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 Intérêts croisés

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Njarll
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Jarlaxle
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Jarlaxle


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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeSam 1 Déc 2012 - 9:06

Wouhou ! :fete:

La mise en situation est agréable et surprenante, on devine quelques mystères non encore dévoilés, de quoi rendre la suite très intéressante (et attendue aussi, tu saisis le message ? :diable: :noel: ).

Continus comme ça :ok:
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Njarll
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeSam 1 Déc 2012 - 21:28

Ah, un nouveau texte d'Arax. Un régal, une fois de plus. Je commence à vraiment apprécier le fluff que tu as développé, avec le domaine Aldéran comparable à notre Empire Romain sous bien des formes, partageant sa gloire, sa puissance et sa décadence.

Tu as mentionné Gydéa. Son état est le même qu'à la fin de notre rp précédent dessus ? Croisade impérial et prise d'une tête de pont ?

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Tenkaranpu
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeSam 1 Déc 2012 - 22:42

Citation :
-Il y a peut être encore des possibilités pour la paix. J'ai une valkyrie qui décolle dans une heure pour le campement de la Fille du Soleil, je peux peut être la raiso...
A ce rythme là, il va falloir faire des modifs dans le background... :ork:
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Arax, Inquisiteur
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeLun 3 Déc 2012 - 19:11

Citation :
La mise en situation est agréable et surprenante, on devine quelques mystères non encore dévoilés, de quoi rendre la suite très intéressante (et attendue aussi, tu saisis le message ? :diable: :noel: ).

J'ai passé un week end agréable mais pas tout à fait orienté écriture, du coup il faudra probablement attendre demain ou après demain pour retrouver notre bonne amie Gaïa et quelques petits éclaircissements ^^

Citation :
Ah, un nouveau texte d'Arax. Un régal, une fois de plus. Je commence à vraiment apprécier le fluff que tu as développé, avec le domaine Aldéran comparable à notre Empire Romain sous bien des formes, partageant sa gloire, sa puissance et sa décadence.

Un commentaire qui fait très plaisir :) Pour une fois que j'ai un pro aldéran!


Citation :
Tu as mentionné Gydéa. Son état est le même qu'à la fin de notre rp précédent dessus ? Croisade impérial et prise d'une tête de pont ?

Cette fic se passe dans l'univers canonique aldéran huit ans après le premier RP sur Gydéa, du coup un certain nombre de choses du RP sont conservées: les grandes lignes des personnages, les événements majeurs avec le départ des aldérans, la venue de la croisade impériale, la reprise d'une partie de Gydéa Prime etc... Cependant, il y a un certain nombre d'altérations (par exemple Gaïa n'est pas gavée jusqu'aux yeux de dons démoniaques) et la suite du conflit a été écrit indépendamment d'avis extérieurs à savoir des combats d'environ un an à la surface puis, au vu de la résistance mise en place et de l'instabilité du secteur dans son ensemble, un repli généralisé des forces impériales. Bien entendu, ce n'est pas la seule et unique version qui puisse exister mais celle retenue pour mon fluff général... possible que j'écrive un post sur la guerre gydéane un de ces jours dans le topic à fluff Lincian tiens!



Citation :
A ce rythme là, il va falloir faire des modifs dans le background... :ork:

Le background peut parfois évoluer au cours même du récit!
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Tenkaranpu
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Déc 2012 - 10:55

Citation :

Citation d'Arax:
-Il y a peut être encore des possibilités pour la paix. J'ai une valkyrie qui décolle dans une heure pour le campement de la Fille du Soleil, je peux peut être la raiso...

Citation de Tenkaranpu:
A ce rythme là, il va falloir faire des modifs dans le background... :ork:


Le background peut parfois évoluer au cours même du récit!
Ouais, c'est sûr. Mais pas au point de changer le nom de Ahotep en Himiko (NDT : Himiko / Pimiko = "fille du soleil" en japonais ; on pense aussi que "Himiko" est la contraction de "Hime (princesse)" et de "Mikoto (majestueux, altier)" ; les deux interprétations sont probantes --> d'où mon avatar actuel, tiré d'un jeu PC japonais sur la Période Sangokushi :P).
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Déc 2012 - 20:59

Chapitre 4: Instigations



Le conflit était sur le point d'éclater entre Rhédalien et Assadien suite à l'arrestation de l'envoyé de la République Maximilien De Pierrerose lors de sa visite en la capitale impériale. Les autorités des deux puissantes nations avaient un avis partagé sur cette situation, chacune certaine de sa propre victoire mais doutant des ressources qu'un tel engagement allait engloutir. Bien plus préoccupée était la délégation Aldérane en Assadie dont l'espoir était de maintenir Karala dans un statut-quo le plus stable possible jusqu'à ce qu'une prise de pouvoir plus effective soit possible. Les princes frontaliers regardaient pour leur part leurs puissants voisins avec anxiété, sachant qu'ils ne pourraient rester non alignés mais aussi que prendre fait et cause pour le mauvais parti pouvait signifier la perte de tous leurs pouvoirs et dans le même temps les archontes Eubastéen pensaient à mettre un terme à leurs propres affrontements pour profiter de la tempête qui risquait de s'abattre sur les continent du sud. Les adeptes des Marches impériales priaient de leur côté leur divin souverain pour que leurs champions républicains prévalent et leur permettent de garder le pouvoir et les prêtres du méchanicus se frottaient pour leur part les mains à l'idée des bénéfices que cette guerre allait générer.

Au milieu de ces intérêts croisés, une faction encore faible à la surface se préparait à presser l'avantage qu'elle avait et à ainsi emporter la première victoire de la guerre pour Karala. La décision dans cette bataille reviendrait aux tirs de canons dirigés contre les murs de la puissante forteresse d'Aron mais la victoire serait entièrement due à de bien plus subtiles offensives débutées trois jours plus tôt...



Gaïa n'alla pas se coucher en revenant de son repas avec Sirion.

Elle n'était pas pleinement satisfaite de ce qu'elle avait put obtenir de lui durant leur rencontre, beaucoup plus de confirmations que de révélations et, comme elle s'y était attendu, il ne s'était guère montré intéressé par une approche directe. Elle avait cependant du temps devant elle et possédait l'avantage que son adversaire ne savait pas qu'il avait un opposant, pas plus qu'il ne savait que le parti adverse avait déjà des pièces particulièrement bien placée sur le plateau de jeu. En outre elle avait passé un agréable moment pour l'une des premières fois depuis son arrivée sur les Terres du Soleil et elle en remerciait l'ambassadeur.

Pour le moment néanmoins, elle avait d'autres chats à fouetter. Elle arriva à l'hôtel au plus tard de la nuit et se sentait assez fort fatiguée mais elle n'avait guère le temps pour cela. Ses deux gardien de nuit attendaient de part et d'autre de la porte principale et elle leur confia les volants et les écharpes de sa robe, ses bottes et ses gants, ne gardant que la tunique légère qu'elle passait en dessous. Ils allèrent avec diligence ranger tout cela dans sa penderie alors qu'elle passait dans la cour où elle trouva Essos, endormi sous les étoiles avec dans ses bras la diplomate aldérane qu'il s'était fait fort de séduire.

Leurs esprits à tous deux étaient calmes, baignant encore légèrement dans la félicité que leur étreinte d'une heure plus tôt leur avait apporté. Les pensées de l'aldérane étaient partiellement couvertes comme par un voile mais elles restaient accessibles, témoignant de son niveau de détente. D'une légère poussée la chanteuse plongea l'endormie dans un sommeil plus profond avant de réveiller son amant d'un coup du bout du pied.

Essos grogna en se réveillant, clignant des yeux pour en chasser la fatigue. Il remarqua Gaïa du coin de l'œil et accorda une caresse à sa compagne qui ne réagit pas le moins de monde.

-Tu l'as assommée?
-Je ne suis pas une débutante, répondit la jeune femme. Je veux que tu l'amène dans ta chambre, il faut que je m'occupe de notre moyen et je n'ai aucune envie d'être dérangée par une représentante du Domaine attirée par un bruit quelconque et dont je doive laver l'esprit pour assurer notre couverture.

Le poète sembla planer quelques instants encore, lorgnant sur le corps nullement caché de sa supérieure puis sur celui de sa compagne de la nuit.

-N'hésite pas à nous rejoindre quand tu auras finit, Juilia m'a dit qu'elle ne rechignerait pas à goûter de son propre sexe et cela fait bien trop longtemps que tu joue ta puritaine.

Une fois de plus, les yeux pâles de Gaïa traversèrent Essos et celui ci ne put cette fois s'empêcher de frissonner.

-Portes la dans ta chambre et assure toi qu'elle ne voit ni n'entende rien ou tu auras à subir partie de ce que je lui infligerait.

La menace était claire, le poète déguerpit. Il n'était pas un guerrier ni même un tueur confirmé et il n'avait aucune envie de s'opposer plus que raison à la jeune psyker. Son esprit en revanche ne semblait aucunement réticent à se frotter à elle de manière plus... directe mais lire ceci dans ses pensées ne fit qu'irriter Gaïa un peu plus. Elle le suivit du regard jusqu'à ce qu'il eut porté le corps de l'aldérane à l'intérieur.

Psyker. Voilà une autre de ses caractéristiques qu'elle n'avait pas cru bon de révéler à Sirion. Sans doute sa mère aurait été horrifiée à l'idée que son unique fille, sa précieuse monnaie, soit ainsi souillée d'une telle altération de sa nature humaine. Cette perspective était l'une des nombreuses qui faisaient que la jeune chanteuse aimait ce qu'elle était malgré les quelques regrets qu'elle pouvait avoir par moment. Son don ne s'était manifesté qu'à ses seize ans, lorsque la Maîtresse de son âme l'avait fait sienne et que le warp avait pour la première fois pu couler librement dans ses veines. Depuis, elle avait eut des années pour maîtriser ses capacités, apprenant à lire l'esprit des autres comme autant de livres ouverts, à altérer les pensées à sa convenance, forçant l'obéissance un instant ou redessinant pleinement un être pour en faire une créature pleinement asservie à ses fantaisies.

Les gardiens de nuit se présentèrent de nouveau et d'une parole elle activa le conditionnement qu'elle leur avait imprimé, plaçant leur esprit en veille au plus profond d'eux même, ne laissant d'eux que des serviteurs dévoués.
-Conduisez moi au prisonnier, dit elle d'une voix de commandement.

Les deux hommes la menèrent jusqu'au débarras et en dégagèrent l'accès qui avait été dissimulé derrière plusieurs boites contenant toutes sortes d'instruments, autant de musique et de maquillage que de décryptage et de brouillage. Ils ouvrirent la porte, la laissant passer avant de la refermer derrière eux, de la condamner de nouveau et de se placer à l'extérieur afin de veiller sur leur maitresse comme on leur avait enseigné depuis la naissance mais avec une dévotion et un aveuglement qui ne leur était aucunement naturel.

La pièce faisait trois mètres sur trois et les volets de toutes ses fenêtres en étaient bloqués. Une lampe était néanmoins pendue au plafond éclairant les lieux d'une lueur froide aux teintes mauves. Un homme était enchainé contre un des murs, ses chevilles entravées afin qu'il ne puisse accéder qu'à la moitié de sa prison.

Il leva faiblement la tête en voyant Gaïa rentrer, ses yeux vides cherchant à l'identifier un moment avant qu'il ne les baisse de nouveau vers le sol. Autour de son cou étaient enroulés les anneaux de Célis qui siffla de contentement en voyant entrer sa maîtresse. Les regards des deux amies se croisèrent et le serpent glissa alors sur le corps du prisonnier pour venir rejoindre la jeune fille qui s'était assise sur un fauteuil face à celui à qui elle allait consacrer la fin de sa nuit et probablement partie de la suivante. La psyker caressa la tête de son familier avant de la prendre entre ses bras, de la laisser s'installer dans la douce vallée de sa poitrine, de lui laisser, un instant, le plaisir de ramper contre le cou d'albâtre de l'ancienne noble aldérane.

Puis, en un battement de cœur, le serpent planta ses crocs dans la chair de sa maîtresse.

Gaïa cria légèrement de cette soudaine morsure puis cette exclamation devint un soupir de plaisir alors que la longue queue de son familier s'aventurait sur son bas ventre, vers son entrejambe. Elle n'avait plus goûté aux caresse d'un autre humain depuis plus d'un mois ce qui représentait beaucoup pour elle au vu de ses habitudes ce qui fit qu'elle mit un moment avant de repousser la créature.

Célis retira ses crocs et quelques goutes de sang perlèrent avant que les petites plaies ne se referment.
Les Vipères des Âmes étaient une espèce hybride développée par une association de magos biologis et de démonologistes lincians une trentaine d'année plus tôt. Ces créatures partiellement démoniaques étaient dotées d'une intelligence presque humaine en plus de leurs belles couleurs, de leurs écailles incroyablement douces et de l'effet euphorisant de leur morsure. Néanmoins leur principal raison d'être était leur capacité d'aspirer une part de l'âme de ceux qu'elles mordaient tout aussi bien que de restituer une partie de ce qu'elles avaient ainsi prit en mordant des êtres pensants. Les vipères une fois dressées étaient par là même capable à la fois de priver, si elles en avaient le temps, un humain d'une partie de lui même, de dérober des informations de diverses nature et de les restituer ensuite à leurs maîtres. Gaïa avait reçu Célis alors qu'elle en était à sa sixième année d'étude au Temple et elle vouait depuis une grande affection à la créature.

En quelques minutes la jeune fille, de nouveau concentrée sur la tâche qu'elle avait à accomplir, analysa ce qu'elle venait d'apprendre. Elle savait désormais quel était l'être face à elle, où il était né, qui il avait connu, qui il avait aimé et où était allé sa fidélité. Néanmoins lui ne devait plus être si certain que cela de toutes ces informations.

-Comment t'appelles tu?

Le prisonnier releva de nouveau ses yeux vides, peinant à comprendre la question.

-Je... je n'ai pas de nom... pas que je sache...

C'était là la réponse que Gaïa avait espéré et elle pouvait voir dans son esprit que c'était aussi devenu la vérité de ce pauvre hère.

-Qui es tu?
-Je... personne dont je me souvienne.
-De qui te souviens tu?
-De... qui...
-Quel est l'actuel gouverneur de Karala?
-Le Seigneur Alun qui dirige depuis les Marches Impériales.

La jeune femme sourit. Une fois de plus Célis avait accomplit sa tâche à la perfection.

-Tu viens toi même des Marches Impériales?
-Non. Je suis rhédalien, je suis né... je suis...

Son esprit, privé de qui il avait été mais pas de ce qu'il était, peinait à comprendre les trous béants qui avaient été forés dans sa trame. Cet homme était un soldat et il savait toujours comment tuer à main nu ou avec une arme à feu sans pour autant pouvoir citer le moindre combat auquel il avait participé. Il était un patriote républicain, éprit d'idéaux vains tels que l'égalité et la démocratie mais il n'aurait su dire pour quel parti il avait milité dès ses vingt ans.

-Qui êtes vous?

Les effets des multiples morsures de la journée commençaient à se dissiper. Jamais il ne récupérerait sa mémoire mais sa méfiance commençait à revenir.

-Je suis ta maîtresse, celle à qui tu vas vouer le restant de ton existence et pour qui tu mourras surement.

Ses yeux vides jusqu'alors devinrent plus brillants en un instant et une expression de défiance naquit sur ses traits quelconques.

-Je suis un homme libre, je n'ai d'autre maître que l'Empereur Dieu de l'Humanité!

Il tenta de se redresser et son regard fouilla la pièce à la recherche d'une échappatoire ou d'une arme à défaut. Il perdit ainsi un instant son hôte des yeux.

L'instant suivant elle se tenait accroupi sur lui, le forçant de son poids à redescendre au sol. D'une main incroyablement vive elle lui saisit le menton et le força à la regarder. Il avait refermé sa main en un poing et s'apprêtait à l'écraser contre le front de cette étrange femme qui avait eut la bêtise de se mettre à sa portée quand ses yeux croisèrent ceux de Gaïa.

Les iris gris pâle de la jeune fille avaient disparu lui laissant des yeux totalement blancs qui brillaient dans la nuit. Il se perdit dans ces globes si étranges qui semblèrent l'aspirer en un instant, effaçant toute hostilité qu'il avait pu avoir.

-Calme toi, ordonna la psyker qui fut obéie dans l'instant.

