Les soldats de la 14
e compagnie du 410
e régiment de la Garde de Fer de Mordian s'approchèrent en rangs parfaits de la petite colline. Ils firent halte en atteignant le sommet sans même que le Capitaine Dechoff n'ait à prononcer le moindre mot.
Devant eux s'étendait une profonde vallée jonchée des corps de dizaines de Mordians, recouverte d'une végétations violette qui s'agitait langoureusement dans la brise. Les feuilles acérées comme des lames de rasoir les avaient transpercés de part en part comme l'aurait fait un champ de barbelés. De l'autre coté de la vallée se trouvait une tranchée d'où émergeaient sur toute sa longuer les hideuses bannières ennemies dont les motifs impies étaient un défi à toute raison.
Dechoff ne voulut prendre aucun risque. Il ne savait rien de la nature du danger qui les attendait mais il reconnut l'insigne de la 5
e compagnie sur les uniformes des défunts et ils savaient qu'ils s'étaient battus vaillamment avant de succomber.
"Lance-flammes, dégagez-moi un passage. Premier, deuxième et troisième pelotons, formez les colonnes d'assaut, suivez le chemin ouvert par les flammes. Quatrième, cinquième et sixième, tir de couverture. Morties, visez le centre de la crête. Autocanons, préparez-vous à faire feu à la moindre surprise. Quatorzième compagnie, pour l'Empereur, en avant !"
Les fantassins à l'uniforme impeccable entrèrent en action avec leur zèle habituel. La teinte pourpre des feuilles vira au noir sous l'effet de la chaleur avant d'être consumées par les flammes, ouvrant un passage sécurisé pour les troupes d'assaut qui commencèrent leur avance sous une grêle de balles et de faisceux laser tirés depuis la colline opposées. Quelques hommes tombèrent sous les tirs mais la violence de la riposte disciplinée des pelotons de soutien des loyalistes ravagea les positions du Chaos, arrachant de troublants soupirs d'extase à l'ennemi.
Le tintement de carillons délicats se fit bientôt entendre malgré le fracas des tirs, et une douce brise chargée de lourdes senteurs enivrantes souffla dans la vallée, ce qui fit suffoquer certains Mordians tandis que d'autres furent soudain comme paralysés. Les rebelles cessèrent de tirer tandis qu'ils sentaient l'approche de leurs maitresses. Le silence ne fut brisé que par le son de griffes éthérées déchirant le tissu de la réalité. Une sombre lueur émanait des bannières hérétiques. Au-delà du gouffre l'on pouvait entrevoir un royaume de désespoir où la folie règne sans partage, et les démons en sortirent.
Elle étaient à la fois magnifiques et répugnantes. De graciles femmes-démons chevauchant d'étranges montures uniquement vêtues de la terreur mortelle qu'elles engendraient. Certains Mordians crurent faire face à une vision infernale d'une troublante séduction, d'autres virent l'incarnation de leurs désirs les plus inavouables. La horde maudite des Démonettes s'élança à travers les fleurs cramoisies, dont les feuilles coupantes comme des rasoirs lacéraient leurs chairs délicates, leur faisant pousser un gémissement extatique qui embrumait l'esprit des gardes impériaux, leur faisant croire qu'ils vivaient un rêve éveillé.
Il n'était déjà plus temps de réagit, les autocanons commençaient à peine à ouvrir le feu quand les entités du Warp atteignirent les pelotons d'assaut. Les Démonettes et leurs montures étaient telles un tourbillon éviscérant leurs victimes qui semblaient se mouvoir au ralenti face à elles, et un soldat tombait à chaque coup de pince ou mouvement de queue.
Le capitaine ordonna aux pelotons de réserve de contre-attaquer mais la scène d'horreur dans la vallée était plus que les Gardes de Fer n'en pouvaient supporter, et ils commencèrent à fuir. Des hommes qui n'auraient pas hésité à charge des orks étaient ébranlés jusqu’au tréfonds de l'âme par les Démonettes. En dépit des menaces de leur officier, la retraite se transforma en déroute.
Dechoff savait comment le Commissaire du régiment punirait cette humiliation, mais e voyant les démons victorieux se repaître des coeurs encore palpitants de ses hommes et les fleurs carbonisées commencer à repousser, empalant les corps des soldats récemment tombés, il se jura de ne jamais revivre une telle scène dans ses cauchemars. Jetant son pistolet laser à terre, toute raison vaincue, il commença à marcher comme un dément pour rejoindre les femmes-démons qui l'attendaient.
