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 Recueil.

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Raven
Seigneur Amiral
Raven


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MessageSujet: Recueil.   Recueil. Icon_minitimeJeu 26 Sep 2013 - 17:17

Weiss entendit le hurlement malgré le bruit de la tempête et le choc des vagues sur la coque du navire. Il vérifia le communicateur de secours pour la cinquième fois, mais il ne fonctionnait toujours pas. Il dégaina alors son pistolet laser et ouvrit la porte qui menait à la salle des communications. A cinq mètres de là, une créature colorée était assise sur le torse de l'un des membres d'équipage et finissait de manger sa tête. Elle ressemblait à un mélange de reptile, de cheval, de grox et de plusieurs autres animaux.


La créature se retourna en émettant un hululement strident. Weiss referma rapidement la porte mais la créature parvint à glisse l'une de ses griffes dans l’entrebâillement, bloquant ainsi la fermeture. Le marin glissa le bout de son pistolet et tira pendant dix longues secondes jusqu'à ce que les cris dérangeants cessent. Il ouvrit doucement la porte, tira deux autres rafales sur la monstruosité qui semblait fondre en une flaque de liquide nauséabond et repartit faire son rapport au capitaine.


Le ciel nocturne nuageux avait pris d'étranges teintes mordorées depuis plusieurs jours et la pluie avait été remplacée par une sorte de liquide visqueux. Le Faightful Traveller était à 400 klicks de Mhakkan et il lui en restait 700 à parcourir avant d'arriver à Kirishi, sa destination, au beau milieu de l'océan le plus froid de la planète. L'équipage avait entendu les informations, mais les hommes s'étaient crus en sécurité aussi loin de la côte.


Même en pleine mer, c'était loin d'être le cas. La chaleur qui devenait étouffante, la fièvre provoquée par les parfums capiteux dégagés par l'océan et maintenant, les créatures qui avaient surgit d'un container qu'ils transportaient. Avec celle que Weiss venait de tuer, il n'en restait plus que neuf à se cacher dans les immenses cales du super-tanker. Malheureusement, d'autres choses hantaient les flots et les machinistes avaient signalé d'étranges raclements contre la coque tandis que certains marins prétendaient entendre des chants lointains lors de leurs rondes près du bastingage. Même la mer se transformait lentement, une pellicule rosâtre commençait à la recouvrir comme si elle était atteinte d'une étrange maladie. Weiss s'approcha du capitaine Balfour et essaya de rester calme, mais il ne pouvait s'empêcher de penser que cette planète n'était désormais plus tout à fait la leur.



*********



Les haut-parleurs montés sur la coque de l'Immolator déversaient leurs hymnes de dévotion et Sœur Aliesha chantait avec ferveur pour les accompagner. Le blindé impérial approchait des rebelles et des cultistes qui, ayant réussit à encercler le Couvent, grouillaient comme une nuée d'insecte sur la large place dallée de marbre entourant Notre Dame du Perpétuel Martyr. Leurs cris rauques furent couverts par les chants de guerre des Sœurs de Bataille lorsque des escouades de Séraphines descendirent le long des contreforts fortifiés de la cathédrale, leurs pistolets bolters récitant une litanie de mort et crachant des flots de balles explosives sur les soldats mal protégés.


Le véhicule noir avançait vers les lignes ennemies et l'un des rebelles reconnut l'Immolator a son armement. A la différence de la puissance à longue portée de l'Adeptus Astartes, les lance-flammes de ce tank ne pouvaient remplir leur rôle et purifier les hérétiques qu'à courte distance. Des tirs d'autocanon ricochèrent à l'avant du véhicule, et Aliesha entendit un bruit métallique lorsque la trappe supérieure de l'Immolator s'ouvrit à la volée. Sœur Bacharia sortit son bolter lourd du compartiment des passagers et noya sous des rafales de projectiles de gros calibre les hérétiques qui se jetaient maintenant à l'assaut du tank. Au signal convenu, elle se replia à l'intérieur et referma l'écoutille. Aliesha pressa alors le bouton qui commandait la veilleuse du canon inferno et serra les doigts sur la détente. Les flammes consacrées de son arme, bénie le matin même par la Chanoinesse, allaient bientôt apprendre à ces blasphémateurs le prix de leurs erreurs de jugement.



