avaient échoués et que la tête de pont sur le continent sud était déjà assurée. Toujours à vouloir limiter la diffusion de l’information, toujours à les traiter comme des moins que rien.
Quatre des dix (et non six) largages, si on se fie à ce que dis la radio.


Citation :
Il sombra, un voile tombant devant ses yeux, des milliers de visages moqueurs le fixant, des milliers de bouches lui rappelant chacun de ses échecs. Il se revit essuyant un refus de son premier amour, il se revit perdant l’ensemble de sa première escouade, il se revit tournant es talons face à l’horreur, laissant ses amis seuls face à la mort.
A moins que tu n'ai prévu la prise de conscience de Karl Drar pour plus tard, tu devrais aussi e faire se revoir échouant face ) l'abomination psychique de la chapelle, un peu plus tôt.


Citation :
Il tenta de rallumer son vox mais seuls les cris lui répondirent. Il le débrancha à nouveau et se mit à courir après ses soldats. Les trois commissaires attachés à son détachement et qui, jusqu'alors, ne s'étaient que peu fait remarqué, avaient déjà commencé à rétablir l'ordre et bien malgré lui, Karl leur adressa un remerciement silencieux.
Bon travail, c'est bien joué de la part de ma seconde police militaire préférée... xD


On va enfin voir les chimères en action. Ca promet du spectacle.
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeJeu 2 Juin 2011 - 14:03

L'action pure et simple va encore un peu attendre... quoi qu'une fois qu'elle sera là, ce sera avec intensité :oui:
Sur, la suite:


******************



Chapitre 4 : La douce voie du chaos





19179M41 Palais de Rhyos Majoris


Fiora s'éveillant, l'esprit embrumée, ignorante de l'endroit où elle se trouvait. En ouvrant les yeux elle découvrit une salle décorée avec un luxe excessif, où des rideaux de velours cousus de fils d'or venaient recouvrir à moitié des peintures hors de prix tandis que des statues de marbre d'or et d'ivoire se trouvaient dispersées de ci de là. Autre ornement et non des moindres, une douzaine de corps sensuellement enlacés recouvraient le sol.

Fiora eu un mouvement de recul et se rendit compte qu’elle-même se trouvait dans les bras de quelqu’un. Elle se retourna et vit les yeux de Sliek parcourir son corps. Le capitaine de la garde était un être étrange aux yeux d’or et Fiora s’y perdait à chaque fois qu’elle s’y plongeait. Son torse glabre était recouvert de tatouages ésotériques qui semblaient se mouvoir sous ses yeux. Il était l'image même de ce qu'était l'ennemi, de ce qu'elle prétendait vouloir devenir.

-Tu es donc réveillée ma belle, chuchota t-il, ses mains parcourant son corps. J'espère que la soirée te fut aussi délicieuse qu'à moi?

Qu’avait-elle donc fait ? Elle n’en avait aucune idée. Elle se souvenait seulement du garde du palais puis d'un brouillard impénétrable mais délicieux. Elle se sentait malade. Un flash lui vint, un instant fugace où elle avait une fois encore retardé sa mort en se défilant face à son devoir. Elle se savait souillée non seulement dans son âme mais aussi dans son corps, sa peau toujours brûlante sous les caresses de son amant. Une bulle de souvenir remonta, l'étreinte de Sliek, les humeurs délicieuses d'une servante, la force et la fougue du garde des portes...

Elle était souillée. Elle avait péché et blasphémé. Et elle avait aimé le faire.

Fiora se releva, cachant au mieux son malaise et commença à renfiler ce qui lui servait de vêtement. Ses yeux parcoururent l’assemblée. Elle reconnu quelques visages parmi ceux assemblés, à la fois les élues de Sliek avec qui elle avait partagé plus d'une nuit mais aussi des êtres dont le seul souvenir qu'elle retenait se résumait à un halètement, un soupir, un baiser... La simple évocation de cette nuit qu'elle avait savouré sans la vivre lui donnait envie de...

NON !

- Où vas-tu toute belle? lança Sliek. Nous avons à parler.
-Si nous le faisions à un autre endroit ? Je ne me contrôle plus dans cette salle, répondit la tueuse avec un naturel parfaitement crédible.
-Mais je l’ai bien vu hier soir. Allons dans le salon.

Elle ne savait précisément quels actes elle avait commit mais elle ne doutait pas d'avoir honoré le Prince Noir, crachant une fois de plus sur tous ses vœux...

Elle suivit docilement son amant dans la pièce d’à coté. Décorée avec une même tendance à la démesure que la chambre même de l'Incubus, cette pièce avait l'avantage d'être vide de monde.

Fiora pris une longue inspiration, tentant de se rendre à nouveau maitresse d'elle même. Aujourd’hui elle pourrait se rapprocher de l’objectif, de l’oubli, du trépas.

Sliek s’avança vers elle, plongeant ses yeux dans son regard. Tout chez lui invitait à la débauche. Fiora caressa un instant l’idée de profiter de leur solitude mais elle la repoussa de toutes ses forces. Elle ne devait pas désirer le chaos. Concentrant toute sa volonté elle soutint le regard de l'Incubus. Sliek pour sa part l'observait avec l'amusement qu'il avait toujours pour ses protégés et c'est avec un ton solennel qu'il répéta une fois de plus les premières paroles de la série d'épreuves:

-Tu souhaites toujours intégrer la garde de Sélène, la Divine, Concubine de Slaanesh, Maîtresse des Passions, Fléau d’Aldéran IV?
-C’est le plus grand de mes désirs.
-Tu as conscience qu'engagée sur ce chemin, ta vie comme ton âme seront entre les mains du Seigneur Noir, à tout instant sur le point d'être consumées?
-Dans la mort je ne ferais plus qu’une avec Slaanesh et ma conscience ne connaitra qu’extase. Je ne crains pas la mort.

Fiora faillit vomir de ses propres paroles. Elles étaient montées de la partie la plus sombre de son âme, la partie qui sans cesse la poussait à la damnation. La partie qui chaque jour obscurcissait plus son esprit. Alors que sa bouche articulait le mot maudit elle sentit une vague de désir effroyable monter en elle. Une créature de ténèbres envahit sa conscience. Elle sentit le chaos couler dans ses veines, se répandre dans son esprit.

Elle l'accueillit à bras ouvert.

Fiora s’avança vers Sliek, un sourire aguicheur aux lèvres. Ses yeux, autrefois d’un bleu pur avaient pris un léger reflet violet.

-Que t'arrive il? Demanda Sliek avec un léger sourire.
-Un regain de désir, une envie de plaisir... Quelques instants perdus ne peuvent nous coûter cher mon amour?
-Ce n’est pas le moment, répondit le demi démon, parfaitement froid. Par six fois tu vas être testée, ton corps ton âme et ton esprit seront mis à l'épreuve. Six réussites te conduiront à l'immortalité, un seul échec mettra un terme à l'une de tes existences et en tant que mortelle, tu ne sera plus.

Fiora prit une mine boudeuse mais attentive face à ce refus.

-Tu vas devoir traverser les six épreuves de la Sucubus. En premier lieu viendra l’épreuve de talent. Puis celle du sadisme, de la luxure, de la corruption, de la foi et enfin, de l’Apothéose. Si tu traverse chacune tu en ressortiras plus forte, ton esprit s’ouvrira tout entier à Slaanesh et ton corps évoluera de lui-même pour devenir une arme. Tes talents sont ceux de l’assassin aussi l'assassinat sera l’objet de ton épreuve de talent. Une rébellion couve dans la sous ruche. Tu as une journée pour trouver Baurus Arol, soupçonné d’être son meneur, et pour le tuer.

-Ce sera un plaisir répondit Fiora avant de s’en aller d’une démarche aérienne.




La sub-ruche de Ryhos Majoris.
Un lieu de misère.

La vie n'avait rien d'agréable du temps de la domination impériale: les gangs se battaient chaque jour pour la domination du moindre tunnel alors qu'ouvriers et fonctionnaires n'avaient d'autres horizons qu'un lendemain de labeur. La pollution était omniprésente, qu'elle vienne des gaz d'échappement des transports rustiques que les plus fortunés des miséreux pouvaient s'offrir ou bien des déchets rejetés en permanence par les étages supérieurs de la cité. Beaucoup devaient porter des masques respiratoires alors que certains s'en trouvaient réduits à vivre de ce qu'ils pouvaient recycler parmi la masse des déchets. La vie dans la sous ruche n'avait ainsi jamais été tendre mais au moins ses habitants avaient ils l'espoir qu'un jour, le bras de la justice s'y fasse sentir.

Depuis douze ans que l’autorité impériale avait disparue, nombreux regrettaient ces temps idylliques. L’Empire Lincian avait toujours eu une politique simple envers les lieux les plus misérables: laisser la situation dégénérer en attendant de voir une évolution. Les usines avaient été délocalisées dans les plaines créant rapidement autour d’elles de véritables villes de chercheurs d’emploi. Cette vie était horriblement difficile, les ouvriers travaillant dix-huit heures par jours pour simplement disposer d’un logis et de deux repas quotidiens. Rapidement le flot de nouveaux venus s’était tari et ceux qui tentèrent de fuir furent se trouvèrent réduits en esclavage. Dans une telle situation la population finit par évoluer. Les gangs se mirent à régir les rues à un point jamais atteint. Les cultes chaotiques se mirent à fleurir et immanquablement ceux s’y adonnant virent de diverses façon leur situation s’améliorer. Parsemés ici et la des hauts parleurs hurlaient à tout les niveaux de la ruche de sombres prières au Prince du Chaos. La nourriture se fit rare et le cannibalisme se développa. Chaque semaine, des groupes de nobles se livraient à des descentes dans la basse ruche tuant et violant, n'épargnant que ceux s'étant rendu aux croyances Lincianes. Petit à petit la flamme impériale vacillait et menaçait chaque jour de s’éteindre dans la sous ruche.



Fiora découvrait avec délice cette place forte d'anomie. La pollution avait disparue depuis des années et elle aimait la sensation de l’air frais caressant son corps. Elle avait réussi, pour le moment du moins, à prendre le contrôle de son corps et c’est avec extase qu’elle s’offrait au Chaos. Chaque jour l’Autre perdait un peu plus le contrôle. Bientôt elle pourrait oublier cette maudite obéissance à cet inquisiteur qui l’avait envoyée à la mort. Un instant elle caressa l'idée de retrouver son ancien maître et de le remercier de la plus cruelle des façons de l'avoir ainsi livré au ténèbres mais alors même que naissait cette idée, un élan de fidélité profonde la refoula au plus profond d'elle même.

Avec son corps de mutante et ses tatouages exhibant haut et fort sa dévotion à Slaanesh elle n’eut aucun mal à se fondre dans la folie du sous monde. Aux premiers instants de son infiltration, l'Autre avait cru bon de prendre l'apparence et la vie d'une créature mutante et avait depuis livré son corps à divers modifications pour renforcer son déguisement. Jamais Fiora ne pourrait assez la remercier de lui avoir ainsi fourni un corps conçu pour et par le plaisir.

Cet endroit lui même était merveilleux. L’anarchie régnait comme nulle part ailleurs. Arrivant dans le quartier où devait se trouver sa cible elle rencontra deux ruchard se battant pour ce qui paraissait être un simple morceau de pain, un peu plus loin une enfant rongeait ce qui ne pouvait être qu'une main humaine alors que plusieurs femmes, certaines n'ayant même pas l'âge d'enfanter, se pavanaient dans les rues, espérant obtenir des autres de quoi subsister quelques jours de plus en échange de quelques faveurs. Trois homme apparemment tout à fait ordinaires sortirent subitement de long couteaux avant de poignarder une de ces prostituée au cri de « Pour l’Empereur ». Alors que le corps de leur première victime s'effondrait et qu'un vent de panique soufflait dans cette ruelle si sale, ils se dirigèrent vers la Calidus, la prenant au vu de son apparence pour une autre vendeuse de charme à la botte de l'envahisseur. En un instant elle sortie les lame de ses deux hortus, se délectant déjà du massacre à venir.

Fiora esquiva agilement l’attaque de son premier adversaire, passa dans son dos avant de lui planter l’une de ses lames à la base de son cou, sectionnant la moelle épinière. Le corps privé de commande s’affala sur le sol. D’un saut en arrière Fiora esquiva une nouvelle attaque avant de lancer un coup de pied latéral. Elle sentit les côtes se briser sous l’impact. Le loubard se brisa, gémissant, des bulles de sang lui montaient à la bouche. La tueuse sourit à l'idée d'avoir perforé le poumon de ce fou qui pensait pouvoir la tuer.

