Erengrad

Autrefois, Erengrad était le plus grand port du Kislev, par où transitaient les fourrures en provenance des steppes et les autres denrées venues du reste du vieux monde. Prospère, la cité avait su se constituer d'épaisses murailles et son peuple se sentait fort... jusqu'à ce qu'arrive la tempête du chaos... Les hordes d'Archaon mirent le siège devant la ville, si nombreuses qu'elles couvraient l'horizon et face à un tel déploiement de puissance, les habitants furent contraints de fuir par la mer, laissant derrière eux leurs soldats, priant pour qu'ils protègent leurs foyers.
Cependant, ceux qui voyaient leur salut dans la mer déchantèrent lorsque qu'une flotte de drakkars nordiques se présenta à son tour, massacrant nombre de civils et faisant tomber la ville en en envahissant les quais.
Pendant toute la durée de l'invasion, les rares survivants durent se cacher dans les petites îles ou dans des criques cachées de la côte. Lorsque finalement les hordes des ténèbres furent repoussées suite à la défaite de l'élu du chaos, les colons revinrent et tentèrent de rebâtir sur les ruines de leurs anciennes demeure.
Des cent milles habitants d'Erengrad avant guerre, il en reste désormais moins du dixième et ceux qui sont revenus craignent les horreurs rôdant la nuit de même que les bandes de maraudeurs toujours en faction ici et là dans les steppes. Néanmoins le commerce reprend peu à peu alors que l'aide survient de partout afin d'aider la nation ayant le plus souffert de la guerre. La flotte du Seigneur des Mers Aislin a mouillé un temps dans les quais toujours praticables du port, rejetant au loin les flottes nordiques. Si on lui en laisse le temps, la ville renaîtra, plus vivante que jamais.
Si on lui en laisse le temps...

Lorsque le navire arriva à Erengrad, l'équipage était plus que les nerfs. Mis à part, la multitude de rumeurs au sujets de flottes de drakkars qui hantaient ces mers, une personne avait été tuée durant la traversée. Son corps à la gorge arrachée retrouvée en pleine nuit dans la cale du vaisseau. On ne savait pas grand chose de lui, hormis que c'était un petit nobliau. Bien entendu, les soupçons se portèrent sur l'elfe noir présent à bord......

Une fois la navire appareillé, Awena descendit à quai et s'arrêta un moment. Elle admira la bague du nobliau, preuve de sa mort, et la remit dans la besace de sa ceinture.

Il faisait froid par ici, il allait falloir s'acheter des vêtements un peu plus chaud, pour le moment l'armure en cuir et la tunique suffisait, à condition de ne pas s'aventurer en dehors de la ville. La demi-elfe chercha des yeux l'elfe noir.

Ysmir n'avait cure des soupçons qui pesaient sur lui depuis la mort de ce type. Bien entendu il était logique qu'il y en ai, après tout il faisait partis d'un peuple haïs et craints, et même parmi ses semblables il occupait un poste similaire.

Néanmoins pour une fois il n'avait rien fais. Il ne s'était d'ailleurs rendus comte de la mort du noble que plusieurs jours après, en entendant deux marins parler entre eux. Il y avait donc sur ce bateau quelqu'un d'assez doué pour tuer sans qu'il ne le sache. Intéressant.

Lorsque le bateau arriva à quai Ysmir se releva brusquement et sauta du bateau pour atterrir sur la jetée avant même que la passerelle ne fut installée. Il était dans une ville nordique, ce qui lui rappelait sa propre patrie, mais en moins dangereux, paisibles même.

Il se mit immédiatement en marche vers le coeur de la ville, peut-être trouverait-il une quelconque occupation là-bas, il n'était à vrai dire pas presser de rentrer annoncer son échec au Temple.

Dissimulée sous sa cape et le visage caché par un foulard, Awena suivit l'Elfe noir, qui attirait les regards des habitants, plutôt hostiles, apeurés même. La demi-elfe suivait sa cible dans la foule, nullement gênée par le regard des autres, elle n'avait rien de remarquable par rapport à l'autre Druchii.

En voyant les regards des gens qu'il croisait, il jugea préférable de rabattre sa capuche. Il n'avait pas peur, mais s'il pouvait éviter de devoir se battre tout de suite, ce serait sans doute mieux.

En tournant à un angle, il aperçut furtivement une personne enveloppé dans une cape. Sans importance sans doute mais il préférait sans assurer. Il avisa un marchand d'arme, et alla faire mine d'y inspecter un glaive parfaitement polis, s'en servant comme miroir pour observer discrètement ses arrières.