Elle s'installa plus confortablement à califourchon sur l'autre, sentant ce corps réagir à sa présence sans qu'elle même ne soit le moins du monde émue par sa musculature pourtant respectable ni par ses yeux pourtant beaux. Elle mémorisa néanmoins pleinement sa morphologie avant de placer ses main de part et d'autre de son visage et de pénétrer pleinement dans son esprit.

Remodeler un être déjà formé était difficile et c'était pour cela que nombreux étaient les télépathes lincians à user d'une Vipère des Âmes mais pour Gaïa, la tâche présentait un tout autre niveau de difficulté: outre l'obligation de faire de l'ancien soldat un serviteur dévoué corps et âme à sa personne, elle se devait également d'en faire un réceptacle. Cet homme n'avait plus d'identité et Gaïa ne comptait pas lui en forger une, en lieu et place elle du altérer ses schémas de pensée et d'apprentissage, ses réflexes d'assimilation et son rapport à la nouveauté. Vider un homme de sa nature était plus rapide que de rebâtir celle ci et les deux restaient plus rapide que de modifier une construction déjà existante avec suffisamment de force pour que l'esprit ne puisse parvenir à se défaire des altérations extérieures. Pour la réussite de ses plans il lui allait pourtant lui falloir remplacer une pièce par une de ses créatures et pour cela, plutôt que d'altérer un esprit dans un corps, elle allait prélever cette essence et l'implanter sur une nouvelle base qui lui serait déjà favorable. Dès lors il lui fallait bâtir des fondations solides dans cet esprit vide tout en dotant sa nouvelle marionnette de la capacité de faire sienne une personnalité étrangère.

Lorsque se leva le soleil elle était loin d'avoir finit et l'usage constant de ses pouvoirs l'avait plus qu'épuisée. Elle avait un rendez vous pour déjeuner six heures plus tard et elle devrait sans faute reprendre sa tâche le soir venu, dès lors elle décida de laisser son nouveau serviteur pour la journée. D'une pensée fatiguée elle ordonna à ses gardiens à l'extérieur d'ouvrir la porte et d'apporter de quoi manger au soldat. Elle avait obtenu de lui qu'il lui soit dévoué et dès lors, il méritait bien un repas un minimum consistant. Célis vint se lover autour de son cou alors qu'elle quittait la pièce et se dirigeait vers sa chambre et que les gardiens dissimulait de nouveau la cellule. Elle passa devant la chambre d'Essos et les bruits qui en parvinrent lui révélèrent que la diplomate avait finit par s'éveiller et que le poète avait prit à cœur de la maintenir occupée, il n'y aurait donc nul lieu de d'agir à leur encontre en ce jour et c'était pour le mieux, cette Juilia pourrait fort bien être la porte d'entrée du groupe dans les affaires de la délégation aldérane.
Arrivée dans sa chambre, Gaïa laissa tomber au sol sa tunique et sans un regard pour ses gardiens de nouveau eux même elle se glissa sous ses draps et s'endormit.



Le lendemain, Gaïa se trouvait de nouveau en route pour le quartier du palais, cette fois aux côtés de Xilia, pour de nouveau partager un repas avec un puissant dont elle espérait tirer quelques avantages. Le soleil était dissimulé par une masse de nuage telle qu'elle n'en avait jamais vu depuis son arrivée dans l'Empire, rappel que l'hiver ne tarderait pas trop et avec lui ses fortes pluies ponctuelles et les crues de fleuves. La jeune femme était relativement enthousiaste à cette idée et à la perspective de voir baisser les températures en journée.

-Si le Prince le veux bien, une crue pourrait être aussi meurtrière pour l'Empire que bien des batailles aux alentours de l'Isthme.

Xilia venait de parler d'un air décontracté en la mélodieuse langue d'assarée, son attitude ne laissant rien paraître de ses propos, consciente qu'ainsi elle ne serait pas comprise par leur conducteur.

-Je ne sais pas si une telle perspective est réellement à souhaiter, la plupart des combattants sont d'accord pour dire que les Terres du Soleil vont dès maintenant au devant de pertes catastrophiques et nous n'aurons rien gagné si la Rhédalie emporte une victoire trop rapide et parvient à faire chuter les élites assadiennes.

Les noms des peuples locaux pouvaient être compris par des étrangers mais Gaïa n'avait pas de doute que le fait de parler du conflit à venir n'aurait rien de suspect aux yeux de quiconque.

-Je suis impressionnée de voir, après tout ce que tu as subit, la défiance que tu as encore envers tout système qui ne soit pas aristocratique. Une victoire rhédalienne impliquerait que la planète resterait divisée, ils annexeraient probablement une bonne part des principautés à leurs frontières mais ils se contenteraient de diviser l'Assadie en une foule de nations afin qu'aucune d'elles ne puisse venir contester leur hégémonie. Avec nos alliés...
-Il est plus simple de laisser un monde divisé entre quelques puissants et de conduire ceux ci dans notre camp que de devoir chasser les soutiens les uns après les autres. Et on ne peut faire main basse sur une démocratie qu'en en contrôlant une grosse portion du peuple, cela serait long et peu en accord avec les aspirations du Héraut.
Xilia eut un sourire entendu, quelque peu condescendant, le même air qu'elle avait à chaque fois que Gaïa percevait dans son esprit l'amusement qu'elle avait de devoir obéir à une gamine près de six fois plus jeune qu'elle.
-Ne sais tu pas qu'une foule est d'autant plus aisée à manipuler qu'elle est vaste et que ses membres pensent donc peu individuellement?

Gaïa fronça légèrement le nez.

-Il est aisé de manipuler une foule et de la conduire à aller dans notre sens pour un temps mais réellement acquérir des individus à notre cause est d'autant plus rapide que ceux ci sont peu nombreux, c'est bien le but de notre visite d'aujourd'hui!
-Je croyais que tu voulais surtout jouer avec tes nouveaux jouets...

De nouveau ce regard...

-Tu as bien de la chance que ta maîtresse soit favorite du Héraut et que celui ci ait bien voulut poser ses divins yeux sur toi, poursuivit elle, il y a peu tu n'étais que...
-Je sais ce que j'étais et ce que je suis, tu devrais pour ta part éviter d'oublier quelle est ta place, magos, j'ai connu le fouet des années durant mais même avant cela je le maniais déjà!
-Il me l'a raconté oui, tu semblait t'amuser follement av...

Une chiquenaude de force psychique envoya la vielle femme contre le bord de la barque, du sang coulant légèrement de son nez. Le batelier eut un regard étonné vers les deux femmes mais les yeux subitement devenus blancs de la psyker le firent se concentrer immédiatement de nouveau sur sa navigation.

-Nous ne sommes pas amies Gaïa, déclara la magos en essuyant son saignement. Tu m'en veux de ne pas te vouer le respect inconditionnel que peut avoir ton petit jouet, envers lequel tu nourrit des ambitions qui me semblent démesurées. Néanmoins tu ne peux changer ce que tu es et si tu veux mon respect, ce n'est certainement pas en faisant usage de force que tu y parviendras. Cela fait longtemps que j'ai laissé de côté la course au pouvoir où tu semble t'investir, pourtant cela fait des années que je fréquente Orphea ou ses semblables et je sais encore leur tenir tête. Or elle est autrement plus dangereuse que toi, tant pour les autres que pour elle même. Tu as besoin de mes service et nous n'avons pas besoin d'être ennemies, prend en compte mes conseils et cesse de me prendre pour une idiote et tout ira pour le mieux à l'avenir.

Gaïa resta silencieuse jusqu'à leur arrivée à quai quelques minutes plus tard. La part toujours noble d'elle même désirait souffleter cette impudente qui lui devait respect de par sa simple position et qui de son propre aveux avait cessé de lutter, néanmoins les dernières années de sa vie lui avaient apprit à être pragmatique et il était vrai qu'elle devait amener sa compagnie à l'aimer comme elle savait le faire à ses ennemis au lieu de sauter cette étape. Quand à l'amitié... elle avait cessé de croire en ce mensonge bien des années auparavant, la seule réalité de ce monde était la domination que d'autres exerçaient sur vous et celle que vous aviez sur eux.
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Déc 2012 - 21:51

J''aime, et j'ai hâte de voir le plan de grande ampleur que Gaïa semble préparer ^^
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeJeu 6 Déc 2012 - 23:31

Citation :
J''aime, et j'ai hâte de voir le plan de grande ampleur que Gaïa semble préparer ^^
Tu sais, Arax est "étrangement" enthousiaste quand il s'agit de décrire des scènes de sexe, mais même lui aura la flemme de faire une description assez détaillée pour qu'on puisse la "voir", j'entends la probable partouse géante magouillée par ces hippies.


Citation :
La menace était claire, le poète déguerpit. Il n'était pas un guerrier ni même un tueur confirmé et il n'avait aucune envie de s'opposer plus que raison à la jeune psyker. Son esprit en revanche ne semblait aucunement réticent à se frotter à elle de manière plus... directe mais lire ceci dans ses pensées ne fit qu'irriter Gaïa un peu plus. Elle le suivit du regard jusqu'à ce qu'il eut porté le corps de l'aldérane à l'intérieur.
Wow, Arax comprend bien les jolies femmes : elles détestent les loosers, sont simples sans être sottes, font des caprices et ne ressentent pas le besoin de se comparer à leurs rivales.


Citation :
-Il est plus simple de laisser un monde divisé entre quelques puissants et de conduire ceux ci dans notre camp que de devoir chasser les soutiens les uns après les autres. Et on ne peut faire main basse sur une démocratie qu'en en contrôlant une grosse portion du peuple, cela serait long et peu en accord avec les aspirations du Héraut.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec Gaia, mois non-plus. Outre l'argument de la vieille, il faut ajouter que j'ai mes propres théories pour faire un coup d'état.
En simple, ça se résume au contrôle de trois choses : l'industrie, la haute finance, l'armée. Avec l'un, tu peux étendre ton contrôle à deux autres, et avec deux il est facile d'obtenir les trois. Puis, le reste tombe facilement : les médias, les forces vives du pays, etc... Mais bon, je ne sais pas trop si ça s'applique pour une nation aussi primitive que l'empire Assadien, pour le coup. ^^'
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeLun 10 Déc 2012 - 22:12


La famille Aourat était de la plus haute noblesse Assadienne.

Issue d'un descendant non héritier d'un Couple Régent de M39, elle avait dès son origine bénéficié d'une grande fortune issue de son fondateur. Là où beaucoup d'autres fils secondaires s'étaient contentés à travers les siècles de profiter de leurs richesses le temps de leur vie, le fondateur de la ligné avait usé de ses biens pour acquérir plusieurs arpents de terres sur les côtes orientales de l'Empire, y développant des ports qui devinrent rapidement les principales métropoles de leur région. Les trois cités Aourat étaient bien vite devenu des centres de richesse et de puissance au sein même des Terres du Soleil, s'ouvrant au commerce extérieur là où le reste de l'Assadie se complaisait à vivre renfermée sur elle même. C'était sous l'influence des Aourat qu'avait été entreprise en M40 la colonisation de l'archipel qui deviendrait plus tard la Coalition Eradienne de même que les Aourat avaient fourni nombre de grands amiraux à leurs cousins installés sur les Deux Trônes.

Lors de la libéralisation de l'Empire, les trois cités brillèrent d'un feu plus brillant encore qu'il ne l'avait été jusqu'alors, accueillant commerces mais aussi galeries d'art, salles de concert et cercles de pensée. Leur influence s'était étendu aux provinces alentours et quelques années durant, certains estimèrent que les Aourat disposaient d'un pouvoir plus grand encore que celui du Fils du Soleil. Néanmoins était venu l'Édit de Préservation et le retrait des réformes libérales qui entrainerait inévitablement le déclin de la Famille. Il y avait eut un temps où les Terres du Soleil semblèrent au bord de la guerre civile alors que conservateurs et libéraux s'opposaient avec toujours plus de violence. Une coalition de nobles des archipels menés par certains descendants de la vaste famille finit par déclarer son indépendance du Trône de Lumière. La guerre civile assadienne finit par éclater et les Aourats continentaux prirent fait et cause pour leurs cousins des îles, ne désespérant pas de pouvoir imposer leur pouvoir sur Hélipolis et s'emparer du titre qui avait été refusé à leur ancêtre. Néanmoins les forces des Deux Monarques surent emporter la décision dans le conflit terrestre à défaut de parvenir à s'imposer sur les mers. Le pouvoir des Aourat au sein de l'Empire s'effondra bien qu'ils purent garder leurs fiefs aux prix de terrible paiement et la branche de l'archipel devint de fait la plus puissante de la famille.

Soumis mais pas brisés, les Seigneurs des Marches Orientales, maintenus en ce titre tentèrent de rebâtir la richesse de leurs terres saccagées par la guerre mais ils étaient désormais vus avec méfiance. Avec le temps, les trois cités, seules d'Assadie à rester ouvertes sur le monde se fermèrent au reste des enfants du soleil, ne choisissant plus leurs épouses parmi la noblesse des Terres d'Abondance mais au sein de celle plus ouverte de la Coalition Eradienne, s'alignant de plus en plus avec la politique du Cercle des Sages plutôt que sur celle du Couple Régent.

Or, depuis près de cent ans, le Cercle Eradien écoutait d'une oreille de plus en plus attentive les conseils prononcés par la douce voix de nouveaux venus à la surface.

Le Gant de Velours, ainsi qu'il était connu, représentait la division de renseignement, d'infiltration et de séduction la plus efficace de l'Hexarchie Linciane. Ses agents, formés dans leur diversité à mille et une tâche différente étaient présents à tous les niveaux de la vie au sein même de l'Hexarchie mais s'étaient également invités sur nombre de mondes impériaux voisins de leurs terres d'origine.

La première venue du Gant sur Karala avait pour principal but d'en évaluer les ressources à la fois matérielles et humaines. Les premiers rapports faisaient état d'un monde au peuplement raisonnable mais fortement militarisé du fait des nombreux conflits qui en secouaient la terre chaque siècle entre ses diverses entités politiques. Les populations, traditionalistes et moralistes ne se montrèrent guère ouvertes aux propositions que les agents purent faire, les Eubastéens ne désirant rien d'autre que de pouvoir continuer leur cycle de guerre sans fin, les Assadiens satisfaits par leur situation présente et ne désirant aucunement s'ouvrir au commerce hors monde et inviter des étrangers à leurs cours. Les multiples princes qui régnaient sur une vaste portion de la planète étaient bien trop insignifiant pour présenter le moindre intérêt étant donnée la position de Karala au sein de cette galaxie et les Rhédaliens étaient bien trop attachés à leur idéal moraliste pour simplement vouloir entendre ce que les hors mondes auraient pu leur proposer. Néanmoins, les dirigeants de la Coalition Eradienne écoutèrent avec attention les propositions successives qui leur furent faites.

De prime abord, les relations entre Lincia et la Coalition n'avaient consisté qu'en des échanges commerciaux de biens de consommation de tous les jours vendus à bas prix par des émissaires à la surface qui achetaient nombre de spécialités de l'archipel à prix d'or. Avec le temps d'autres produits étaient arrivés à la surface: livres et films, jeux et chansons puis étaient arrivés les esclaves hors mondes. Alors que leur influence se faisait de plus en plus sentir, les agents du Gant promirent toujours plus à ceux qui leur accordait leur attention. Ils promirent au Cercle des Sages l'hégémonie sur les rives de la Mer d'Émeraude, aux négociants la richesses... et aux Aourat le regain de leur puissance continentale.

Gaïa elle même était un agent du Gant et avant sa venue en Assadie elle avait passé un an sur les terres de la coalition, à prendre connaissance des spécificités de ce monde, à tresser son début de toile en se faisant ses premiers alliés personnels. Elle avait été logée par Amenadris Aourat, actuelle tête de la vénérable famille dans l'une des maisons de laquelle elle était invitée en ce jour. Par son biais elle avait pu introduire son pion dans le palais et son neveu, maître de ces lieux l'avait ensuite recommandé à la cour. La jeune fille espérait que de nouveau ce dernier pourrait lui venir en aide.

La résidence de Bekh Aourat, chef de la branche continentale de la famille était aussi luxueuse que le palais du Fils du Soleil. Bâtie sur une vaste île du delta, elle comprenait un grand nombre de dépendances et avait son propre quai de débarquement. Elle était habitée par une douzaine de membres de la famille, à la fois hommes en résidence permanente mais aussi femmes de la famille de passage ou vivant en assadie ainsi que par toute une cohue de serviteurs. Les produits importés de Lincia et revendus sur divers marché avaient pour beaucoup contribué à financer une telle construction.