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La ville n'était plus qu'un tas de décombres et seules quelques ombres fantomatiques étaient visibles au milieu des nuages de fumée et de poussière. Weiss passa nerveusement sa langue sur ses lèvres en examinant les ruines des bâtiments, les yeux rivés sur la mire de son canon laser. Des manœuvres chaotiques avaient été signalées dans ce secteur, et il ne voulait pas subir le même sort que les hommes de la 3
e section dont ont avait retrouvé les corps déchiquetés, les crans de sûreté de leurs fusils lasers n'avaient même pas été enlevés. Frederiks et lui étaient positionnés une centaine de mètres à l'avant de leur peloton au cas où les hérétiques emprunteraient ce passage, et cette idée ne le réconfortait pas vraiment.
Weiss dressa l'oreille lorsqu'un murmure recouvrit le bruit distant de l'artillerie, et il vit la fumée être balayée comme par un courant d'air. Sortant des ombres, il vit transport de troupe portant les insignes du chaos s'avancer vers leur position. Weiss pressa la gâchette de son canon laser et vit l'air onduler comme la surface d'un lac heurté par un caillou. Le rayon frappa le char de plein fouet, mais celui-ci disparu une brume poussée par le vent. Weiss resta bouche bée alors qu'une odeur capiteuse l'envellopait, et il ne vit pas venir le coup de griffe de la Démonette qui le coupa en deux.
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Soldat Régis : Monsieur, j'ai tiré au lance-plasma dans le torse de la créature et je l'ai vu tomber. Ce n'a fait aucune différence, ils continuaient d'avancer, malgré tout ce qu'on leur a envoyé dessus. J'ai perdu le compte du nombre de mes tirs, mais la moitié du temps ces choses les ignoraient tout bonnement !
Colonel Montague : Êtes-vous sûr d'avoir bien consacré vos armes avant l'engagement ? Peut-être n'avez-vous pas assez honoré les esprits de la guerre ?
Soldat Régis : Mais oui, bon dieu, on...
[Le sergent Rojo frappe le soldat pour usage d'un langage inapproprié devant un officier supérieur] Ouais... oui, les esprits de la guerre avaient été honorés.
Colonel Montague : Continuez. Que s'est-il passé ensuite ?
Soldat Régis : J'ai vu Lukiz et Hucks s'effondrer un air hagard. La Chimère nous fournissait un tir d'appui mais même cela ne pouvait le sarrêter. Nos lignes tenaient à peine, puis j'ai vu plusieurs créatures montées sur d'autres surgissant sur notre flanc pour se jeter sur le char. Avant qu'on ai eu le temps de réagir, elles avaient faite sauter les écoutilles et la Chimère a arrêté de tirer. Un autre groupe s'est jeté sur le peloton rouge et l'a mis en pièce. C'était horrible.
Colonel Montague : Avez-vous vu autre chose mis à part ces cavaliers.
Soldat Régiss : Heu... oui. Comme je l'ai dit, quoi que nous fassions, nous ne parvenions pas à stoppe rleur avance mais nous avons tout de même réussi à en éliminer un bon nombre. Mais lorsque je suis allé chercher des cellules de plasma pour mon arme, j'ai vu une sorte d'ondulement dans l'air, puis une lumière rosâtre apparaitre derrière l'escouade d'armes lourdes de la compagnie. J'ai crié pour les avertir mais c'était trop tard. Une dizaine de ces créatures ont jailli et se sont jetées sur l'escouade.
[Le sujet sanglote nerveusement pendant une dizaine de secondes avant d'être rappelé à l'ordre par le sergent Rojo] Pardon... puis cette créature gigantesque au visage allongé s'est attaqué aux survivants. J'ai vu le capitaine se faire couper en deux et le commissaire Vaughn se faire écorcher par les suivants de la chose. Le reste du peloton a pris la fuite, mais j'ai été plus rapide. J'ai réussi à entrer dans le bunker et, que l'Empereur me pardonne, je me suis enfermé et caché. Je ne suis pas sorti pendant trois jours et quand j'ai fini par le faire, il ne restait plus rien.
Colonel Montague : Vous avez déshonoré votre régiment, Régis. Vous êtes une vermine de la pire espèce, un déserteur et un lâche, je prendrai un grand plaisir en regardant votre exécution. Emmenez-le, sergent.
Extrait de l'interrogatoire
du soldat Régis
du XXIXe Paras Elyséens 953M41
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L'air était plus qu'humide et de petites gouttes de liquide visqueux flottaient en suspension dans l'atmosphère moite telle une pluie statique. Le paysage lui-même semblait respirer telle une bête monstrueuse, et le colonne noire de la Death Korp progressait à travers des plaines de peau putride et des forêts couvertes de poils épais et visqueux.
