Raphia

Raphia est une petite ville portuaire. Bénéficiant d'un littoral parmi les plus beaux de Gydéa mais surtout de plusieurs sources d'eau chaudes libres de toute pollution, les dirigeants de la cité ont vite compris que leur intérêt se trouvait dans la collaboration en devenant un lieu de villégiatures pour les nobles fuyant la ville ou pour les lincians en manque de distraction.
C'est ainsi qu'en ce début d'après-midi, nombreuses étaient les personnes à se promener dans les allées de la ville et à profiter de tous les charmes que celle-ci avait déployés pour satisfaire ses hôtes, qu'ils soient nobles, lincians ou autre.

Soudain, le bruit des moteurs se fait entendre au-dessus de la ville. Levant le nez du dernier magazine du mode ou de leur apéritif, les occupants de la station peuvent voir avec curiosité un duo d'appareils volants de facture évidemment impériale survolé la ville. C’est a ce moment que de nombreux hommes en sautent à tour de rôle, avant d'ouvrir leur parachute une fois arrivé à bonne distance du sol.

La plupart des touristes paniquèrent et s'enfuirent, bien que certains restèrent tout simplement figés devant l'étrangeté de ce spectacle. Le flot de fuyards empêcha les forces linciannes d'intervenir efficacement, et seuls quelques tirs sporadiques visèrent les parachutistes. Ceux-ci ne tardèrent pas à répliquer au moment où ils touchèrent le sol, la petite vingtaine d'hommes prenant rapidement position sur les toits, tandis qu'un navire de débarquement rapide s'approchaient du port, avec à son bord une vingtaine de guerriers.

L'assaut était prévus depuis déjà plusieurs semaines par les FDP loyalistes, la station constituant l'endroit idéal pour une attaque ciblée visant à prendre en otage plusieurs représentants slaaneshi et en exiger une rançon sous forme de prisonniers de guerre. Les forces de défense rénégates n'étaient que peu nombreuses, et il serait aisés de les soumettre. Pour cette attaque, le commandement avait préféré choisir des forces entraînées et raisonnablement discrètes, qui pourraient prendre de vitesse la riposte ennemie, ce qui expliquaient pourquoi elles n'étaient guère nombreuses comparés à leur faculté de déploiement.

L'escarmouche dans les rues de Raphia était prête à s'engager.

A peine le navire venait-il d'heurter le ponton qu'une vingtaine de soldat en sortit et se déployèrent en calme et avec discipline. Après un bref instant, ils repartirent en direction de la ville, d'où on pouvait entendre des tirs d'armes légères et quelques cris épars des quelques habitants qui n'avaient pas encore fuit. La mission était claire : Profiter de la faible défense ennemie pour capturer des membres importants du régime Lincian. Le sergent Iléna Sergulavitch, Aldéranéene de son état, avait été désignée, elle et son escouade, pour cette opération. Des parachutistes Aldérans venaient d'être déployés pour couvrir l'arrivée de la force maritime.

Iléna pressa le bouton de son oreillette, avertissant que l'opération commençait et qu'elle se dirigeait vers le complexe de tourisme le plus proche avec l'escouade du sergent Rasht.

- En avant, ordonna-t-elle à ses hommes. La deuxième escouade prit une rue secondaire tandis qu'Iléna s'aventurait par la rue principale de la petit ville touristique. Les premiers ennemis furent en vue dès qu'ils dépassèrent la première ligne de bâtiment où étaient les paras. C'étaient quelques gardes isolés, qui n'avaient pas vu l'attaque venir et qui furent balayés par les renforts impériaux en quelques instants.

Iléna reprit sa progression vers le complexe touristique, droit devant elle.