Gaïa et Xilia ne furent ainsi guère surprises d'être attendues par une petite escorte d'esclaves de compagnie à leur arrivée tant le faste était ambiant. Elles les saluèrent comme d'usage avant que ceux ci ne les conduisent vers le pavillon de réception.

L'honorable Seigneur des Marches Orientales, maître des lieux et principal soutien Lincian dans l'Empire n'était certainement pas un bel homme. Les soieries qu'il portait auraient été bien en peine de cacher son obésité et son visage bien que préservé par de coûteux traitements rajuvénants était encadré de lourdes bajoues tombant mollement en dessous du niveau de son menton. Il allait au quotidien dans une chaire à lévitation richement décorée issue d'une technologie clairement hors monde pour qui savait regarder.

-C'est toujours un délice que de vous voir, prêtresse, commença il d'une voix suave. Au propre comme au figuré! Vous me voyez plus qu'heureux que vous ayez daigné revêtir une des robes que je vous ait offertes!
-Vous m'honorez, seigneur, répondit Gaïa en s'inclinant légèrement. Néanmoins, je tiens à vous rappeler que je ne suis nullement ici en tant qu'envoyée du Seigneur des Lunes.
-Effectivement, veuillez me pardonner, votre présence m'est d'un tel effet que je peine à vous voir telle une simple artiste sans moyen. Venez vous attabler, le repas sera servi dans un instant et j'aimerais savoir ce qui me vaut la joie de votre présence.

Les deux invités suivirent le maître de maison vers une table de marbre doté de quatre couverts. Elles s'installèrent gracieusement alors que lui même prenait position sans quitter sa propre chaire, prenant soin de laisser paraitre leur admiration face à la beauté de l'ameublement. Gaïa prit aussi garde de laisser le maître de lieux l'observer sous toutes les coutures, dénudée comme elle l'était dans cette robe des Terres du Soleil qui laissaient sa poitrine comme son ventre visible aux yeux de tous. Elle avait retiré la cape qui la masquait durant son trajet et entre les lanières passant autour de ses seins, les faisant ressortir, son flanc droit exposé laissait voir les écritures sacrées encadrées de lunes qui la désignaient comme une élue de son dieu. Sur son sein droit était dessinée, toute en courbe, la rune du grand Slaa'neth et elle voyait que son hôte ne pouvait empêcher son regard d'y revenir sans cesse, incapable qu'il était de comprendre le pouvoir que représentait ce simple symbole.

-Je tiens avant de faire la moindre requête à vous remercier, Seigneur Aourat, de bien vouloir nous accueillir, dit Xilia en s'installant. Vous faites beaucoup pour notre cause en ce monde et nous ferons tout pour pleinement vous rendre ce que vous nous avez offert, là est justement le but de notre venue.

Bekh mit un moment à détacher ses yeux de Gaïa qui ne laissait voir nulle gène tout en sondant légèrement l'esprit de celui qui l'observait.

-La fortune que vos semblables ont apporté à ma famille est déjà des plus impressionnante, je n'ai aucun doute que vous mériterez plus que ma simple aide au cours de votre séjour sur ces terres.

Alors qu'il parlait, une file de serviteurs pénétra dans la salle. Ils apportaient de vastes plats, bien trop larges pour que trois convives puissent à eux seuls les engloutir ainsi que toute une sélection de bouteilles, pour beaucoup d'origine hors monde, et plusieurs plateaux de hors d'œuvres variés. Gaïa les analysa rapidement d'un regard et remarqua que tous étaient d'une plastique tout à fait respectable, du moins suivant les critères karalans. Il y avait des noiraudes des jungles du nord, un grand gaillard probablement originaire des terres de l'Union, de petits habitants des îles océaniques aux yeux bridés ainsi que deux hommes visiblement natifs des Terres du Soleil. Une fille enfin, elle aussi probablement native du sud de l'Empire se dégageait des autres par la richesse de sa tenue de soie blanche qui contrastait admirablement avec sa peau mate, ses bracelets d'or et d'argent et la rivière de grenats qui lui tenait lieu de collier. Elle portait une petite amphore raffinée dont elle servit un verre à chacun tandis que les autres mettaient la table. Elle se mouvait avec grâce comme si elle accomplissait un pas de danse qui n'était pas sans rien rappeler à Gaïa.

-Avant de parler de nos affaires, je tiens à vous présenter ma fille, dit Bekh. Hator n'a que dix-neuf ans mais elle en sait déjà plus sur la culture de vos mondes que je ne saurais en dire! Elle a supplié de pouvoir vous rencontrer et quel père serais-je pour refuser ainsi les désirs de ma fille?

Du fait qu'il laissait la chair de sa chair servir les plats parmi les esclaves et l'habillait de même qu'il le faisait avec des courtisanes ou ses servantes de corps, Gaïa peinait à le voir comme un bon père bien qu'elle n'en fit aucunement montre. Les Aourat des Terres du Soleil avaient reprit avec le temps la même attitude que le reste des nobles continentaux quand à leur façon de traiter les membres féminins de leur famille, s'éloignant en cela des mœurs de leurs cousins de l'archipel. Leur hôte avait beau leur montrer du respect, la jeune fille n'avait aucun doute qu'il ne la voyait que comme un corps dont il aimerait pouvoir disposer et Xilia comme une écervelée se drapant d'intelligence. Elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire en elle même à l'idée que ce misogyne se devait d'obéir aux directive d'une de ses cousines du sud.

-C'est un plaisir que de vous rencontrer, déclara la vieille chanteuse dans un assadien parfaitement maitrisé.
-Le plaisir est pour moi, répondit la fille en un assaréen marqué d'un accent notable mais en un sens parfaitement adapté à cette langue.

Gaïa était impressionnée, les agents du Gant venus à la surface au cours du siècle passé n'avait pas du enseigner leur langue à plus d'une soixantaine d'individus.

-Où avez vous apprit la langue du deuxième Éden? Demanda Xilia d'un air intéressé dans le même dialecte.
-J'ai passé six mois chez ma tante Amenadris et elle a eut la bonté de me fournir un précepteur qui m'a donné plusieurs livres afin que je puisse continuer à m'entrainer une fois partie.

Sa diction était réellement de qualité et elle n'hésitait pas sur les mots. Son parlé était certes dénué de nombre de doubles sens que le gothique ou l'assadien n'auraient su traduire et qui émaillaient bien souvent le parlé des assaréens mais Gaïa peinait à lui faire un tel reproche, elle devait être une brillante autodidacte.

-Assieds toi ma chère, reprit Bekh en assadien, visiblement peu satisfait d'être tenu à l'écart de la conversation.

Hator s'exécuta, son visage marqué par l'obéissance mais Gaïa sut voir en son esprit l'agacement qu'elle avait de voir son père la reluquer avec presque autant d'insistance qu'il ne l'observait elle même. Elle vit également qu'il ne parlait pas un mot d'assaréen ce qui pouvait être avantageux pour la suite.

Tous échangèrent quelques banalités polies en dégustant leur premier hors d'œuvre avant que le Seigneur des Marches Orientales ne fasse légèrement s'élever son fauteuil pour porter un toast « A nos associations futures » avant de porter à ses lèvres la coupe que lui avait servit sa fille.

Gaïa but elle même une mi nuscule gorgée et se retrouva un instant chez elle. Elle ferma les yeux pour savourer les quelques gouttes qui couraient sur son palais, laissant la liqueur d'evoa imprégner sa bouche un instant, sentant une légère félicité monter en elle avant de la faire couler le long de sa gorge, permettant à une délicieuse chaleur de se diffuser à tout son corps.

Elle rouvrit les yeux et vit que le chef de famille avait déjà presque finit son petit verre et son regard était clairement dans le vide. Elle se demanda un instant si il avait déjà goûté d'une telle liqueur mais le sourire qu'avait sa fille en le regardant ne laissait que peu de doute quand à une telle possibilité.

-Votre père n'a aucune idée de ce qu'il vient d'avaler j'imagine?

C'était là les premiers mots qu'elle prononçait depuis l'arrivée de la jeune Aourat et elle l'avait fait dans un assaréen teinté d'accent aldéran, suivant le mode originel de cette langue de métissage.

-Non, répondit la cadette du groupe avec un air espiègle. Mon père est heureux des richesses que le commerce avec l'Hexarchie lui a donné mais il n'est guère curieux de plus. Il se refuse à l'avouer mais il est plutôt conservateur... Il ne cracherait pas sur la possibilité de remplacer le Fils du Soleil sur son trône mais le mode de vie Assadien lui convient déjà... étant donné les profits qu'il en tire, je peux le comprendre.

Si ses paroles restaient mélodieuses du fait de la langue qu'elle pratiquait, Gaïa voyait clairement le mépris qui transparaissait dans son ton.

-Vous ne portez pas votre père dans votre cœur de ce que je vois.

Hator la regarda avec insistance d'yeux que ne voilaient qu'à peine la liqueur.

-Est il arrivé à votre père de souhaiter plus que tout au monde que vous soyez autre chose... que vous changiez d'une façon que vous ne pouvez aucunement déclencher?

La chanteuse repensa à sa propre situation et sourit en son fort intérieur. Elle avait eut nombre de raisons de détester ses parents à travers les ans mais jamais celle là.

-Étant donnée ce qu'avaient prévu mes parents concernant mon avenir, je doute qu'ils eut préféré me voir autrement... hormis peut être sous la forme d'une centaine de fois mon poids en adamantium et platine.
-Ils auraient perdu au change...

Le regard de la jeune fille commençait à dériver sur le flanc droit de Gaïa et son regard se faisait un peu plus vague. Une nouvelle fois, une part de l'esprit de la chanteuse se perdit un instant dans les possibilités mais elle se reprit rapidement.

-Je ne doute pas que nous aurons d'autres occasions pour discuter, dit l'ancienne noble. Néanmoins, je dois parler à votre père de quelques sujets pressants et je n'ai pas non plus toute ma journée.

Hator ne sembla pas comprendre un battement de cœur durant avant qu'une vague psychique émise par la psyker ne vienne clarifier les esprits de tous ceux présents. Bekh sembla désorienté quelques instants mais une nouvelle poussée mentale l'incita à se servir dans un des plats face à lui et la nourriture qu'il mangea finit de le libérer de ce qu'il avait en bouche.

-Comme vous l'a dit ma très chère compagne, reprit Gaïa, nous avions un service à vous demander.
-En effet, reprit Xilia de son air enjoué. Comme vous le savez sans doute, le conflit entre Assadiens et Rhédaliens ne va pas tarder à éclater.

Toujours quelque peu désorienté, le maître des lieux mit un moment à répondre.

-J'ai cru entendre que les ambassadeurs hors monde à la surface semblaient faire de leur mieux pour empêcher cela d'arriver dans l'immédiat.
-Leur mieux ne sera pas suffisant, je le crains, répondit la magos avec un sourire. Toujours est il qu'avec l'approche du conflit, nous aimerions jouir d'une... commodité... une assurance en cas de mauvais pas et éventuellement un levier qui pourrait servir à vous mettre au pouvoir le temps venu.

Ces paroles avaient plus que suffit pour capter pleinement l'attention du seigneur Aourat.

-Il ne nous faut pas énormément à dire vrai... un entrepôt isolé, si possible souterrain irait parfaitement. Nous désirons un lieu caché au regard de tous suffisamment vaste pour accueillir une... centaine de personnes dans l'immédiat. Et il nous faudrait dans la mesure du possible une accès facilité à ce lieu.
-Puis-je savoir dans quel but auriez vous besoin de tels locaux?
-Nous comptons lever une petite armée d'immortels et il nous faudrait pouvoir la dissimuler jusqu'à ce qu'elle arrive à maturité de même que viennent la bonne conjonction pour la révéler.
-Une... armée... d'immortels?

Xilia hocha la tête.

-Mon amie ici présente serait capable de lever quelques milliers de combattants en un an pour peu qu'elle dispose de la place et des ressources et chacun de ceux ci aurait la valeur d'une dizaine de simples mortels. Une des possibilités d'évolution du conflit à venir est l'invasion par les forces de la Coalition des Terres du Soleil et dans ce but, disposer d'une armée déjà présente dans les murs de la capitale se révélerait plus qu'utile afin de pouvoir vous octroyer le trône qui vous revient.

Le visage de Bekh se barra de quelques plis alors qu'il semblait faire quelques rapides calculs.

-Vous comptez introduire des hommes en armes dans Hélipolis? Vous devez savoir que les mesures de sécurité sont d'autant plus fortes que le Fils est inquiet à l'idée que le conflit puisse s'étendre jusqu'ici.
-Nous n'introduirons aucun homme, tout ce dont nous avons besoin est de place, de temps... et d'esclaves. Donnez nous cela et vous aurez une armée d'ici un an.
-Je...

Le seigneur Aourat semblait hésiter là où sa fille paraissait fascinée.

-Nous pourrions les accueillir dans le domaine père, dit elle. Les caves sont pour moitié vides et assez vastes pour y dissimuler toute une multitude.
-Je...

En cet instant, Bekh Aourat aurait put refuser cette idée, les développements à venir l'auraient probablement conduits en homme prudent qu'il était, peureux auraient dit certains, à remettre en cause le bien fondé de prendre un parti extérieur en plein conflit embrasant une nation qu'il aimait. En cet instant, le Seigneur des Marches Orientales aurait pu faire le premier pas sur le chemin qui l'aurait conduit à s'émanciper de ses cousins des archipels. A cette seconde il aurait pu choisir de ne pas à terme n'être rien de plus qu'une marionnette entre les mains d'une faction dont les ambitions dépassaient de loin ce simple monde.

Malheureusement pour lui, en cet instant où il doutait et où son esprit était le plus ouvert, la volonté implacable de Gaïa, Première Fille et Dernière Représentante de la Maison Julis plongea en lui, altérant subtilement le schéma de ses pensées, lui faisant croire qu'il prenait là une décision mûrement réfléchie et pleinement profitable.

-Je pense que c'est une bonne idée, d'autant qu'en ayant votre... armée sous mes pieds je pourrais surveiller d'un œil attentif son évolution!
-Bien.

Le sourire de Gaïa était désormais clairement affiché sur son visage.

-Vous pourriez vous même venir emménager dans une des dépendances, vous auriez ainsi un accès privilégié à votre projet!

Cela, elle ne l'avait pas particulièrement prévu mais la proposition de la fille Aourat était des plus intéressantes.

-Je ne t'ai pas demandé ton avis Hator...

La voix du père était tranchante et agressive. Une part de lui s'était peut être rendu compte qu'il avait à un moment où un autre perdu le contrôle de la situation et son esprit semblait satisfait à l'idée de faire tomber le blâme sur sa fille. Ayant toujours une emprise sur sa psychée, Gaïa s'autorisa alors une dernière poussée.

-Mais le domaine est vaste il est vrai... Je te déclare responsable de l'accompagnement de nos amies ici présentes. Tu les aideras à déménager leurs affaires et à s'installer. Je ne doute pas qu'elles auraient besoin d'une guide une fois arrivée dans les environs du palais, c'est un lieu autrement plus raffiné que le quartier où elles logent actuellement.

Les yeux de la fille pétillèrent un instant avant qu'elle ne reprenne un air contrit.

-Je ferais selon ta volonté père...

Le reste du repas se passa sans grand faits notables et lorsque les deux invités en eurent finit, elles tirèrent leur révérence accompagnées d'Hator. Gaïa revêtit sa cape, dissimulant une nouvelle fois les marques apposées sur sa peau et la nouvelle membre du petit groupe fit apporter quelques affaires quand on lui eut expliqué qu'elle allait, pour au moins un ou deux jours, résider à l'hôtel des envoyés hors monde. De nouveau au dehors, les trois femmes montèrent sur la barque qui devait les reconduire et ce ne fut qu'une fois hors de portée d'oreille que Gaïa demanda en assaréen.

-Maintenant Hator, dites moi, que savez vous réellement de l'Hexarchie, que savez vous du Seigneur des Lunes et de ses Émissaires? Que savez vous de Shornal?
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Tenkaranpu
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeMar 11 Déc 2012 - 9:15

Citation :
L'honorable Seigneur des Marches Orientales, maître des lieux et principal soutien Lincian dans l'Empire n'était certainement pas un bel homme. Les soieries qu'il portait auraient été bien en peine de cacher son obésité et son visage bien que préservé par de coûteux traitements rajuvénants était encadré de lourdes bajoues tombant mollement en dessous du niveau de son menton. Il allait au quotidien dans une chaire à lévitation richement décorée issue d'une technologie clairement hors monde pour qui savait regarder.