*********



Le caporal Régis serra son fuil laser et se cramponna du mieux qu'il le put pour ne plus être balloté à l'intérieur de la Valkyrie. Le véhicule de transporte fut secoué par une explosion de DCA un peu trop proche et son casque vint heurter un montant métallique. Régis lança une bordée d'injures a pilote en se massant la tête. Il jeta un coup d'oeil au reste du compartiment pressurisé, les hommes de la 2em escouade faisaient usage des bolters lourds montés de chaque côté. Le sergent Kobal était assis dans le fond de la Valkyrie, imperturbable malgré les secousses. Ses yeux étaient mis-clos et il pressait un écouteur contre son oreille en se concentrant pour entendre les ordres malgré le bruit du moteur et les exclamations de ses hommes.


"OK les gars! " hulra Kobal, couvrant à peine le grondement assourdissant. "Tout le monde debout, parés à débarquer !"


Le régime des moteurs se calma un peu et le multi-laser ouvrit le feu tandis que la Valkyrie ralentissait à basse altittude pour que ses passagers puissent débarquer en sécurité. Dans un grincement hydraulique, la rampe arrière commença à s'abaisser. Cela faisait longtemps que Régis attendait ce moment, par l'Empereur ! Son cœur battait à tout rompre et il oublia totalement l'inconfort du voyage lorsqu'il vit le ciel envahit par les appareils de la Flotte et des Paras Elyséens.


"Go ! Go ! Go !" cria Kobal avant même que la rampe ait fini de s'abaisser. L'escouade jaillit de la canonnière comme un seul homme et sauta dans le vide, enclenchant leur grav-chute avant d'atterrir dans la boue fétide. D'un bref coup d’œil, Régis vit des milliers d'autres soldats qui sautaient aussi de leurs transports, et il sentit son cœur se gonfler de fierté.



*********


Martelant de ses bottes le sol jonché de débris, le sergent Rojo progressait tel un fantôme à travers la dense fumée toxique. Sa respiration lourde émettait à travers son respirateur un sifflement caractéristique et il grimpa en haut d'un monticule pour constater que ses hommes et lui étaient à proximité d'un bunker. Cela avait été un jeu d'enfant, seuls trois de membres de son escouade étaient tombés sous les balles des snipers ennemis. Il fit signe à ses hommes de le rejoindre à couvert parmi les décombres, et son visage couturé de cicatrices arbora un sourire vicieux lorsqu'il réalisa que les rebelles qui tenaient le bunker ne s'étaient pas encore rendu compte de leur présence. Il détacha deux grenades antichars de se ceinture et il put entendre les hommes de son escouade patauger dans la boue tout autour de lui. Soudain, le sifflement caractéristique des obus d'un barrage d'artillerie vrilla ses tympans, et l'instant d'après, une explosion envoya l'imposante carcasse du gros Esteran rouler au sol, son dos criblé de shrapnels.

"Tant mieux", pensa Rojo. "Il prenait trop de place." L'instant d'après, le visage de fouine de Slavro apparut, et à l'aide d'une paire de tenailles, il arracha les incisives en or dont Esteran était si fier. La bouche de Rojo se tordit de dégoût, à l'avenir, il lui faudrait garder un oeil sur Iyle.


Un peu plus loin dans la brume aux odeurs capiteuses, il aperçut les silhouettes de plusieurs des Chem-Riders faisant traverser un ruisseau de fluides toxiques à leurs montures pataudes. "Janssen ! Viens par ici avec ton lance-flammes !" lança-t-il. Le soldat retira ses lunettes et son regard de maniaque croisa celui de Rojo dans un signe d'assentiment silencieux. Le sergent pouvait lire dans les yeux de Janssen que celui-ci avait réalisé le rêve de tout incendiaire digne de ce nom : devenir servant de lance-flammes.