Le druchii s'arrêta à une étal où un marchand vendait des armes. Awena regarda rapidement autour d'elle et se dirigea vers une étal vendant des capes assez épaisses, et qui lui permettait d'un petit coup d'oeil de voir ce que faisait l'Elfe noir. La demi-elfe observait l'autre elfe, qui avait mit se capuche, chose plus prudent pensa-t'elle.

Elle demande au marchand le prix d'une de ses capes et refusa poliment juste après, affirmant que ce n'était pas dans son budget, elle changea d'étal et alla voir celle d'un homme vendant de la nourriture locale.

Ysmir surveilla celui ou celle qu'il avait cru être un éventuel poursuivant. Il reposa rapidement le glaive, il n'était pas encore certain de la non-culpabilité de ce suspect mais il n'avait guère de moyens de s'en assurer, et il ne se sentait pas d'humeur à cavaler dans la moitié de la ville pour vérifier son hypothèse.
Et il était un assassin à la fin, si quelqu'un devait suivre quelqu'un d'autre c'était lui.

Il fit demi-tour et se dirigea vers la silhouette cachée par la cape, actuellement occupé devant un étal de nourriture. Arriver juste derrière elle, il lui glissa quelques mots.

-Je vous conseille de faire attention aux fruits à l'air libre, ils sont possiblement gelés. D'ailleurs, qui que vous cherchiez, ça m'étonnerait que ce soit moi.

Il avait posé sa main droite sur sa dague, prêt à dégainer au moindre signe hostile.

Awena vit d'un coup d'oeil l'elfe noir venir dans sa direction et elle porta son attention sur les fruits du marchand. Puis on lui chuchota quelques morts dans l'oreilles :

-Je vous conseille de faire attention aux fruits à l'air libre, ils sont possiblement gelés. D'ailleurs, qui que vous cherchiez, ça m'étonnerait que ce soit moi.

Les elfes noirs semblaient plus perspicaces que les humains, et plus directs. Awena éloigna sa main d'une pomme et tourna légèrement la tête vers l'assassin :

- Vous avez raison, ils sont en effets pourris. Mais je ne comprends par le sens de votre dernière phrase, les Kislevites sont ils paranoïaque ?

La main de la demi-elfe glissa vers son arme de pugilat, qui avait le défaut de devoir être enfilé avant l'usage.

Ysmir sourit légèrement, tout en évitant de lui révéler son visage en entier, tout juste pouvait-elle en apercevoir la moitié, dont un œil qui la fixait, une lueur étrange dans le regard.
Elle dégageait une sensualité que n'avaient pas les humaines lourdes et rustres de cette ville. Il adorerait lui trancher la gorge, regarder le flot carmin s'en échapper à gros bouillons. Mais il détestait également céder à ses pulsions en pleine ville.

-S'ils l'étaient réellement, nous serions sans doute tous les deux morts à l'heure qu'il est.

Il laissa un petit silence planer.

-Qui êtes-vous ?

Ce qu'Awena u dans l'oeil de son interlocuteur lui fit froid dans le dos et elle frissona légèrement, les elfes noirs étaient-ils vraiment comme les humains les décrivaient ? D'un certain point de vue, elle se retrouvait dans cet individu, mais comme toujours, elle n'était qu'une part de quelque chose, jamais une entité entière.

- Quelqu'un qui cherche des réponses. Vous m'intriguiez et j'ai choisis de vous suivre, pour voir.

Elle ne voulait pas lui répondre, ce qui n'était guère étonnant. Avec n'importe qui d'autre il serait sans doute partis aussitôt, mais celle-ci l'intriguait. Elle avait quelque chose de pas commun, et il voulait savoir quoi.
Le seul problème est qu'à force d'être trop près d'elle il n'était pas sur de pouvoir se contenir.

-J'ai connu des tas de gens qui cherchaient des réponses. J'en ai tués une partie, une autre été tuée par d'autre, et la majeure partie n'a jamais trouvé ce qu'elle cherchait.

Il se rapprocha, se penchant pour arriver à la hauteur de son interlocutrice, plantant l'unique œil qu'elle pouvait voir dans les siens.

-Mais il est excitant de ne pas savoir ne trouvez-vous pas ? Une fois que l'on sait, la vie perd toute saveur, alors que tant que l'on ne sais pas, l'intérêt de chercher est toujours là.