Le dernier homme en lice commença à reculer, une lueur de terreur au fond des yeux. Fiora se remit d'aplomb avec l'élégance d'une danseuse avant de le frapper en différents points non vitaux. Il paniqua rapidement et tenta de fuir en courant. Vive comme l’éclair, Fiora lui coupa les jarrets. L’homme tomba au sol et l’assassin prit un grand plaisir à lui couper chaque tendon avant de le laisser agoniser. Pendant un moment elle envisagea l’idée de rester afin de voir lequel des trois mourrait en premier mais elle la repoussa rapidement, elle avait une mission et l’Autre pouvait refaire surface à tout moment. Relevant la tête de ses trois victimes elle découvrit un groupe d’une dizaine de personnes qui la fixait intensément. Au vu de leurs tatouages et de leur accoutrement ce devait être les membres d’un gang slaaneshi. Prenant une démarche la plus séductrice possible et ne prenant pas la peine de réajuster sa tenue qui avait fortement glissée lors du combat elle s’avança à leur devant. Celle qui paraissait être la chef était une mutante de petite taille qui disposait en plus de ses bras de deux tentacules et qui avait un troisième œil au milieu du torse. Sa bouche s’ouvrit révélant des dents et une langue anormalement pointue.

-Joli boulot la nouvelle. Ces ordures d’impériaux croyaient pouvoir faire la loi sur notre territoire. Tu sais bien te servir d’un hortus.
-Il n’y a pas que cela dont je sais me servir, répondit Fiora en lançant un regard concupiscent à la ronde. Que font ces ordures ici ?
-Et bien, répondit la mutante, pendant longtemps notre gang, le gang du serpent noir, a fait régner la loi dans le coin. La haute ruche nous a aidés en nous envoyant des armes et de la nourriture. On avait créé ici un petit éden.

Fiora sourit de voir ce qu'un inférieur pouvait considérer comme un éden.

-Et puis, il y a trois mois, ce bâtard est apparu, un type du nom de Baurus. Il à regroupé les derniers impériaux du quartier pour former un soit disant clan. On pensait les écraser rapidement mais on sait pas pourquoi, pas mal des nôtres ont rejoint son camp au milieu de la première escarmouche contre ses ouailles, pourtant pas mal vénéraient le grand Slaanesh ouvertement et depuis des années. Même mon ordure de frère les a rejoints. On pensait malgré tout pouvoir les écraser mais y à eu encore des traitres. On a peu à peu perdu l’avantage et les impériaux qui se terraient encore se sont remis à arborer leurs couleurs. Maintenant on ne tient plus que quelques pâtés de maison, on est moins d’une centaine et la plupart savent pas se battre.
-Tu as bien dit que des adorateurs du divin Plaisir ont retourné leurs vestes ?
-Ouais, j’y comprends rien.
-Et ce Baurus, tu sais où il est ?
-Pas loin. C’est une véritable armoire à glace toujours caché dans une cape. Il reste jamais trop loin du front même si il participe pas à la baston. La dernière fois qu’un des nôtres l’a vu c’était hier je crois. L’était dans la grande tour là bas, dit la mutante en pointant un grand bâtiment qui dépassait de la masse des petites maisons et allait se perdre dans le niveau supérieur.
-Bon et bien je vais m’en charger, répondit Fiora en commençant à courir dans cette direction.

Elle aurait bien passé quelques instants lubriques avec ces gangers mais elle avait mieux à faire. Une fois l’épreuve de l’apothéose passée son autre moitié disparaitrait et elle serait enfin seule maîtresse de son corps.
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeJeu 2 Juin 2011 - 21:06

Du neuf et de l'intéressant dans ce nouveau post. Hâta d'avoir des détails sur les épreuves pour devenir super-bourrin. :)


Citation :
La vie n'avait rien d'agréable du temps de la domination impériale: les gangs se battaient chaque jour pour la domination du moindre tunnel alors qu'ouvriers et fonctionnaires n'avaient d'autres horizons qu'un lendemain de labeur. La pollution était omniprésente, qu'elle vienne des gaz d'échappement des transports rustiques que les plus fortunés des miséreux pouvaient s'offrir ou bien des déchets rejetés en permanence par les étages supérieurs de la cité. Beaucoup devaient porter des masques respiratoires alors que certains s'en trouvaient réduits à vivre de ce qu'ils pouvaient recycler parmi la masse des déchets. La vie dans la sous ruche n'avait ainsi jamais été tendre mais au moins ses habitants avaient ils l'espoir qu'un jour, le bras de la justice s'y fasse sentir.
Ca me trou le cul quand même, quasiment tous les mondes impériaux sont mal gouvernés et mal gérés, à part peut être quelques mondes du Royaume d'Ultramar (et du royaume de Tôgenkyô qui est gouverné impeccablement :p).

Citation :
Un instant elle caressa l'idée de retrouver son ancien maître et de le remercier de la plus cruelle des façons de l'avoir ainsi livré au ténèbres mais alors même que naissait cette idée, un élan de fidélité profonde la refoula au plus profond d'elle même.
Tu sais, je verrais bien Fiora en perso spécial, avec une règle où si elle échoue à un test de Cd ou de Moral, elle passe sous le contrôle du joueur adverse pendant un tour. :)
D'un autre côté, les femmes dans 40k sont surtout bonnes pour être recrutées par le Sororitas et le Callidus, puisqu'elles sont incompatibles avec les technologies de création de Space Marines. Pour le Callidus, les hommes sont aussi recrutés, mais on leur préfère les femmes à cause de leur sens de l'intrigue et de la manipulation (selon les sources officielles). XD


Citation :
Et puis, il y a trois mois, ce bâtard est apparu, un type du nom de Baurus. Il à regroupé les derniers impériaux du quartier pour former un soit disant clan. On pensait les écraser rapidement mais on sait pas pourquoi, pas mal des nôtres ont rejoint son camp au milieu de la première escarmouche contre ses ouailles, pourtant pas mal vénéraient le grand Slaanesh ouvertement et depuis des années. Même mon ordure de frère les a rejoints.
Je sens venir le type grand, blond, héroïque, immortel, foncièrement incorruptible et avec un lignage obscur...
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeVen 3 Juin 2011 - 5:58

Citation :

Ca me trou le cul quand même, quasiment tous les mondes impériaux sont mal gouvernés et mal gérés, à part peut être quelques mondes du Royaume d'Ultramar (et du royaume de Tôgenkyô qui est gouverné impeccablement :p).

Ce n'est pas une question de mauvaise gestion, c'est une question d'impossibilité de gestion.
Une cité ruche abrite dans la majorité des cas plusieurs milliards d'habitants, plus que ce que le pays le plus peuplé de notre terre n'en possède. Une telle construction s'étend sur des centaines de niveaux, souvent de manière assez anarchique. Pour garder le contrôle sur les niveaux médians et supérieurs d'une ruche, il faut déjà déployer un incroyable effectif de forces de l'ordre, d'ouvriers apte à réparer toute avarie, de gestionnaires capable de contrôler un tant soit peu des populations capables de peupler des états etc...
En revanche, pour contrôler un sous monde, il faudrait le raser...
Je suis sérieux, un sous monde est un espace sans aucun plan, aucune structure, où il est possible de se perdre ou plutôt de se faire perdre en quelques secondes. Imagine un peu la jungle vietnamienne et considère la comme une cité peuplée de millions d'êtres. De même que l'on ne peut pas imposer son autorité à une population rétive en position de guerrilla, on ne peut espérer annihiler le crime dans un dédale sans fin de ruelles. Il est possible de perdre des régiments entiers de gardes impériaux dans les niveaux d'une sous ruche d'après les derniers codex, que veux tu qu'une force de maintiens de l'ordre y fasse sentir son autorité?
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeLun 6 Juin 2011 - 20:37

Un petit ménage par le vide ne serait pas de trop si je peux donner mon avis.
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeMer 13 Juil 2011 - 11:29

192789M41 Pont du Sin Nominem


L'inquisiteur Arax tournait en rond tel un lion en cage. Il avait toujours haït ces moments d'attente précédant sa véritable entrée en scène. La première vague d’assaut s’était posée mais avait rencontrée une résistance farouche. Quatre des détachements avaient dus être rapatriés ou avaient été anéantis sur le lieu même de leur débarquement. Ceux qui étaient parvenu à prendre pied au sol devaient désormais lutter pour leur survie en attendant le soir et la relève.

L’équipage était agité. La rumeur que l’archipècheresse soit sur cette planète avait échauffé les esprits. Pour certains il suffirait de tuer cette créature pour emporter la victoire alors que d'autres estimaient que seule la mort les attendaient maintenant qu'ils devaient faire face à ce que l'ennemi percevait comme une déesse. Personne ne restait silencieux quand à ces faits.

Étendant son esprit; l'inquisiteur observait l’évolution de la bataille, survolant tel un être éthéré les plaines et les océans, franchissant les montagnes en un instant. Mu par des ailes de pensées, il vit dans l’agriville de Fresi la population se lever d’un seul coup dans une démonstration incroyable de sauvagerie et se jeter sur les gardes aldérans venu les libérés. Dans la plaine entourant la Ruche Segundus il perçut une armée linciane être totalement écrasée par un barrage orbital. Il vit le talent des aldérans, la bravoure des aldéranéens, la sauvagerie des bios-guerriers et la cruauté des démons.

La bataille paraissait équilibrée à l'échelle du monde.

Certains points étaient maintenant fermement tenus alors que d’autres étaient sur le point d’être repris. Spectateur il profitait d'un spectacle d'une rare ampleur, impressionné par les échos des armes et des cris. Cependant il ne pouvait totalement réduire au silence le mal à l'état pur qu'il percevait venant de Majoris. Des milliers, peut être des millions, de voix s'élevaient résonant dans le warp en chants incessants et répandant la corruption. Toute personne qui resterait trop longtemps sur cette planète finirait par être corrompue, dans son esprit comme dans son âme. Seule la pénitence apporterait le salut à ses habitants quand le chaos serait vaincu.

Il repensait à Fiora et ses sœurs qui l’avaient toujours fidèlement servies et qu'il avait envoyé dans cet enfer. Celles qui avaient rendu tout ceci possible au péril de leur être.

Il devait faire vite. L'âme de la callidus pouvait encore être sauvée

Alors même que ces pensées l'effleureraient il sentit parmi la cacophonie des voix de ce monde une se détachant du lot. Étrangement elle paraissait sans cesse se dédoubler, portant deux sonorités opposées mais pourtant inextricablement liées. En elle il sentait à la fois la cruauté et l'ambition, la séduction et la folie si commune sur ce monde mais aussi un douceur, une pureté et surtout une détresse immense. Les deux tons paraissaient lutter pour le contrôle de cette voix, de cette âme. Cette particularité était intéressante mais surtout, malgré son altération l'inquisiteur connaissait cette voix.

Son esprit bondit, suivant cette voix au milieu des milliers d’autres. A mesure qu'il s’approchait de la ruche elles se faisaient plus fortes et plus nombreuses. Peu désireux d'engager un combat psychique aussi loin de son réceptacle physique, Arax diminua autant qu'il le put sa signature psychique, usant de son habilité pour demeurer invisible aux yeux des prédateurs démoniaques liés aux lieux et des propres psykers de l'ennemi. Défilant autour de lui à la vitesse de la pensée il voyait des rues jonchés de détritus, des ponts enjambant des vallées d’habitation, des masses de gens vivant dans la misère, s’adonnant à tous les crimes imaginables pour améliorer leurs situations. Plus il s'approchait et plus la voix se faisait entendre, de plus en plus cruelle.

Face à lui se tint alors une tour gigantesque, probablement un des porteurs des kilomètres de ruche au dessus. Elle paraissait habitable mais bizarrement vide. Une puanteur psychique pire que toute autre chose s’en dégageait. Une force brute et instinctive était contenue entre ses murs. Mais surtout, la voix elle aussi en provenait.

L'inquisiteur entra dans la tour, suivant l'empreinte de sa tueuse pas après pas. Un étrange spectacle était livré à ses yeux: celui de cadavres mutilés, de murs éclaboussés de sang et de restes humains ici et là dispersés. Très souvent un mur était éclaboussé de sang ou un cadavre déformé gisait au milieu du chemin. Plus il s’avançait moins les corps étaient reconnaissables comme si leur horreur devait être effacée de la face de ce monde. Au bas d’un escalier, il trouva un morceau de cuir noir portant particulièrement son essence. Elle était toute proche.

La projection psychique s'éleva d’un niveau. Ici les murs étaient horriblement altérés, une mousse repoussante recouvrait tout comme un cancer rampant. C’est au milieu de cette corruption qu'il la vit.

Elle était une mutante, nul doute là dessus. Ses six seins étaient chacun parfaitement galbés, son corps était une arme redoutablement affutée. Sa peau était en partie couverte de symboles interdits qui semblaient ondoyer et se reformer sans cesse. Elle était nue, ne portant qu’une paire de gants, d’hortus. Elle était accroupie à cheval sur un corps qu’elle frappait avec frénésie de ses deux lames en hurlant, du sang éclaboussant sa peau pâle et souillant sa chevelure aile de corbeau.

Elle releva soudain la tête, léchant un filet de sang qui lui coulait du coin de la bouche. Son visage était d’une beauté à couper le souffle, bien plus que dans les souvenirs de l'inquisiteur, ses yeux presque violets semblaient rechercher quelque chose dont elle avait conscience de la présence mais qu’elle ne savait discerner. Au fond de ces yeux Arax lu la folie d’une hérétique, une soif inextinguible de nouvelles sensations et un sadisme sans borne mais aussi la terreur d’une amie.