Gaïa Julis était venue à Raphia accompagnée de Luuçaliia pour prendre un peu de bons temps après une nouvelle enquête guère passionnante ayant menée à la corruption d'une cellule de résistance. Plus le temps passait et plus la jeune prêtresse linciane était lasse d'ainsi devoir courir après les fantômes, privée de sa maîtresse et de ses sœurs alors que chacune était partie au loin accomplir les désirs de Fiora Alsin tandis que lui était confiée la tâche d'assurer la stabilité de ce monde pathétique qui devrait un jour servir aux plans de Slaa'Phaos... Si l'idée d'accomplir les volontés d'une archipécheresse avait quelque chose de réconfortant, se retrouver ainsi isolée lui minait le moral et c'était en la voyant ainsi maussade que Luu lui avait proposé ce petit voyage.
Désormais les deux femmes se promenaient dans les rues au bras d'un officier de la Légion rencontré sur place quelques heures plus tôt et dont le physique attirant avait retenu l’œil des deux amantes. Alors que chacune roucoulait à tour de rôle en observant telle vitrine, en entendant telle plaisanterie ou en sentant une mais s'égarer le long de leur hanche, cette soirée qui s'annonçait agréable quoi que terriblement banale reprit un intérêt soudain lorsque des aéronefs couverts de camouflages marins passèrent au dessus de la petite cité faisant feu de leurs armes sur les tours dotée pour certaines de système anti aériens qui n'auraient jamais le temps de se déployer.
En un instant, l'officier de la légion s'était décollé du couple de jeunes femmes, l’œil alerte et la main posée sur son arme d'appoint. Jeune Kyvernetis en permission, seuls une trentaine de ses hommes étaient présents en ville mais il savait devoir les retrouver pour organiser une défense efficace ou un repli rapide si l'ennemi se révélait trop nombreux une fois quelques informations supplémentaires découvertes.
-Mettez vous à l'abri! ordonna il en se retournant vers Gaïa et Luuçaliia... qui avaient déjà disparues dans une ruelle.
A l'abri de la vue, les deux femmes échangèrent un regard, se comprenant immédiatement comme seuls les êtres proches le pouvaient. Alors que Luuçaliia contactait Kylar par ondes radio, Gaïa laissa son esprit échapper à son corps et prendre en quelques instants conscience de la situation en ville. Une vingtaine de parachutistes étaient tombés sur la ville et une quarantaine d'autres soldats avaient débarqués par la mer. Gaïa sentit les âmes de leurs chefs, brillant d'une flamme légèrement plus intense que celle des simples fantassins. Un esprit en particulier semblait doté d'une grande force mais aussi d'une grande résistance. Un être à ne rencontrer qu'en position de force, à n'en pas douter.
Les gardes postés près des berges avaient rapidement été neutralisés de même que plusieurs agents de sécurité dispersés dans les rues. Les hommes de son compagnon de soirée se rassemblaient en vitesse mais ils ne disposaient pas de leur prêtresse de formation et allaient peiner à se montrer à leur plein potentiel sans appui psychique. Heureusement en tant que légionnaires, ils disposaient d'une formation supérieure à celle de simples FDPs renégates ou non, la linciane ne craignait pas trop de leur côté.
Forte de ces nouvelles informations, Gaïa retourna à son corps, notant qu'une des escouades de parachutistes n'étaient guère loin de leur position.

-Il semblerait que nous ayons enfin droit à un peu de distraction Luu, que préconise tu ma chérie?

Luuçaliia était ravis de ce séjour à Raphia qui, du moins l'espérait-elle, sortirait Gaïa de sa torpeur. Elle ne supportait pas de voir son amour ainsi dépérir loin de ses sœurs, et elle essayait autant que possible de distraire la lincianne.

Elles étaient toutes deux en train de se promener dans les rues avec un officier de la Légion, ce qui aurait normalement dus se finir en une longue nuit d'extase à leur hôtel, lorsque les deux avions firent leur apparition dans le ciel et détruisirent les maigres défenses antiaérienne de la ville.
Luuçaliia repensa avec une moue moqueuse à la brochure publicitaire de Raphia qui disait notamment ''une ville tranquille loin de tout mouvement de résistance''. A priori, c'était un petit peu exagéré.

Luuçaliia et Gaïa disparurent d'un commun accord silencieux lorsque l'officier se détacha d'elles, même si ça n'avait rien à voir. Elles gagnèrent la relative sécurité d'une ruelle, se comprenant d'un regard. Alors que Gaïa entrait dans la transe caractéristique de ses pouvoirs, Luuçaliia contactait Kylar tout en rendant plus accessible le holster de son pistolet bolter, au cas où.

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Kylar était allongé sur la canapé, ne supportant ni la mollesse du lit de sa chambre ni les effluves humaines qui s'en dégageaient malgré le nettoyage plus que quotidien des chambres. En fait il ne supportait pas sa chambre, trop luxueuse, et attendait avec impatience le retour à Sibbelus où il pourrait retrouver les quartiers presque spartiates que Luuçaliia lui avait trouvé.

