Erengrad

Dante ouvrit alors sa cape, pour dévoiler le plastron en or qu'il portait, il se saisit alors du sac de pièces d'or accroché à sa ceinture puis l'ouvrit pour en montrer le contenu au forgeron.

"- J'ai encore un autre sac de la même taille, ainsi qu'un autre plastron, toujours en or. Je suis prêt à payer ce qu'il faut. Combien de temps mettriez vous à reforger le harnois ?"

Le forgerons fut impressionné par la quantité d'or de l'étranger.

-Euh.... Je peux avoir fait ça pour demain... contre 300 pièces... ou l'armure et 150 couronnes.

Dante sourit, avec cette armure, plus rien ne pourra lui résister.

"- Très bien, dit-il, je vous donne 150 pièces d'or pour le moment, et le reste si l'armure me convient. J'aimerais une armure dans le style des Gardes Républicains de Ricco, ces hommes forment l'un des meilleurs ré...."

Voyant l'expression d'incompréhension de la part du forgeron, trop éloigné de Tilée pour connaitre les fantastiques régiments de mercenaire qui parcouraient ces contrées, le bretteur demanda un fusain et du papier, avant de dessiner un garde républicain, tel qu'il le voyait dans ses souvenirs. Il avait déjà eu l'occasion de les voir sur un champ de bataille, de combattre à leurs côtés, et leur façon de se battre, leur courage avaient fasciné le Tiléen.

"- Cela vous convient-il ?"

-Je ne vous promet rien...

Alors que le soleil commençait légèrement à décroitre dans le ciel, Ahotep revêtit sa chapska et le reste de son accoutrement Kislévite par dessus ses bijoux avant de sortir, laissant à ses gardes le soin de surveiller la chambre et de se reposer.
Elle se dirigea vers le port où quelques navires marchands avaient accosté pour décharger les biens de première nécessité pour la reconstruction de la ville et qui attendaient maintenant que les nouveaux stoks de fourrures en provenance de l'intérieur des terres. Au passage elle en profita pour rencontrer son agent et se tenir au courant de l'humeur du groupe. L'heure était assez grave et il lui faudrait agir ou disparaitre avant longtemps.
Sur le port lui même elle rencontra un marchand qui lui annonça que les navires ne repartiraient pas avant l'arrivée de le prochaine patrouille impériale dans deux semaine. Les vaisseaux elfes pour leur part ne partiraient que lorsque bon leur semblerait et aucun marchand n'avait osé leur demander escorte. La princesse du désert avait traité avec cet autre type d'immortels, bien des éons auparavant mais elle savait qu'ils se refuseraient à accepter une de son genre à leur bords.
Avec la voie maritime indisponible pour un certain temps et le voyage à pied peu envisageable du fait des bandes en maraudes, Ahotep se trouvait relativement coincée. Elle aurait pu partir seule par ses propres moyens mais un tel trajet lui aurait prit énormément de temps. Il lui fallait donc attendre et pour que cette attente soit supportable, il allait falloir calmer les ardeurs de certains...

"- Je compte sur vous, et je serais prêt à vous payer un peu plus cher si l'armure me convient. Je reviendrai demain matin, dit-il en se dirigeant vers la sortie, non sans avoir donné 150 pièces d'or au forgeron, et que celui-ci est pris ses mesures."

Dante se dirigea ensuite vers le reste de la ville, à la recherche de monture à vendre. Il trouva enfin une écurie et demanda à l'homme qui s'en occupait si il pouvait acheter un cheval, et le prix que çà lui en couterait....

Follen vagabondait encore et toujours loin des autres, le port était magnifique en tous cas il aimait bien ce style. La température n'était pas un problème, il s'amusait à regarder tous les bateaux, un par un, lisant leurs noms et regardant leurs courbes. Ils étaient tous magnifique, mais il tomba amoureux de l'un des navires elfe, il était tout simplement magnifique. Il le contempla encore longtemps avant de repartir faire un tour. Il lui fallait de nouveaux vêtements, des vêtements chaud et solide.
En se rapprochant des vendeurs il trouva une tunique parfaite pour lui, il se rapprocha et remarqua que les prix étaient acceptable, un peu moins que la moitié de sa bourse. C’était un long manteau noir, avec de la fourrure à l’intérieur, il n’était pas très épais mais il semblait tenir bien chaud. Follen toucha le tissus, le testa, puis déclara au marchand:

"Je vous le prends!"