Fiora était devant lui, magnifique dans sa déchéance. Envoyée accomplir une mission impossible, confrontée à un ennemi que nul lame ne saurait vaincre, elle avait su, par sa dévotion et son acharnement, mériter une reconnaissance bien supérieure à celle de nombre d'inquisiteurs et autres juges. Pourtant elle avait succombé à la damnation, la polymorphe adoptant à jamais la forme de son ennemi. Maintenant qu'il la voyait ses yeux, il pouvait contempler l’abime de ténèbres ou elle était tombée. Les trois parties de son être étaient souillées et son esprit portait la noirceur du chaos. Il allait se détourner, le cœur pétri de chagrin et la laisser dans l’ombre quand il perçu à nouveau la douceur et la pureté qui émanait de son être.

Voyant que son inhibiteur psychique était désactivé, Arax décida d’entrer dans son esprit.

A la pénombre de la tour succédèrent en un instant une noirceur bien plus sombre, un océan de damnation au sein duquel l'inquisiteur cru se noyer un instant. Une voix se faisait entendre, provenant de nulle part et partout à la fois, sensuelle et charmeuse, elle murmurais de sombres souhaits, évoquait de terribles rêves. Cette voix était celle de la callidus mais dans le même temps, elle semblait étrangère, comme si la femme qu'Arax avait connu était devenue autre tout en restant elle.

Malgré ces ténèbres, il arrivait au visiteur psychique de percevoir de brèves images, de capter l'espace d'un instant les souvenirs de celle dont il fouillait l'esprit. En elle il lisait un terrible désir, non pas la simple envie que peut ressentir n'importe quel humain mais bien une volonté, une impulsion à la force surhumaine lui intimant de tuer de mutiler et de violer toute chose et tout être lui faisant face. En cet instant, elle était esclave de sa propre pulsion meurtrière. Au sein de sa mémoire Arax la vit commettre les pires des actes, qu'il s'agisse de débauche ou de massacre, de torture ou de vénération. Il vit Fiora Alsin, assassin impériale se forcer à renier tout ce sur quoi elle avait bâti sa vie puis se trouver incapable de se reconstruire sans se transformer.

Pourtant, au sein de ce tourbillon de pensées et de ce marasme de corruption, il perçu un ilot de lumière ténue mais présente. Au sein de sa conscience, la jeune femme était parvenu à garder un semblant de pureté mais à chaque instant cette enclave semblait rétrécir.

Le Psyker lança alors son esprit en avant, ressentant le besoin soudain de tenter de sauver ce qui pouvait rester de bon chez son acolyte. Il était à la limite de la lumière quand elle le trouva. Une présence immense s’approcha, il s’agissait d’un serpent rose et noir d’où se dégageait une impression de mal à l’état brut. Malgré son horreur Arax comprit que c’était elle, l’avatar de son esprit corrompu. Il entendit alors cette voix qui l’avait menée jusqu’ici, cette voix qui lui avait donnée de l’espoir, cette voix qui ne cessait de murmurer depuis son arrivée. Elle avait désormais perdu toute trace d’humanité et de compassion.

-Arax, cela fait si longtemps que l'on ne s’était vu ! Depuis que tu m’as envoyé vers mon destin je pense... Je te remercie, sans toi je ne serais jamais devenue ce que je suis.

Son corps bien qu'en partie reptilien préservais son torse d’humaine, de mutante et elle avait en main ses deux hortus. Ses anneaux se déployèrent, coupant toute retraite.
-Ce n’est pas à toi, démon, que je veux parler mais à mon ami, Fiora Alsin !
-Oh mais tu lui parle, n’en doutes pas. Je suis elle, je suis celle qu’elle n’a jamais osé être mais qui a toujours existé au fond de son cœur. Slaanesh m’a libéré de ma prison, prison dans laquelle l’Impérium m’avait enfermée. Pour la première fois, je vis vraiment. Tout ce que je désire je peux l’obtenir. Le pouvoir, le plaisir, la richesse, l'immortalité. Tout cela est à porté de main.
-Celle que je viens aider est celle qui doit se trouver dans l’ilot de lumière. Je n’ai que faire de la créature qui parasite son esprit.
-Tu ne comprends pas n'est ce pas? Tu ne comprends rien. Le Chaos n’est pas créateur, il ne fait que développer ce qui est en nous. Je suis elle, je l’ai toujours été et elle sera moi à jamais.

Sur ces mots, l’esprit démoniaque se jeta sur la forme astrale.

Il ne pouvait pas fuir, il ne voulait pas fuir. Cette créature avait pris le contrôle de Fiora, elle l’avait faite sombrer dans les abimes du chaos. Si il la détruisait peut être pourrait il la sauver.

Et pourtant, il hésitait avant de frapper. Si effectivement cette créature était Fiora alors la détruire signifierait tuer la callidus de ses propres mains, la jeter tel un outil usagé après avoir tiré tout ce qui était possible d'elle. Si elle était effectivement corrompue elle méritait la mort mais si il la traitait ainsi, que vaudrait sa propre âme?

Ces interrogations faillirent lui coûter la vie.

La créature se jeta sur son esprit, maniant une longue épée de sadisme pur. Il parvint à esquiver mais senti un grand froid dans son être quand l’une des lames le frôla malgré tout. Il devait se concentrer de nouveau mais ça lui était horriblement difficile. Il était à des milliers de kilomètres de son corps et dans un esprit que contrôlait son ennemie. Des images défilaient face à ses yeux, la masse de souvenir accumulés en une vie qui assaillait son esprit en une minute. Des milliers de voix se mirent également à résonner, dans l’espace l’entourant ou en lui-même, lui promettant l’oubli, la renommée, le plaisir, le pouvoir. Tout ce que sa vie d’inquisiteur lui avait interdit. Il sentit un corps se presser contre sa forme psychique, le désir monter en lui, les voix se faisant toujours plus fortes…

Puis il vit l’image d’un aigle. Un puissant aigle bicéphale, symbole de tout ce qu'il existait de bon et de beau dans cette galaxie et dans la nature humaine. Les voix se turent, la torpeur le quitta, le désir reflua. La haine du chaos se remit à bruler au fond de lui, coulant dans ses veines. Son corps psychique devint un brasier dont la lumière dissipa les ombres. L’esprit qui s’était lové contre lui prit feu et fit tout son possible pour le fuir. L'inquisiteur lança des javelots de flammes blanches sur son adversaire qui se tordit de douleur puis il entendit une voix plaintive :

-Arax, arrête ça, je t’en supplie !

Bien que méfiant il arrêta son bombardement psychique, régénérant ses forces. Les ténèbres opressantes avaient reflué pour laisser place à une clarté rosée et à la place du serpent démoniaque se trouvait désormais une frêle silhouette qu'il n'avait vu depuis des années. La callidus rouvrit des yeux couleur ciel, implorant, vers son maître et Arax sut que face à lui se tenait celle dont il avait tant exigé.

-Fiora ? osa-il.
-Arax, soupira elle. Il y avait bien longtemps, même si j’espérais que tu ne me verrais jamais dans ma déchéance.
- Que fais-tu ici ? Tu aurais dû mettre un terme à ta mission aussitôt que la flotte est arrivée en orbite, nous n'avons plus besoin d'une lame frappant depuis les ombres maintenant que toute une flotte est en position!
-NON !!! s'exclama la tueuse, sa voix à la fois envahie de désespoir et de tristesse. Je n’ai pas fais tout cela pour rien !
-Bien sur que non, tu as fait plus que je n’espérais et…
-Tu ne comprends rien Arax, reprit elle, il n’y a plus de futur pour moi, il n’y a plus rien ! La souillure du chaos est en moi, je l’y ai invitée, elle a corrompue chaque partie de mon corps, elle a infecté mon esprit et assombrie mon âme.
-Il n’est pas trop tard, tentais-je, l’Empereur…
-Tu ne comprends vraiment rien, ton empereur ne nous protège pas ! Il n’est d’autre vérité que celle du Chaos, nous finirons tous par ne faire qu’un avec lui, dans la mort ou dans la vie. Alors il ne me reste plus qu’une seule chose, une seule chose, c’est cette foutue mission, c’est le seul but qu’il me reste, mon roc, ma Vérité, la seule à laquelle je peux me rattacher sans abandonner ce en quoi j'ai cru. Retire la moi et je m'abandonnerais. Je veux finir ma vie sans avoir sombré Arax, alors laisse moi.

L'inquisiteur sentit sa détresse et sa résignation. Elle se croyait au-delà de toute rédemption, elle se savait au-delà de toute rédemption, pourtant il voulait y croire, se dire qu'il n’avait pas envoyé trois assassins callidus à un sort pire que la mort sans que la moindre ne puisse en réchapper.

Mais Fiora elle même savait. Elle reconnecta son inhibiteur psychique, chose qu'elle n'avait pas faite depuis des années et en un instant son maître fut aspiré hors de son esprit incapable même désormais de percevoir son âme. Ne voyant que son corps, il lut la terreur dans ses yeux mais malgré tous les doutes qui l'habitaient elle avança dans les ténèbres, animée d’une détermination implacable, d’une résignation absolue. L'inquisiteur se résigna à son tour et abandonna son acolyte aux ténèbres...



La tueuse ne se retourna pas.

Elle ne devait pas se retourner.

Elle était dans la dernière ligne droite de sa vie, bientôt elle serait libérée de tous ses tourments.

Elle se sentait mal. Depuis longtemps elle avait accepté sa corruption, tant physique que spirituelle mais jamais quelqu’un ne l’avait surprise dans cette déchéance. Elle était entourée de corrompus mais être vu par un pur décuplait son dégout d’elle-même, et son mépris pour eux.

Arax avait toujours été un maître aimé de ses suivants. Depuis le funeste jour où elle avait accepté sa dernière mission, elle n’avait agit que pour ne pas le décevoir. Pendant dix ans elle avait servi sous ses ordres et elle l’avait vu mener de glorieuses opérations, résoudre de sombres mystères mais surtout elle l’avait vu rester humain. Arax avait toujours considéré ses hommes de main comme ses amis, ses pairs et c’est comme cela qu’il avait acquit leur loyauté. C’était au nom de cette loyauté qu’elle s’était damnée, par loyauté elle avait découvert la terrible Vérité. Par dévouement total elle avait accepté sa mort.

Mais aujourd’hui quelque chose s’était brisé. Elle l’avait trahit. Elle lui avait montré l’étendue de sa corruption. Sa venue avait, pendant un instant, dissipé l’ombre de l’Autre mais déjà elle se faisait pressante. Déjà les ténèbres grandissaient. Déjà la tentation de s’y abandonner revenait.

Sans l’aide de sa partie sombre, maintenant que la Vérité était en elle, elle ne pouvait affronter cette épreuve. Les mensonges de l’empereur ne la soutenaient plus. A chaque pas son environnement devenait plus cauchemardesque. Elle finit par déboucher dans une vaste pièce qui autrefois aurait tout aussi bien pu servir de tribunal que de salle de danse. Cependant aujourd'hui, une végétation horriblement mutée poussait, alimentée par une étrange lumière artificielle. Fiora se trouvait sur une coursive métallique, deux étages au dessus du sol mais ces plantes courraient sur tous les murs, rongeant la pierre et corrodant le métal. Cet endroit n’était que folie et chaos. Chaque coin sombre semblait abriter des ombres mouvantes et la callidus se sentait horriblement exposée. Alors qu’il y a moins d’une heure elle savourait la douce puissance qui coulait dans ses veines, elle se sentait maintenant vidée. Sans l'appui du faux dieu des impériaux mais ne pouvant faire appel au Prince du Chaos elle était seule face à ses démons. Son corps couvert de sang ruisselait aussi de sueur, son cœur s’accélérait de plus en plus. La lumière tamisée, légèrement verdâtre, ne révélait rien et l’angoissait plus que de véritables ténèbres. Dans le noir, elle savait au moins pouvoir se retrouver elle même.

Néanmoins, elle était une assassin impériale, l'une des meilleures tueuses de la galaxie et elle savait supprimer en elle les peurs humaines au risque d'abandonner une fois de plus son humanité. De simples ténèbres ne sauraient l'arrêter, elle les traverseraient et en sortirait plus forte. Elle allait réussir, quoi qu’en puisse penser l’inquisiteur, quelles que soient les épreuves posées sur son chemin. Elle était née pour cela, elle était l’élite d’un empire qui l’avait envoyé vers une mission suicide mais elle saurait la mener à bien. Rien ne pourrait l'arrêter, elle qui avait su berner dieux et déesses. Elle ressortirait de cette épreuve plus forte encore.