Il entendit à ce moment là un bruit de moteur d'avion, et se leva pour aller regarder ce qui se passait dehors. Deux aéronefs militaires venaient de détruire les défenses antiaériennes. Sans perdre de temps, Kylar referma son armure d'assassin -qu'il n'avait quasiment pas quitté depuis le début de ce séjour- enfila son masque et ses lunettes. Il attrapa ses différentes armes et son matériel au moment où un domestique pénétra dans la chambre.

-Monsieur, la ville est attaqué, nous vous invitons à rejoindre le hall où vous serez protégés par...

Il remarqua à ce moment l'accoutrement de Kylar.

-J'ai l'air d'avoir besoin de protection ?

L'assassin se dirigea vers le balcon, ouvrit la baie vitrée et accrocha son filin à la rambarde avant de se jeter dans le vide. A ce moment son com-vox sonna. Il décrocha aussitôt, sachant parfaitement qu'une seule personne pouvait le contacter dessus.

-Kylar ? C'est quoi ce bruit ? Enfin bref, rejoins-moi aussi rapidement que possible.
-Et tu crois que je fais quoi là ?

Il raccrocha et ralentit progressivement sa chute à l'aide du filin, atterrissant souplement dans le jardin luxuriant de l'hôtel. Il récupéra le matériel de rappel puis s'élança en dehors de l'hôtel, sautant aisément par dessus l'enceinte de celui-ci pour atterrir sur le toit d'une maison toute proche, avant de reprendre sa progression, sautant de toit en toit.

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Luuçaliia coupa la communication avant même d'entendre la réponse de Kylar, elle se doutait même qu'il était déjà en chemin. Elle se retourna vers Gaïa, ne pouvant s'empêcher d'être heureuse en constatant que cette animation semblait divertir son amante.

-Le plus prudent serait de rejoindre une véritable défense organisée, nous ne pourrons pas faire grand chose seules contre cette petite armée.

Les deux femmes remontèrent les rues en direction du centre de la cité, ou elles pourraient sans doute trouver ce qu'elles cherchaient.

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Iléna et son escouade, soutenus par l'escouade qui avait voyagé avec eux, remontèrent prudemment la rue principale, encombré d'étals de souvenirs, de bancs et de toutes sortes de décorations. Tout autour d'eux partaient de nombreuses ruelles, ils étaient confrontés à un terrain urbain particulièrement dense.

Ils arrivèrent rapidement à une petite place autour de laquelle s'étaient installés les parachutistes, toujours en position sur les toits. Trois cadavres de renégats des FDP étaient allongés dans un coin, témoignant qu'il y avait eu ici une escarmouche.
Le sergent qui accompagnait Iléna prit alors la parole.

-Nous ne devons pas perdre de temps et foncer sur le complexe, si nous leur laissons organiser la défense nous aurons beaucoup plus de mal à prendre des otages.

L'un des parachutistes répliqua alors.

-Ces ruelles forment un piège mortel, nous ne pouvons pas nous permettre de nous laisser encercler, aussi peu nombreux sont-ils.

Gaïa suivit Luuçaliia vers le centre de la ville. Sa compagne espérait y trouver un peu de sécurité, Gaïa n'y croyait guère. Les forces de défenses locales auraient bien du mal à faire face aux résistants et les troupes professionnelles Lincianes ne se retrancheraient pas dans une position d'où elles ne pourraient pas se replier en cas de coup dur. Aux yeux de la prêtresse, s'avancer au cœur d'une cité sous attaque était sans doute le meilleur moyen de rencontrer les résistants mais cela représentait à ses yeux une occasion merveilleuse de se distraire! Elle sentait les pensées des parachutistes non loin, elle pouvait lire en eux leurs objectifs: faire des prisonniers, ce qui signifierait qu'ils ne tireraient probablement pas à vue sur des civils désarmés... et qu'ils étaient donc terriblement vulnérables.
-Une escouade de résistants se trouve non loin de nous, en train de fouiller les ruelles par petits groupes. Nous pourrions en aborder un pour retirer d'eux au moins quelques informations sur l'ampleur de cette attaque ne penses tu pas?