Il vida moins de la moitié de sa bourse de pièces d'or, dans la main du marchand qui fit apparaitre sur son visage fatigué, un sourire rayonnant. Follen s'en alla manteau sur son épaule en direction de la taverne, il allait falloir louer une chambre et vite avant qu'il n'y en est plus.

Paul marchait un peu au hasard, flanant entre les maisons et les décombres, lorsqu'il déboucha sur le port. L'odeur du poisson mort et les vents marins lui rappelèrent le début de cette aventure, loin au sud à Marienburg. Il longea les quais et vit de nombreux navires à quai. Certains, lents et lourds, étaient des caraques Kislévites. D'autres, plus élancés, étaient des navires de construction elfique selon toute vraissemblance. Il allait s'arrêter pour regarde l'étal d'un poissonier lorsqu'il aperçu une silhouette caractéristique déambuler sans but... Elenie!


Paul s'approcha d'elle et la salua.

"Rebonjour Elenie, vous avez fait des achats?"

L'elfe ne répondit rien, aussi Paul essayant d'en tirer quelque chose commença à lui raconter à nouveau tout ce qu'il savait sur les elfes. Les deux individus marchaient le long de la jeté et se retrouvèrent devant un bateau elfique en cours de chargement et gardé par plusieurs gardes maritimes de Lothern lorsque Paul termina sa phrase:

"Je suis pourtant certain que vous y gagneriez à retourner chez vous. Le Vieux Monde n'est pas faite pour une jeune elfe qui a perdu la mémoire!"

-Halte, lança l'un des gardes, vous approchez d'un navire de sa majesté Finubar le Voyageur, aucun humain n'est en droit d'y poser le pied!

Paul s'arrêta instantanément. C'était toujous étonnant d'entendre un elfe parler le Reikspiel, ils n'avaient jamais d'accent.

"Vous tombez bien maitre elfe, je disait justement à votre compatriote ici présente qu'elle ferait mieux de rentrer en Ulthuan avec vous. La pauvre est amnésique et je ne pense pas que le Vieux Monde soit un endroit pour une jeune elfe amnésique. Mais peut-être votre peuple a-t-il dévellopé des remêdes pour ce genre de mal?"

-Que vouliez vous que nous fassions d'une civile sur un navire de guerre? Nous sommes sensés patrouiller cette zone le temps que les flottes nordiques soient définitivement détruites puis nous sommes sensés nous diriger vers la Tour de l'Aurore. Si vous voulez traiter du sort d'un de nos ressortissant, allez à l'ambassade de Kislev.

Follen entra dans l'auberge, et comenda instentanément une chambre, il prit une pincée de pièces puis les lâcha sur le comptoir. L'aubergiste lui donna une clef, puis Follen monta pour une chambre normale, le mercennaire se trouvait juste à côter de la chambre du vampire. Un long frisson lui parcourut, il entra dans sa chambre, posa ses affaires puis resortit. Il fit quelques pas en direction de la chambre du vampire qui était gardé, il s'arrêta devant les gardes puis demanda haut et fort:

"Je dois m'entretennir avec la princesse ..."

Les gardes s'entre regardèrent, ne comprenant pas trop ce que voulais dire l'homme. Ils crurent reconnaitre le mot "princesse" et se mirent à baragouiner dans un mélange de nehekarien et d'Arabien en signant qu'elle était sortie.

Follen crut comprendre qu'elle était sorti, il hésita à leurs demander où? Mais préféra s'abstenir, il descendu dans l'auberge, puis attendit patiemment qu'elle revienne. L’aventurier n’avait pas spécialement faim…

Ysmir resta un moment à trainer dans les rues. Il avait rangé sa cape, et avec ses nouvelles affaires en fourrure il aurait presque pu ressembler à un natif du coin. Toutefois son attitude, sa démarche et surtout son visage n'avait rien à voir avec ceux des kislevites.

Il observait son environnement d'un œil expert. A dire vrai, il était à la recherche de l'homme habillé de noir, celui qui était intéressé par le même travail que lui. Il ne savait pas à quoi il aurait à faire là-bas, et il préférait se trouver un ou deux compagnons. Dans le pire des cas pourraient-ils servir de bouclier humain.
Il remarqua alors une femme. Bien qu'elle portait des vêtements kislevites, les quelques parties de sa peau exposé lui permettait de l'identifier clairement comme une étrangère. Et il lui trouvait un Il ne savait quoi de spécial.