Les grenades antichars de Rojo décrivirent un arc de cercle avant d'atterrir sur le toit du bunker où elles creusèrent un trou béant au moment même où Janssen lançait la charge, son imposante réserve de prométhéum rebondissant sur son dos au rythme de sa course. Rojo enchainait les jurons comme pour se défier des tirs de laser qui fusaient autour de lui. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Janssen finit par atteindre le bunker et enfonça le canon de son arme dans la meurtière pour cracher une gigantesque langue de feu. Le rugissement des flammes ne parvint pas à couvrir les hurlements désespérés des rebelles au-dessous. Quelques instants plus tard, des flammes sortirent par les meurtrières du bunker, et Rojo dut obliger Janssen à lâcher la gâchette avant qu'il n'ai gaspillé tout sa réserve de carburant dans sa frénésie destructrice.


Son pistolet laser dans la main, le sergent sauta à l'intérieur du bunker, acheva d'un tir entre les deux yeux un soldat à moitié carbonisé sur sa gauche, puis un autre qui s'était recroquevillé dans un coin et agrippait son visage brûlé de ses deux mains en lambeaux. Il parcouru le bunker d'un regard habitué. A part quelques macchabées cramés, il n'y avait rien à récupérer. Alors qu'il inspectait la plaque d'identification du corps qui gisait à ses pieds, son regard se posa sur la casque du soldat. Il s'en saisit, le mit sur sa tête puis déplia le communicateur d'un doigt incrusté de crasse. "Bingo ! Pile poil la bonne taille", pensa-t-il. "Et en plus, il est en bon état, et encore tout chaud..."


"Heu... Ici, heu... Avor. C'est bon on a neutralisé le danger. Ils ont chargé le bunker mais on les a eux. Terminé." Il s'adossa contre une des parois et commença à se ruler une cigarette avec le tabac qu'il avait "emprunté" au commissaire Yendel. Taldac s'était assis dans la poussière et enfilait les bottes d'un des cadavres. De son coté, Iyle scalpait consciencieusement un mort avec un poignard effilé. Il connaissait un marchand de scalp à Mhakkan.

"Lui, il va m'entendre", pensa Rojo tout en allumant sa cigarette aux flammes d'un corps qui continuait de brûler. "Ce poignard était encore dans mon sac à dos il n'y a pas deux minutes."



*********


L'analyste de terrain Régis avala une petite gorgée du breuvage insipide que lui avait servi le mordian assis à sa droite. Dans le réfectoire , les Gardes de Fer, aussi rigides que s'ils étaient au garde-à-vous, prenaient leur repas sans un bruit. Il pouvait lire sur leurs visages sévères une forte expression de mépris, et il remercia l'Empereur de ne pas en être l’objet. Il maudissait le jour où il avait été affecté ce trou puant qu'était Mhakkan.


Il fut tiré de ses réflexions par le choc mou d'un gros mollard mélangé à de la viande mâchée qui vint frapper sa nuque. La glaviot de salive dégoulina à l'intérieur de son col tandis que les Chasseurs de Tête derrière lui se mettaient à brailler et à éclater de rire. Leur table croulait sous le poids de deux énormes brutes mal rasées et couvertes de tâches de sang qui se bagarraient sauvagement. Se retournant, Régis put voir que les deux combattants montraient les dents en émettant des grognements ataviques et ne semblaient pas le moins du monde inquiets d'avoir à se battre. La plupart des Chasseurs de Tête tapaient des poings sur la table et leur lançaient des encouragements. D'autres se jetaient des bouts de viande, aboyant des insultes et des grossièretés, renversant leurs chaises ou enfonçant la tête de leur voisin dans son assiette. L'un d'entre eux auquel il manquait la moitié de la chevelure tenait à même son torse le décompte de ses victimes à l'aide d'un couteau long comme l'avant-bras. Chacun d'entre eux arboraient des trophées constitués de morceaux des corps des rebelles qu'ils avaient vaincus. Régos remarqua avec dégoût un filet de vomi dégoulinant entre ses bottes bien cirées. L'air était lourd et saturé par l'odeur renversante de la sueur mélangée au sang, à l'huile et à la bile.