-C'est toujours un délice que de vous voir, prêtresse, commença il d'une voix suave. Au propre comme au figuré! Vous me voyez plus qu'heureux que vous ayez daigné revêtir une des robes que je vous ait offertes!
... Et l'expression Tenkarapienne du jour est : "sale petit ingrat gras !" :banzai:

...

Je suis sur qu'Arax l'a fait exprès. :SM1:


Citation :
-Avant de parler de nos affaires, je tiens à vous présenter ma fille, dit Bekh. Hator n'a que dix-neuf ans mais elle en sait déjà plus sur la culture de vos mondes que je ne saurais en dire! Elle a supplié de pouvoir vous rencontrer et quel père serais-je pour refuser ainsi les désirs de ma fille?
Un père respectant les lois de protection des mineurs ? :rire2:


Citation :
Elle vit également qu'il ne parlait pas un mot d'assaréen ce qui pouvait être avantageux pour la suite.

Tous échangèrent quelques banalités polies en dégustant leur premier hors d'œuvre avant que le Seigneur des Marches Orientales ne fasse légèrement s'élever son fauteuil pour porter un toast « A nos associations futures » avant de porter à ses lèvres la coupe que lui avait servit sa fille.
On sent venir le pion, oui. Avec les communications secrètes en langages Slaaneshi, ça va être facile de le manipuler. Sans compter la télépathie, la tentation et le reste. Et puis bon, le culte de Slaanesh est populaire depuis toujours parmi l'aristocratie de toutes les races.
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeMar 11 Déc 2012 - 10:56

C'est toujours aussi bon, la découverte progressive de l'nfluence lincianne est plutôt bien réalisée :oui:
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeSam 15 Déc 2012 - 12:08


-Quel est ton nom?
Cela faisait cinq heures que Gaïa n'avait de cesse de poser ces questions.
-Le nom que me donnera ma maitresse.
-Quelle est ta maîtresse?
L'homme n'eut pas l'ombre d'une hésitation cette fois.
-Celle qui vit en moi.
-Quel est ton aspiration?
-De satisfaire ma maîtresse.
-Qui es tu?
-Un serviteur.
-Qu'es tu?
-Un réceptacle.

Après bien des efforts, la psyker était parvenue à finaliser le travail de Célis. De celui qui deux jours plus tôt était un prisonnier de guerre, il ne restait strictement rien. Elle avait fouillé chaque recoin de son être et extirpé chaque once d'âme encore attachée à son corps. Un réceptacle, c'est ainsi qu'il se désignait car c'était cela qu'il était devenu, ni plus ni moins.

Lui aurait elle demandé, la jeune femme savait qu'il aurait étranglé sa femme sans une once d'hésitation, il aurait craché sur toute chose en quoi il avait pu croire au cours de sa vie, renié son Empereur mais aussi toute les vérités qui l'avaient composé. Gaïa l'avait privé d'identité mais aussi de tous les autres détails qui auraient pu le trahir, en faisant le plus banal des individus. Pendant un moment, il n'avait plus été capable de tenir la moindre conversation après les attentions soignées de sa maîtresse. Son esprit avait été un désert dont les seul reliefs étaient les fondations de ce qui avaient autrefois été son aptitude à la parole et les soubassement du centre de sa connaissance. Il avait alors en lui un savoir qu'il n'aurait su utiliser ni comprendre. Ce n'était qu'alors qu'avait débuté la part la plus difficile de l'opération.

L'âme envolée de ce corps offerte à Célis, Gaïa avait fait venir un des esclaves que l'hôtel avait mit à sa disposition. Sa première action en prenant possession des lieux avait été de soumettre tout son personnel à un fort conditionnement psychique, capable d'occulter temporairement toute leur perception et d'en faire ainsi sur des périodes pouvant s'étendre sur plusieurs heures des marionnettes dociles. Elle avait justement eut besoin de ce genre de jouet pour son premier test.

Son sujet d'étude était à ce moment là couvert de runes tracées d'une encre collectée par le Temple dans ses Jardins du Péché, s'étendant en spirales sur ses tempes, son torse et ses cuisses. Il avait eut le regard terne, privé de la moindre intelligence du monde environnant. Étendu sur un table de bois massive prise dans le salon, il attendait bien qu'il n'aurait pu dire pourquoi, bien qu'il ne savait même pas attendre quelque chose.

De nouveau Célis s'était montré précieuse, elle avait prélevé un fragment de l'âme de l'autre esclave avant que celui ci ne soit renvoyé et par un rituel qu'elle avait apprise lors de son éducation de prêtresse, la psyker avait su concentrer ce fragment dans le venin de son familier avant que celui ci ne rampe à travers la bouche ouverte de l'ancien Rhédalien, s'enfonçant profondément dans sa gorge avant d'y planter ses crocs.

Le fragment d'âme se dispersa alors de nouveau dans un corps, surpris de se découvrir un nouveau vaisseau. Néanmoins les rituels préparatifs de la Linciane captèrent ces bribes d'être et les fixèrent en un tout cohérent qui s'implanta avec précision dans l'étendue désolée de l'esprit mutilé. En un instant, le prisonnier était devenu un esclave né vingt ans après que ne vienne au monde son propre corps sur un île dont il ignorait même le nom. Alors que la vipère se retirait les yeux vides se remplirent de surprise et d'une profonde incompréhension, une double confusion. L'âme qui vivait désormais dans l'homme ne reconnaissait pas son corps mais aussi le corps savait par lui même, ou plutôt du fait du conditionnement qu'il avait subit, que cette essence qui était en lui n'était pas celle destinée à le diriger. Alors que la portion d'âme s'emparait toujours plus de ce corps, elle tenta d'en prendre le véritable contrôle, de s'asseoir sur le trône que représentait la domination de cet amas de chair.
Mais ce trône avait été taillé pour n'accueillir qu'une seule et unique empreinte.

L'âme ne sut pleinement s'accaparer le corps et l'étincelle qui s'était allumée dans les yeux de l'esclave s'éteignit de nouveau. Néanmoins son être n'était plus vide, il n'avait simplement pas capable de décider de s'activer.
-Quel est ton nom? Avait elle alors demandé.

-Celui en moi s'appelle Iseri.
-N'es tu pas celui qui est en toi?

L'autre était resté silencieux un moment.

-Je suis lui... mais il n'est moi...

Gaïa avait sourit.

-Qu'attends tu?
-Ce pour quoi je suis ainsi.

La manœuvre avait fonctionné. L'esclave était parvenu à ingérer une âme sans que celle ci ne prenne possession de lui même. Une demi heure encore elle lui avait parlé pour vérifier la qualité de l'emprise puis une fois ceci achevé, elle avait éliminé cette essence mutilée qu'elle avait implanté, la tâche lui étant bien plus facile du fait que ce qui avait prit place l'avait fait suivant un schéma qu'elle avait elle même dessiné.

Célis était alors de nouveau intervenu par une nouvelle morsure.

Une fois de plus, Gaïa avait frémis alors que les crocs se plantaient dans sa chair tendre. Elle serra un instant les poings alors que la douleur se mêlait au plaisir mais déjà se retirait la créature. De nouveau elle se dirigea vers l'épave humaine allongée sur la table, fixant d'un air plus qu'absent la lampe pendue au plafond. Une fois de plus elle se logea dans la gorge de l'autre avant de le mordre et une fois de plus elle implanta quelque chose de nouveau en lui.

Gaïa se rassit sur son fauteuil alors que l'autre était un instant prit de spasme. Elle vit ses paupières battre et il se tordit sur place, roulant au sol hors de sa vue alors que son corps se rebellait contre cette conscience qui non seulement venait l'habiter mais s'emparer de lui. Il finit néanmoins par se relever et dans ses yeux n'étaient plus vides de toute chose pas plus qu'ils ne montraient de la surprise ou de la détresse. Au lieux de tout cela, dans ses yeux, la fille Julis pouvait lire de la reconnaissance.

Elle n'avait pas prélevé une part de sa personnalité, simplement un microscopique fragment de son « soi », une partie d'elle consciente qu'il n'étaient que trois autorités qu'elle reconnaissait au monde, ni plus ni moins.

-Qui es tu? avait elle alors demandé.
-Une... un serviteur, avait il répondu.

Un sourire s'était dessiné sur les lèvres sombres de la prêtresse.



Après la fin du rituel, Gaïa sortit dans la cour intérieur de l'hôtel. De fins nuages striaient le ciel nocturne, se mouvant avec lenteur, portés par une faible brise. Protégée par les murs, la psyker savoura un instant la fraicheur du moment en se délectant des légers mouvements de l'air courant sur ses jambes dénudées. Elle s'étira avec langueur et profita de la luminosité qu'imposait l'éclairage extérieur après ces heures passées dans la pénombre.

Confortablement installés sous les étoiles, tous les membres de sa petite troupe étaient réunis, discutant avec entrain tout en savourant un vin local banal mais tout de même agréable. De nouveau ils étaient cinq et de nouveau l'ancienne noble sentit frémir la part d'elle même fière de ses responsabilités. Elle ne connaissaient ses compagnons que depuis moins d'un an pour le plus anciens et hormis Hator, elle était la plus jeune du groupe. Pourtant elle était celle qui avait été choisie pour conduire cette mission, en dépit de l'expérience d'Essos ou de l'âge vénérable de Xilia. Ils avaient beau la défier, ils obéissaient néanmoins et avant deux jours, ils seraient forcés de reconnaître l'efficacité de sa direction.

Karala était sa première véritable affectation indépendante. Elle dépendait certes d'Orphea qui était la représentante officielle de Lincia à la surface et à ce titre, elle ne dirigeait que son petit groupe, néanmoins, elle était pleinement libre de ses actions et elle savait que dépendait d'elle la préservation des intérêts de l'Hexarchie en ce monde. Il lui arrivait de s'inquiéter du poids qui reposait sur ses épaules, des attentes de sa maîtresse qu'elle ne pouvait en aucun cas décevoir, néanmoins son enthousiasme quand au fait d'enfin voler de ses propres ailes dépassait de loin ces appréhensions.

Elle s'approcha des autres et ceux ci ne semblèrent de prime abord pas remarquer sa présence. Ils discutaient apparemment des mouvements picturaux Eradiens du VIeme siècle. Van ne montrait guère trop d'enthousiasme et dormais à moitié mais Soren et Xilia étaient partis dans un débat animé sur l'interprétation des œuvres de Sheken Baas et son rôle dans le développement de l'art non figuratif. Essos pour sa part enchainait verre après verre en discutant avec une Hator de moins en moins lucide et à voir son regard, Gaïa ne doutait pas un seul instant qu'il souhaitait la mettre dans son lit dès cette nuit.

-Xilia, j'en ai finit avec l'esclave, c'est à ton tour d'intervenir.

La magos regarda la prêtresse d'un air vague et l'odeur qui sortit de sa bouche révéla qu'elle avait, en plus des vins locaux, goûté plus que sa part d'evoa.

-Je suis en pleine conversation! Pourquoi ne viens tu pas plutôt te détendre avec nous ma fille? demanda elle avec bonne humeur.

La jeune femme s'installa effectivement dans un large fauteuil qu'elle s'était attribué dès leur arrivé et que nul autre n'était jamais en droit d'utiliser. Elle croisa ses longues jambes et ses bras sous sa poitrine, la relevant quelque peu et lui valant l'attention d'Essos dont l'esprit embrumé venait de repérer un morceau autrement plus appétissant que la fille Aourat.

-Je veux que l'opération soit faite avant l'aube, nous sommes convoqués demain dès six heures et il te faudra être en forme pour chanter.

L'intéressée eut un rire un peu fort, causé par ce qui coulait dans ses veines.

-Tu es toujours si soucieuse que les choses soient parées à l'avance que tu en oublie de profiter de l'instant!

Elle fit une pause en recentrant ses pensées.

-C'est bien en un sens... entre cet obsédé d'Essos et cet inculte de Soren, une tête qui pense ne peut pas nous faire de mal!
-Je suis moins inculte que tu n'es bornée, déclara le garde du corps, visiblement le plus maître de soi de cette assemblée.

-Pour penser que l'Hymne à la Mer vaut plus qu'Impressions de 586, si, tu es un sot! répliqua la femme avant de prendre une nouvelle grande inspiration qui lui éclaircit encore les pensées. Soit, je vais l'opérer ce soir!

Elle se releva sur des pieds quelque peu chancelants et se dirigea vers sa chambre.

-Bon, et bien avec la harpie partie, j'imagine que personne n'est d'humeur à parler d'art, demanda Soren en se relevant à son tour.
-Je...

L'élocution de la fille Aourat était clairement altérée par ce qu'elle avait put consommer en cette soirée et un verre en particulier, fraichement renversé à ses côtés, dégageait une odeur particulièrement forte. Ses yeux étaient dans le vague et elle ne pouvait s'empêcher d'onduler sur le tapis où elle s'était allongée. Une de ses mains s'approchait sans cesse, sans qu'elle la lui demande, de son entrejambe avant qu'elle ne se reprenne et ne la repousse au loin et qu'elle ne s'approche de nouveau. Depuis la seconde où Gaïa s'était installée, la jeune fille la dévorait du regard telle une bête affamée et sa tenue légère qu'elle avait gardé depuis le palais de son père ne pouvait cacher la dureté de ses tétons ou l'humidité de ses parties intimes.

-Je voudrais... parler... bien... bien parler... mais...

Elle haletait à moitié de simplement prononcer quelques mots et un instant sa main parvint à s'insinuer sous son pagne, lui tirant un gémissement avant qu'elle ne la rejette au loin. Soren la regarda d'un air amusé et eut un petit sourire en coin.

-Tu n'es pas sans cervelle gamine, mais tu n'est pas encore capable de suivre des Lincians toute une soirée, tu devrais aller te coucher.
-Je suis assez d'accord, ajouta Gaïa. Que lui as tu fais boire Essos?
-Quelques verres, rien de plus! répondit celui ci.
-Nous avons trinqué à l'Ivrae et Essos a insisté pour que la nouvelle en profite, dit Soren. Xilia était déjà bien trop éméchée pour l'en empêcher et... cela a beau faire dix ans que nous nous connaissons, je ne me souviens pas d'une seule fois où il m'a écouté!

Le poète lui lança un de ses regards les plus noirs.

-Merci Soren, lui dit la psyker. Je vais me charger d'elle, puisse notre Seigneur veiller sur ta nuit.

L'homme s'inclina avec grâce, cerclant d'une main son sein droit.

-Qu'il fasse de même pour la vôtre prêtresse.

Et il s'en fut.

-Essos.

Le ton de la jeune femme était devenu en un instant terriblement menaçant.

-Cette fille pourrait bien se révéler un atout non négligeable dans les mois à venir et je la destine déjà à une personne toute particulière. Je ne veux pas que tu la touches sans que je t'en donne l'ordre!

La fille en question avait finit par s'insérer profondément plusieurs doigts dans le con et semblait à mille lieux de ce qui se passait autour d'elle.

-Elle prie déjà Shor... le Seigneur des Lunes depuis quatre ans! Elle est acquise à notre cause, quelques petits coups de boutoir ne l'échauderont nullement, au contraire.

Il avait un sourire lubrique au visage comme à chaque fois qu'il avait la possibilité de mettre les mains et plus sur une nouvelle femme. Les yeux d'une terrible pâleur de Gaïa se fixèrent dans ceux noisette du poète et il déchanta en un instant.

-Je me moque du fait qu'elle puisse être un pion. Je ne veux pas d'une esclave de ses désirs incapable de se tenir en public. Avec notre pièce dans le palais, je n'ai plus de séductrice et il m'en faut donc une nouvelle. Je peux la transformer en cela en quelques mois mais pour ce faire, il faut que ses désirs s'accomplissent de manière contrôlée, pas dans une furie animale comme tu les aimes!

Essos eut une petite moue moqueuse.