Fiora avisa deux hommes. Ils se tenaient courbés mais elle voyait leurs ventres bouffis. Cet endroit n’était de toute évidence pas un rassemblement de fidèles de l’empereur. Un culte bien plus sombre était à l’œuvre ici. Elle sauta le parapet et se réceptionna en silence sur le tapis de mousse qui recouvrait le sol. Une délicieuse vague d’adrénaline lui parcourut le corps, l’action allait balayer ses doutes. La terreur refluait déjà elle courut jusqu'à un petit promontoire. Ses yeux voyaient mieux dans les ténèbres maintenant, elle escalada agilement, arrivant au dessus de ses deux ennemis. Elle les voyait parfaitement, percevait leurs odeurs, sentait leurs mouvements, ses sens étaient ouverts à leurs maximum.

Elle oublia Arax, elle oublia son devoir, elle oublia la mission, seules comptaient ces deux vies qui allaient prendre fin dans l’instant. Elle sortit les lames de ses deux hortus, cala ses pieds, prête à prendre son élan. Elle passa une langue gourmande sur ses lèvres, le sang allait à nouveau couler.

Une détente incroyable. Un saut de près de dix mètres de long et ses lames rencontrèrent la gorge de son premier adversaire. Elle poussa un cri sauvage alors que le sang giclait de la carotide coupée. Alors que quelques minutes plus tôt ce contact lui répugnait, elle accueillit le liquide carmin avec joie. L’autre réagit étonnement vite, braquant un vieux fusil d’assaut sur la position qu’elle occupait une seconde auparavant. Mais elle était déjà partie. Ses lames tranchèrent les deux mains du garde avant qu’elle ne presse son corps contre le sien, l’étouffant d’une étreinte fatale. Elle se désintéressa vite des deux corps sans vie, désireuse d'en finir. Ses doutes avaient disparus seule la mission importait, la mission vers laquelle chacun de ses actes l’avait mené, que son maître lui avait ordonné. La fin d’une vie.

Même si le combat avait été rapide et relativement silencieux, il semblait avoir attiré l’attention. Des bruits de pas et des raclements se firent entendre. Fiora se fondit dans les ombres, utilisant le moindre recoin pour disparaitre. Ces ténèbres qui lui avaient parues tellement dangereuses étaient maintenant aisément percées par ses yeux. Elle vit passer une troupe à quelques mètres d’elle mais elle leur resta invisible. Rien ne pouvais l'arrêter maintenant.

Elle arriva dans un grand hall. Ici la mystérieuse mousse avait disparue. Des centaines de personnes étaient là, écoutant un orateur criant de derrière son pupitre. Il débitait les détestables sermons du prêche impérial, exhortant le peuple à se dresser contre l’occupant chaotique. Fiora soupira plaignant ces brebis qui ne savaient pas que leur sauveur n’était rien d’autre qu’un agent de la ruine, que leur fameux empereur n’était rien qu’un fou qui avait mené l’humanité vers sa mort inéluctable. Il n’était d’autre Vérité que le chaos, ceux qui ne l’embrassaient pas finiraient par être dévoré par lui.

Fiora tira une dague de sa botte gauche, dernier vêtement qu'il lui restait, puis l’expédia avec une incroyable dextérité en plein front du prêcheur. Aussi incroyable que cela put paraitre il ne s’effondra pas mais poussa un cri inhumain. La foule, elle, paniqua et essaya par tous les moyens de fuir la pièce, Fiora se mêla à eux, avançant droit sur sa cible, tranchant quelques gorges au passage savourant leur effroi aussi bien que leur douleur. Alors que la pièce commençait à se vider elle se trouva enfin face à lui.

Un instant, la tueuse jaugea son ennemi, ce Baurus qu'elle devait tuer. Il était grand, bien plus qu'elle, drapé dans des robes amples porteuses de l'Aquilla Impérial mais il se dégageait de lui une impression clairement non humaine. La jeune femme, après lui avoir tourné autour quelques instants se fendit, visant le bas du ventre de son ennemi mais celui-ci sorti de sous ses capes un troisième bras griffu qui bloqua le coup. Fiora sauta en arrière et estima de nouveau son adversaire. Bien que désarmé il pouvait être redoutable, haut de plus de deux mètres, il devait être particulièrement fort et son appendice mutant pouvait devenir synonyme de mort. L'être s’élança avec une vitesse que sa taille ne laissait pas imaginer. Fiora bloqua un coup de griffe mais fut projetée dans les airs, ne réussissant que difficilement à se rétablir.

Elle poussa un cri enthousiaste face à ce nouveau défi.

D’autres sectaires apparurent ajoutant encore à sa joie sadique. D’un bon inimaginable elle se retrouva sur une coursive un étage plus haut. Elle courut tout son long et se jeta sur sa proie. Le rebelle encaissa le coup mais un hortus vint lui frapper la nuque. Il repoussa Fiora d’un coup de griffe qui lui entailla le flanc. Elle laissa échapper un soupir d’extase face à cette délicieuse douleur. La cible, elle, tituba maladroitement. Fiora lui coupa alors la tête d’un ample revers du bras avant de s’enfuir.



Fiora erra dans les rues sentant une dangereuse torpeur couler dans ses veines et envahir son corps. Le coup qu'elle avait reçu était empoisonné, nul doute à ce propos mais elle n'en avait que faire. Alors même qu’elle voyait la mort approcher à grand pas elle se livra entière à ses passions, se perdant dans un délire de mort et de plaisir, d’abandon et de jouissance. Finalement au plus profond de la ruche Majoris, dans une petite ruelle oubliée de tous, au milieu d’une marée de corps enlacés, les yeux bleus se fermèrent pour une dernière fois.



Fiora ouvrit les yeux sur une étendue vide. Elle flottait au milieu d’un océan de lumière. Alors qu’elle baissait le regard sur son corps elle remarqua qu’elle avait retrouvé son apparence d'antan, d’avant cette maudite mission. Ses imperfections étaient revenues, sa peau était de nouveau vierge. Elle sentit un apaisement comme elle n’en avait plus eu depuis des années. Si c’était ainsi que tout finissait très bien, elle pourrait enfin se laisser aller à l’oubli. Alors qu’elle se préparait à plonger dans un rêve sans fin elle senti un feu courir dans ses veines. La lumière s’obscurcit et bientôt une ombre se dessina devant ses yeux.

Elle ne devait pas regarder, elle ne voulait pas regarder mais pourtant elle se vit. Une créature flottait au milieu des ténèbres. Une silhouette humaine.



Fiora regarda la lumière. Au milieu flottait une silhouette, sa silhouette, celle du temps passé. Elle était la nouvelle elle-même. Un corps plus beau et plus fort, un esprit plus aiguisé et plus rapide. Elle avait accepté le Chaos et ses yeux d’un rose brillant en étaient témoins. Avec dédain elle regarda celle qu’elle avait été. Elle ne regrettait rien. La puissance coulait dans ses veines, le plaisir et le pouvoir étaient à portée de main. Elle devait juste se débarrasser de l’Autre. Les ténèbres entourèrent la bulle de lumière, la réduisant rapidement à peau de chagrin. Des tentacules noirs enlacèrent le corps de l’Autre, l'immobilisant. Fiora s’avança face à sa moitié.

-Ce corps est à moi. Et toi tu n’es plus rien !

Elle pressa alors ses lèvres contre celles de son alter ego avait de lui percer le cœur.

-Slaanesh est grand et il se délectera de ton essence !
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeDim 17 Juil 2011 - 13:51

Je remarque avec joie que tu as appliqué certains de mes conseils (ce qui rend la lecture plus agréable encore :fier: ) mais j'ai repéré un passage où tu t'es (encore) planté.


Citation :
Son corps bien qu'en partie reptilien préservais son torse d’humaine, de mutante et elle avait en main ses deux hortus. Ses anneaux se déployèrent, coupant toute retraite.
&
Citation :
La créature se jeta sur son esprit, maniant une longue épée de sadisme pur.
Comme je le disais dans l'ancien topic, il s'agit d'hortuss.


Citation :
Le Chaos n’est pas créateur, il ne fait que développer ce qui est en nous.
C'est quand même un peu gros comme double-mensonge... Par curiosité, il y en a qui croit ce que Fiora dit ici ? -_-'

Mensonge car le Chaos, même originel, aboutit à la naissance de l'Ordre, selon la loi didactique qui veut que toute chose atteignant son paroxysme se renverse en son contraire (en d'autres termes, ce qui atteint l'apogée a déjà amorcer son déclin). Même si le monde est détruit et plonge dans la plus totale anarchie, il retrouvera une forme d'ordre tôt ou tard. Enfin merde, c'est aussi bien du Confucianisme de base que de la philosophie greco-romaine... Ca tombe sous le sens, quoi !
Mensonge car la créativité et l'ingéniosité sont des traits associés au Chaos (même un chaos modéré, une toute petite anarchie), et s'il peut effectivement développer, tout être sensible porte en lui la Nature pure d'un Bouddha, bien que la plupart l'aient "oubliée". Ce n'est pas pour rien que dans 40k, on parle de la "Graine du Chaos". ;)
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeDim 17 Juil 2011 - 14:27

Non, c'est bien une épée, Fiora ne combat avec des Hortus que lorsqu'elle y est forcée ou pour jouer un rôle, si elle a le choix, son arme de prédilection est une très longue épée qu'elle utilise avec la technique de la "lame volante".

La théorie du chaos non pas créateur mais modificateur n'est pas de moi mais d'Abnett (Cf "Le Traitre) et de GW en général, (Cf plus ou moins tout bouquin battle traitant du sujet). Elle ne dit pas que le chaos ne créé rien, simplement qu'exposé à lui, on ne devient pas un autre ou si, on devient un autre nous même qui existait déjà en nous mais que nous avions refoulé et que le chaos a libéré. Ainsi lorsque quelqu'un devient un tueur psychopathe on ne peut pas dire "le chaos l'a transformé" c'est simplement que le chaos a libéré en lui ses tendances sociopathes. Personnellement, en tant qu'anti déterministe convaincu, je préfère largement une vision du chaos comme élément déclencheur plutôt que comme source du mal extérieure sur laquelle on peut rejeter tous les malheurs du monde...
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeLun 18 Juil 2011 - 16:51

Moui... je crois que ça sera plus simple quand j'aurais foutu la fic sur le site. ><
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeLun 18 Juil 2011 - 17:49

je crois aussi :noel:
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeLun 18 Juil 2011 - 18:48

[Désolé du HS Arax]

D’ailleurs, selon vous quelles fics auraient leur places sur la page du site?

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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeMar 19 Juil 2011 - 0:13

La mienne bien évidemment :noel:
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeLun 31 Oct 2011 - 17:37

RAAAAAAAAAAAHHHH !!!!!!!!!!!!! >.<" T.T

... Non rien.

Citation :
D’ailleurs, selon vous quelles fics auraient leur places sur la page du site?
D'ailleurs, maintenant que j'y pense, celles qui devraient avoir leur place sur une publication officielle sont celles qui sont terminées ou en passe de l'être, comme les romans, nouvelles et compagnie.
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeLun 31 Oct 2011 - 22:14

Oui... quelle est la raison de ce... cette onomatopée ?
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeLun 31 Oct 2011 - 22:26

La ? Si je n'en citais qu'une, ça saurait à n'y rien comprendre. L'ennui. La lassitude. La curiosité. L'impatience. La folie qui me prend à chaque fois que je vérifie si le topic a été mis à jour ? Le fait est que le temps passe vite et ne s'arrête pas pour attendre la concrétisation des promesses faites par les Hommes. Ou peut être est-ce qu'il ne s'agit que d'un simple remontage ? ;)

C'est soit ça, soit la retranscription du cri d'un palestinien qui s'est fait rasé de près par Tsahal (♪ la Perfection au masculin... ! ♪).
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeMer 25 Avr 2012 - 17:39

Chapitre 5 La force des Cataphractaires




Bunker, faubourgs de l'Astroport Syru

Ils allaient mourir.

Depuis six heures les lincians les attaquaient par intermittence, ne leur laissant jamais réellement le temps de souffler.

Retranchés dans le bunker de commandement, les hommes de Karl avaient pensé pouvoir tenir leurs positions sans trop de difficulté en attendant une contre offensive menée par les autres forces présentes dans l'astroport. Les premiers assauts menés par l'ennemi n' avaient vu que quelques escouades à pied approcher sous couvert de fumée, se glissant de cachettes en cachettes en espérant prendre les aldéranéens par surprise. Ceux-ci, disposant d'équipements détecteurs de chaleur, n'avaient eut que peu de difficulté à en abattre une bonne vingtaine, contraignant l'ennemi au repli sans qu'il n'ait pu causer le moindre mal. Leur moral légèrement remonté, les impériaux s'étaient installés dans les trous de défense qu'ils avaient prit d'assaut quelques heures plus tôt à peine, attendant de pied ferme le prochain assaut.