Soudain, l'un des mordians bondit sur ses pieds et, rouge de rage, hurla des ordres pour que tout cela cesse immédiatement. Comme un seul homme, les Chasseurs de Tête s'arrêtèrent, tournant leurs regards sauvages et menaçants vers le soldat, à tel point que Deakins faillit perdre le contrôle de sa vessie.


La plus baraquée des brutes se leva lentement et traversa le réfectoire à présent silencieux. Régis nota que le sergent mordian, moins costaud, s'était rassis et se concentrait sur son repas. Le géant se plaça devant sa table et essuya sa bouche graisseuse avec son poignet. Son visage effrayant était tatoué d'un crâne et sa peau couverte de cicatrices suintait d'une épaisse sueur. Il rota paresseusement, le mordian reculant de dégoût tandis que des particules de nourriture éclaboussaient son uniforme. Le géant commença à parler :


"On est à Enferville ici mon gars. Les règles sont différents. Mes boyz viennent de vivre seize jours de cauchemar. Y z'ont tué douze créatures et quatre-vingt deux cultistes. Y z'ont besoin de se relaxer, de faire un break. Alors écrase ou je te démolis." Il poussa le mordian au fon de sa chaise avec une telle force que toutes les assiettes de la table tressautèrent.


Deakins sursauta. Le visage du mordian était devenu blême et tandis que ses camarades continuaient de manger, il ne toucha plus à son repas. Cet épisode semblait lui avoir coupé l'appétit.



*********






Suite à fin bientôt...
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Raven
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MessageSujet: Re: Recueil.   Recueil. Icon_minitimeJeu 26 Sep 2013 - 19:32

Les soldats de la 14e compagnie du 410e régiment de la Garde de Fer de Mordian s'approchèrent en rangs parfaits de la petite colline. Ils firent halte en atteignant le sommet sans même que le Capitaine Dechoff n'ait à prononcer le moindre mot.


Devant eux s'étendait une profonde vallée jonchée des corps de dizaines de Mordians, recouverte d'une végétations violette qui s'agitait langoureusement dans la brise. Les feuilles acérées comme des lames de rasoir les avaient transpercés de part en part comme l'aurait fait un champ de barbelés. De l'autre coté de la vallée se trouvait une tranchée d'où émergeaient sur toute sa longuer les hideuses bannières ennemies dont les motifs impies étaient un défi à toute raison.


Dechoff ne voulut prendre aucun risque. Il ne savait rien de la nature du danger qui les attendait mais il reconnut l'insigne de la 5e compagnie sur les uniformes des défunts et ils savaient qu'ils s'étaient battus vaillamment avant de succomber.


"Lance-flammes, dégagez-moi un passage. Premier, deuxième et troisième pelotons, formez les colonnes d'assaut, suivez le chemin ouvert par les flammes. Quatrième, cinquième et sixième, tir de couverture. Morties, visez le centre de la crête. Autocanons, préparez-vous à faire feu à la moindre surprise. Quatorzième compagnie, pour l'Empereur, en avant !"


Les fantassins à l'uniforme impeccable entrèrent en action avec leur zèle habituel. La teinte pourpre des feuilles vira au noir sous l'effet de la chaleur avant d'être consumées par les flammes, ouvrant un passage sécurisé pour les troupes d'assaut qui commencèrent leur avance sous une grêle de balles et de faisceux laser tirés depuis la colline opposées. Quelques hommes tombèrent sous les tirs mais la violence de la riposte disciplinée des pelotons de soutien des loyalistes ravagea les positions du Chaos, arrachant de troublants soupirs d'extase à l'ennemi.


Le tintement de carillons délicats se fit bientôt entendre malgré le fracas des tirs, et une douce brise chargée de lourdes senteurs enivrantes souffla dans la vallée, ce qui fit suffoquer certains Mordians tandis que d'autres furent soudain comme paralysés. Les rebelles cessèrent de tirer tandis qu'ils sentaient l'approche de leurs maitresses. Le silence ne fut brisé que par le son de griffes éthérées déchirant le tissu de la réalité. Une sombre lueur émanait des bannières hérétiques. Au-delà du gouffre l'on pouvait entrevoir un royaume de désespoir où la folie règne sans partage, et les démons en sortirent.