-Tu pourrais très bien jouer ce rôle! Je ne doute pas qu'un agent du temple serait autrement plus efficace qu'une petite ramassée...
-Je dois continuer à représenter notre façade respectable, d'autant plus que rien ne dit que je ne puisse pas mettre la main sur l'ambassadeur d'ici quelques temps. Il me faut une séductrice comme je te l'ai dit et je ne peux être les deux au même instants.
-C'est aussi peut être que tu n'as pas eut un homme en toi depuis trop longtemps! Tu as peur de ne pas être à la hauteur... ou tu as peut être peur que cela te manque?
-Silence, siffla Gaïa entre ses dents.
-Pourtant je t'ai vue en sa présence, tu as beau dire que tu le méprise, il y a une bonne part de toi qui ne voudrait rien de plus que...

-Arrêtes, Essos.

La voix de Xilia était de nouveau parfaitement maîtrisée. Elle sortait de sa chambre entièrement dévêtue, n'ayant prit nulle peine de se dissimuler pour ce qu'elle allait accomplir et consciente qu'elle ne risquerait que de salir une tenue.
De même que son visage, le corps de la chanteuse était plutôt bien conservé: elle n'avait pas le ventre parfaitement plat de Gaïa pas plus que ses jambes parfaitement galbées mais sa poitrine bien que légèrement affaissée restait charmante de même que grande était encore l'harmonie de son corps. Pourtant, une chose attirait immédiatement le regard de tous ceux la voyant ainsi. Un fin réseau de ce qui pouvait passe pour des veines de métal couraient le long de ses flancs et venaient rejoindre dans son dos un étrange assemblage fixé à sa chair et s'étendant de sa nuque au haut de son fessier. Six bras articulés en partaient, dansant élégamment autour d'elle. Deux d'entre eux se terminaient en des pinces articulées mais les quatre autres disposaient de seringues et de scalpels, de clamps et de scies. Dans le dos de la magos se trouvaient toutes sortes de fluides ainsi que des conteneurs pour implants de peau et autres stockages de prélèvements. Elle était une Biologis, créatrice et destructrice de vie, empoisonneuse et apothicaire, chirurgienne et bouchère.

-Je ne vais pas m'opposer à vous deux en même temps!

Le poète leva les bras en signe de reddition.

-Je vais me coucher, j'espère que tes plans ne visent pas à annuler mon affaire avec Juilia demain aussi?
-Tu n'as rien à craindre de ce côté là, lui répondis Gaïa d'un air narquois. Plus il y aura de membres de la délégation esclaves de leurs désirs, mieux les choses évolueront par la suite.

Il s'en alla à son tour et Xilia se dirigea sans plus lui porter d'attention vers le débarras où se trouvait l'esclave. Gaïa fit un signe à un de ses gardiens de nuit pour qu'il vienne prendre Hator et la conduise à sa chambre et se leva à son tour. Avant de partir, elle se tourna vers la magos.

-Merci d'être intervenue.

La vieille femme se retourna, son visage compatissant.

-Comme je te l'ais dit, nous n'avons pas de raison d'être ennemies. Et il faut l'excuser, nous le connaissons tous depuis des années et il nous avait beaucoup parlé de toi, te voir ainsi débouler et prendre les choses en main... cela a quelque chose d'amusant.
-Amusant oui...
-Je ne l'ai pas encore prévenu que tout est presque prêt, j'ai pensé qu'il te revenait de l'informer ou du moins de donner l'ordre qu'il en soit ainsi vu que tu es la chef d'expédition. Si tu ne veux pas le faire, je m'en chargerais en sortant.

Gaïa resta silencieuse un moment.

-Non... je vais le faire, il faut ne faut pas perdre trop de temps.
-Que le Prince Noir veille sur ta nuit Gaïa.
-Qu'il rende la tienne douce Xilia.



Arrivée dans sa chambre, Gaïa réprima l'envie qu'elle avait de se défaire de ses vêtements et de sauter sous ses couvertures. En lieu et place elle se dirigea vers une commode d'où elle sortit un petit disque de métal qui, une fois posé sur le sol, se déplia en un engin de communication hololitique capable de communiquer sur de longues distances sans risquer la détection par un quelconque capteur à la surface.

Un oculaire sortit de l'engin et scanna la prêtresse alors qu'elle commandait haut et fort à la machine.

-Met moi en communication avec l'Ypolochagos Hyrtis.

La machine bipa quelques instants avant de retransmettre une image en trois dimensions d'un imposant homme portant un bas blindé de matière composite ainsi que des gants renforcés. En un instant l'esprit de la jeune femme mémorisa l'apparence de l'armure de cet homme, chaque arête acérée, chaque plaque lustrée. Elle reconnu l'un des gantelets, une pièce qu'elle avait vu des centaines de fois durant sa vie précédente.

-Bonsoir... prêtresse, dit l'homme avec une gêne visible. Nous sommes parés à appareiller sur votre ordre.

Le regard de Gaïa remonta le long du corps du commandant, s'attardant un instant sur des cicatrices qu'elle connaissait encore par cœur quatorze ans plus tard, s'étonnant d'en voir certaines nouvelles. Ses yeux finirent par arriver sur ce visage qu'elle avait tant chéri et qu'elle avait si fort tenté d'oublier avant de se fixer dans ses yeux verts qu'elle trouvait toujours aussi beaux.

-Les pièces sont presque en place, nous passerons à l'action d'ici moins de trente heures. Il faut que d'ici là vous soyez en position à moins de deux cent milles d'Hélipolis.
-Il sera fait selon vos désirs. Devons nous nous attendre à devoir débarquer?
-Non, vous n'aurez probablement à régler que quelques accrochages mineurs avant que les mouvements de la flotte ne vous forcent au repli.
-Bien. Nous avons également une livraison pour vous, dois-je...
-Vous enverrez un nautile se charger de la débarquer à la demeure Aourat six heures après votre intervention.
-Entendu.
-Bonne chance à vous.
-Bonne chance à toi, répondit l'homme avec un regard insistant. Ma petite comtesse.



Gaïa peinait à trouver le sommeil. Blottie sous ses draps, elle ne cessait de penser à ce qui devait suivre dans la journée à venir. Il était plus qu'improbable que quiconque puisse s'opposer à son action mais les risques d'aléas étaient bien présents. Sa préparation avait été plus que minutieuse et une fois placé, son nouveau pion serait indétectable, néanmoins restait à l'installer.

En même temps que son appréhension l'assaillait la fatigue: de nouveau elle avait fait usage de ses pouvoirs et depuis son arrivée à la surface elle s'était privée des drogues psy actives qui lui permettaient en temps normal bien plus de dépenses que celles ci. De même, elle s'était astreinte à se priver de nombre des rituels du temple qui contribuaient habituellement à la fournir en énergie et cela pesait de plus en plus sur elle même. Elle s'autoriserait sans doute plus une fois installée chez les Aourat.

Cette fatigue accumulée alourdissaient ses paupières mais à chaque fois qu'elle fermait les yeux lui revenaient en tête les images de ce corps si désirable... Elle le chassait de son esprit en invoquant le souvenir de sa maîtresse mais elle ne pouvait nier le désir qui était en elle et elle ne parvenait à pleinement les faire taire dans son quotidien de privation.

Malgré cela elle finit par glisser dans un sommeil agité alors que sa réalité s'embrumait et que ses désirs alimentaient ses rêves pour devenir sa vérité du moment.

De nouveau elle n'avait que treize ans et de nouveau elle vivait, heureuse et inconsciente à bord de la Lame de la Nuit. Elle était toujours dans une chambre que son rêve avait rendu tout aussi réelle que celle dans laquelle elle l'avait vécue plus d'un an, pouvant discerner avec une étrange précision comme en sont parfois dotés les rêves chaque objet du mobilier. Elle allait à demi nue comme à son habitude d'alors, ne portant que les bijoux que son aimé lui avait offert et ceux ci cliquetaient alors qu'elle dansait.

Elle dansait avec tout son corps et toute son âme, toute sa passion et sa sensualité de jeune fille à peine fleurie sous l'œil terne de son seigneur et maître. Un part d'elle même se dit qu'elle ne vivait pas un rêve, qu'elle expérimentait de nouveau un souvenir, que ceci avait déjà eut lieu et que nulle n'était raison de le traverser une nouvelle fois mais dans le même temps, ce qui en elle regrettait toujours ces instants de bonheur refusait d'admettre la fausseté du moment.

-Je ne suis pas d'humeur Gaïa.

La voix rauque de son seigneur lui paraissait alors si mélodieuse...

-Que veux tu, mon amour? avait elle répondu.
-Je ne suis pas ton amour fillette, tu m'accompagne simplement une partie du chemin!

Il était amer ce jour là, elle s'en souvenait. Lui et ses hommes étaient tombés dans une embuscade et son propre frère avait péri. Elle avait pansé ses plaies à son retour mais il n'avait pas réagit à la moindre de ses caresses.

-Viens ici!

L'adolescente avait crié avec toute l'autorité que savait prendre sa jeune voix et de la niche où elle vivait était sortie l'autre esclave. Elle était toujours belle malgré les nombreuses traces de griffures et de coups de fouet qui marquaient sa peau. Sa chevelure qui n'avait pas été coupée depuis des mois s'étendait jusqu'à ses cuisses et Gaïa avait prit soin de la garder en bon état pour qu'elle puisse continuer à satisfaire aux goûts de son maître.

Elle l'avait attrapée par cette longue chevelure et l'avait forcé à l'embrasser. L'autre, terrifiée un moment s'était laissée aller et rapidement ce fut l'esclave qui embrassa la jeune fille, leurs corps se serrant en ondulant l'un contre l'autre. L'adolescente rejeta l'esclave sur le lit et d'habiles coups de langues et mouvements de doigts elle commença à lui soutirer des cris, empoignant de sa main libre la virilité de son seigneur. Si il ne voulait pas agir, sans doute la vue le stimulerait!

-Je t'ai dit que je ne suis pas d'humeur.

La voix du guerrier était plus fatiguée que chargée de colère et tout en continuant sa tache sur l'autre femme, Gaïa ne le lâcha pas, commençant à le travailler du bout de ses ongles. Voyant son absence de réaction, elle fit se relever l'autre esclave et l'envoya au sol d'une claque avant de lui ordonner de commencer à s'occuper de l'homme. Celui ci repoussa néanmoins la femme plus âgée sans forcer l'adolescente à se détacher.

-Je porte un deuil de sang ce soir, ma petite, et je ne peux partager cette peine qu'avec d'autres en deuil.

Gaïa le laissa alors aller, s'asseyant face à lui alors que l'esclave, avide de sensation mais terrifiée n'osait bouger du sol où elle avait été rejetée.

-J'ai perdu mon père en cette nuit où tu m'as libéré de mon monde. Je peux partager ton deuil!

L'hypurant eut un sourire triste.

-Tu n'as jamais vu la lumière s'éteindre dans les yeux d'un de tes proches, tu n'as jamais du mettre un terme à la vie d'un être que tu connais depuis ta naissance et sentir ce poids s'abattre sur tes épaules. Même cette pauvre créature... dit il en désignant l'esclave, tu continue à la garder auprès de toi, refusant que je mette un terme à sa pitoyable existence ou à l'envoyer avec les autres esclaves sans valeur.
-Je...

Elle ne savait trop que répondre.

-Je veux partager ton deuil... je ferais tout pour te plaire amour!

De nouveau, le guerrier eut un regard triste.

-Et bien agit.

Un instant Gaïa crut ne pas comprendre, ne voulait pas comprendre bien qu'en elle même elle sut, aussi bien par souvenir que par intelligence. Elle lança un regard à l'autre femme qu'elle avait déjà torturé des heures durant pour le plaisir de son seigneur ou pour son simple amusement, cette femme qu'elle avait utilisé comme terrain d'entrainement afin de s'améliorer dans les jeux amoureux pour mieux satisfaire son aimé. Cette femme qui l'avait mise au monde.

L'esclave ne comprit pas tout de suite lorsqu'elle sentit les mains se refermer autour de son cou. Elle pensa de prime alors qu'il ne s'agissait là que d'un nouveau jeu cruel de ses maîtres. Néanmoins alors que l'air lui manquait de plus en plus, elle commença à se débattre faiblement puis, lorsqu'elle vit cette lueur si étrange dans les yeux bleus de l'autre fille, elle se mit à ruer de toutes ses forces. Elle martela de ses poings les flancs de son agresseur, elle tenta de lui arracher sa chevelure blonde. Elle encaissa les premiers coups de genoux avec l'énergie du désespoir mais bien vite, elle trouva ses bras coincés sous les cuisses de l'autre, installée à califourchon sur sa poitrine mais cette fois nullement pour soutirer d'elle quelque plaisir. Son esprit s'emballait, elle paniquait. Sa vie commença à défiler, ces derniers mois mais aussi... avant... elle avait été quelque chose avant de n'être qu'un jouet. Elle avait été humaine, elle avait su parler et penser avant que les humiliation la douleur et la peur n'effacent tout. Elle... elle avait eut une famille, des biens, un mari... une fille...

Flavia Julis mourut quelques secondes seulement après avoir reconnu en les traits de son assassin ceux de l'enfant qu'elle avait porté et qu'elle avait du se forcer à sacrifier. Gaïa continua d'étreindre sa gorge de longue minutes, fixant les yeux bleus qui ne bougeaient plus à travers un voile de plus en plus opaque. Quelque chose coulait sur son visage et s'abattait sur celui de la morte, quelque chose qu'elle mit longtemps à comprendre qu'il s'agissait de larmes.
Elle ne quitta le cadavre que lorsque les bras forts de l'Hypurant vinrent délicatement la prendre et l'amenèrent sur son lit. Elle se sentit sangloter et lorsqu'elle se sentie enserrée par cette étreinte, elle se blotti contre la poitrine de l'homme, pleurant à chaudes larmes. Il lui caressait délicatement la chevelure en lui murmurant des paroles apaisantes qu'elle peinait à comprendre et ne la serra que plus fort lorsqu'elle se montra incapable de parler à trois reprises. Elle parvint néanmoins finalement à articuler quelques mots:

-Je... je l'ai fait... je vis le deuil... comme toi mon amour!
-Oui Gaïa, lui répondit-il. Je ne croyais pas vraiment que tu le ferais.
-Je... je ferais tout pour toi!
Il sourit.

-Je veux tout faire pour toi, répéta elle, bander tes plaies, écouter tes histoires. Te chanter ma dévotion et faire de tes aventures des odes. Je veux vivre à tes côtés, porter tes enfants! Je veux être avec toi!

Il la serra plus fort.

-On pourra faire tout ça? Tu ne m'abandonneras jamais mon amour?

La réponse avait alors paru si vrai bien que la mémoire de Gaïa lui rappelait qu'il ne s'agissait que d'un odieux mensonge.

-Oui, avait dit Hyrtis. Je ne te laisserais jamais, ma petite comtesse!
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeSam 15 Déc 2012 - 13:58

Yeah :noel:

Que dire d'autre que, c'est toujours aussi bien, j'ai trouvé la plongée dans les souvenirs de Gaïa plus intéressante que la dernière fois -sans trop être capable de l'expliquer- et j'ai hâte de voir ce qui se prépare *_*
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeSam 15 Déc 2012 - 14:35

Content que ça t'ait plut, je n'étais justement pas trop sûr pour ce passage ^^
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeDim 16 Déc 2012 - 19:56

Après les Comtes Vampires, Araxyrie présente... les Comtesses Mèreverses [<-- féminin de Père-verts / pervers] ! Shocked :SM1:

Je crois qu'avec Hyrtis, nous approchons du comble du bon goût. Si seulement il pouvait être aussi aimable et courtois que Saint Zuriel... :sarcastic:

Tu sais, ça me fait penser à un commentaire pro sur le FF VII où Séphiroth apparaît originellement. Il faisait part de sa déception de ne pas pouvoir jouer Séphiroth et notamment la scène où il poignarde Aeris, y faisant référence comme à un "plaisir interdit". Perso, je ne comprends pas bien. Ca aurait été l'habituelle pisseuse de 15-16 ans qui part à l'aventure en étant à moitié à poil, là oui j'aurais à peu près compris.
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeMar 1 Jan 2013 - 16:21

Le lendemain soir, tout était prêt. La petite troupe quitta l'hôtel pour embarquer sur une barque réquisitionnée par Hator. Les trois musiciens répétaient une dernière fois sur le pont alors que dans la soute, Van et l'esclave s'assuraient que les équipements n'étaient nullement abimés par le transport.