Puis était arrivé l'attaque suivante: une pluie de métal et de poudre, d'obus explosifs et incendiaires. Les auxiliaires avaient fuit aussi vite qu'ils l'avaient pu vers les murs de béton de leur ultime bastion, laissant plusieurs de leurs morts ou mourant sous une averse de mort. Dès que les derniers impériaux se furent réfugiés à l'intérieur, ou eurent finit de bouger, les tirs ennemis avaient cessé, l'ennemi ne semblant pas disposé à gaspiller des munitions contre une positions qu'ils savaient ne pas pouvoir briser avec leurs simples mortiers légers mais au lieu du répit que certains auraient pu espérer, trois chimères à la livrée noire et mauve s'étaient présentées au sortir de ruines et avaient fait feu sur la position impériale tout en avançant impunies. La troupe avait abandonné lances missiles comme canons lasers sur le périmètre de défense et Karl avait su empêcher ses hommes de gaspilleur les munitions de leurs lance grenades sur le blindage avant des véhicules hérétiques. Ainsi, ils avaient du regarder impuissants les trois blindés approcher à quelques mètres à peine de leur positions, ouvrant le feu de leurs bolters lourds et faisant voler des pans entier de maçonnerie alors que sortaient les légionnaires parés à prendre d'assaut la fortification impériale. Équipés de leurs long manteaux gris urbain avec leurs armes si conventionnelles, ils ressemblaient tant à de simples autre combattants de l'Empereur mais ils servaient le sombre dieu de Lincia et seule la folie faisait briller leurs yeux.

Les légionnaires avaient assuré un tir de couverture à l'un de leurs qui apporta son lance flamme à portée d'une meurtrière, vaporisant en un instant quatre défenseurs. A la tête de ce qui restait de ses hommes, Karl entreprit une sortie, comptant sur leurs quelques lance grenades et sur leur mobilité pour frapper le flanc des chimères ennemies et les réduire au silence mais alors même que les impériaux commençaient à faire feu, l'ennemi rembarquait dans ses transports, se repliant en faisant feu de toutes armes, laissant sept des leurs derrière eux alors que les multilaser fauchaient une dizaine d'aldéranéens. Karl avait fait se replier les survivants et avait été forcé de demander à certains blessés de prendre les armes à leur tour. Depuis, l'ennemi avait prit position autour du bunker et ne relâchait pas la pression un instant, pilonnant leur position avec des autocanons probablement montés sur un marcheur qui restait hors de vue. De temps en temps une des chimères revenait, attirant à elle quelques coups de lance grenade et apportant un peu plus de stress aux défenseurs avant de se replier. La fatigue commençait à se faire sentir, aucun n'avait pu dormir depuis plus de vingt heures. Les paroles blasphématoires des hérétiques occupaient tous les canaux et Karl avait cassé son mini cogitateur pendant sa fuite. Ils étaient seuls, entourés et sans nouvelles. Le bonheur en somme.

Les bombardements avaient repris mais en lieu et place d'obus, ils avaient envoyé du gaz. La plupart avaient réussi à mettre leurs casques avant qu'il ne prennent effet mais certains blessés ne le pouvaient pas. Les effets hallucinatoires les avaient rendus dangereux. Il avait fallu les tuer.

Et voilà que Karl se retrouvait, à moitié endormi, à guetter une éventuelle attaque. Glisel, elle, dormait totalement sa tête sur les genoux du capitaine. Face à leurs dernières heures les deux jeunes gens avaient décidés de s'apporter un peu de réconfort en attendant leur heure.

Karl vit une ombre se déplacer dans la poussière. Encore une fausse alerte.

-Venez vous battre si vous l'osez, lança t-il d'une voix manquant cruellement de conviction.

Tout ce qu'il voulait c'était dormir et même le sommeil de la mort lui irait très bien. Son esprit était à moitié brisé, il ne souhaitait plus rien.

"Faux"

Encore cette voix. Karl tenta de la refouler, il savait qu'elle était malsaine mais son esprit ne pouvait lutter.

"Tu la désire elle, et tu veux vivre, tu veux le bonheur, le plaisir, la richesse"

Tous ses rêves défilèrent devant ses yeux. La voix pris l'aspect de celle de Glisel et lui susurra mille et une merveille.

Comment faire si je suis mort ? Pensa le capitaine.

"Au moment venu succombes à tes désirs et je t'offrirais tout !"

Karl fut réveillé par l'éclaireur Azan.

-Mon capitaine, vous dormez mon capitaine.
-Et bien laisses moi pioncer, répondit Karl, c'est peut-être ma dernière occasion de dormir !
-Mon capitaine, trois chimères à cinquante mètres.

En un instant le capitaine revint pleinement à lui même, chassant de son mieux sa fatigue et ses doutes.

-Et c'est maintenant que tu me le dis ?

En un instant le capitaine fut sur ses pieds, fusil en main alors que Gisel peinait à s'éveiller. De son poste de veille au premier étage il fonça vers une meurtrière seulement pour voir une grenade la traverser. Avant même d'avoir comprit ce qu'il lui arrivait il s'était retrouvé au sol, les oreilles sifflantes. Il faut près d'une minute au commandant pour se rendre comte qu'il s'était jeté de lui même à couvert et qu'il n'était pas blessé. Glisel le secouait énergiquement:

-C'est pas le moment de dormir captaine, il y a bien trop de choses à faire!

Reprenant pleinement conscience Karl se releva péniblement en s'appuyant sur l'autre soldat. Des missiles antichar avaient foré de larges brèches dans les murs au point que les anciennes meurtrières n'étaient plus que des trous béants dans les défenses de béton. Quelques rares gardes tentaient de retourner un feu de plus en plus intense mais Karl put clairement voir plusieurs hommes armés de lance grenades sortir d'une chimère à une soixantaine de mètres du bastion et il n'allait sans doute plus faire très longtemps bon d'être à l'étage. Prenant Glisel par le coude, il dévala les escaliers menant au rez de chaussé alors que des explosions retentissaient dans leurs dos. Arrivé en bas dans une salle servant d'infirmerie, il vit les blessés des affrontements précédant tenter tant bien que mal de se remettre sur pied, que ce soit pour combattre ou fuir. Pour sa part il n'avait pas le temps de se soucier d'eux et se rua droit sur le couloir d'entrée, uniquement pour voir les deux soldats qui tenaient la porte mourir, percés de laser. Il s'embusqua dans un renfoncement du boyau et lâcha quelques salves de laser à l'attention des envahisseurs qui tentaient maintenant d'investir la position renforcée. Il eut la satisfaction de voir un de ses ennemis tomber mais alors qu'il sortait une nouvelle fois la tête de son couvert, un légionnaire arriva, portant un massif lance flamme sous le bras. Karl prit la fuite, laissa la première langue ardente engloutir trois de ses hommes qui avaient tenté de défendre eux aussi la position.

La fumée envahit rapidement le bunker de même que l'horrible odeur des corps brûlés. Le capitaine laissa tomber son casque qui ne protégeait nullement son visage et ne faisait que rendre sa situation plus intenable. Il se replia vers l'infirmerie alors qu'à travers la fumée il pouvait voir les lumières violettes des oculaires des légionnaires progressant méthodiquement. Des tirs le frôlèrent et il se jeta au sol, convaincu de mourir quelques instants plus tard mais des trainées vertes indiquèrent un contre feu impérial, lui accordant le répit suffisant pour se relever. Il trouva Glisel postée dans un renfort de porte, faisant feu avec autant d'application qu'elle le pouvait. La sueur dégoulinait le long de sa tempe et les flammes se reflétaient dans ses yeux, lui donnant figure d'ange vengeresse, venue en cet heure combattre une dernière fois aux côtés des hommes. Inspiré par cette vision, Karl se mit à genoux et enchaina plusieurs rafales rapides qui causèrent la mort de trois lincians tentant tant bien que mal de progresser de couvert en couvert. L'homme au lance flamme reparut, monstrueux avec ses larges bras, son casque intégral aux prunelles ardentes et les langues de feu sortant de son canon. Le capitaine parvint à délivrer un tir unique contre cet homme, touchant ses réservoirs et déclenchant une formidable explosion que les murs étroits ne rendirent que plus meurtrière.

La vague de feu engloutit tout. Les deux amis se plaquèrent à couvert et tentèrent de reculer. Glisel finit par trouver une poignée de porte. Elle l'ouvrit et tout deux s'y engouffrèrent. Alors que l'ennemi avançait la dernière chose dont ils furent conscients fut une forte odeur musquée.




Au dessus du champs de bataille.

La nuit avait été longue.

Après la prise de contrôle des défenses aériennes par les forces aldéranes, Selder Forun avait pu se poser pour réparation mais son thunderbolt s'était révélé trop endommagé pour être remit sur pied directement sur place. Pendant plusieurs heures il avait été simple témoin de la situation, voyant la fin de la bataille aérienne puis l'arrivée de la contre attaque linciane sur les pistes de décollage que les cataphractaires avaient repoussé sans difficultés. La situation semblait stabilisée et ses hommes qui avaient eut la possibilité d'effectuer des reconnaissances aériennes dans les environs pouvaient confirmer que les forces hérétiques entourant l'astroport étaient en repli, comprenant qu'elles n'étaient pas de taille à le reprendre avant la soirée et l'arrivée des renforts. Néanmoins, des éléments de la légion avaient effectué une sanglante percée au nord, retournant les lignes de défenses des auxiliaires et leurs mouvements ne laissaient pas encore voir si ils comptaient rester pour fortifier la position ou se replié le dommage infligé.

Le pilote détestait ces moments d'impuissance. Il était un guerrier, même si il ne voyait jamais le blanc des yeux de ses adversaires. Il vivait pour le frisson de la vitesse, la certitude de ses capacités et l'exhalation de la victoire. Trois choses dont il se trouvait privé par son emprisonnement au sol. Un dernier assaut allait être lancé pour sécuriser le front nord et il était hors de question pour lui que ses hommes partent au combat sans lui. Il alla voir l'un d'eux actuellement au sol alors que son lightning recevait un nouveau plein de carburant.

-Holà Ceres, comment est allée la chasse aujourd'hui?
-Vous le savez aussi bien que moi, chef d'escadrillle...

Il était clairement sur la défensive, ce n'était pas la première fois qu'une telle demande lui était faite et il savait qu'une fois de plus, il allait se trouver incapable de résister.

-C'est une chose de lire les rapports, c'en est une autre d'avoir l'avis directement de la part d'un homme.
-Et bien... une fois de plus le pilote hésita avant de continuer, vous étiez là avec nous, les lincians ont déployé une masse de leurs moustiques. A voir leurs marquages, ce devait pour la plupart être de nouveaux appareils et au vue des qualités de leurs pilotes, je pense qu'eux aussi n'étaient que du menu fretin à quelques exceptions près. Ils n'ont envoyé que de quoi imposer une résistance symbolique, tester nos forces quitte à sacrifier quelques jeunes... De ce que j'ai compris il n'y avait qu'une seule escadre particulièrement talentueuse, ils sont descendu douze de nos appareils avant de désengager alors que le gros des troupes ennemies restaient au contact, je crois que c'est un de ceux là qui vous a eut.
-Une simple évaluation tu penses? Bien que ce n'était pas là son but, Lerec devait avouer que l'interprétation de son subordonné était intéressante. J'avoue ne pas avoir été en l'air suffisamment longtemps pour bien m'en rendre compte. Mais maintenant que tu le dis, il n'y avait que des forces minimales pour tenir l'astroport alors qu'il allait évidemment être une cible prioritaire... ils nous l'ont peut être laissé en effet mais cela me semble étrange d'ainsi accorder à un envahisseur une voie d'atterrissage parfaitement dégagée.
-Peut être veulent ils que nous nous déployons ici, pas trop loin de la capitale pour que nous engagions un siège long et coûteux qui leur permettrait de garder des forces un peu partout à la surface pour leurs actions de guérilla habituelles, ils ne font pas la guerre à notre façon, vous le savez bien.

En effet, Lincia ne combattait l'ennemi de front que si elle y était contrainte, préférant lancer des raids et engager des escarmouches à répétition, misant sur la mobilité pour faire durer l'affrontement et sur leur magie impie et leurs mensonges ineptes pour saper les troupes là où un aldéran l'aurait fait à coup d'obus trembleterre.

-Ton idée est intéressante, il faudrait que je vois le champs de bataille de mes propres yeux pour me faire une idée pus claire... mais mon appareil a besoin de réparations... Toi qui a participé à toute la première phase de l'affrontement, ne pourrais tu pas me laisser ton appareil afin que je jette un œil?
-Vous savez que prêter son appareil est toujours...
-De même que tu sais que prendre l'appareil d'un autre n'est jamais agréable. Mais il faut que je vois le champs de bataille de mes yeux.
-Oui... chef d'escadrille... ils ont installé une cantine je vais y aller en attendant...
-Prend ce que tu veux, c'est ma tournée!

Lerec n'avait pas menti, il détestait user de l'aigle d'un autre mais il détestait encore plus de rester inactif au sol. Il monta dans le cockpit avant de vérifier les niveaux de munition et de le diriger vers une piste de décollage.

Tout pilote aimait l'instant bref où il s'arrachait au sol, changeait d'univers et déployait ses ailes pour devenir à son tour un habitant des cieux. Les escadrilles se mirent en place, une trentaine d'appareils pour une mission de routine. La chasse hérétique s'était totalement repliée et ils allaient simplement servir de couverture et d'éclaireurs pour le gros des forces. Malgré tout, alors que le soleil décroissait de nouveau sur Syru et que s'élevait la chasse aldérane, personne ne pouvait lui dénier sa majesté.