Le sergent Rasht voulu répliquer au parachutiste, arguant qu'il était sergent et qu'il décider de la marche à suivre pour son escouade, mais Iléna décida de donner son point de vue, c'est à dire des ordres clairs et précis :

- Le complexe est l'objectif prioritaire certes, mais on se doit de réussir la mission proprement et rapidement. L'encerclement n'est pas une option. Mon escouade partira en pointe, les groupes paras un et deux couvriront mes flancs tandis que trois et quatre se chargeront de fouiller les bâtiments en chemin. Sergent Rasht, vous assurez nos arrières et vous vous tenez prêt en cas de difficultés, contact radio permanent et rapport toutes les deux minutes.

Elle lança un regard glacial au sergent Rasht :

- Et c'est un ordre, ne perdons pas plus de temps.

L'attaque impériale se mit en marche.

Luuçaliia n'aimait guère l'idée de se risquer à deux personnes, non armées ou si peu, contre des escouades de FDP, mais elle avait du mal à s'opposer aux désirs de sa compagne.

-Mais, s'il y a une défense...
-Il n'y a pas de défense, seuls quelques gardes de l'hôtel essaie de fortifier le hall de celui-ci mais ils seront balayés.

Kylar venait d'apparaître sur un petit balcon, surplombant la ruelle et les deux femmes, impersonnels sous son armure.

-Dans ce cas... je te suis Gaïa, tu sais mieux que moi où se situe le danger. Kylar, surveille nos arrières.

Bref hochement de tête avant que l'assassin ne saute sur un toit tout proche pour observer les environs.

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Les gardes s'organisèrent rapidement sous les ordres d'Iléna, même si le sergent rabaissé semblait de fort mauvaise humeur.

Gaïa comme à l'accoutumée avait adressé son sourire le plus candide à Kylar qui se détourna comme à chaque fois, ne désirant pas croiser les orbes blancs de la linciane. Elle continua à le fixer un instant alors qu'il filait en hauteur avant de pousser un léger soupir.

-Ma douce Luu, un jour il faudra vraiment que tu me fasse découvrir ton serviteur!

La linciane se dirigea d'un pas confiant mais rapide en direction de la périphérie de la ville tout en sentant distinctement les parachutistes se rapprocher d'elle en sens inverse. Ils étaient trois, avançant dans les rues pour s'assurer qu'aucun passant ne continuait à déambuler. Il allaient arriver d'ici quelques instants dans la ruelle qu'occupaient les deux slaaneshites et sans doute trouveraient ils étrange de voir ainsi deux femmes se déplacer sans montrer la moindre inquiétude face à l'arrivée de forces aéroportées dans leurs lieux de vacances. Il serait certes possible de mimer la panique la plus totale mais il s'agissait là d'une attitude des plus indignes... aussi c'est le plus naturellement du monde que Gaïa se stoppa net pour étreindre Luuçaliia qui la suivait, plaquer ses lèvres contre celles de la provocatrice et la plaquer rapidement contre le mur, commençant à lui dénuder les épaules. L'autre femme ne comprit pas immédiatement ce qui se passait mais elle ne put s'empêcher de réagir aux caresses de son amante et en quelques instants Gaïa sentit les mains de l'autre se glisser dans son dos alors que ses pouvoirs faisaient enfler les désirs de l'autre femme.

Les gardes arrivèrent, fusil levé en quête d'ennemi après avoir entendu quelques gémissements et un petit cri aigu. Ils furent pour le moins déroutés de voir deux créatures de rêve en train de pleinement vivre leur non intimité en pleine ruelle. Il fallut près d'une minute à l'un d'eux pour parvenir à décrocher son regard des deux femmes et se souvenir de pourquoi il était ici.

-Plus un geste! ordonna il.

Gaïa qui venait de faire passer Luuçaliia sous elle et qui commençait à jouer de son bassin continua ses mouvements en tournant la tête pour "découvrir" une nouvelle fois les résistants. La provocatrice, stimulée psychiquement par Gaïa, ondulait au sol alors que les mains de son amante jouaient sur ses lèvres intimes.

-C'est soirée costumée aujourd'hui? demanda la prêtresse d'une voix à la fois innocente et lascive. Vous voulez vous joindre à nous?