Elle étaient à la fois magnifiques et répugnantes. De graciles femmes-démons chevauchant d'étranges montures uniquement vêtues de la terreur mortelle qu'elles engendraient. Certains Mordians crurent faire face à une vision infernale d'une troublante séduction, d'autres virent l'incarnation de leurs désirs les plus inavouables. La horde maudite des Démonettes s'élança à travers les fleurs cramoisies, dont les feuilles coupantes comme des rasoirs lacéraient leurs chairs délicates, leur faisant pousser un gémissement extatique qui embrumait l'esprit des gardes impériaux, leur faisant croire qu'ils vivaient un rêve éveillé.


Il n'était déjà plus temps de réagit, les autocanons commençaient à peine à ouvrir le feu quand les entités du Warp atteignirent les pelotons d'assaut. Les Démonettes et leurs montures étaient telles un tourbillon éviscérant leurs victimes qui semblaient se mouvoir au ralenti face à elles, et un soldat tombait à chaque coup de pince ou mouvement de queue.


Le capitaine ordonna aux pelotons de réserve de contre-attaquer mais la scène d'horreur dans la vallée était plus que les Gardes de Fer n'en pouvaient supporter, et ils commencèrent à fuir. Des hommes qui n'auraient pas hésité à charge des orks étaient ébranlés jusqu’au tréfonds de l'âme par les Démonettes. En dépit des menaces de leur officier, la retraite se transforma en déroute.


Dechoff savait comment le Commissaire du régiment punirait cette humiliation, mais e voyant les démons victorieux se repaître des coeurs encore palpitants de ses hommes et les fleurs carbonisées commencer à repousser, empalant les corps des soldats récemment tombés, il se jura de ne jamais revivre une telle scène dans ses cauchemars. Jetant son pistolet laser à terre, toute raison vaincue, il commença à marcher comme un dément pour rejoindre les femmes-démons qui l'attendaient.




*********


La ville n'était plus qu'un tas de décombres et seules quelques ombres fantomatiques étaient visibles au milieu des nuages de fumée et de poussière. Weiss passa nerveusement sa langue sur ses lèvres en examinant les ruines des bâtiments, les yeux rivés sur la mire de son canon laser. Des manœuvres chaotiques avaient été signalées dans ce secteur, et il ne voulait pas subir le même sort que les hommes de la 3e section dont ont avait retrouvé les corps déchiquetés, les crans de sûreté de leurs fusils lasers n'avaient même pas été enlevés. Frederiks et lui étaient positionnés une centaine de mètres à l'avant de leur peloton au cas où les hérétiques emprunteraient ce passage, et cette idée ne le réconfortait pas vraiment.


Weiss dressa l'oreille lorsqu'un murmure recouvrit le bruit distant de l'artillerie, et il vit la fumée être balayée comme par un courant d'air. Sortant des ombres, il vit transport de troupe portant les insignes du chaos s'avancer vers leur position. Weiss pressa la gâchette de son canon laser et vit l'air onduler comme la surface d'un lac heurté par un caillou. Le rayon frappa le char de plein fouet, mais celui-ci disparu une brume poussée par le vent. Weiss resta bouche bée alors qu'une odeur capiteuse l'envellopait, et il ne vit pas venir le coup de griffe de la Démonette qui le coupa en deux.




*********



Soldat Régis : Monsieur, j'ai tiré au lance-plasma dans le torse de la créature et je l'ai vu tomber. Ce n'a fait aucune différence, ils continuaient d'avancer, malgré tout ce qu'on leur a envoyé dessus. J'ai perdu le compte du nombre de mes tirs, mais la moitié du temps ces choses les ignoraient tout bonnement !


Colonel Montague : Êtes-vous sûr d'avoir bien consacré vos armes avant l'engagement ? Peut-être n'avez-vous pas assez honoré les esprits de la guerre ?


