La planète Argelion est l'une des colonies les plus frontalières de l'Imperium, toute proche d'un des Sep't Tau les plus extérieur. C'est une planète océanique, dont moins d'un dixième de la surface est émergée. La plupart des terres ne sont que des archipels escarpés, dont seule une demi-douzaine sont assez grand pour mériter un quelconque intérêt. Située près de son étoile, une géante rouge entamant la dernière phase de sa vie, la planète bénéficie d'un climat tropical, chaud et humide, favorisant une grande biodiversité, essentiellement marine. De gigantesques bancs de coraux et champs d'algues abritent des poissons variés, tandis que les nombreuses vallées des îles abritent des jungle touffue. Même le sommet des montagnes bénéficie d'un climat doux et la neige y est extrêmement rare.
De par la présence de quatre lunes, de tailles diverses, en orbite, les marées de la planète sont irrégulières et la plupart du temps calmes. Il arrive toutefois que la conjonction de deux de satellites ou plus provoquent des tempêtes terriblement violentes mais heureusement assez prévisibles. La nuit venue, on peut apercevoir depuis le sol le scintillement des anneaux de la planète, composés de blocs de glace fondant et gelant tandis qu'ils passent successivement de la lumière à l'obscurité, spectacle enchanteur qui ne se révèle qu'en vol orbital.
Colonisée originellement pour ses ressources métallifères importantes et facile d'accès dans les montagnes, les premières cités ont vus le jour en hauteur. Les mines furent les premières implantés et expliquent que nombre des plus anciennes cités possèdent une part importante de leur architecture souterraine. Le reste est composé d'ingénieux supports accroché à flanc de falaise ou percés sur les rares hauts-plateaux.
Lorsque la population devint trop importante pour se satisfaire d'un approvisionnement extra-planétaire uniquement, des villages furent implantés dans les vallées défrichés et transformé en champ. Des cultures en marche furent installé et le climat permettait de nombreuses et abondantes récoltes qui contribuèrent à l'essor de la population.
Rapidement les océans furent atteints, des ports construits dans les criques accessibles. D'abord destinés à la pêche, ils furent dans les siècles suivants transformés en large baie industrielle lorsque l'Adeptus Mechanicus se tourna vers les ressources sous-marines. Cette période fut rapidement supplanté par celles des plates-formes de forage océanique, parfois loin de toute côte, et les ports ne devinrent bientôt plus que des lieux de transit, les gigantesques raffineries tombant en ruine. Certains eurent un avenir plus radieux en se transformant en station balnéaire pour les élites de plus en plus riches de la planète.
Le développement de la planète alla de pair avec celui de son commerce extérieur, l'exploitation des richesses naturelles étant largement bénéficiaire. Cela attira l'attention des territoires voisin et du jeune Empire Tau. Les premiers contacts furent houleux, les xenos d'abord repoussés par les autorités.
Ce n'est que lorsqu'ils expliquèrent la présence d'un tout nouveau type de richesses sur la planète qu'ils obtinrent l'attention du gouverneur. Les océans d'Argelion étaient en effet d'un type rare. Dans leur profondeur, sous le coup de conditions optimales, se formaient naturellement un composé énergétique extrêmement prometteur connus sous le nom de deutérium. L'Adeptus Mechanicus n'ayant pas installé les infrastructures requises et ayant depuis un certain temps délaissé les installations d'Argelion (se contentant d'un entretien minimal), autorisation fut donné aux tau de procéder à leur propre extraction, sous réserve de payer des taxes au gouverneur.
Ils installèrent donc de toutes nouvelles plate-formes, loin des lourdes infrastructures de l'Adeptus, qui semblaient flotter à la surface de l'océan et décrit comme de véritables îles paradisiaques. Tout en étant des dernières technologies d'extraction du deutérium de l'Empire Tau. Devant de telles rumeurs, il n'y eut guère de difficulté à trouver une main d’œuvre importante, qui servit de base à l'implantation des tau sur Argelion. En effet, ils déployèrent toutes leur techniques de propagande pour acquérir à leur cause les ouvriers travaillant pour eux.
Quelques générations après, une importante partie de la population de la planète a déjà plus ou moins tourné le dos au culte impériale. Les villes-flottantes tau sont aussi nombreuses que les plates-formes de forage et bien plus rentables, sans compter qu'ils reçoivent grande aide de la part du reste de leur empire.
Une ambassade durable a été installée à terre et de nombreuses familles anciennes ont conclus d'intéressantes alliances avec les xenos qui s'invitent désormais partout. Si l'opposition leur est encore marqué dans les montagnes et les plus anciens territoires, très traditionalistes, la cause tau gagne chaque jour du terrain.
Malgré de nombreuses demandes du nouveau gouverneur, le Munitorum n'a encore jamais jugé nécessaire d'envoyer une force armée sur place pour lutter contre l'envahisseur extraterrestre. Il faut signaler que les forces déployées officiellement par les tau restent très mesurés, bien que largement suffisantes pour tenir tête aux forces des FDP ou de tout autre partisan impériale. Elles ne quittent en revanche jamais les territoires accordés aux tau et ne font montre d'aucune hostilité.
En revanche, afin de garantir au mieux ses intérêts, de nombreux mercenaires ont été engagés par l'Empire Tau. Entre ceux-ci et les forces de défense impériales corrompues, les estimations les plus pessimistes donnent les tau et leurs alliés à deux contre un face à leur rivaux. Sans compter l'apport de la techno-sorcellerie propre à leur race. En fait il est probable qu'ils se seraient déjà emparés de la planète s'il n'y avait pas eu les quelques forces l'Adeptus Mechanicus stationnés sur les plates-formes de forage, se désintéressant des conflits politiques mais une épine dans le pied de tout conquérant qui ne les respecterait pas.