Pour éviter la détection, les engins impériaux volaient au ras des bâtiments et la vitesse était telle que Selder ne prenait même pas conscience des obstacles qu'il évitait, passant entre deux immeubles un instant, sous une arche un autre. Il voyait des antennes dressées vers le ciel filer vers lui à toute vitesse avant de disparaître dans le lointain comme si elles n'avaient jamais existé alors qu'en quelques secondes toute la ville défilait. S'éevant de quelques mètres, il finit par voir les plaines et devant elles la périphérie urbaine avec ses innombrables petits bâtiments.

Il ouvrit un canal radio mais des ondes parasites vinrent interférer, inondant son cockpit du sombre dialecte des lincians. Il commença à voir les troupes ennemies parcourant les rues, cherchant des couverts face à l'arrivée de la chasse et de ce qu'elle préfigurait, il voyait les rues jonchées de cadavres et les carcasses de sentinelles, le tout avec une acuité incroyable que seul possédait un véritable aigle. Alors qu'il faisait un virage sur l'aile au dessus des plaines pour revenir en survol de l'astroport, il laissa tomber un soupir. Les amateurs avaient été submergés, maintenant allaient venir les vrai guerriers.

Le radar du Lightning bipa, une hydre chaotique avait été détectée. Le pilote partit en chandelle, s'élevant en un instant plusieurs centaines de mètres au dessus de la cime des bâtiments. Son affichage lui signala qu'il était en cours d'acquisition par une arme antiaérienne.

Trois secondes avant verrouillage. Plus que suffisant.

L'aéronef partit en piqué droit vers le véhicule immobile et un tir de canon laser le traversa de part en part avant qu'il n'explose. Il rétablit son assiette en un instant avant de repartir droit vers la plaine. En passant au dessus d'un petit groupe d'hérétiques, il lâcha deux bombes puis deux autres sur une chimère à découvert en pleine rue et dont la tourelle tentait désespérément de toucher un aéronef au dessus d'elle. Les forces qu'il venais d'attaquer semblaient entourer un bunker et même l'attaquer. Il ouvrit à nouveau sa radio, évitant les perturbations hérétiques pour contacter les forces aéroportées qui le suivait:

-Ici Selder Forun, officier de la chasse. Ait repéré position impériale encore tenue en 65hg2, assistance sans doute requise.

Avant même que ne lui parvienne une réponse il partit en vrille pour éviter une rafale d'arme lourde avant de reprendre de l'altitude. Il était l'aigle, eux les proies.




En survol de l'astroport Syru.

Enfermé. Voila comment Lerec se sentait à chaque fois qu'il se retrouvait dans une valkyrie. La cabine était pourtant spacieuse, bien assez pour une escouade tout du moins. De part et d'autre de l'espace, sur deux bancs les membres de l'escouade Primus tentaient de faire le vide en eux avant le début des hostilités.

Ils n'avaient pas peur, la peur de l'ennemi était étrangère aux cataphractaires.

Ils avaient hâte.

Chacun de ces hommes et femmes était un vétéran endurci, membre d'un corps d'élite à la réputation impeccable. Comme tous les membres de l'élite aldérane, ils étaient entrés à l'académie militaire à l'âge de huit ans. Héritiers d'une tradition d'excellence martiale dix fois millénaire. L'élite de l'élite, une force que même l'Astartes avait apprit à respecter, que même les skitariis redoutaient.

Le corps des cataphractaires avait été créé dans les temps anciens de la Grande Croisade. Une armée bâtie pour lutter contre les spaces marines et préserver Aldéran de l'expansionnisme impérial de l'époque. En dix mille ans ce fut leur seul véritable échec. Ils étaient des hommes entrainés dès le plus jeune âge à ne faire qu'un avec leurs fusils, à viser sans penser, à tuer sans même voir. Souvent on affirmait que les Space Marines représentaient la plus grande force de la galaxie, êtres au corps et aux esprits altérés pour pouvoir pleinement se consacrer à la guerre. Les cataphractaires étaient fier d'être l'homme fait arme, de posséder un esprit aiguisé dans un corps parfaitement maîtrisé, libre de toute modification que la culture aldérane aurait de toute manière jugée presque blasphématoire.

Lerec senti la valkyrie faire de nombreuses embardées, ils étaient arrivés en zone dense et le combat ne saurait tarder. Un écran affichait une vue de l'extérieur, une ville en ruine. Les cratères fumants laissés par le bombardement orbital étaient bordés de ruines crées par le barrage d'artillerie auquel l'ennemi avait soumit l'astroport. Les rues étaient désertes à l'exception d'occasionnels cadavres. Lerec se souvenait de rapports comme quoi la population avait été regroupée par les forces d'interventions afin de limiter les risques tant pour elle que pour l'opération. Si l'action pouvait sembler cynique après les avoir bombardés depuis l'orbite, elle semblait presque généreuse aux yeux du lieutenant, sur un monde peuplé de traîtres au domaine, une exécution à vue était la procédure standard lorsque des cataphractaires prenaient une position hérétique sous menace d'attaque ennemie.

Les micros de la cabine se mirent soudain à parler :

-Arrivée dans trois minutes, ennemi à vingt mètres de la ZA.

Tous soufflèrent une dernière fois. Les fusils radiants furent empoignés ainsi que les deux fuseurs de l'escouade. Quelques remous leur signalèrent que les lance-roquettes multiples de la valkyrie avaient fait feu, l'écran afficha un marcheur venant d'être détruit par deux missies hellstrike. Des tirs se mirent à résonner contre la carlingue et le transport évita un missile en passant derrière un immeuble.

La nuit avait été consacré à la prise des installations de l'astroport, les aldérans laissant à leurs auxiliaires le soin de sécuriser la ville, de mettre sous surveillance la population et d'établir un périmètre de défense. Bien entendu, les aldéranéens ne s'étaient pas révélés à la hauteur, laissant leurs lignes se faire débordées par une vague de mutants pourtant dénués de stratégie, permettant ainsi aux forces de la légion d'envahir les rues, reprenant de nombreux quartiers, massacrant bon nombre de soldats du domaine, établissant des têtes de ponts qui pourraient permettre une reprise totale de la position dans le courant de la journée sans que les forces impériales ne puisse espérer de renforts depuis l'orbite sans exposer la prochaine vague de débarquement à de terribles pertes. Bien évidemment, il était revenu à Lerec et ses semblables de repousser l'ennemi et de finir le travail qui aurait du échoir aux peuples vassaux.

Le sol s'approcha, la porte s'ouvrit, révélant aux yeux des combattants le champs de bataille à venir.

Dix soldats dans une armure carapace d'un bleu cobalt surgirent de la cabine tous fusils levés. Des tirs les accueillirent, en jetant un au sol mais la riposte ne fut pas longue à venir. Neuf armes se levèrent dans une union parfaite avant de libérer chacune un unique tir donc chacun fit basculer un légionnaire lincian. Une deuxième salve abattit une dizaine d'hérétiques supplémentaires, les autres se jetant à couvert, certains fuyant même déjà.

Pathétiques.

La ZA avait été parfaitement choisie, chaque cataphractaire trouva un couvert et alors que le médic de l'escouade s'occupait du sort du tombé Lercec analysa la situation. Leurs arrières étaient couverts par une autre escouade et il n'avait donc pas à s'en soucier. Ils devaient traverser cette rue avant de déboucher sur un espace dégagé où se trouvaient apparemment quelques derniers impériaux. D'une série de mouvements vifs il donna ses ordres.

L'escouade se sépara en deux, quatre entrants dans le bloc d'habitation à droite, les autres commençant à remonter la rue. Une escouade d'hérétiques apparut à la fenêtre du bloc gauche, menaçant le couvert de ceux restés dans la rue mais une Vendetta passa à ce moment là et leur lança un missile incendiaire hellfury. Des torches vivantes se jetèrent des fenêtres ou se mirent à courir en tous sens, dégageant une odeur de chair brûlée.

Les cataphractaires restèrent impassibles face à ce spectacle.

Lerec sauta de son couvert, accompagné des quatre autres soldats qui étaient restés hors du bloc et se mit à courir tout en cherchant des cibles. Il repéra deux légionnaires à couvert mais parvint à aligner leurs deux têtes. Des tirs se mirent à fuser dans leur direction, rebondissant bien souvent sur une armure carapace ou atterrissant derrière eux, néanmoins le groupe se jeta à couvert juste avant qu'une rafale d'autocanon ne vienne les faucher. Les artilleurs se verrouillèrent bien vite sur le tas de décombres qui servait de couvert aux aldérans, en faisant voler des morceaux à chaque instant. Quelques minutes de plus et s'en serait fini d'eux.

Le porteur de fuseur roula alors sur le coté, trop vite pour que l'arme lourde ne le suive, et d'un tir de son arme il traversa la barricade que les servants d'armes avaient installés devant leur canons, les tuant tous deux d'un seul tir. Les hérétiques déjà particulièrement éprouvés par l'assaut de l'élite impériale se replièrent de façon de plus en plus hystérique. Bientôt la rue fut désertée de ses défenseurs et une valkyrie prit en chasse les fuyards. Quelques secondes après, Lerec reçut une communication du caporal Hark, chargé du nettoyage des habs.

-Ici Hark, avons repéré deux groupes de mortiers, à vous.
-Ici Lerec, vous retrouvons sur zone, terminé.

La demi escouade partit au trot, l'adrénaline du combat était toujours en eux bien qu'ils étaient déçus du manque de résistance de l'ennemi. Lerec, lui, prit des nouvelles de celui de son escouade à être tombé, récupéré par une valkyrie pour se remettre de ses blessures.

Ils entrèrent dans le bâtiment au son d'une explosion. Des cadavres jonchaient le sol, une dizaine au total. Lerec constata que l'un des hommes de l'autre demi escouade avait reçu un tir dans l'épaule mais il ignorait, stoïque. Nettoyer cette position leur ferait perdre un peu de temps mais au moins ne risqueraient ils pas d'être bombardés par la suite.

-Situation ? demanda Lerec.
-Six mortiers en place, gardés par deux escouades standard mais il y a un problème.
-Quoi caporal ?
-Une escouade de psyker lincians est aussi là, nous avions demandés le soutien d'une valkyrie mais ils ont rendu son pilote fou et il s'est écrasé

Lerec resta silencieux. Les psyker étaient l'une des principales forces des légions lincianes. En nombre ils pouvaient créer une dévastation effroyable, tourner les amis les uns contre les autres, coordonner les troupes ennemies avec une efficacité impressionnante et regonfler le moral de leurs alliés. Membres du clergé du soit disant empire hérétique, ils étaient de véritables fléaux, sources de corruption ambulantes. Lerec jeta un regard et il les vit. Trois hommes et trois femmes, tous d'une beauté malsaine commune chez les lincians. Ils portaient des robes vaporeuses découvrant leurs coté droit et leurs corps étaient recouverts de tatouages à la vue desquels Lerec sentit son estomac se retourner sans en rien montrer. Tous six paraissaient dans une sorte de transe effectuant une danse à la fois magnifique et odieuse. Les légionnaires les entourant étaient tout aussi déconnectés du monde. A genoux ils se perdaient dans un cri sauvage alors que leurs têtes tombaient en arrière et que leurs corps tremblaient.

Ils étaient en plein envoûtement, dans quelques minutes ces hommes seraient dotés d'une force inhumaine, d'une résistance démoniaque. Il fallait agir maintenant.





La créature était en colère. Au point du jour, elle avait franchit les plaine entourant la cité de pierre morte, sous les premiers rayons de soleil elle avait tranché les premières vies d'une longue liste. Libre des contraintes, libre de sa prison elle avait put jouir de la traque impitoyable, massacrant les envahisseur venus des étoile, savourant l'ivresse de la mort, s'éloignant encore plus des fantômes de sa vie. A sa suite étaient venus d'autres hommes, semblable à ceux qu'elle affrontait mais néanmoins différent. Un instant elle avait souhaité les chasser également, voir de quelle couleur pouvait être leur sang, puis elle s'était souvenu que les donneurs de vie lui avait promit les plus grands des tourments si elles se tournaient contre ceux qui étaient ses « alliés » même si elle ne comprenait plus ce mot.

Quelques temps en arrière, les donneurs de vie étaient venus, elle s'était soumise à leurs voix comme elle avait été dressée à le faire et elle s'était sentie revigorée par les substances qu'ils lui avaient administré. Elle se sentait prête à continuer sa chasse sauvage pour tout le temps qui pouvait s'étendre face à elle, rester à jamais loin des tourments des cuves et boire à chaque instant à la coupe du bonheur que ses rêves lui promettaient.

Mais désormais, tout n'était que frustration et réflexions désagréables.