Soldat Régis : Mais oui, bon dieu, on... [Le sergent Rojo frappe le soldat pour usage d'un langage inapproprié devant un officier supérieur] Ouais... oui, les esprits de la guerre avaient été honorés.


Colonel Montague : Continuez. Que s'est-il passé ensuite ?


Soldat Régis : J'ai vu Lukiz et Hucks s'effondrer un air hagard. La Chimère nous fournissait un tir d'appui mais même cela ne pouvait le sarrêter. Nos lignes tenaient à peine, puis j'ai vu plusieurs créatures montées sur d'autres surgissant sur notre flanc pour se jeter sur le char. Avant qu'on ai eu le temps de réagir, elles avaient faite sauter les écoutilles et la Chimère a arrêté de tirer. Un autre groupe s'est jeté sur le peloton rouge et l'a mis en pièce. C'était horrible.


Colonel Montague : Avez-vous vu autre chose mis à part ces cavaliers.


Soldat Régiss : Heu... oui. Comme je l'ai dit, quoi que nous fassions, nous ne parvenions pas à stoppe rleur avance mais nous avons tout de même réussi à en éliminer un bon nombre. Mais lorsque je suis allé chercher des cellules de plasma pour mon arme, j'ai vu une sorte d'ondulement dans l'air, puis une lumière rosâtre apparaitre derrière l'escouade d'armes lourdes de la compagnie. J'ai crié pour les avertir mais c'était trop tard. Une dizaine de ces créatures ont jailli et se sont jetées sur l'escouade. [Le sujet sanglote nerveusement pendant une dizaine de secondes avant d'être rappelé à l'ordre par le sergent Rojo] Pardon... puis cette créature gigantesque au visage allongé s'est attaqué aux survivants. J'ai vu le capitaine se faire couper en deux et le commissaire Vaughn se faire écorcher par les suivants de la chose. Le reste du peloton a pris la fuite, mais j'ai été plus rapide. J'ai réussi à entrer dans le bunker et, que l'Empereur me pardonne, je me suis enfermé et caché. Je ne suis pas sorti pendant trois jours et quand j'ai fini par le faire, il ne restait plus rien.


Colonel Montague : Vous avez déshonoré votre régiment, Régis. Vous êtes une vermine de la pire espèce, un déserteur et un lâche, je prendrai un grand plaisir en regardant votre exécution. Emmenez-le, sergent.


Extrait de l'interrogatoire
du soldat Régis
du XXIXe Paras Elyséens 953M41




*********



L'air était plus qu'humide et de petites gouttes de liquide visqueux flottaient en suspension dans l'atmosphère moite telle une pluie statique. Le paysage lui-même semblait respirer telle une bête monstrueuse, et le colonne noire de la Death Korp progressait à travers des plaines de peau putride et des forêts couvertes de poils épais et visqueux.


Le sergent vétéran Mahler savait pourquoi ses supérieurs avaient demandé à être transférés ici. Les serviteurs du Chaos incarnait la faiblesse d'âme, et en particulier ceux qui servaient le dieu qui avait pris pied sur cette planète. Il fallait les éradiquer jusqu'au dernier. Peu importait le fait qu'ils avaient déjà perdu une grande partie de leur compagnie à cause du manque de vivres et des maladies, ils feraient revivre la Lumière de l'Empereur sur ce monde-là.


Sur un ordre venant de l'avant de la colonne, la Death Korps se déploya en une parfaite ligne de combat. Les forces de soutien blindées, symbole resplendissant de la puissance impériale, prenant position à l'arrière des lignes. Les fanions et les bannières ornées de crânes flottaient au gré de la brise par-dessus les rangs de vareuses noires. L'espace d'une seconde, tout sembla calme.


Il y eu soudain un cri assourdissant, puis l'enfer se déchaina.