Le sergent vétéran Mahler savait pourquoi ses supérieurs avaient demandé à être transférés ici. Les serviteurs du Chaos incarnait la faiblesse d'âme, et en particulier ceux qui servaient le dieu qui avait pris pied sur cette planète. Il fallait les éradiquer jusqu'au dernier. Peu importait le fait qu'ils avaient déjà perdu une grande partie de leur compagnie à cause du manque de vivres et des maladies, ils feraient revivre la Lumière de l'Empereur sur ce monde-là.
Sur un ordre venant de l'avant de la colonne, la Death Korps se déploya en une parfaite ligne de combat. Les forces de soutien blindées, symbole resplendissant de la puissance impériale, prenant position à l'arrière des lignes. Les fanions et les bannières ornées de crânes flottaient au gré de la brise par-dessus les rangs de vareuses noires. L'espace d'une seconde, tout sembla calme.
Il y eu soudain un cri assourdissant, puis l'enfer se déchaina.
D'innombrables bouches menaçantes jaillirent du sol, ouvrant leurs gueules béantes qui dégorgèrent alors toutes sortes de monstruosités perverses et malsaines. Les soldats de la Death Korps ouvrirent le feu, les tirs de laser pénétrant la chai des démons avec la même efficacité que sur les stands de tir de leur planète natale. L'air sembla fusionner et une tête cornue émergea de l'éther, tentant de happer un soldat tout près de Mahler. Comme un seul homme, son escouade pris pour cible la créature qui continuait de se rapprocher, concentrant ses tirs sur les yeux. L'apparition fantomatique se dissipa au moment où la baïonnette de Mahler se planta dans son front.
La marée d'atrocités s'était répandue sur le sol et se rapprochait à présent à une vitesse alarmante, telle un flot de chairs lascives et de visages grimaçants. Sur le flanc droit, un groupe de démons griffus dansait et ondulait, faisant décrire à leurs corps des mouvements obscènes. L'un d'entre eux se dirigea vers Mahler, son visage grotesque parodiant celui d'une femme envoûtante et dégageant une aura de beauté surnaturelle. La créature leva ses griffes et s'apprêta à frapper lorsque Mahler l'abattit d'un tir en pleine tête.
Entonnant des prières à l'Empereur, la Death Korps étrillait les démons les uns après les autres, leurs enveloppes se liquéfiant sous les coups des soldats tel du mercure glissant sur le paysage épidermique. Des scorpions de chair escaladaient les corps des blessés et les piquaient spasmodiquement de leurs queues barbelées. Les chars expédiaient leurs obus dans les gueules béantes qui vomissaient leurs sbires du Chaos, chaque détonations faisant mugir de douleur le sol mouvant. Les tirs de fusil laser pénétraient inlassablement les chairs vulnérables des démons, alors que pas un des soldats de la Death Korps n'hésitait dans l'accomplissement de son devoir. Mahler n'en attendait pas moins d'eux.
Sur le flanc gauche, une horde de démons se ruait sur eux. Portées par leurs montures bipèdes, d'horribles créatures se dirigeaient à une vitesse ahurissante vers un point affaibli de la ligne de front de la Death Korps. Juste au moment où Mahler pensait qu'elles allaient percuter la masse des soldats impériaux, les Death Riders leur tombèrent dessus, couvrant de leurs cris de guerre emplis de rage et de dévotion le hurlement assourdissant des démonettes. Leurs lances de chasse perforèrent les flancs de la cavalerie démoniaque, les charges explosives déchirant les corps des montures et jetant à bas leurs cavalières. Mais les créatures du Chaos avaient l'avantage du nombre et réagirent promptement à cette contre-charge inattendue.
Une Démonette décapita d'un coup de pince une monture de Krieg. Une autre désarçonna un cavalier Death Rider avant de plonger se crocs dans le cou de son bio-cheval. Néanmoins, les Death Rider n'avaient pas acquis leur redoutable réputation sans raison et nombre de leurs blessées se remirent sur pied tandis que des jets de vapeur jaillissaient de leurs implants bioniques abimés. Les Death Riders se plongèrent alors dans la mêlée avec un regain de férocité.