Une nouvelle fois les gardes restèrent bouche bée alors que Gaïa recentrait son attention sur Luuçaliia, ou du moins en donnait l'impression, jouant de sa langue sur le bout des seins de son amante. Gaïa savait pertinemment que l'aura de séduction l'entourant était en train de ravager les pensées de ces trois gydéans et ses actions ne faisaient que la rendre plus désirable à leurs yeux.
Un des gardes finit néanmoins par faire feu en l'air de son arme, Gaïa s'arrêtant et mimant la surprise alors qu'elle avait vue l'action se décider dans l'esprit de l'autre avant même qu'il ne croit y avoir pensé.

-Nous... vous... stoppez sur le champs!

Luuçaliia commençait peu à peu à revenir à la réalité alors que Gaïa se retirait de son esprit avec douceur comme elle était devenue experte à le faire. Elle jeta des regards confus autour d'elle alors que Gaïa lui demandait télépathiquement de rester calme.

-Vous êtes les prisonnières du front de libération gydéan, bande de débauchées!

Gaïa savait que l'autre la fixait, elle n'eut qu'à lever les yeux vers lui et il se trouva sous son influence, incapable de détacher ses yeux des orbes de neige et n'ayant plus que le seul désir de plaire à la jeune fille. Les deux autres commençaient à reprendre contenance, se souvenant de ce qu'on leur avait dit sur les artifices de l'ennemi mais leurs défenses psychiques étaient grandes ouvertes, Gaïa bondit telle un fauve dans leurs pensée et les soumit en un instant, leur faisant poser genoux à terre alors qu'elle se relevait de sa position accroupie sur la provocatrice. Elle s'approcha de celui qu'elle avait hypnotisé, continuant à le fixer dans les yeux.

-Dis moi d'où tu viens et dans quel but mon mignon, j'ai tellement envie d'en savoir plus sur toi!

Tout en concentrant une part de sa volonté sur ces trois hommes en son pouvoir, Gaïa s'assura que les autres impériaux n'étaient pas trop proches, peu désireuse d'être trouvée alors qu'elle interrogeait un être déjà soumis.

Luuçaliia eut un petit sourire forcée lorsque Gaïa lui parla de Kylar. Elle savait à quel point l'assassin détestait cette société, et doutait que la chose soit réellement possible.

Elle suivit Gaïa et fut surprise lorsqu'elle la vit se retourner pour plaquer ses lèvres sur les siennes. Luuçaliia ne comprit pas ce qui se passait, sentant vaguement que la lincianne la plaquait contre le mur tout en l'embrassant à pleine bouche. Elle sentit les mains agiles s'activer à la dénuder, enlevant sans peine la robe vaporeuse de la provocatrice. Celle-ci ne fut pas en reste et commença également à déshabiller la lincianne.

Luuçaliia ne perçut que lointainement l'arrivée des FDP, et le manège de Gaïa à leur égard. Elle ne revint à elle que lorsque la lincianne la libéra de son emprise psychique. Elle regarda d'un air ou peu perdus les FDP, ne comprenant pas comment elle en était arrivée là... Elle sentit toutefois la douce voix de Gaïa résonner dans son esprit, lui demandant de garder son calme.

Elle assista au jeu de la lincianne, appréciant à quel point elle pouvait se jouer facilement des désirs humains. Alors que les trois FDP étaient sous son pouvoir, la provocatrice put voir deux autres arriver dans la ruelle. Alors qu'ils avisaient la lincianne, brandissant leurs armes, un couteau jaillit des toits, s'enfonçant dans la gorge du plus proche. Le second n'eut pas le temps de réagir qu'une ombre s'abattit sur lui, le plaquant au sol avant de lui ouvrir la gorge.
Kylar se releva un e fois sa macabre tâche finie, rangea ses couteaux et sortit son fusil d'assaut avant de revenir vers les deux femmes tandis que Luuçaliia se rhabillait.

Le FDP sous l'emprise de Gaïa, après avoir brièvement résisté, commença à parler, subjugué.

-On est là sur ordre du commandement, on doit capturer des otages pour faire chanter Lincia. Mais vous devez pas faire partie des otages à capturer, vous êtes trop belle pour ça.

-Je me doute d'être trop belle pour une capture quoi que les chaines ont un petit côté exotique... Combien de soldats sont venus pour cette opération? Je me doute que l'élite même de la résistance est là, prête à combattre pour une cause juste.

-On est pas trop nombreux, seulement quarante, le commandement a dis qu'ils enverraient des renforts dès qu'on aurait les premiers esclaves sous contrôle.