D'innombrables bouches menaçantes jaillirent du sol, ouvrant leurs gueules béantes qui dégorgèrent alors toutes sortes de monstruosités perverses et malsaines. Les soldats de la Death Korps ouvrirent le feu, les tirs de laser pénétrant la chai des démons avec la même efficacité que sur les stands de tir de leur planète natale. L'air sembla fusionner et une tête cornue émergea de l'éther, tentant de happer un soldat tout près de Mahler. Comme un seul homme, son escouade pris pour cible la créature qui continuait de se rapprocher, concentrant ses tirs sur les yeux. L'apparition fantomatique se dissipa au moment où la baïonnette de Mahler se planta dans son front.


La marée d'atrocités s'était répandue sur le sol et se rapprochait à présent à une vitesse alarmante, telle un flot de chairs lascives et de visages grimaçants. Sur le flanc droit, un groupe de démons griffus dansait et ondulait, faisant décrire à leurs corps des mouvements obscènes. L'un d'entre eux se dirigea vers Mahler, son visage grotesque parodiant celui d'une femme envoûtante et dégageant une aura de beauté surnaturelle. La créature leva ses griffes et s'apprêta à frapper lorsque Mahler l'abattit d'un tir en pleine tête.


Entonnant des prières à l'Empereur, la Death Korps étrillait les démons les uns après les autres, leurs enveloppes se liquéfiant sous les coups des soldats tel du mercure glissant sur le paysage épidermique. Des scorpions de chair escaladaient les corps des blessés et les piquaient spasmodiquement de leurs queues barbelées. Les chars expédiaient leurs obus dans les gueules béantes qui vomissaient leurs sbires du Chaos, chaque détonations faisant mugir de douleur le sol mouvant. Les tirs de fusil laser pénétraient inlassablement les chairs vulnérables des démons, alors que pas un des soldats de la Death Korps n'hésitait dans l'accomplissement de son devoir. Mahler n'en attendait pas moins d'eux.


Sur le flanc gauche, une horde de démons se ruait sur eux. Portées par leurs montures bipèdes, d'horribles créatures se dirigeaient à une vitesse ahurissante vers un point affaibli de la ligne de front de la Death Korps. Juste au moment où Mahler pensait qu'elles allaient percuter la masse des soldats impériaux, les Death Riders leur tombèrent dessus, couvrant de leurs cris de guerre emplis de rage et de dévotion le hurlement assourdissant des démonettes. Leurs lances de chasse perforèrent les flancs de la cavalerie démoniaque, les charges explosives déchirant les corps des montures et jetant à bas leurs cavalières. Mais les créatures du Chaos avaient l'avantage du nombre et réagirent promptement à cette contre-charge inattendue.


Une Démonette décapita d'un coup de pince une monture de Krieg. Une autre désarçonna un cavalier Death Rider avant de plonger se crocs dans le cou de son bio-cheval. Néanmoins, les Death Rider n'avaient pas acquis leur redoutable réputation sans raison et nombre de leurs blessées se remirent sur pied tandis que des jets de vapeur jaillissaient de leurs implants bioniques abimés. Les Death Riders se plongèrent alors dans la mêlée avec un regain de férocité.


Le carnage généralisé semblait encourager davantage ce qui restait de la horde démoniaque. Mahler fut atterré à la vue d'une créature gigantesque, un véritable cauchemar qui venait de jaillir du sol dans une éruption de lumière et de sang. De son visage anormalement allongé jaillit un cri de guerre effroyable, auquel répondirent les soldats de Krieg par des centaines de tirs de laser. La créature se tenait au coeur des lignes impériales, n'accordant pas plus d'importance aux soldats qu'un grox à une mouche. Tandis qu'il tirait à cadence maximale, Mahler aperçut un Leman Russ dont la tourelle avait été endommagée et qui se dirigeait à toute vitesse en direction du démon majeur, manifestement dans l'espoir d'entrer en collision avec ce dernier. Mais la créature surnaturellement rapide parvint à plonger l'une de ses immenses pinces dans la tourelle et l'ouvrit comme une boit de conserve. En un clin d'oeil, elle fut sur le toit et commença à décortiquer le métal de ses membre véloces dans le but manifeste de se repaitre de l'âme des gardes impériaux coincés à l'intérieur. Elle plongea alors sa tête dans le trou de la coque en poussant un rire gargantuesque qui traversa l'âme de chaque Death Korps, leur provoquant un intense douleur physique. Pendant un instant, le temps sembla s'arrêter.