Le carnage généralisé semblait encourager davantage ce qui restait de la horde démoniaque. Mahler fut atterré à la vue d'une créature gigantesque, un véritable cauchemar qui venait de jaillir du sol dans une éruption de lumière et de sang. De son visage anormalement allongé jaillit un cri de guerre effroyable, auquel répondirent les soldats de Krieg par des centaines de tirs de laser. La créature se tenait au coeur des lignes impériales, n'accordant pas plus d'importance aux soldats qu'un grox à une mouche. Tandis qu'il tirait à cadence maximale, Mahler aperçut un Leman Russ dont la tourelle avait été endommagée et qui se dirigeait à toute vitesse en direction du démon majeur, manifestement dans l'espoir d'entrer en collision avec ce dernier. Mais la créature surnaturellement rapide parvint à plonger l'une de ses immenses pinces dans la tourelle et l'ouvrit comme une boit de conserve. En un clin d'oeil, elle fut sur le toit et commença à décortiquer le métal de ses membre véloces dans le but manifeste de se repaitre de l'âme des gardes impériaux coincés à l'intérieur. Elle plongea alors sa tête dans le trou de la coque en poussant un rire gargantuesque qui traversa l'âme de chaque Death Korps, leur provoquant un intense douleur physique. Pendant un instant, le temps sembla s'arrêter.
Par l'un des trous, Mahler pu voir clairement un des servants du char se tourner vers les munitions de l'obusier et décharger dessus son pistolet laser.
L'explosion qui s'ensuivit fut cataclysmique, vaporisant dans un énorme maëlstrom de bruit, de lumièr et de poussière le démon majeur ainsi que des centaines d'autres infâmes créatures inférieures. Les survivants furent emplis de désarroi tandis que le sol tremblait et se déchirait en des milliers d'endroits.
Les soldats de la Death Korps de Krieg chargèrent comme un seul homme.
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Le colonel croisa les mains derrière son dos et pivota sur place, puis gagna le centre de la pièce, face à ses "recrues". Un homme aux galons de lieutenant vint se mettre à sa gauche. Le colonel balaya une fois encore du regard l'assemblée, jaugeant les qualités de chacun.
"Ils me semblent tous aptes, Kage,' dit-il doucement, sans jamais se retourner, "mais nous devons encore déterminer lesquels passeront l'épreuve finale et lesquels échoueront."
"L'épreuve finale mon coonel ?" demanda Kage avec inquiétude.
"Je suis le colonel Schaeffer", aboya-t-il, sa voix tonitruante emplissant la pièce. "Je suis le commandant de la 13
e Légion Pénale," il jeta un bref regard à Kage, "que certains d'entre vous connaissent sous le nom de Têtes Brûlées. C'est moi qui vous ai rassemblé dans cette prison, et je viens vous faire une proposition. J'ai besoin de soldats, de guerriers comme vous, pour participer à une mission dangereuse. Il est très possible que peu d'entre vous, vire aucun, n'en reviennent. Nous vous soumettrons au pire entrainement que le lieutenant Kage puisse imaginer, et j'attendrai de vous une obéissance aveugle.
En retour de vos services, je vous offre le pardon total des crimes pour lesquels vous avez été condamnés. Survivez à la mission et vous êtes libres de reprendre la vie que vous pourrez. Si vous y restez, vous serez graciés à titre posthume, de sorte que votre âme sera lavée de tout péché et pourra s'élever pour rejoindre celle de l'Empereur. Rappelez-vous qu'une vie passée sans Le servir est doublement gaspillée, dans ce monde et dans celui d'après. Je vous rappelle également que vous Lui avez prété serment de loyauté et de fidélité, ainsi qu'à l'Imperium qui le sert. Je vous donne une nouvelle chance d'honorer vos serments."
Kage regarda le colonel qui se tenait droit, les mains au repos derrière le dos. Le lieutenant ne voyait pas son visage, mais il se souvenait de la dernière fois qu'il l'avait entendu prononcer ces paroles, adressées à lui-même et à quatre mille autres hommes il y a plus de trois ans. Les mots n'étaient pas tout à fait les mêmes, mais Kage se souvenait du visage du colonel, irradiant de confiance, et ses yeux bleus fiers et sincères. Il croyait vraiment qu'il était là pour sauver leurs âmes de la damnation. Et peut-être même que c'était vrai.
"Moerck," dit Schaeffer en fixant l'Ex-colonel, "es-tu volontaire pour cette mission ?"
"Oui mon colonel !" répliqua celui-ci, "C'est un honneur et un privilège de servir à nouveau l'Empereur !"
"Iyle," demanda le colonel, "es-tu volontaire pour cette mission ?"
"Si ça peut me sortir de cette taule, sûr," répondit le dénommé en hochant vigoureusement la tête.
"Régis, es-tu volontaire pour cette mission ?" demanda-t-il au sergent. Régis hésita, regarda autour de lui, puis ses yeux revinrent sur le colonel.
"Je ne veut pas mourir," bafouilla-t-il en baissant le regard, "je préfère encore rester ici, monsieur... enfin, mon Colonel."