-Esclaves? Je ne pensais pas que vous faisiez usage d'un mot si agréable... Quoi qu'il en soit, je suppose que vous devez être en contact radio avec les autres unités de cette intervention? Désirez vous me rendre un petit service et mériter ainsi une belle récompense?
Alors même qu'elle parlait, Gaïa détacha une petite part de son esprit et partit à la recherche de l'officier de la légion. Des renforts étaient sans doute en route mais si elle pouvait se débarrasser de plusieurs soldats impériaux avant leur arrivée, cela n'en serait que mieux et pour se faire il allait lui falloir des hommes armés.

-Tout ce que vous voudrez...

Après leur arrivé en bateau, Iscir avait calmement suivi son escouade menée par une femme visiblement motivée. En ce qui le concernait il avait déjà oublié le but de sa mission, mais sa meneuse semblait s'en souvenir, donc ce n'était pas très grave.

Tandis que le reste de son escouade écrasait les quelques gardes qui trainait et sécurisait la progression, Iscir se concentrait sur l'architecture de la ville. Il était vrais que cette bourgade était assez sympathique. Elle lui rappelait son passé, mais avec moins de morts et d'incendies, et sans sa famille qui lui courrait après pour le tuer.
C'était le bon temps.

Le groupa arriva sur une place ou les attendaient d'autres loyalistes, surement les parachutistes.
La femme de son escouade parla un peu avec un autre gars puis la troupe se mit en marche. Iscir se demanda si il devait poser la question de son objectif a son sergent, mais il se dit qu'il se ferait mal voir pour sa première mission.

Après une dizaine de mètres, le premier ennemis valable d'Iscir apparu enfin : Un chat noir venait de sauter d'une gouttière, manifestement terrorisé. Le sang du jeune homme ne fit qu'on tour, cette créature avait passé trop de temps au contact du chaos, il fallait la purger.
Il dégaina immédiatement sa lame et la projeta de toutes ses forces sur le chat en hurlant

"Crèèèèèèèèèèèèèèèèèves !

Malheureusement, l'arme rata sa cible de quelques centimètres, et le félin prit ses pattes à son coup. Iscir, déçu, alla récupérer sa lame, et en revenant vers son groupe, il remarqua qu'on le regardait bizarrement.

-Quoi ? "

Quand Iscir se retourna, il vit que la sergente et son escouade le regardait avec méfiance et suspicion, certains avaient même levés leurs armes vers lui. D'un geste, Ilénaleur intima de les baisser puis reporta son attention sur l'homme :

- Gardez votre énergie pour nos vrais ennemis, ceux avec des armes. Vous autres, en avant.

Ils ne devaient plus être très loin du complexe à présent, et l'Aldéranéenne porta son doigt à son communicateur et exigea un rapport des autres groupes.

Seul un des groupes de paras chargés de fouiller les habitations ne répondit pas.

Peut-être que les paras avaient appréhendés des prisonniers et qu'ils ne pouvaient répondre dans l'immédiat. Iléna ordonna toutefois que le deuxième groupe de paras se rendent vers la dernière localisation du groupe manquant, en précisant qu'il était préférable qu'ils tirent à vue.

Les ennemis armés ? C'est quoi cette histoire, elle s'était jamais fait griffer par un chat visiblement... Ou alors elle protégeait cette abomination hérétique... Peut être était elle une espionne du chaos ? Iscir se promit de vérifier ça plus tard....

Le Kyrvenestis avait retrouvé dix-sept de ses hommes et tous semblaient avoir trouvé le temps de s'occuper, profitant de la concentration des impériaux en un point précis de la ville pour agir sans être vu et s'organiser quelque peu. L'homme frissonna alors que Gaïa entrait en contact avec lui mais l'identifia rapidement à la fois comme celle qui aurait du occuper sa nuit mais aussi comme une prêtresse psyker.

-Je vais avoir besoin de vos hommes, commandant, l'ennemi n'est fort que de soixante têtes et semble s'être dispersé en ville, j'ai besoin de votre aide pour me débarrasser de cette nuisance impériale.

-Je ne suis ici qu'en permission, je ne vois pas quel intérêt j'aurais de m'embarquer dans un combat à potentiellement trois contre un sur un territoire relevant de l'autorité des forces locales...