Par l'un des trous, Mahler pu voir clairement un des servants du char se tourner vers les munitions de l'obusier et décharger dessus son pistolet laser.


L'explosion qui s'ensuivit fut cataclysmique, vaporisant dans un énorme maëlstrom de bruit, de lumièr et de poussière le démon majeur ainsi que des centaines d'autres infâmes créatures inférieures. Les survivants furent emplis de désarroi tandis que le sol tremblait et se déchirait en des milliers d'endroits.


Les soldats de la Death Korps de Krieg chargèrent comme un seul homme.



*********



Le colonel croisa les mains derrière son dos et pivota sur place, puis gagna le centre de la pièce, face à ses "recrues". Un homme aux galons de lieutenant vint se mettre à sa gauche. Le colonel balaya une fois encore du regard l'assemblée, jaugeant les qualités de chacun.

"Ils me semblent tous aptes, Kage,' dit-il doucement, sans jamais se retourner, "mais nous devons encore déterminer lesquels passeront l'épreuve finale et lesquels échoueront."

"L'épreuve finale mon coonel ?" demanda Kage avec inquiétude.

"Je suis le colonel Schaeffer", aboya-t-il, sa voix tonitruante emplissant la pièce. "Je suis le commandant de la 13e Légion Pénale," il jeta un bref regard à Kage, "que certains d'entre vous connaissent sous le nom de Têtes Brûlées. C'est moi qui vous ai rassemblé dans cette prison, et je viens vous faire une proposition. J'ai besoin de soldats, de guerriers comme vous, pour participer à une mission dangereuse. Il est très possible que peu d'entre vous, vire aucun, n'en reviennent. Nous vous soumettrons au pire entrainement que le lieutenant Kage puisse imaginer, et j'attendrai de vous une obéissance aveugle.

En retour de vos services, je vous offre le pardon total des crimes pour lesquels vous avez été condamnés. Survivez à la mission et vous êtes libres de reprendre la vie que vous pourrez. Si vous y restez, vous serez graciés à titre posthume, de sorte que votre âme sera lavée de tout péché et pourra s'élever pour rejoindre celle de l'Empereur. Rappelez-vous qu'une vie passée sans Le servir est doublement gaspillée, dans ce monde et dans celui d'après. Je vous rappelle également que vous Lui avez prété serment de loyauté et de fidélité, ainsi qu'à l'Imperium qui le sert. Je vous donne une nouvelle chance d'honorer vos serments."


Kage regarda le colonel qui se tenait droit, les mains au repos derrière le dos. Le lieutenant ne voyait pas son visage, mais il se souvenait de la dernière fois qu'il l'avait entendu prononcer ces paroles, adressées à lui-même et à quatre mille autres hommes il y a plus de trois ans. Les mots n'étaient pas tout à fait les mêmes, mais Kage se souvenait du visage du colonel, irradiant de confiance, et ses yeux bleus fiers et sincères. Il croyait vraiment qu'il était là pour sauver leurs âmes de la damnation. Et peut-être même que c'était vrai.


"Moerck," dit Schaeffer en fixant l'Ex-colonel, "es-tu volontaire pour cette mission ?"


"Oui mon colonel !" répliqua celui-ci, "C'est un honneur et un privilège de servir à nouveau l'Empereur !"


"Iyle," demanda le colonel, "es-tu volontaire pour cette mission ?"


"Si ça peut me sortir de cette taule, sûr," répondit le dénommé en hochant vigoureusement la tête.


"Régis, es-tu volontaire pour cette mission ?" demanda-t-il au sergent. Régis hésita, regarda autour de lui, puis ses yeux revinrent sur le colonel.


"Je ne veut pas mourir," bafouilla-t-il en baissant le regard, "je préfère encore rester ici, monsieur... enfin, mon Colonel."
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