Les oiseaux de métal étaient arrivés et avaient déposés les armures bleu nuit. En un instant, les chasseurs étaient devenus proies alors que les nouveaux venus fauchaient par centaines ses semblables comme les informes qui avaient accompagné l'assaut du levé du jour. Ceux qu'elle ne devait pas attaquer, avaient été massacrés par dizaines en quelques secondes, sous ses yeux avaient périt des troupes entières de ses « alliés », sous ses yeux un être semblable à elle avait tenté de continuer à vivre le bonheur de sa journée, se jetant sans retenu contre les créatures de l'ennemi. Il avait été impitoyablement déchiqueté par les lumières de mort, totalement impuissant face à la mort.

Elle ne vivait que pour l'extase que lui procurait tout ce qu'elle pouvait ressentir, elle n'usait de son cerveau que pour pouvoir mieux jouir d'une union, savourer une traque ou délivrer la mort. Le seul but de son existence était d'engranger toujours plus d'expériences et pour ce faire, elle désirait vivre plus que tout au monde. Une mort aussi brève et rapide que celle qui l’attendait face aux armures bleu aurait signifié le néant, la fin de sa bulle de rêve et le retour aux tourments de l'oubli.

La créature se faufila d’ombre en ombre, aussi silencieuse que le vent. De derrière le voile lui revenait les échos d’une époque où les ténèbres formaient son univers. Une époque où le plaisir n’était pas son but. Elle avait été autre chose, un être d’ailleurs. Une partie de son esprit tentait de toute ses forces de retrouver ce passé mais elle-même n’y voyait que tourments. Le passé était mort, le futur incertain, seul comptait l’instant présent.

Au détour d’une ruelle elle avisa deux de ces armures. Une partie d’elle se souvenait de ces créatures, des armes vivantes, des humains ayant dépassé ce stade. Une pulsion monta en elle. Elle voulait voir la vie s’écouler de leurs corps, l’étincelle s’éteindre dans leurs casques. Elle voulait entendre leurs cris de terreur et sentir à nouveau le frisson de la chasse. Ses deux proies lui faisait dos, elle s’élança, n’ayant même pas une seconde de course avant de les rejoindre. Déjà ses pinces claquaient, déjà ses tentacules frétillaient. La mort était à bout de bras.

Dans un ensemble parfait, trop vite pour que ce soit concevable, les deux armures se retournèrent et tirèrent à l’unisson. La créature sentit une douleur cuisante alors que deux éclairs traversaient son corps. Une douleur dépassant le plaisir, une douleur réveillant en elle un sentiment jusque là oublié : la peur.

Malgré tout elle allait trop vite pour être stoppée. Son premier coup trancha en deux l’un de ses adversaires, l’autre esquiva d’une roulade mais finit piétiné.

La créature s’affaissa. Une seule fois auparavant elle avait ressenti un tel désespoir: juste avant l’eau. La vie quittait son corps, se mêlant au sang de ses deux bourreaux. Une torpeur l’envahit, elle voulait s’abandonner à un rêve sans fin. Une vie brève mais excitante, voila ce qu’elle ne pouvait qu’espérer depuis sa transformation. Des bruits de course se firent entendre, ils devaient être à une centaine de mètres mais ils ne tarderaient pas. On venait l’achever, elle pourrait enfin plonger vers sa fin, retrouver ce qu'elle avait été et abandonner ce qu'elle était devenue...

NON!

La peur engendrée par cette pensée, la peur de la mort et de ce qui l'attendait après, fit taire sa douleur et régénéra ses forces. Elle savait au fond d'elle que la mort n'apporterait pas l'oubli, que son seul espoir de néant était de survivre. Elle réussit à se lever, péniblement. Elle ne put retenir un cri de douleur alors que son sang ruisselait le long de ses flancs. De douleur et d’extase. Voilà quelque chose qu’elle n’avait jamais ressentie, être la proie agonisante.

Elle partie le plus vite possible, vers le nord. Elle entendit les pas se rapprocher puis diminuer à mesure qu’elle accélérait. Elle bondissait, laissant une trace sanglante derrière elle. A mesure qu’elle sentait ses forces décroitre, elle sentait l’excitation monter. Elle vit un groupe d’une vingtaine de légionnaires être annihilés par un passage d’un oiseau de métal mais pas elle. A mesure qu’elle allait vers le nord elle retrouva les cadavres des victimes de la chasse de ce matin, maintenant mélangés avec ceux des légionnaires morts, massacrés par l’assaut de cet après midi. Telle était la vie, fluctuante et imprévisible. Mais réussir à la traverser malgré tout, voila ce qu’était vivre.

Finalement la créature retrouva le gros des forces, elles la protègeraient, elles la soigneraient. Une douzaine de faisceaux de lumière bleu vinrent frapper les chars dans lesquels se réfugiaient les légionnaires en fuite. Plusieurs explosèrent emportant des dizaines de passager dans leurs fins. La créature s‘approcha en boitant d’un de ceux ayant échappés à cette attaque fulgurante alors qu’un vol d’oiseaux de métal la survolait. Elle vit alors une femme aux robes pourpre s'approcher, une femme qu'elle ne connaissait que trop, celle qui l'avait tuée pour la faire renaître, qui lui avait prit une existence de tourments pour lui donner une vie d'oubli. Avant de sombrer dans l’inconscience la créature sentit se répandre en elle une nouvelle substance des donneurs de vie et alors qu'une douce euphorie l'emmenait loin de la douleur, elle entendit une voix portant un grand soulagement:

-L'un des spécimens a survécu, Slaanesh soit loué! Embarquez la avec soin, nous quittons ces lieux dans quelques instants!

Ses sens s'engourdissait et il lui sembla être dans un autre monde alors qu'on la soulevait pour la conduire vers un large transporteur. La mort et la mémoire s'étaient tenus juste au dessus d'elle mais elle était parvenue à leur échapper pour l'instant.





L’inaction mène à la déchéance et à la mort. C’était la rigidité de l’Adeptus Mechanicus qui lui avait fait perdre la dix-huitième guerre de la technologie, c’était l’oisiveté d’Aldéran qui avait permit à Lincia d’émerger. Aujourd’hui Lerec était un cataphractaire, et ne croyait qu'en l'action.

Par une série de gestes mille fois répétés il prépara l’assaut de son escouade. L’ennemi n’était pas sur ses gardes, un assaut violent les renverserait en un instant. Frapper vite et fort, voila ce qu’il devait faire, ne pas penser à l’échec, ne pas penser à la mort, penser à la victoire. Les deux demi escouades s’élancèrent, chacune d’un côté. Tirer de leur position eut été hasardeux, l’ennemi les aurait repérés et face à des psykers, seul l’échec les attendait. Avoir des certitudes, voilà ce qui menait à la victoire, la supériorité de son entrainement, la conviction de se battre pour une cause juste, la certitude que la mort frapperait sans faillir lorsque l’on presserait la détente. Voila des certitudes.

Les neuf Aldérans se faufilèrent le plus silencieusement possible. Cinquante mètres ; voila une distance sûre. Les armures bleues cobalt ne détonnaient pas sur le gris urbain et l’approche furtive était aisée. Celui qui survit à la guerre doit être conscient de tous les détails, de tous les facteurs, mais un facteur est par essence imprévisible : l’Homme.

Les chants des prêtresses étaient de plus en plus entêtants, des mots à la fois douloureux et plaisants à l’oreille étaient sans cesse répétés. Lerec savait qu’il s’agissait des mensonges du chaos et qu’il devait les réprimer, il avait déjà affronté le démon et l’avait vaincu il avait marché dans les rues de ruches corrompues. Seule une connaissance du chaos peut vous en protéger, néanmoins tous n’ont pas cette connaissance. Alors que l’escouade prenait position, Korus, une jeune recrue, arrivée lors du dernier renflement des effectifs, cessa soudain de marcher. Du sang coulaient de son nez et de ses oreilles alors qu’il tournait son regard vitreux vers les prêtre.

Ils étaient magnifiques à voir pensa t-il. Leurs voiles vaporeux couvraient peu de leur anatomie et par leur transparence laissaient tout voir.

Korus était jeune. A vingt ans il en était à sa première affectation. Comme tout jeune cataphractaire il était plein d’orgueil et d’ambition. Deux portes ouvertes pour la corruption du prince de la débauche. Toute son attention était focalisée sur ces créatures à la grâce inhumaine. Chacun de leurs gestes étaient provoquant mais irrésistibles, Korus sentait monter un désir impie en lui. Il fit un pas en avant quand l’une d’entre elle le regarda. La raison voulait que ce fut un hasard mais Korus savait que c’était lui qu’elle voulait, que chacun de ses rêves pouvait se réaliser si il s'agenouillait face à cette envoyée du divin et qu'il embrassait ses croyances. Il plongea dans les yeux rouges de la prêtresse, à peine conscient qu’il ne retrouverait jamais la surface.

La tête de Korus bascula en arrière alors qu’il lançait un cri à vous glacer les sangs. Lerec jura, maudissant ce novice à l’esprit trop faible. Immédiatement il prit place à couvert derrière une pile de débris et commença à tirer sur la trentaine de légionnaires fous furieux qui, tout juste sortis de transe, fonçaient vers lui. Ses deux premiers tirs emportèrent deux têtes puis se rendant compte que des coups par coups ne seraient pas suffisants il régla son fusil en automatique et faucha les lincians en nombre. Les trois autres membres de son escouade faisaient un beau carnage et déjà plus d’une dizaine de corps gisaient sans vie. Korus tenta d’attaquer ses anciens frères mais il fut très vite abattu. Pas de temps pour les remords. Lerec voyait déjà la victoire se profiler, l’autre moitié de l’escouade était encore dissimulée et frapperait l’ennemi à revers dans quelques instants.

Puis il fut en un instant ramené à la dure réalité.

Des tentacules rosâtres émergèrent du sol et vinrent frapper les aldérans. L'un d'entre eux fut proprement broyé, Lerec réussi à s’échapper mais une frappe lui couta deux côtes, un autre membre de l’escouade dut se plaquer à terre où il fut achevé par les légionnaires finalement arrivés. En un instant l’équilibre avait tourné, Lerec se replia le plus vite possible bien qu’il sentait ses côtes le blesser de l'intérieur. Il lâchait quelque tirs par-dessus son épaule de même que l’autre survivant qui se repliait de son mieux. Ils avaient un peu d’avance, normalement ils pourraient se replier jusque dans les bâtiments, Lerec demanda par radio un soutien immédiat de toute forme possible. Tant qu’il n’aurait pas la certitude de mourir, il se battrait pour vivre.

C’est alors qu’elle arrivèrent. Semblant flotter dans leur course, les six prêtresses rejoignirent les deux fuyards en un instant. Chacune portait un hortus à chaque bras et elles affichaient un sourire triomphant. L’une d’entre elle se plaça juste devant Lerec. Le lieutenant ne put s’empêcher de la trouver magnifique. Mais aussi repoussante. Une aura mauvaise flottait autour d’elle, ses yeux violets rouge étaient porteurs d’une malice et d’une cruauté sans borne. Son corps était délicatement bronzé et sur lui couraient des lignes que Lerec savait ne pas devoir suivre. Maintenant son sort était réglé, à deux contre six ils n pouvaient vaincre. Cependant la certitude de la mort est le plus grand tonifiant de la vie.

Lerec laissa son fusil, dégainant son épée énergétique avant de foncer sur son ennemie. Il tenta un premier coup de taille mai son adversaire sauta au dessus de son arme avant de lui administrer un coup de pied en plein thorax. Normalement son armure carapace aurait due le protéger mais au contraire elle se fendilla sous la violence du choc. Lerec ressenti une douleur dépassant toutes celles qu’il avait déjà éprouvé, ses côtes remuèrent dangereusement dans sa poitrine et un filet de sang lui monta aux lèvres. Il vit venir un coup et il leva son épée pour le parer mais la démone dévia sa frappe au dernier moment, lui entaillant la cuisse profondément. Lerec tomba à genoux, levant péniblement son épée que son adversaire fit voler au loin d’une nouvelle passe de ses deux armes.

Lerec se senti tomber sur le dos alors que la slaaneshite lui arrachait les pièces de son armure tout en lui mutilant le corps. Les sons s'atténuèrent alors qu’un voile tombait lentement sur ses yeux. Telle serait sa fin, anonyme le premier jour d’une campagne oubliée de tous. Il ouvrit les yeux et découvrit son ennemie juchée à califourchon sur son corps, du sang lui couvrait le corps, le sang noble d’un homme agonisant.

Puis il sentit de nouveaux bruits, une fusillade, en un instant la tête, si belle et si étrange de la prêtresse fut remplacée par un cratère. Alors qu’il sombrait dans l’inconscience, Lerec vit un homme en armure bleue se pencher vers lui. Un casque cachant un visage amical.




Bunker en ruine, faubourg de l’astroport.

Karl se réveilla péniblement.

Il n’avait quasiment aucun souvenir d'où il pouvait être.