Il respirait alors son parfum, enivrant et délicieusement sensuel, s'ils avaient été isolés, il l'aurait sans doute torturé sur le champ.

Awena fit deux pas en arrière, l'individu devenant trop entreprenant à son égard, chose qu'elle détestait par dessus tout. Sa main droite glissa vers la poignée de son épée, qu'elle saisit sans dégainer.

- J'ai déjà trouver une partie de mes réponses. Le savoir c'est le pouvoir, il vaut toujours en savoir plus que pas assez, surtout au sujet de ses potentiels ennemis ou alliés. Et veuillez ne pas trop vous approchez, on dirait un de ces pervers de Bretonnie.

Lui ? Pervers ? On l'avait traité de nombreuses chose mais pas de ça. Il se remit normalement et la toisa de sa hauteur.

-Vous pensez savoir, mais si vous saviez, vous ne chercheriez plus de réponses. Et vous ne seriez sans doute pas là à m'écouter.

Étrangement, Awena rit, d'un éclat franc et qui tranchait avec la situation actuelle. Elle se ressaisit et répondit à l'autre :

- Personne n'a le savoir total. On apprend tout les jours, c'est ce qu'on m'a enseigné. Quand à la situation dans laquelle nous nous trouvons, je vous rappelle que c'est vous qui m'avez abordé, pas le contraire.

Elle était futée. Et intéressante. Du moins plus que la moyenne, sa compagnie se révélait presque distrayante.

-Ai-je dis que vous m'aviez abordée ? Non, j'ai dis que vous m'écoutiez, la nuance est subtile. Enfin, puisque si je comprends bien, ma compagnie vous déplait, je vais vous laisser.

Il se détourna sans plus de cérémonie de la demi-elfe et et continua son chemin dans la rue, n'accordant que de bref regard aux passants, toujours caché par sa capuche. S'il ne se trompait pas, elle le suivrait.

Awena attendit un moment, tiraillée entre l'envie de suivre cette individu et d'en savoir plus, même si cela pouvait être dangereux. De plus, elle n'aurait rien à redire si l'autre lui reprochait de le suivre.... La demi-elfe, malgré ses hésitations, partit à la suite de l'Elfe noir avant qu'il ne passe hors de vue. Mais il allait falloir la jouer serrée si elle ne voulait pas être à nouveau repérer... ou alors elle pouvait décider d'une autre approche.

Ysmir décida de se rendre vers le lieu de socialisation indispensable de toute civilisation : la taverne.
Il en repéra assez rapidement une et entra dedans. En moins de trois secondes, il sut que cet endroit lui plaisait.

L'ai sentait bon les vapeurs d'alcool, de nombreux hommes ivres se lançaient des défis stupides et se battaient pour un oui ou pour un non. Les serveuses n'étaient pas aussi nombreuses, soumises et déshabillée que dans les établissements elfes noirs. Un endroit parfait pour contrer ses pulsion.

Il alla s'asseoir à une table dans un coin et commanda un verre d'alcool fort.

Awena sentait le piège, sa cible entrait dans une taverne, un droit parfait pour qu'il la coince en la voyant entrer. Il ne vaudrait mieux pas se jeter dans ce piège, mais la demi-elfe voulait savoir au sujet de son demi-héritage. Elle rajusta sa capuche et entra dans l'établissement. L'alcool coulait à flot, il y'avait quelques bagarres et surtout beaucoup de mondes....
Elle se dirigea vers le tenant de la taverne et lui demanda si il y'avait des chambres de libres, tout en découvrant son visage de son foulard. On lui en accorda une et la demi-elfe monta directement. Elle n'avait pas vu l'elfe noir mais se doutait qu'il devait être dans les parages.

Awena entra dans la chambre, bloqua la poignée avec une chaise et s'installa près de la fenêtre en armant son arbalète. Elle pouvait tout aussi bien surveillé l'entrée de la taverne que celle de sa chambre. Il fallait juste qu'elle évite de dormir.

Facile à dire, difficile à faire après un meurtre en pleine nuit.

Ysmir vit rentrer sa poursuivante quelques minutes après lui. Il avait encore une fois eu raison. Ça en devenait presque lassant, il aimerait bien se tromper et tomber sur quelque chose de totalement imprévue un jour.
Ceci dit les choses imprévues étaient passablement dangereuses pour la santé.

Il passa le reste de la soirée à boire et à se battre avec les ivrognes assez stupides pour le provoquer. Vers la moitié de la nuit, alors qu'il commençait à voir sérieusement trouble, il se dirigea vers le patron et lui demanda une chambre.
Une fois qu'il eut obtenu la clé il monta difficilement à l'étage et alla s'affaler sur son lit.