Il avait laissé ces derniers mots tomber avec un souverain mépris, la Légion n'avait que peu d'estime pour les forces renégates gydéanes qui depuis des années se montraient incapable de circoncire une simple rébellion. Les légionnaires pour leur part n'avait reçu que très peu d'affectation au cours des derniers mois, recevant de fait un semi congé en échange de la charge de rester dans le sous secteur le temps qu'arrive la relève... trois ans encore.

-Une prêtresse de Slaanesh sait toujours remercier ceux qui l'aide, de plus la compagne d'une Succubus ne saurait décevoir vos attentes.

Gaïa sentit le désir de l'homme croitre alors même qu'il naissait dans ses pensées. Il s'ennuyait de toute évidence tout autant qu'elle et un peu de distraction, tant sur le champs de bataille que par la suite ne pouvait que lui convenir.

-Entendu, que dois-je faire?

Gaïa lui envoya l'image psychique d'une ruelle où disposer ses hommes.

-Rendez vous sur place dans cinq minutes.

Sentant l'assentiment de l'autre, elle réintégra pleinement son corps alors que les radios des impériaux semblaient les appeler au rapport. Totalement subjugués par la linciane, ils n'avaient pas répondu. Gaïa imprima dans leurs pensées les actions qu'ils devraient accomplir et leur fit miroiter des merveilles qu'ils ne toucheraient jamais avant d'inviter Luuçaliia à la suivre.
Les trois marionnettes restèrent distraite un instant encore avant de se mettre à courir et à faire feu en l'air en réactivant leur radio:

-Contact ennemi. Avons perdu deux des nôtres, nous replions en E27, demandons assistance!

Luuçaliia assistait la mise en place du plan de Gaïa. Utiliser des hommes sous domination psychique pour attirer leur collègues dans une embuscade était une tactique raisonnable. Néanmoins elle manquait singulièrement de préparation aux yeux de la provocatrice, qui n'aimait guère agir dans l'urgence.
Kylar marchait derrière elle, elle le sentait tendus, prêt à jaillir au moindre signe suspect, chose qui la tranquillisait quelque peu. Même en embuscade, leurs chances étaient maigres à un contre trois. Ceci dit elle se doutait que Gaïa ne comptait pas rester jusqu'à la fin de la bataille.
En chemin, elle mémorisa les nombreuses voies d’évacuation possible, évaluant les chances qu'elles soient bloquées si elle devait les utiliser.

Le visage se crispa quand elle entendit les tirs, suivit ensuite de la demande d'assistance dans son com-vox.

- Je veux un rapport précis de la situation soldat, exigea t'elle au micro.

Le garde répondit ainsi que lui avait demandé la linciane:
-On s'est fait... il lâcha quelques nouveaux tirs. On progressait dans les rues quand des renégats nous sont tombés dessus. Ils... sortez nous de là bordel de merde!
Suivant les ordres de Gaïa, il laissa passer un instant à courir.
-On s'est mis à couvert dans une impasse, ils sont un peu moins d'une dizaine et ils nous clouent sur place. Venez nous aider au lieu de faire du tricot, vous allez pas vous débiner comme les autres aldérans?

Iléna réfléchit rapidement à la situation, elle ne pouvait se permettre de trop séparer ses troupes, surtout pour seulement trois hommes. Mais la ville était faiblement défendue, éliminer la dizaine d'hommes viendrait à réduire de manière drastique les effectifs défensifs de la ville. L'Aldéranéene porta son doigt à son com-vox et ajusta sa fréquence radio sur celle du sergent Rasht :

- Allez dans le secteur E27 pour assister les paras en difficulté. Ils sont dans une impasse, pas d'actes d'héroïsmes, l'ennemi doit attendre des renforts.

- Reçu, répondit le sergent.

Satisfaite, Iléna changea à nouveau de fréquence et se brancha sur celle du troisième groupe de parachutistes, un peu plus en arrière par rapport à elle :

- Mon officier radio vous transmet la position de l'ennemi. Je veux que vous fassiez une approche par les toits, afin de les prendre par surprise. Rasht sera en bas pour soutenir le feu principal de l'ennemi, terminé.

Iléna et son escouade reprirent leur progression, le complexe était à présent en vue et elle ordonna d'avancer à couvert.