Cette fois nulle n'était question de tenues aldéranes sophistiquées, ils allaient interpréter des chants traditionnels des Terres du Soleil et s'étaient vêtu en conséquence. Avec sa jupe fendue sur le côté et l'assemblage de tissus croisés qu'elle avait fait tisser à ses servantes pour dissimuler son flanc et ses tatouages, Gaïa allait presque nue comme il aurait convenu à une femme assadienne, uniquement responsable de contenter les hommes dont elle dépendait. Elle portait aux poignets et aux chevilles des anneaux de bronze qu'elle avait acheté au marché un mois plus tôt et qui sans être clinquants étaient agréables à l'œil. Seule véritable concession à son goût du luxe, une améthyste, offerte bien des années plus tôt par sa maîtresse, ornait son nombril. Xilia pour sa part était drapée d'une large robe s'étendant jusqu'au sol et elle l'avait doublé d'une cape amplifiée par des épaulettes, lui permettant de faire passer inaperçu son servo-harnais partiel. Essos enfin allait en pagne élégant et portait une large parure de métal décorée ici et là de lapis, laissant voir son torse sculpté bien que Gaïa doutait fortement que l'homme soit capable du moindre exploit physique qu'elle ne saurait elle même réaliser. Hator enfin était de nouveau vêtue d'une riche robe de sa collection mettant en valeur ses formes et dissimulant ses défauts. La prêtresse avait eut une petite conversation avec elle dans l'après midi et lui avait confié quelques uns des projets qu'elle avait pour elle, espérant qu'elle pourrait peut être profiter de cette soirée pour en examiner la possibilité de réalisation.

Le navire finit par arriver à l'hôtel particulier où devait se tenir la réception en l'honneur de la délégation Rhédalienne qui devait accoster à l'instant même. Des esclaves se présentèrent pour venir aider à décharger les affaires de la petite bande mais ils furent dissuadés par la fille Aourat qui mit à contribution deux de ses propres serviteurs.
Point d'Araline en ce jour mais de larges harpes horizontales et flutes à tube multiples mais surtout les serviteurs débarquèrent deux lourdes caisses dont le contenu devait jouer un grand rôle. Les responsables de l'hôtel dirigèrent la bande vers les loges qui lui étaient attribuées et elle put commencer à s'installer. Les caisses furent ouvertes et on en sortit en premier lieu des générateurs holographiques de qualité médiocre et d'un large volume mais capable de figurer avec fidélité une grande variété de scènes. Un observateur qui aurait eut l'occasion de les observer de près aurait tout de même pu noter que le poids des engins était bien inférieur à ce que leur volume pouvait laisser supposer.

Une fois le décor installé sur la scène dédiée au groupe, il fut temps d'y disposer les instruments et vint ensuite l'étape du maquillage qui devait être laissé à des locales afin de coïncider pleinement avec les traditions assadiennes. Il ne restait alors à la bande qu'une petite heure et demi pour manger un morceau et se présenter. Pendant le repas, Gaïa apprit avec plaisir que la première rencontre entre l'ambassadeur rhédalien et le Fils du Soleil ne s'était pas passée pour le mieux mais, une fois de plus, Sirion était intervenu pour calmer les tensions. Cet homme représentait effectivement à cet instant son seul opposant présent à la surface.

-Elle est là!

Xilia venait de parler et son ton laissait clairement voir qu'elle était exaspérée de cette rengaine. Le serviteur qui venait de lui communiquer la nouvelle ne semblait nullement heureux d'avoir provoqué une telle ire.

-N'a elle pas son divin compagnon à satisfaire?

Gaïa avait fait montre du même manque de patiente. Sous peu elle aurait du temps mais là n'était pas encore le moment.

-Renvois la, dis lui que je lui parlerais pendant la soirée.

La magos acquiesça et sortit repousser l'indésirable. La psyker de son côté ferma les yeux et laissa son être flotter au dessus de son corps avant d'observer la réception qui avait déjà commencée. Les ambassadeurs Aldérans et Rhédaliens discutaient et en général, les hors mondes se montraient des plus prolixes, échangeant avec des ressortissant des trois entités présentes alors que les Assadiens ne semblaient en rien enclins à l'idée de se mêler aux autres présents. Nulle part cependant elle ne voyait le Fils du Soleil, elle le chercha un instant et finit par voir sa pièce quitter les coulisses de la scène pour rejoindre une loge privée où se trouvait le monarque, l'attendant apparemment. L'énervement de la jeune femme monta encore d'un cran. Elle n'avait pas pensé que la provocatrice en viendrait à laisser un moment seul son compagnon simplement poussée par son besoin de la voir, elle compromettait leur sécurité à tous... c'était exactement pour cela qu'elle voulait prendre son temps dans son modelage de la fille Aourat: elle ne commettrait plus les mêmes erreurs!

Leur heure finit par venir et Essos, Xilia et Gaïa finirent par quitter les loges pour rejoindre la salle principale avant leur montée en scène alors qu'un groupe de bouffons assadiens achevaient leur spectacle comique. A peine arrivèrent ils que l'aldérane nommée Juilia vint avec bonheur se suspendre au bras d'Essos, entamant une conversation comme si ils ne s'étaient quittés que quelques minutes plus tôt. Il ne faudrait pas compter sur lui.
« Je vais jeter un coup d'œil du côté des membres de l'administration. »
Les pensées de Xilia avaient sonné dans l'esprit de la psyker aussi clairement que si elle s'était exprimée à haute voix. Elle lui octroya un acquiescement mental avant de se diriger vers Sirion en souriant après avoir croisé son regard. Elle se présenta devant lui, affichant une légère gêne sur son visage et lui fit une révérence dans la plus pure tradition aldérane. Celui ci s'empara d'une de ses mains, faisant teinter ses anneaux de poignets et l'effleura de ses lèvres avec galanterie.

-Toujours un plaisir de vous voir très chère, commença il. L'éclat du soleil, pourtant renommé en ces terres, parait bien terne comparé à celui de votre beauté.

Les joues de porcelaine de la chanteuse rosirent.

-Les organisateurs ont été très stricts, je suis sensée présenter des chants assadiens en tenue assadienne, j'ai du batailler pour garder l'intimité d'une partie de mon torse!
-Si j'imagine que vous n'êtes pas au mieux de votre aise ainsi vêtue, je dois avouer que vous êtes un véritable ravissement pour les yeux!

De nouveau la jeune femme contraint ses joues à s'assombrir.

-J'espère que votre journée s'est bien déroulée. Des bruits ont couru comme quoi vous aviez évité de peu l'incident diplomatique en début de soirée.

-Les nouvelles vont vite on dirait mais oui, les assadiens ont beau avoir le sang chaud, réchauffé comme il l'est par le soleil, ils peuvent néanmoins entendre raison sur certains sujets. Et je dois avouer que l'envoyé de Rhédalie est un individu plutôt intéressant, je ne désespère pas que nous puissions parvenir à un accord préservant la paix sur Karala.

-Je vous souhaite la plus grande réussite! J...

Gaïa fut interrompue par une toux discrète mais clairement intentionnelle. Elle leva un sourcil interloqué et mit un instant à comprendre que le jeune homme se tenant aux côtés de Sirion n'était autre que le Fils du Soleil. L'étonnement de la chanteuse se mua instantanément en colère alors qu'elle voyait, accrochée au bras de l'homme, Luuçaliia qui la dévorait littéralement du regard. L'ambassadeur s'inclina respectueusement et celle avec qui il parlait quelques instants plus tôt remarqua que l'autre femme poussa légèrement Khefren avant que celui ci ne s'exprime:
-Ambassadeur... je tenais à vous... remercier pour votre intervention de tantôt, je vois maintenant qu'exterminer ces larves rampantes de la délégation Rhédalienne n'aurait eut pour effet que de jouer leur propre jeu.

La provocatrice se dégagea du flanc de son maître du moment et prit Gaïa par le bras.

-Très chère, dit elle à haute voix, cela fait presque trois semaines que vous ne m'avez point invité aux réunions de votre fameux cercle, m'auriez vous oubliée?

Elle parlait d'un air affable, entrainant l'autre femme à l'écart tout en se pressant quelque peu plus que nécessaire contre sa peau d'albâtre. La jeune fille lança un dernier regard en arrière avant de se résigner au fait que l'occasion était passée.

-La session de cette semaine a malencontreusement été annulée, répondit Gaïa, na laissant rien paraître de son trouble. Nous avons été quelque peu sollicité et comme vous le savez, pour garder en pertinence, nous devons limiter le nombre de membres à chaque réunion!
-Je comprend! déclara l'autre avec enthousiasme. Que diriez vous de rattraper un peu du temps perdu pendant que discute mon seigneur?

Compte tenu de l'éloignement déjà prit avec les deux hommes qui ne semblaient pas exactement en plein accord, la décision semblait déjà prise.

-Rien ne me ferait plus plaisir! Vous m'honorez favorite!

Ce fut ainsi que la psyker se laissa entrainer dans la même loge où elle avait vu par le biais de ses pouvoirs celle qui la tenait par le bras entrer quelques minutes plus tôt.

Elle pénétra dans la pièce en deuxième, refermant la porte derrière elle. Elle n'eut pas même le temps de prendre conscience de son environnement que des lèvres se plaquèrent contre les siennes, des mains glissèrent sur ses fesses et la pression d'un corps contre le sien la coinça contre le battant de bois. Elle sentit sa tenue glisser et la peau nue de l'autre au contact de la sienne, l'odeur du parfum de l'autre femme et le besoin, l'envie quasi irrépressible, que son mode de vie avait gravé en son corps.

L'air était chargé à la fois des brumes d'un encens aphrodisiaque et de l'odeur encore présente de la sueur et des humeurs liquides. Les lèvres étaient chaudes et la langue qui titillaient les siennes était agile. Les doigts qui commençaient à stimuler sa poitrine étaient habiles et celle qui s'ouvrait à elle était plus que désirable. Une seconde durant, le corps de Gaïa réagit et son désir supplanta ses pensées, un instant la provocation fut de trop.

Masabakès-Luu, plus connue sous le nom de Luuçaliia, était une une femme relativement petite dotée d'une abondante chevelure d'or lui descendant jusque sous les hanches en de multiples tresses, contrairement à son habitude. Elle était de neuf ans l'ainée de Gaïa mais l'entretien minutieux qu'elle prenait de son corps doublé de l'amour qu'elle avait de son apparence faisait que nombreux auraient été ceux à la voir plus jeune ou du même âge que la psyker. Vêtue de soieries hors de prix qui ne mettaient que plus en valeur sa beauté, dotée d'un ton halé par le temps passé dans les Terres du Soleil ou sur les îles de l'archipel éradien, elle était, sans égaler le charme simplement surnaturel de Gaïa, un délice pour les yeux.

Outre sa beauté, Luu était une femme d'une grande intelligence. Membre du Cartel des Provocateurs, ainsi qu'il se nommait, elle avait été spécialement entrainée à l'art de la séduction et de la manipulation en sus des domaines de l'éloquence, de la gymnastique et de maints autres compétences. Libre de voyager à défaut d'ordres de sa hiérarchie, son chemin avait croisé celui de Gaïa huit ans plus tôt. Alors encore assez inexpérimentée en tant que psyker, la jeune fille avait néanmoins su voir en elle une potentielle alliée de poids et l'avait séduite, usant à la fois de son corps, de ses talents, de son savoir et de ses pouvoirs. Luuçaliia était la première humaine dont elle avait modifié l'esprit en profondeur au point que celle ci vouait une véritable adoration à sa jeune compagne, peinant à rester trop longtemps éloignée d'elle. Pour sa part, la prêtresse éprouvait une affection certaine pour l'autre femme mais sa trop grande dévotion l'agaçait par moment.

Lentement, elle repoussa la provocatrice qui l'embrassa encore une dernière fois fougueusement avant de totalement se dégager.

-Tu es totalement folle?

Pour la première fois depuis près d'un mois, une colère quelque peu hors de contrôle perça dans sa voix.

-Cela fait plus de trente six jours!

Cela faisait en effet bien des années que les deux femmes ne s'étaient pas rencontrée physiquement sur une aussi longue durée.

-Le jeune Khefren n'est il donc pas encore assez talentueux?
-Il apprend... il fera sans doute un amant valable d'ici quelques semaines et même en politique, je ne désespère pas de faire quelque chose de lui avant la fin de cette histoire.

Gaïa s'était éloignée de la porte alors que sa compagne parlait de son « seigneur ». Il y avait de l'affection dans le ton de Luu comme elle ne lui en avait que très rarement vu en attribuer à quelqu'un.

-Aurais tu un petit faible pour notre roitelet? N'oublie pas que certains de nos scénarios voient sa disparition malencontreuse...
-C'est toi que j'aime! S'exclama la provocatrice avec colère. Et c'est pour ça que j'en ai assez que tu m'évites!
-Ma chère Luu, lui répondit la prêtresse en lui caressant tendrement la joue, quand comprendras tu que l'on peut aimer plusieurs êtres en même temps?

L'autre se renfrogna.

-Toujours est il, continua la plus jeune des deux femmes, que je dois monter sur scènes dans quelques minutes. Je n'ai que peu de temps à t'accorder ce soir mon cœur et tu le sais. Néanmoins il est très possible que j'ai besoin de ton aide demain et je te jure sur mon Serment que je t'accorderai toute l'attention que tu mérite si tu parviens à suivre mes directives.
-M'oui... grommela l'autre.
-Passes une bonne soirée!

Elle ouvrit la porte.

-Gaïa!

La jeune femme tourna la tête, d'un air interloqué.

-Tu es encore à moitié nue... et ton corps en a presque aussi envie que le mien!

La jeune femme remit précipitamment sa tenue en place, tremblant très légèrement au contact du tissus doux sur sa peau brûlante. La marque gravée sur son sein droit brûlait d'un feu surnaturel et une voix qui ressemblait à la sienne sans l'être commençait à se faire entendre en son esprit. Elle quitta précipitamment la pièce sous le regard à la fois narquois et admiratif de la provocatrice.



Les réactions furent unanimes: aussi bien notables assadiens que militaires rhédaliens et responsables des Marches Impériales saluèrent la prestation du trio. Celui ci du se soumettre à un bis et, à la demande expresse de Juilia et de quelques autres membres de la délégation aldérane, entonnèrent également un chant du Secteur Elonis.

Quand elle descendit de scène, Gaïa fut prise dans un véritable océan d'admirateur alors que presque tous les hommes de la salle se pressaient pour lui demander un autographe, un chant, un repas en tête à tête ou une autre... faveur. Elle repoussait la plupart des offres avec un sourire, satisfaite de voir l'effet qu'elle avait sur ceux qui la voyaient alors même qu'elle restreignait la plupart des dons que son Dieu et son Temple lui avaient accordé. Pour son plus grand soulagement, Luuçaliia pour sa part, toujours au bras de Khefren alla voir Essos, la laissant tranquille.

Au sein de toute cette masse, elle finit par repérer ceux qui l'intéressait réellement: les militaires assadiens. Eux plus que tout autres conviendraient pour ses projets. Ceux ci se firent un plaisir de l'escorter vers une terrasse où elle dit vouloir prendre l'air et tous n'eurent de cesse de vouloir l'abreuver de leurs faits d'armes, des rapports de force planétaire, des extrapolation sur les accords d'Unea et, bien évidemment, sur leurs prouesses dans un tout autre domaine que celui de la guerre.

Aucun ne correspondait exactement aux attentes de la prêtresse. Les deux à faire la bonne taille avaient la mauvaise couleur de peau et elle n'eut aucun mal à savoir qu'ils se connaissaient tous depuis un minimum de cinq ans. Ils ne mettraient que quelques instants à voir la supercherie... Un moment elle envisagea de modifier leur esprit à tous mais cela présentait bien trop de risques...

-Messieurs, finit elle par dire, j'ai malheureusement quelques obligations pressantes! Je ne doute cependant pas que nous nous reverrons sous peu, peut être ce soir?

Tous lui baisèrent la main quoi qu'avec bien moins de maîtrise que ne l'avait fait Sirion plus tôt, pensant peut être imiter la mode aldérane, avant de lui déclarer une fois de plus leur admiration inconditionnelle.

De retour dans la salle principale elle remarqua que celle-ci commençait à se vider, le Fils du Soleil semblait être parti ainsi que Sirion et une bonne part de la délégation aldérane. Essos pour sa part devait être en train de besogner sa diplomate dans une log...