Il revoyait la vague de flamme ; la porte qui s’ouvrait puis rien, un brouillard impénétrable mais étrangement agréable. Il ouvrit les yeux et découvrit l’ombre de Glisel, étendue sur lui. Elle aussi avait du s’évanouir. Leurs tenues à tous deux avaient étés dévorés par les flammes mais leurs peaux avaient étrangement été épargnée. Il reposa tendrement la jeune femme à terre avant de tenter de se repérer. La pièce était dans le noir le plus total et il avait perdu sa lampe aussi tâtonnât il à la recherche d’un interrupteur. Il finit par trouver un bouton et la lumière inonda la salle.

Une fois de plus il était face à cet autel de l'ennemi. Le corps éventré était toujours là bien que ses yeux ne véhiculaient plus aucune émotion. La voix elle aussi s’était tue comme si la chose qui avait habité les lieux n’avait jamais existé.

Karl se retourna et vit Glisel se relever avec une certaine grâce malgré la fatigue qu’elle devait ressentir. Il pensa qu’ils s’en sortiraient peut être finalement, les hérétiques les auraient surement déjà trouvés si ils étaient encore par ici. Le capitaine empoigna son fusil laser avant de se rapprocher de la porte. Il allait l’ouvrir quand il entendit des bruits de pas et de grands chocs. Quelqu’un était entrain de fouiller le bunker pièce par pièce, et ce quelqu’un se rapprochait. Il murmura ses craintes à l’oreille de Glisel et tous deux se mirent à couvert derrière l’autel.

Karl s’étonna de ne plus ressentir de dégout face à cette horreur. La chose qu'il avait ressentit et qui lui semblait désormais disparue devait avoir été en cause de son malaise. Il fit le signe de l'aquilla et en appela aux anges de sa famille, espérant que quelle qu'elle ait put être, la chose n'ait pas put laisser de marques.

Un coup retentit contre la porte, Glisel se serra contre Karl et celui-ci se jura de ne pas la laisser mourir. Un deuxième coup résonna, il ajusta la visée de son fusil. Un troisième coup ouvrit la porte et Karl commençait à presser la détente lorsqu’il vit que ses agresseurs avaient des uniformes bleus. Des armures carapaces spécifiques aux cataphractaires aldérans.

Les deux gardes baissèrent leurs armes et Karl poussa un soupir de soulagement.

Tout ne fut plus qu’une spirale endiablée.

Il fut conduit dehors et rapidement mené dans une valkyrie. A peine avait-il quitté le bunker qu’il sentit l’odeur du prométhéum entrain de purger l’ancien autel chaotique. Il n’en ressentait aucune joie ni regret. Il était en état de choc. Alors que la valkyrie survolait les ruines de la ville il lançait des regards hagards par les fenêtres, voyant les rues devenues charniers ; les occasionnelles carcasses de marcheurs ; les corps brisés par la violence du combat. Il regardait tout cela avec un grand détachement. Il ne se rendait compte que maintenant qu’il était le seul survivant de son peloton, de tout son détachement, qu’Azan, Eteng, Brin et tous les autres étaient morts. Il ne se rendait compte que maintenant que peu lui importait et que sa vie primait sur son devoir. Au milieu de cette horreur il devait réprimer la joie d’avoir survécu là où les autres aient périt. Il se sentait bien, vivant comme animé d’une nouvelle force.

Karl se retourna vers l’habitacle. Une dizaine d’hommes tous dans ces maudites armures carapaces étaient assis sur les deux bancs. Il vit leurs regards converger vers Glisel et il en sentit de la jalousie, ne voyant pas qu'il était tout aussi dévisagé qu'elle. La mort ne la lui avait pas prise, il devait profiter de ce cadeau que la vie lui avait donné.

Un cataphractaire ne cessait de lui parler. Il allait être interrogé sur la nature de cet ennemi qui avait ainsi débusqué plusieurs milliers de soldats retranchés lourdement et ce qui les avait poussés à un tel manquement à la discipline. Karl ne répondait pas, dans la guerre pour la survie il n’y avait pas de règles, seulement un objectif. Confronté à la mort la solution s’impose d’elle-même, pour le meilleur et pour le pire. Il avait choisit la fuite ; cela l’avait mené à la vie. Il fallait savoir s’abandonner à ses émotions.





La nuit tomba finalement. Une première journée sanglante annonçait une campagne mortelle. La grande contre attaque menée par les cataphractaires en fin d’après midi avait permis de sécuriser les six sites d'atterrissage et avec la supériorité aérienne aldérane plus rien ne pouvait nuire au déploiement massif des troupes.

Ce premier jour avait été un test. Cent milles hommes pour un test. Voila ce qu’était la guerre qu’Aldéran livrait. Engagée depuis quatre siècles dans une guerre contre un ennemis d’une puissance effrayante, ne pouvant jamais baisser sa garde face à la menace des Xénos et des pirates de la bordure extérieure, elle devait se saigner à blanc. Chaque année la conscription était plus forte, chaque année l’armé grandissait. La flamme de cette vénérable planète brulait toujours plus fort mais bientôt il n’y aurait plus rien à consumer.

Le taux de perte dépassait les cinquante pour cent, les blessés se comptaient par milliers. En un jour les pertes étaient déjà plus élevées que lors de la décennie qui avait précédé la guerre, la paix dont même les plus anciens ne pouvaient plus se souvenir. Mais elle le conflit était maintenant là ; dévorant les vies les unes après les autres tel une créature à la faim insatiable. En une nuit des millions de nouveaux soldats allaient être débarqués, préface à des milliards de morts.





Cieux nocturnes

La bataille de l’astroport était finie.

Cette ville autrefois vivante n’était plus qu’un champ de ruine. Les carcasses des avions abattus gisaient au milieu des cadavres, les bâtiments séculaires avaient étés jetés à bas. Des milliers d'auxiliaires avaient périt du fait de leur incompétence, des centaines de légionnaires de par leur hérésie. Les pertes parmi les cataphractaires et les pilotes avaient été limitées mais chacune était un déchirement.

Le lightning de Selder Forun se contentait de tourner lentement autour de cette étendu désolée. Lassé de contempler la terre, le pilote leva les yeux aux cieux. Le voile d’ébène de la nuit était déchiré par des milliers de traits de lumière. Des centaines de transporteurs lourds déchargeaient des milliers de chars, alors que d'innombrables navettes faisaient descendre des régiments entiers d'infanterie. Son appareil passa au dessus d’un détachement de cinq stormlord et il ne put s'empêcher d'avoir un instant de pitié à l'égard de ceux qui allaient se dresser face à l'armée du domaine. Ici et là, les modules d'atterrissage géant de la légion titanique de Techéran s'ouvraient pour laisser place aux monstres de métal qu'ils abritaient, dominant de leur haute stature les quelques bâtiments épargnés par le conflit et impressionnant même un maître des cieux aussi aguerri que le pilote.

Parmi tout les points d’atterrissages, celui-ci était le plus proche de la capitale ennemie et en conséquence, une bonne part des équipements de débarquement se concentreraient ici pour mettre en place le plus tôt possible une force de frappe capable de marcher face à l'ennemi. Demain devait partir une offensive qui ne s’arrêterait qu’une fois les murs de la ruche franchis. Rien n’arrêterait la croisade des justes.




Au plus profond du warp

La conscience s’éveilla lentement après des éons d’attente.

Elle avait trouvée sa proie. Elle pourrait assouvir sa faim.

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Tenkaranpu
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MessageSujet: Re: La campagne des huit éclipses V1.5   La campagne des huit éclipses V1.5 - Page 3 Icon_minitimeJeu 26 Avr 2012 - 8:16

... T'attendais que je revienne pour poster ou quoi ? ><'

Citation :
Puis était arrivé l'attaque suivante: une pluie de métal et de poudre, d'obus explosifs et incendiaires. Les auxiliaires avaient fuit aussi vite qu'ils l'avaient pu vers les murs de béton de leur ultime bastion, laissant plusieurs de leurs morts ou mourant sous une averse de mort.
Si je puis me permettre, je suggère de remplacer le dernier "mort" par "mortelle" pour atténuer la répétition. ;)

Citation :
Ils étaient seuls, entourés et sans nouvelles. Le bonheur en somme.
"Encerclés". ;)

Citation :
La vague de feu engloutit tout. Les deux amis se plaquèrent à couvert et tentèrent de reculer. Glisel finit par trouver une poignée de porte. Elle l'ouvrit et tout deux s'y engouffrèrent. Alors que l'ennemi avançait la dernière chose dont ils furent conscients fut une forte odeur musquée.
Typique des Slaaneshi, le musc. C'est tellement à la mode que c'est à se demander s'ils connaissent les parfums d'origine végétales et les parfums artificiels.

Citation :
Lerec n'avait pas menti, il détestait user de l'aigle d'un autre mais il détestait encore plus de rester inactif au sol. Il monta dans le cockpit avant de vérifier les niveaux de munition et de le diriger vers une piste de décollage.
Petit malin... -_-"

Citation :
En dix mille ans ce fut leur seul véritable échec. Ils étaient des hommes entrainés dès le plus jeune âge à ne faire qu'un avec leurs fusils, à viser sans penser, à tuer sans même voir.
"... sans même regarder" serait plus exact (si on considère que "voir" et "regarder" sont deux fonctions différentes que l'oeil assume), à moins que tu ne veuille dire que les cataphractaires sont entraînés au combat nocturne. ;)

Citation :
Les cataphractaires étaient fier d'être l'homme fait arme, de posséder un esprit aiguisé dans un corps parfaitement maîtrisé, libre de toute modification que la culture aldérane aurait de toute manière jugée presque blasphématoire.
Ce sont des "yogi"... ? Je suis presque sûr de ne rien avoir lut sur un cataphractaire capable de marcher sur un tapis de pointes acérées, ni "considérer telle la brise rafraîchissante les flammes ardentes comme le froid glagial", ni même s'exerçant à briser (ou à tailler) briques ou roches à mains nues.
Ce passage, comme d'autres, illustre bien leur valeur et leur fierté, ainsi que la compétition avec des unités / armées alliées mais néanmoins rivales. Cependant, je trouve leur confiance en leurs compétences pour le moins excessive. Je veux bien que les prouesses qu'ils soient possible d'accomplir avec le corps humain échappent au fluff de 40k tant qu'il ne s'agit pas d'augmentiques ou d'heroïc fantasy, mais tout de même.


Citation :
Lerec laissa son fusil, dégainant son épée énergétique avant de foncer sur son ennemie. Il tenta un premier coup de taille mai son adversaire sauta au dessus de son arme avant de lui administrer un coup de pied en plein thorax. Normalement son armure carapace aurait due le protéger mais au contraire elle se fendilla sous la violence du choc. Lerec ressenti une douleur dépassant toutes celles qu’il avait déjà éprouvé, ses côtes remuèrent dangereusement dans sa poitrine et un filet de sang lui monta aux lèvres. Il vit venir un coup et il leva son épée pour le parer mais la démone dévia sa frappe au dernier moment, lui entaillant la cuisse profondément. Lerec tomba à genoux, levant péniblement son épée que son adversaire fit voler au loin d’une nouvelle passe de ses deux armes.
Ah ! Amateur... Fin' bon, je me moque, mais il a tout de même du mérite, faut bien le reconnaître. Lerec mais aussi plein d'autres de tes personnages, ton récit est bien construit.
C'est méchant ça, hein, les coupes déviées de leur trajectoire. Presque impossible à faire avec une épée, du moins en gardant la coupe rectiligne (quant à la rapière, ce n'est pas que la trajectoire est déviée, c'est juste qu'elle peut être difficile à prévoir et donc à parer). En revanche, ça peut se faire avec un Katana, bien que ça soit du haut niveau, rien d'insurmontable.


Citation :
Il fut conduit dehors et rapidement mené dans une valkyrie. A peine avait-il quitté le bunker qu’il sentit l’odeur du prométhéum entrain de purger l’ancien autel chaotique. Il n’en ressentait aucune joie ni regret. Il était en état de choc. Alors que la valkyrie survolait les ruines de la ville il lançait des regards hagards par les fenêtres, voyant les rues devenues charniers ; les occasionnelles carcasses de marcheurs ; les corps brisés par la violence du combat. Il regardait tout cela avec un grand détachement. Il ne se rendait compte que maintenant qu’il était le seul survivant de son peloton, de tout son détachement, qu’Azan, Eteng, Brin et tous les autres étaient morts. Il ne se rendait compte que maintenant que peu lui importait et que sa vie primait sur son devoir. Au milieu de cette horreur il devait réprimer la joie d’avoir survécu là où les autres aient périt. Il se sentait bien, vivant comme animé d’une nouvelle force.
Bien qu'il semble amorphe, ce passage me rappelle non-pas les souvenirs de guerre des vétérans faisant un complexe du survivant, mais un passage du codex GI V5, dans le fluff dédié des Légions Pénales, à la fin du texte, si je me souviens bien.
Ainsi que Der Tamboursg'sell de Mahler. Sauf que cet enfoiré était l'officier de la compagnie, pas son musicien. Car bien qu'il ne va pas se faire exécuter, il marche vers son destin.

Aller, là prochaine fois je ferais un commentaire pour ton autre fiction.
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