Il se décida donc de l'observer à quelques distances, aussi discrètement que possible.

Ahotep marchait dans les rues, envisageant un retour vers l'auberge quand elle perçut un regard posé sur elle. Faisant mine de rien, elle s'arrêta à un étal afin de voir les produits frais mais, par quelques moyens, elle disparu subitement de la foule aux yeux d'Ysmir...
Celui ci cligna un instant se demandant comment il avait pu perdre sa cible quand une main lui tapota l'épaule.
-Espionner les jeunes femmes n'est pas bien vu, dans ce pays comme dans tous les autres...

Ysmir vit la femme disparaître. Il crut halluciner lorsqu'il sentit une main lui tapoter l'épaule et entendit une voix lui parler.

Il se retourna, s'éloigna de deux pas et dégaina son épée, d'un seul mouvement fluide pour mettre en garde la femme qui venait d'apparaître derrière lui.

Son visage n'exprimait plus la curiosité mais bien la colère. Il détestait qu'on le prenne pas surprise et aurait tuer n'importe qui d'autre s'y risquant. Mais elle venait de faire un truc pas banal et il avait besoin de savoir comment.

-Comment avez-vous fais ça ?

-Un elfe devrait savoir que l'on ne peut vivre réellement longtemps que si l'on est capable de déployer des talents inconnus des autres... Qui êtes vous?

-Honneur aux dames, dit Ysmir avec un ton cynique.

Autant la demi-elfe l'avait amusé et distrait, autant celle-ci le mettait très mal à l'aise. Il ne baissa pas d'un pouce son épée, resserrant sa poigne.

-Si je venais de rencontrer quelqu'un capable d'apparaitre dans mon dos en un clignement d'yeux, j'aurais la bonne éducation d'être un peu plus respectueuse...

-Si j'avais la bonne éducation d'être un peu plus respectueux, je sucerai les pissenlits par la racine depuis longtemps...

-Fort bien, je suis Ahotep, princesse des déserts du sud et j'attends de savoir qui m'observe...

Princesse des déserts du sud ? Ah ouais, sacré trotte pour venir jusque ici quand même. Et il n'avait vu aucun bateau arabien.

-Ysmir, assassin. Et sans vouloir être indiscret qu'est-ce qu'une princesse du sud fait dans ces terres froides et inhospitalières ?

-Elle tente de retourner chez elle. Et que fais un assassin dans une cité vide de monde et probablement de contrats alléchants?

Alors que le soleil tombait sur la ville d'Erengrad, une jeune femme à la peau halée et en robe ancienne flanait dans les rues de la ville en regardant à droite et à gauche les batiments entrain d'être reconstruit. Namori avait passé l'essentiel de la journée à parler avec Ahotep, à faire les magasins, à enduire quelques flèches et son poignard de poison et à soigner ses blessures. Elle avait laissée ses affaires dans sa chambre fermée à double tour et ne portait pour seule arme que son poignard à sa cuisse gauche.

L'adolescente était proprement superbe dans cette robe Nékhéarienne qui lui allait parfaitement bien et qui se mariait à merveille avec sa ceinture. Elle avait utilisé les parfums qu'elle avait trouvé et avait passé près d'un quart d'heure à se coiffer avec le peigne et le miroir qu'elle avait récupéré dans le passé. Elle avait aussi fini d'avaler la bouteille de la déesse Aspic, histoire de voir ce qui allait se passer puisque de toute façon il lui semblait que son avenir sentimental était ruiné suite à la première utilisation de cette potion. Elle avait ressentit une douleur ténue et un mal de tête fracassant mais rien d'insurmontable, ce qui signifiait qu'elle ne devait pas avoir provoqué plus d'effet que ça.

Elle repensait à toutes les aventures qu'elle avait vécue, tout ce qu'elle avait découvert en seulement quelques jours. Trois jours plus tot, elle errait dans le désert sans aucun but ni espoir de survie et maintenant elle se retrouvait en plein coeur du vieu monde dans un endroit ou l'eau tombe du ciel gelée et recouvre l'horizon de poudre blanche. Elle avait toujours du mal à y croire en fait. Au détour d'une ruelle, elle s'aperçu qu'elle s'aprochait du port et vit par la même occasion Paul et la jolie elfe discuter avec un autre elfe. Elle les héla tout en faisant de grands signes de la main et les rejoignit.

" Bonjour monsieur Paul, ça avance votre quête pour faire retrouver la mémoire à cette jolie fille?"