En un instant une part de l'esprit de la jeune femme fusa hors de son corps et fondit vers leur loge commune. Effectivement Essos y était avec son aldérane, l'embrassant de toute force mais n'étant pas encore passé à l'acte.
" Emmène la à notre hôtel, paye lui une chambre, fait toi inviter au palais... je m'en moque mais dégages des loges! »
L'homme s'arrêta net dans son étreinte, surprenant pour le moins sa compagne. Gaïa lu dans son esprit qu'il s'apprêtait à la conduire autre part et bien qu'elle ne puisse pas lire les pensées de la fille qui comme toute les envoyés du Conseil portait un inhibiteur psychique, elle compris que celle ci était d'accord. Réintégrant son corps, elle vit qu'elle était restée quelques instants immobile, le regard dans le vide, au milieu de la pièce et elle se reprit en une seconde, ne laissant rien paraitre.

L'ambassadeur en personne ne pouvait être remplacé, il y aurait trop d'attention concentrée sur lui et avec les militaires hors course il ne restait plus que les bureaucrates qu'avait abordé Xilia. La magos était d'ailleurs toujours en train de converser avec ceux ci et Gaïa s'en approcha donc avec un air affable.

-Gaïa, s'exclama celle ci, nous parlions justement de toi. Ghernast ici présent a été impressionné par ta prestation, il dit avoir déjà assisté à une de nos représentations alors que nous étions encore sur les terres de la Coalition!

La jeune chanteuse lui accorda un sourire aimable, le détaillant de la tête aux pieds. Il semblait correspondre pour le mieux. Même taille, même carnation, il serait parfait.

-Karala est bien petite! rit elle. Nos premières représentations étaient pourtant des plus confidentielles!
-Il est vrai, concéda le diplomate, néanmoins, j'étais en ambassade auprès du Cercle des Sages et j'ai donc développé tout un petit réseau! L'un de mes bons amis m'a affirmé que vous étiez d'inspiration quasi divine et je dois admettre qu'il n'était guère loin de la vérité.
-Vous me flattez! Qu'avez vous pensé de votre séjour au sein de la Coalition hormis votre visible enthousiasme pour mes prestations.

L'homme se renfrogna légèrement.

-Je n'ai pas la plus haute estime des éradiens, je dois bien le dire, mais il ne serait que peu courtois d'exposer mes motifs de grief.
-Faites donc enfin, dit elle en le prenant par le bras et en l'emmenant au loin de ses amis, je ne suis pas de ce monde et je dois admettre que j'ai moi même quelques difficultés parfois avec les coutumes locales!

L'autre sembla hésiter un instant mais les yeux pales de Gaïa eurent raison de ses réticences.

-Et bien, nous autres rhédaliens, commença il, nous désintéressons assez fortement des satisfactions matérielles. Depuis que nous avons su nous arracher à l'emprise mauvaise de la noblesse nous désirons étendre notre liberté aux autres mais aussi en finir avec les abus auxquels nous avait conduit nos prétendues « élites ». Les éradiens, plus encore que les assadiens, font étalage de leurs richesses sans envisager un instant la réalité de ceux qui, au sein de leur population, vivent dans la misère. Ils usent et abusent de leurs esclaves mais en sus de cela, j'ai pu voir un usage de plus en plus commun chez eux de drogues, qu'elles soient à consommation ponctuelles ou quotidienne. Ils ont une vie culturelle éclairée et ouverte sur le reste de la galaxie, au contraire du reste de notre planète mais cette lumière qu'ils ont ne leur permet pas de voir l'injustice dans laquelle ils vivent.
-En ce cas, dit Gaïa d'une voix légèrement peinée, j'imagine que de moi même vous ne devez pas avoir si grande estime.
-Au contraire madame, lança l'autre d'une voix maladroite. La beauté de votre art venait de sa pureté. Celui qui m'avait recommandé à vous était certes un représentant éradien mais il était bien plus modéré que la plupart de ses comparses. Il m'a dit que vous animiez à l'époque un cercle de pensée libérale là où vous passiez et qu'en son sein, vous incarniez bien souvent la voix de la raison et de la tempérance face à ceux partisans du plus laid des hubris.

Au moins sa couverture personnelle était elle toujours efficace.

-Il se trouve que j'anime toujours un tel cercle bien qu'il ait en Assadie moins d'esprit ouverts pour y prendre place qu'en les îles de la Coalition. Vous pourriez peut être venir à notre première réunion? Je ne connais pas les détails de votre ambassade mais je ne doute pas qu'elle restera au moins pour une semaine, non?

Il était perdu dans ses yeux mais il ne pouvait donner qu'une réponse, une réponse que la psyker savait qu'il allait lui exposer, une réponse qu'elle attendait patiemment.

-Je doute, je le crains, dit il, que nous restions si longtemps sur ces terres. Comme vous le savez, la tension est forte entre la République et l'Empire et nous ne sommes pas ici pour l'établissement d'une mission permanente.
-En ce cas, peut être voudriez vous bien me tenir compagnie pour ce soir? Je ne vous retiendrais pas plus de quelques heures mais j'aurais grand plaisir à converser avec un rhédalien. La société aldérane est tout aussi aristocratique que celle d'Assadie si ce n'est plus et je suis curieuse d'échanger avec un « républicain ».
-Ce serait un grand plaisir et un grand honneur madame, dit il, ses joues rosissant légèrement. Voulez vous que je vous raccompagne jusqu'en votre demeure?

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme.

-Il n'en sera nul besoin, nous pouvons parfaitement nous installer dans mes loges, elles me sont dédiées jusqu'à demain matin!

L'homme acquiesça, visiblement heureux de ce développement inattendu. Il suivit Gaïa sans se faire prier mais il ne prit pas non plus la peine de tenter de la serrer plus que de raison et de multiplier les contacts comme l'avaient fait les militaires plus tôt, elle apprécia cette attention et eut ce qui chez quelqu'un d'autre aurait put passer pour l'ombre d'un regret.

Ils arrivèrent devant les loges en quelques instants et la psyker sentit la présence de Xilia à l'intérieur, tout se passait comme prévu. Une fois de plus elle laissa l'autre pénétrer dans la pièce avant elle, prit garde de fermer la porte derrière elle, s'assurant que personne ne pourrait la surprendre.

L'attaque fut totalement insonore et presque invisible. Une des bagues que portait Xilia s'était ouverte pour laisser place à un lance aiguille qui en un instant avait fait sombrer l'homme dans l'inconscience. Il allait tomber au sol mais Gaïa le soutint, désireuse que rien n'arrive à sa précieuse tête.

L'homme n'avait nullement perdu conscience, seule la capacité de faire agir son corps lui avait été retirée. Il put voir ou plutôt sentir, lorsque ses yeux ne pointaient pas la bonne direction, cette femme avec qui il s'était déjà vu passer une agréable soirée, le dévêtir puis le porter jusque sur une sorte de lit à courroies spécialement conçu pour pouvoir se replier au maximum. Il vit l'ainée des deux femme se défaire d'une partie de sa large robe d'où sortirent deux bras à l'aspect à la fois organique et mécanique.

Un autre homme se trouvait dans la salle et le diplomate ne put aucunement le voir, se contentant de l'entendre à quelques brèves reprises. L'eut il vu, sans doute aurait il voulu crier pour de nouveau se trouver dans l'incapacité de le faire.

L'ancien soldat qui n'était désormais plus qu'un réceptacle se tenait en en effet dans la salle aux côtés de Gaïa, assise confortablement dans un fauteuil de maquillage. Il était nu lui aussi bien que toutes les cicatrices qui avaient put à une époque marquer sa chair avaient disparu suite aux attentions de la magos. Une seule mutilation, récente elle, subsistait.

Xilia tourna un moment autour de son patient avant de passer à l'action. Elle prit soin de laisser voir à l'autre les lames terriblement aiguisées qui ornaient ses bras de métal. Elle sentit sa peut monter bien qu'il fut dans l'incapacité de l'exprimer de la moindre façon qui soit. Elle approcha ses scalpels du visage du rhédalien, lentement en prenant gare qu'il le voit bien. Elle savoura cet instant.

Elle ne portait pas, contrairement à nombre de ses comparses agents du Gant, la marque de Slaanesh. Depuis toujours elle avait refusé d'accepter dans sa chair la marque du dieu qui a son sens aurait fait d'elle un outil plus qu'une personne, soumettant son existence à un être qu'elle ne pouvait comprendre et qu'elle estimait en cela au delà de la compréhension du temple et même des Six qui pourtant prétendaient que le pouvoir de la marque pouvait être maîtrisé. Elle n'en honorait pas moins son dieu, fidèle à la culture Linciane mais à ses yeux, les seuls moments où elle laissait réellement l'extase s'emparer d'elle étaient ceux où, ainsi que maintenant, elle pouvait remodeler un être conscient, sentir sa douleur et sa terreur, savoir que tout ce qu'il serait à l'avenir lui serait du.

Les lames s'enfoncèrent dans la chair sous la mâchoire, lentement, ouvrant lentement la peau sous la gorge, laissant les muscles et les tendons à nu. Par une série de mouvements à la précision impressionnante, elle sépara entièrement la peau de la tête de son patient du reste de son être, elle incisa ensuite l'arrière de son crâne afin que ce masque de peau puisse se retirer aussi aisément que si il avait été fait de plastek. Tout au long de l'opération, elle garda une sonde manipulée par un de ses véritables bras dans le torse de l'autre et elle dégusta chaque variation des taux d'hormones, chaque pic de stress ou de douleur que l'autre ne pouvait exprimer par son corps. Elle finit par détacher entièrement le masque et lui injecta une très faible dose de contre poison afin de lui laisser l'occasion de gémir de douleur.

-Le masque est parfait?

La voix de Gaïa était très légèrement altérée par l'appréhension, certainement pas assez pour qu'un être lambda puisse le percevoir mais suffisamment pour qu'une experte telle que Xilia s'autorise un sourire en entendant ceci.

-Ma fille, j'équarrissais mon premier homme que tu n'étais pas encore une idée dans l'esprit de tes parents... peut être eux même ne l'étaient pas dans l'esprit des leurs... les aldérans vivent si peu longtemps! Toujours est il que oui, le masque est parfait.

Elle se détourna de sa supérieure et s'adressa au soldat esclave.

-Installe toi dans l'autre fauteuil.

L'homme s'exécuta et pour la première fois, le diplomate put voir ce visage dénué de peau qu'il présentait à présent. De nouveau il eut un gémissement alors qu'il comprenait que sa propre face était semblable à ce qu'il voyait et il eut un petit cri lorsqu'il vit que les orbites de l'autre homme étaient toute aussi vides que ses muscles étaient à nu.

Replacer le visage du diplomate sur le crâne du soldat ne prit pas très longtemps à Xilia, c'était un exercice auquel elle était rompu, il lui était déjà arrivé de changer son propre épiderme et agir sur celui d'un autre était infiniment plus facile. Une fois ceci achevé, elle s'approcha de nouveau de son prisonnier, faisant passer un de ses doigts sur la chair à nu de son visage, s'attardant un instant sur ses joues puis s'approchant de ses yeux désormais privés de paupières. L'autre trembla impuissant, incapable de mobiliser suffisamment ses muscles pour opposer une quelconque véritable résistance. Il voulu crier de toutes ses forces mais seule une plainte en ressortit.

-Ce sera bientôt finit, dit la chirurgienne dans un assadien à l'accent fort mais musical.

Un de ses bras s'approcha de nouveau du visage ravagé, les lames qui l'ornaient auparavant désormais rentrées. Elle sentit qu'il cherchait à comprendre la fonction des outils qu'il pouvait désormais y voir, elle profita un moment de le voir petit à petit réaliser pourquoi l'autre était privé d'yeux.

Même atténués, les cris de l'homme furent stridents lorsque le servo-bras de Xilia vint arracher ses yeux à ses orbites, laissant deux cavernes parfaitement nettes mais totalement vide. A nouveau elle se détourna et installa cette greffe toute fraiche à l'esclave de même qu'elle lui injecta toute une batterie de mutateur génétiques afin de s'assurer que son organisme ne rejetterait pas les corps étrangers mais aussi qu'il puisse être reconnu comme celui dont il arborait désormais les yeux par tout test d'ADN. La marionnette resta parfaitement stoïque tout du long, privée comme elle l'était de conscience propre et la chirurgienne regretta quelque peu que l'amusement de la soirée soit arrivé à son terme. Après s'être assuré que l'opération était un plein succès, elle salua Gaïa et se rhabilla alors que la psyker pour sa part saisissait son serpent afin de procéder au tout dernier transfert...


Dernière édition par Araxyrie le Ven 4 Jan 2013 - 21:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeJeu 3 Jan 2013 - 23:44

Ah! Je le savais, et ce nouveau post flambant neuf le confirme. Effet Araxyrie : quand l'obèse arrive à se cacher derrière une aiguille à coudre. C'est soit ça, sois c'est mon mérite.

C'est trop louche quand on entend parler de salons, de cercles de réflexion et de sociétés secrètes, ça sent la cabale à plein nez. Le culte de Slaanesh est le plus populaire chez les nobles, les intellectuels et les oisifs de toutes les planètes, moi je serais Inquisiteur dans l'Ordo Hereticus, je ferais des investigations partout pour leur mettre le grappin dessus, et je saurais où chercher.


Citation :
L'air était chargé à la fois des brumes d'un encens aphrodisiaque et de l'odeur encore présente de la sueur et des humeurs liquides. Les lèvres étaient chaudes et la langue qui titillaient les siennes était agile. Les doigts qui commençaient à stimuler sa poitrine étaient habiles et celle qui s'ouvrait à elle était plus que désirable. Une seconde durant, le corps de Gaïa réagit et son désir supplanta ses pensées, un instant la provocation fut trop.
Trop quoiii ? C'est mal agence ce morceau de phrase... :hum:



Citation :
Elle ne portait pas, contrairement à nombre de ses comparses agents du Gant, la marque de Slaanesh. Depuis toujours elle avait refusé d'accepter dans sa chair la marque du dieu qui a son sens aurait fait d'elle un outil plus qu'une personne, soumettant son existence à un être qu'elle ne pouvait comprendre et qu'elle estimait en cela au delà de la compréhension du temple et même des Six qui pourtant prétendaient que le pouvoir de la marque pouvait être maîtrisé. Elle n'en honorait pas moins son dieu, fidèle à la culture Linciane mais à ses yeux, les seuls moments où elle laissait réellement l'extase s'emparer d'elle étaient ceux où, ainsi que maintenant, elle pouvait remodeler un être conscient, sentir sa douleur et sa terreur, savoir que tout ce qu'il serait à l'avenir lui serait du.
C'est une pointe originale de fluff, mais le Fluff V1/V2 le contredit. Il est dit sur Taran que "refuser" le don (et les mutations ?) d'un dieu est une offense au dit dieu, alors à plus forte raison la Marque, qui est un don emblématique.
De plus, je trouve difficile de refuser un don, techniquement... Je veux dire, comment le refuser ? La plupart du temps tu peux pas dire "non-merci"... Comme dans une parodie de, je ne sais plus originaire de Résurection 40k peut être, la mutation chez un SMC de la BL, ça peut être "soit un cadeau de Khorne, soit de Slaanesh, soit de Nugle, soit de Tzeentch". Bien sur, les lincians sont monothéistes, mais tu vois l'esprit ? Eventuellement, un oeil mutant tu peux essayer de l'arracher et de le remplacer par un bionique, là le dieu pourrait se sentir insulté mais au moins tu serais débarrassé d'un truc indésirable. Mais autant un truc comme ça c'est facile de le "refuser", autant se débarrasser d'une mutation qui te permet d'être invisible ou d'être plus intelligent, c'est plus difficile à mettre en oeuvre. Alors une Marque... C'est quoi une "marque" ? C'est une Rune, un écrit psychique existant à la fois dans le monde réel et dans le Warp, mais le support d'une Marque c'est le corps, l'esprit, l'âme, l'organisme de l'adorateur en lui-même !

En V1/V2, dans le wargame (et pas uniquement dans le fluff comme c'est le cas aujourd'hui), les dons et mutations se recevaient si on rendait service au dieu, notamment en tuant un certain nombre d'ennemis (sacrifices de sang pour le dieu et ses démons), en défaisant des champions de puissance rivale, etc. Pour un serviteur de longue date du Chaos, c'est d'autant plus difficile. Je conviens que c'est original et que ça donne du cachet au personnage de Xilia, mais je te suggère de retravailler ce passage. Ou alors, tu peux trouver un moyen détourné, comme par exemple, un passage de fluff Lincian disant que le clergé Lincian arrive à plus ou moins contrôler qui reçoit la Marque ou qui peut l'à recevoir.