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Il se réveilla une dizaine d'heure après, alors que le soleil avait déjà bien entamé sa course dans le ciel.
Il avait la bouche pâteuse, une légère migraine et du mal à se rappeler ce qu'il s'était passé hier soir.

Il descendit dans le hall de l'auberge, qui à cette heure n'était guère fréquenté, et acheta une miche de pain pour grignoter.
Une fois l'estomac satisfait, il ressortit dans la rue.


[15 Co le tout ]

Le doute, c'était le sentiment qu'Awena ressentait au sujet de l'Elfe noir, tiraillée entre l'envie d'aller le voir et d'en apprendre plus sur son supposé peuple et le fait de repartir tranquillement et continuer à vivre sa vie parmi les humains.
Mais ce qu'elle avait vu brièvement chez l'elfe ne la rassurée guère. Elle l’avait senti attiré par elle, mais c’était autre chose que les humains attirés habituellement par ses formes. Elle allait devoir être prudente, bien plus que ces dernières années réunis.
Au matin elle s’était levée bien plus tôt que l’Elfe noir, avait appris de l’aubergiste qu’un répondant à sa description avait effectivement prit une chambre. Awena le paya et sortit de l’établissement. Elle ne dut attendre très longtemps avant de voir le Druchii sortir de l’auberge et se plaça sur son chemin, attendant qu’il la remarque.

Ysmir remarqua la jeune femme de la veille sur son chemin. Il ne put s'empêcher de sourire, et se dirigea vers elle. Toujours habitué à son pays natal, il n'avait pas jugé utile de rabaisser sa capuche, exhibant ainsi ses deux longues oreilles et sa nature étrange.
Si la plupart des gens le regardaient étonné, ce n'était pas avec le même air horrifié que ceux de Bretonnie. Il ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi.

Il s'approcha de la jeune femme et s'arrêta, cette fois-ci à bonne distance. La cuite et les bagarres de la nuit l'avaient plus ou moins calmés, aussi s'adressa-t-il à elle sur un ton plus calme, plus neutre que la fois précédente.

-Ça alors, on dirait que le hasard fait merveilleusement bien les choses. Vous prétendrez toujours ne pas me suivre et refuserez de me dire qui vous êtes et ce que vous me voulez je suppose ?

Awena sourit légèrement, sourire que ne vit pas Ysmir à cause du foulard de la jeune femme. Cette dernière porta la main à son visage et enleva le dit foulard, révélant un visage aux traits fins et assurément séduisant dans les standards humains.

- J'aime le hasard. Pourquoi je vous suis ? J'ai quelques questions à vous posez, sur les Elfes noirs. Et quand à qui je suis, n'est-ce pas aux hommes de se présentés en premier ?

-Pour espérer de l'un de mes confrères une quelconque marque de politesse, vous devez effectivement en connaître bien peu...

Il l'observa un peu plus. Elle n'était pas totalement humaine, il en avait la conviction. Mais alors quoi ? Sang sylvain, sang naggarythe ou sang ulthuan ? De toute façon, elle avait peu de chance de se révéler dangereuse, on abordait pas quelqu'un en pleine rue pour le tuer, à moins d'être sur de bénéficier d'un avantage considérable.

Ce qui n'était pas le cas.

-Mais soit. Je m'appelle Ysmir, je viens de la sombre et froide contrée de Naggaroth, et je suis assassin, actuellement plus ou moins en exil.

Paul continua de marcher aprés que Follen et Dante l'ai rejoint. Il écouta les félicitations de Dante et la réponse humble de Follen puis répondit sur un ton amical.

"Ce que dis Dante est vrai Follen, tu t'es admirablement comporté. Cependant pour ne pas t'encombrer je garde la masse, jusqu'à Erengrad tout du moins. Vous êtes tous chargés d'or et te charger plus que de raison pourrait t'être préjudiciable. Surtout que transporter autant d'or peut nous attirer des ennuis.

D'ailleurs Dante, qu'allez-vous faire de cet or?"

Dante se retient d'exprimer ses doutes sur la bonne foi de Paul, et répondit à sa question :

"- M'acheter une nouvelle épée, une armure, des vêtements plus chauds, une nouvelle monture et mon retour jusqu'à l'Empire. Et vous ?"

Au moins, on pouvait déjà apercevoir la ville, ils étaient bientôt arrivés...