Ils approchaient... une quinzaine répartis entre deux escouades, moins nombreux et ne se doutant sans doute pas qu'ils filaient droit dans un piège. Au moins restaient ils en contact, un groupe devait arriver en premier rapidement suivit du deuxième ce qui signifiait que faucher les premiers impliquerait de se révéler aux autres... n'étant pas militaire, Gaïa ne savait pas si cela ferait une réelle différence et cela ne lui importait que peu à dire vrai, elle prévint néanmoins psychiquement l'officier de la légion du déploiement de l'ennemi alors qu'elle même, accompagnée de Luuçaliia, prenaient position dans un bâtiment bordant la rue où devait se tenir l'embuscade et où six légionnaires avaient déjà prit position.
Ses marionnettes s'étaient mises en place à couvert, prête à attirer leurs camarades et à ouvrir le feu sur l'ordre de la linciane. Elle entendit le kyrvenestis distribuer ses ordres, ne doutant pas qu'il saurait tirer profit des informations qu'elle lui avait fournit et attendit que se présentent ceux qu'elle avait attiré dans son piège, effleurant leurs esprits pour leur donner ce qu'il fallait de confiance pour baisser leur garde et ne pas hésiter à venir au combat...


[MJ?]

Le sergent Rasht avait connus le soulèvement des FDP, comme la plupart d'entre eux d'ailleurs, et il avait pour habitude de se méfier de tout. Aussi appréhenda-t-il cette situation avec sa gravité habituelle, faisant progresser ses hommes en positions de combat. Il les sentait détendus et n'aimait pas ça, jusque là la mission avait été facile, bien trop facile.

Les paras, connaissant leur mission, progressaient avec une certaine avance par rapport au groupe principal, sautant agilement de toit en toit ou plus fréquemment empruntant les passerelles de promenades. Ils ralentissaient au fur à mesure de leur approche, n'entendant aucun bruit ou si peu. Les cris des mouettes et le bruit des vagues n'étaient pourtant pas assez puissants pour couvrir une fusillade. Ce qui signifiait probablement que leurs camarades étaient morts et que l'ennemi étaient partis.

Ils reprirent un rythme plus normal. Ils arrivèrent finalement à l'endroit d'où émanait l'appel à l'aide. Nulle trace de forces ennemies, seuls les trois hommes qui se terraient au fond d'une ruelle étaient visibles.
Soucieux de faire plaisir à sa nouvelle maîtresse, le FDP corrompus arma son fusil et tira en direction des paras, une minute trop tôt, alors que l'escouade de Rasht venait d'arriver au coin de la rue, à seulement quelques mètres de l'embuscade tendue.
La situation explosa. Réagissant avec promptitude, les légionnaires sortirent de leur cachette et firent feu sur les impériaux à portée. Trois FDP s'effondrèrent avant d'avoir pus comprendre ce qui se passait, manque de rigueur militaire, tandis que le reste se mettait à couvert sous les aboiements de Rasht, ripostant quand le feu nourri de leur adversaire leur en laissait l'occasion. Les parachutistes s'étaient également mis à couvert, distant de seulement un toit du plus proche bâtiment occupé par leurs ennemis.
Le combat venait de s'engager et quel qu'en soit le résultat, les pertes seraient sans doute lourdes.

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L'escouade d'Iléna progressa sans rencontrer de difficulté, les ruelles complètement déserte. Le complexe n'était plus qu'à une centaine de mètre, cible facile s'il en était, lorsqu'elle entendit le claquement sec des lasers retentirent derrière elle, vers l'endroit où s'était dirigé l'escouade de son associé, suivis de peu par une communication de Rasht où celui-ci demandait un "put*** de renforts et vite".

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Luuçaliia assista au déploiement des légionnaires. Ceux-ci s'organisaient bien, mais elle trouvait toujours que ce plan reposait sur bien trop d'imprévus. L'une d'elle se fit sentir sous la forme d'un FDP zélé qui déclencha bien trop tôt le combat, affaiblissant l'effet du piège savamment tendus.
Mais ce qui l'inquiétait c'était plutôt les effectifs annoncés par Gaïa. Même en comptant les morts, leurs ennemis n'arrivaient qu'à une vingtaine de membres, c'était bien trop peu pour une véritable opération militaire, elle était certaine d'en avoir vus au moins autant descendre des parachutes, et il était peu probable qu'ils soient si peu.
La provocatrice ordonna discrètement à Kylar de surveiller leur arrières, sans engager le combat à moins de supériorité tactique évidente, et de la prévenir de tout mouvement de troupes susceptibles de les prendre à revers.