Citation :
-Ma fille, j'équarrissais mon premier homme que tu n'étais pas encore une idée dans l'esprit de tes parents... peut être eux même ne l'étaient pas dans l'esprit des leurs... les aldérans vivent si peu longtemps! Toujours est il que oui, le masque est parfait.
Les Impériaux aisés peuvent vivre pendant des siècles, de même que les officiers de la Garde Impériale s'ils sont doués pour survivre. Ignore-t-elle les origines de Gaia ou bien est-elle "vraiment" très vieille ? Ou alors est-ce due au fait que l'espérance de vie Aldérane a décrue ?


Citation :
La marionnette resta parfaitement stoïque tout du long, privée comme elle l'était de conscience propre et la chirurgienne regretta quelque peu que l'amusement de la soirée soit arrivé à son terme.
Eh bien... Elle a des goûts délicats, la vieille chouette. Comme dit Stéphane Corréard, "le Vice conserve".
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeVen 4 Jan 2013 - 21:25

Citation :

Trop quoiii ? C'est mal agence ce morceau de phrase... :hum:

Deux lettres vous manquent et tout est enlaidi...
la provocation fut de trop.



Citation :
C'est une pointe originale de fluff, mais le Fluff V1/V2 le contredit. Il est dit sur Taran que "refuser" le don (et les mutations ?) d'un dieu est une offense au dit dieu, alors à plus forte raison la Marque, qui est un don emblématique.
De plus, je trouve difficile de refuser un don, techniquement... Je veux dire, comment le refuser ? La plupart du temps tu peux pas dire "non-merci"... Comme dans une parodie de, je ne sais plus originaire de Résurection 40k peut être, la mutation chez un SMC de la BL, ça peut être "soit un cadeau de Khorne, soit de Slaanesh, soit de Nugle, soit de Tzeentch". Bien sur, les lincians sont monothéistes, mais tu vois l'esprit ? Eventuellement, un oeil mutant tu peux essayer de l'arracher et de le remplacer par un bionique, là le dieu pourrait se sentir insulté mais au moins tu serais débarrassé d'un truc indésirable. Mais autant un truc comme ça c'est facile de le "refuser", autant se débarrasser d'une mutation qui te permet d'être invisible ou d'être plus intelligent, c'est plus difficile à mettre en oeuvre. Alors une Marque... C'est quoi une "marque" ? C'est une Rune, un écrit psychique existant à la fois dans le monde réel et dans le Warp, mais le support d'une Marque c'est le corps, l'esprit, l'âme, l'organisme de l'adorateur en lui-même !

En V1/V2, dans le wargame (et pas uniquement dans le fluff comme c'est le cas aujourd'hui), les dons et mutations se recevaient si on rendait service au dieu, notamment en tuant un certain nombre d'ennemis (sacrifices de sang pour le dieu et ses démons), en défaisant des champions de puissance rivale, etc. Pour un serviteur de longue date du Chaos, c'est d'autant plus difficile. Je conviens que c'est original et que ça donne du cachet au personnage de Xilia, mais je te suggère de retravailler ce passage. Ou alors, tu peux trouver un moyen détourné, comme par exemple, un passage de fluff Lincian disant que le clergé Lincian arrive à plus ou moins contrôler qui reçoit la Marque ou qui peut l'à recevoir.

On notera déjà que comme tu le dit, une marque, ça se mérite, la plupart des adorateurs d'un dieu n'en recevront pas la marque car ne l'auront pas assez servi. Pour Xilia l'idée est simple, ne pas pousser le service au point de se faire marquer. De plus, le clergé lincian a en effet trouvé un moyen de contrôler plus ou moins qui a la marque ou plutôt a un moyen d'accorder la marque plus aisément que le système normal par le biais de pactes en masse, de sacrifices et de rituels. De plus les Six ont fait plus un pacte avec Slaanesh: la vénération de milliards de fidèles mais la limitation des mutations aléatoires et des dons anarchiques, si un serviteur gagne suffisamment en pouvoir pour personnellement intéresser Slaanesh celui ci prendra souvent ses libertés mais il ne se fatiguera pas à donner des dons à un peuple dont la dévotion lui est déjà acquise et pourrait être perdue en cas de nawak (très chère Eris, je suis convaincu que cette série de tentacules préhensible vous sera très utile lors de vos infiltrations en territoire impérial, affectueusement, votre Seigneur Noir, PS pour le sacrifice de la semaine prochaine, essayez de me trouver quelques rousses, l'âme de celles qui n'en ont pas est délicieuse!)
De fait la plupart des agents du Gant sont marqués pour jouir des nombreux avantages liés, Xilia a refusé ce passe droit et s'est ensuite toujours comporté de sorte à ne pas mériter à elle seule la marque (on devrait d'ailleurs voir dans cette fic la différence entre un marqué du temple et un marqué naturel).



Citation :
Les Impériaux aisés peuvent vivre pendant des siècles, de même que les officiers de la Garde Impériale s'ils sont doués pour survivre. Ignore-t-elle les origines de Gaia ou bien est-elle "vraiment" très vieille ? Ou alors est-ce due au fait que l'espérance de vie Aldérane a décrue ?

Les aldérans sont des gens droits dans leurs bottes et il y a certaines choses qu'ils respectent hautement et d'autres qu'ils ne peuvent sentir. Le culte néo-angéliste qui imprègne leur culture était basé sur le concept de perfection de l'homme et sur sa capacité de transcendance à travers la mort. De fait, modifier un humain est vu par les aldérans comme une horreur sans nom (d'où leurs relations tendues avec le Méchanicum et l'Astartes) mais aussi retarder la mort et altérer la nature d'un homme sur ce plan est perçu comme un non sens. La vie d'un homme doit, selon eux, trouver sa valeur dans sa qualité, non dans la longueur et les parents doivent laisser place à leurs enfants, leur léguer leurs biens et devoirs. Les seuls cas où les traitements rajuvénants sont bien vus sont lorsqu'un personnage a une tâche à accomplir et semble indispensable pour la mener à bout (exemple un général en campagne prolongé) et qu'il serait alors malséant qu'il meurt pour cause de vieillesse.
Avec une bonne médecine, l'espérance de vie moyenne aldérane est de 75 ans, 90 si on ne compte pas les militaires (soit tout de même un tiers de la population...). Xilia a plus de 160 ans et pour elle, les aldérans sont pour la plupart des jeunots (d'autant que sa trop de traitements de retard de vieillesse, on commence à perdre en efficacité passé 80 ans...). Cette tendance culturelle a tendu à diminuer suite au contact prolongé avec Lincia, au fait que les mêmes ennemis soient présents depuis des siècles et qu'il faille donc pour les affronter également des vétérans de plusieurs siècles mais au temps de cette fic, la science rajuvénante est toujours vue avec défiance dans le secteur Elonis.
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeVen 4 Jan 2013 - 22:36

Je viens de voir ce nouveau post et de le lire.

J'aime toujours autant, tout cela se précise :noel:
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeVen 4 Jan 2013 - 23:52

Merci de cette réponse. Je dois dire que j'en suis assez satisfait, c'est plus réfléchi que je ne l'avais cru de prime abord. Mais... ^^

Citation :
De plus les Six ont fait plus un pacte avec Slaanesh: la vénération de milliards de fidèles mais la limitation des mutations aléatoires et des dons anarchiques, si un serviteur gagne suffisamment en pouvoir pour personnellement intéresser Slaanesh celui ci prendra souvent ses libertés mais il ne se fatiguera pas à donner des dons à un peuple dont la dévotion lui est déjà acquise et pourrait être perdue en cas de nawak

... Au sujet des dons, je me suis souvenu ce soir de la possibilité d'un moyen détourné.

Tu sais, basiquement, les dons et mutations sont offerts par un "patron" qui patronne le champion / aspirant champion, et en général, le "Patron" est par défaut soit le Chaos Universel, soit un des dieux majeurs. Néanmoins, lorsque l'on devient Prince Démon, on peut patronner des adorateurs et / ou un (des) champion(s) du Chaos, et se faisant leur donner comme récompense des dons qu'on a soit même reçut (en V1/V2, avant son ascension, car on ne reçoit plus de dons et mutations après l'Ascension, la puissance du PD ne s'accroissait plus qu'à chaque fois qu'il arrivait à faire atteindre le rang de PD à l'un de ses patronnés).

Je me disais donc qu'il devait être possible pour les Insubus - qui sont plus ou moins des Prince-Démons - de patronner ainsi et de contrôler les mutations et dons chaotiques pour les adapter à leurs besoins / critères stratégico-culturels.

(Vous remarquerez que les slaaneshis d'Araxyrie sont tous beaux alors que ceux de GW ont tendance à être tous laids et difformes. Ah! merveilleux petit monde d'Araxyrie, que seul n'égal en perfection le merveilleux petit monde de Tony Dinozzo où... toutes les plus jolies lesbiennes désirent secrètement un homme... -_-'.)


Citation :
(très chère Eris, je suis convaincu que cette série de tentacules préhensible vous sera très utile lors de vos infiltrations en territoire impérial, affectueusement, votre Seigneur Noir, PS pour le sacrifice de la semaine prochaine, essayez de me trouver quelques rousses, l'âme de celles qui n'en ont pas est délicieuse!)
On dirais le vrai Slaanesh, tel qu'il est décrit dans le codex Démons, ptdr... :slaanesh:
(PS : pour ceux qui ne savent pas, le coup des rouquins sans âme vient d'un épisode de South Park)


Citation :
Les seuls cas où les traitements rajuvénants sont bien vus sont lorsqu'un personnage a une tâche à accomplir et semble indispensable pour la mener à bout (exemple un général en campagne prolongé) et qu'il serait alors malséant qu'il meurt pour cause de vieillesse.
Ou comme l'Empereur, n'est-ce pas ? ;)


Citation :
Cette tendance culturelle a tendu à diminuer suite au contact prolongé avec Lincia, au fait que les mêmes ennemis soient présents depuis des siècles et qu'il faille donc pour les affronter également des vétérans de plusieurs siècles mais au temps de cette fic, la science rajuvénante est toujours vue avec défiance dans le secteur Elonis.
Je vois. C'est très bien expliqué et somme tout assez cohérent. Néanmoins, je t'invite à te rappeller à l'occasion que les humains sont nés cupides, et que l'Immortalité est l'un de nos trois rêves les plus anciens (avec le fait de voler et d'avoir la panse toujours bien remplie pour peu d'efforts).
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeLun 14 Jan 2013 - 20:41

Citation :

(Vous remarquerez que les slaaneshis d'Araxyrie sont tous beaux alors que ceux de GW ont tendance à être tous laids et difformes. Ah! merveilleux petit monde d'Araxyrie, que seul n'égal en perfection le merveilleux petit monde de Tony Dinozzo où... toutes les plus jolies lesbiennes désirent secrètement un homme... -_-'.)

Sigvald et Morathi sont de bons exemples de Slaaneshis tout propres :oui:


Citation :
Ou comme l'Empereur, n'est-ce pas ? ;)

L'Empereur est perçu comme un Archanges par les aldérans, une créature ayant dépassé sa simple existence mortelle, du coup son immortalité fait pour eux partie de sa nature vu qu'il est à la fois mort et toujours vivant suivant leur définition.


Citation :
Je vois. C'est très bien expliqué et somme tout assez cohérent. Néanmoins, je t'invite à te rappeller à l'occasion que les humains sont nés cupides, et que l'Immortalité est l'un de nos trois rêves les plus anciens (avec le fait de voler et d'avoir la panse toujours bien remplie pour peu d'efforts).

Le rêve de voler a disparu chez l'homme moderne (c'est banal) du coup le concept de "rêves inhérent à la nature humaine me semble discutable. Actuellement l'un des rêves les plus prégnant est d'amasser les biens et de pouvoir ensuite les transmettre à sa descendance, pourtant il y a eut des civilisations où le concept même d'héritage n'existait pas (tu n'es pas ton père, pourquoi devrais tu avoir ce qu'il a eut).

La suite devrait arriver demain normalement.
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeMar 15 Jan 2013 - 22:01

Citation :
Le rêve de voler a disparu chez l'homme moderne (c'est banal) du coup le concept de "rêves inhérent à la nature humaine me semble discutable.
"Voler" signifie "se déplacer dans le ciel". Le ciel ici est un espace "infini" au sein duquel on peut aller dans n'importe quelle direction, c'est donc synonyme de liberté.
Ce n'est donc pas tant que le rêve de voler à disparu du monde moderne mais que les hommes qui y vivent ont cessés de l'envisager selon cette logique ; toutefois l'aspiration à la Liberté existe encore, et les gens sont encore fascinés par les grands espaces et la possibilité de s'y déplacer. Banal, la Liberté ? Si elle était banale, cela se saurait, car elle est rare au contraire, et précieuse ! Non, mon cher Arax, le monde des hommes est empli de médiocrité, et l'ennui qui en résulte est si écrasant que les gens qui ne luttent pas pour leur survie immédiate en sont réduis aux occupations les plus triviales.
Moi, je n'ai encore jamais rencontré d'homme vraiment libre sauf peut être une fois, et c'était un homme libre de suivre ses propres inclinations.
Ainsi donc, le rêve de voler n'a pas disparu, il est, je pense, simplement enfui sous une couche de poussière et... je peux le prouver : sais-tu quel est le geste typique que font les bébés lors d'une nuit étoilée, et en particulier les premières, bien avant que ne viennent l'âge de raison ?

Ils tendent leurs mains vers le ciel, pour de leurs doigts tenter d'attraper les astres. N'est-ce pas révélateur ? ;)


Citation :
Sigvald et Morathi sont de bons exemples de Slaaneshis tout propres
Ouais, bien sur... 2 sur 1 000 ou quelque chose comme ça.

(je viens de jeter un oeil à la figurine de Sigvald, car son nom ne me disait rien et... bigre foutre ! Ses cheveux sont presque aussi longs que les miens ! et vu comment il les porte, ça doit pas être bien pratique pour combattre en mêlée ! Les samourais de l'époque Sengoku avaient des cheveux très longs eux aussi, mais au combat ils les portaient le plus souvent dénoués avec un bandeau frontal...)

Le truc c'est que tu choisis les mutations reçues selon les critères esthétiques de notre époque, qui sont de facto les critères esthétiques des mondes civilisés de l'Imperium. De l'Imperium, cher Araxyrie ; or si je n'abuse, Lincia prône l'évolution et l'originalité par rapport à l'Imperium, ce qui passe nécessairement par certaines excentricités. Que les dites excentricités fassent de l'individu un monstre humanoïde n'entre qu'à moitié en ligne de compte quand c'est pour glorifier le Chaos. Si vous regardez ce que Slaany a fait à Fulgrim, ça devient évident.

Mais étant donné que le Clergé Lincian a un certain contrôle sur les mutations de ses ouailles, ça reste dans la logique du Fluff, si on considère que les autorités Linciannes contrôlant la Mode sont plus prudents / timorés / politiquement corrects qu'ils n'en ont l'air.



EDIT :

à propos des rêves :

« Il est indispensable de reconnaître qu'il n'existe plus de solution de continuité entre le monde « primitif » ou « arriéré » et l'Occident moderne. Il ne suffit plus, comme il suffisait il y a un demi-siècle, de découvrir et d'admirer l'art nègre ou océanien ; il faut redécouvrir les sources spirituelles de ces arts en nous-mêmes, il faut prendre conscience de ce qui reste encore de « mythique » dans une existence moderne, et qui reste tel, justement parce que ce comportement est, lui aussi, consubstantiel à la condition humaine, en tant qu'il exprime l'angoisse devant le Temps. »
- Mircea Eliade :oui:
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeDim 20 Jan 2013 - 19:20

Citation :
Ils tendent leurs mains vers le ciel, pour de leurs doigts tenter d'attraper les astres

Parce que les bébé sont connus pour être en mesure d'expliquer le fondement de leurs actes.
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Jan 2013 - 13:28

Par ce que l'on peut découvrir la cause d'un phénomène en observant ses conséquences, en particulier si ça se reproduits dans des circonstances différentes. C'est le principe de base de toutes expérimentations, ce truc dont les scientifiques sont siiiiiii fiers. ;)
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MessageSujet: Re: Intérêts croisés   Intérêts croisés - Page 2 Icon_minitimeSam 26 Jan 2013 - 14:58

Alors je serais curieux d'avoir le véritable comptes-rendus des expériences en question, et accessoirement "comprendre comment pense un bébé" n'est pas une science mathématique rigoureuse où il suffit d'étudier quelques variables.
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