Je viens juste de finir le dernier Abnett de la série Horus Heresy et je dois dire que je l'ai beaucoup apprécié, avec
Les Morts Oubliés il vient chambouler mon palmarès de romans préférés de cette série de manière violente!
La Bataille de Calth donc (
And they shall know no fear en anglais, n'allez pas chercher la logique de traduction... ) raconte donc... roulement de tambour... la... bataille de Calth ou aussi le premier engagement militaire des Ultramarines au cours de l'hérésie, le plus grand engagement de marines de l'histoire en dehors du Siège de Terra et Istvaan V et sans doute la deuxième plus grande défaite militaire de l'Impérium au cours de l'histoire.
Le récit est intégralement dépeint au présent, exercice difficile s'il en est, et se lit, du moins au début, comme un long compte rendu des événements préalables à la bataille puis de la bataille elle même. Pour ceux peu au courant de l'Histoire, juste après Istvaan, Horus envoie les Word Bearers se charger d'annihiler la légion de Guilliman regroupée autour de Calth sur son ordre et pensant devoir prochainement engager une campagne aux côtés de la légion de Lorgar pour effacer l'inimitié opposant les deux formations. Ultramar n'est en effet pas au fait de la trahison d'Horus et va l'apprendre avec une violence qui fera passer le Massacre du Site d'atterrissage pour une réunion entre vieux amis.
Les cent premières pages environ du roman sont consacré à la mise en place comme je le disais et peuvent dérouter par la multiplication des points de vue exprimés. Les personnages sont nombreux, très nombreux, du moins au début même si un bon nombre ne survivront pas jusqu'à la fin du roman. On voit ainsi peu à peu se dessiner un complot de grande ampleur mais surtout on en apprend sur cette légion des ultramarines si souvent racontée mais si peu vécue et on découvre que bien que terriblement condescendant et imbus d'eux même, ils sont des bougres assez sympathique quand on y regarde de plus près. on peut aussi voir plusieurs adorateurs du chaos montrant avec une certaine classe, je trouve, la folie que peut apporter le chaos sans pour autant vous changer en bête écumante.
Après cette mise en place vient le début des hostilités ou plutôt des massacres, 18 minutes et 30 secondes avant le début officiel de la bataille. 18 minutes de description de la plus totale des destruction, du plus poignant des apocalypse et, à mon sens, d'une des meilleures scènes qu'il m'ait été donné de lire. Tolkien me saoulait en décrivant 25 pages durant un arbre mais Abnett réussi ici à dépeindre sur 50 pages des explosions en boucle, des tirs d'armes navales sur des cibles sans défense et cela reste poignant. Nombreux sont les personnages à disparaitre lors de cette phase et la prise de conscience de la non immortalité de protagonistes nous attache terriblement à ceux qui restent et doivent traverser la pire boucherie que traversa jamais l'Astartes.
Car ce furent pas moins de 200.000 Ultramarines qui périrent sur Calth et l'ouvrage dépeignant leur trépas est à lire à tout prix (fin, payez pas plus de 15 euros, ça reste un livre
)
En dehors donc de ce scénario, très simple et pourtant très efficace, la Bataille de Calth c'est aussi une myriade de petits détails: la nature d'Ultramar avant l'Hérésie, une nouvelle évocation de l'Impérium Secundus, les chaines de commandement de l'armée impériale, un peu de technologie civile, le fonctionnement de la noosphère, les relations entre agents du méchanicum (les têtes d'engrenage ont un équivalent du mariage!)... une foule de chose qu'un amoureux du fluff ne peut que savourer. Mention spéciale à Ollanius Pius qui, bien que tentant de passer incognito, se montre et donne du sens à une absurdité datant de la V1!
- Spoiler:
Et puis mention spéciale à lui aussi pour sa bonne tenue malgré son age, quelqu'un qui a vogué sur l'Argo, combattu sous les ordres de Napoléon et fait Verdun et qui continue à bien viser avec un fusil laser trente mille ans plus tard, ça mérite un coup de chapeau!
A noter également que l'on a une nouvelle fois droit à la vision des démons par Abnett et qu'une fois de plus, je la trouve bien plus intéressante que celle que l'on peut voir, au hasard, dans les livres d'armée ou de règle... on sent vraiment que le chaos est une force indomptable bien que beaucoup tentent de le maîtriser et non pas une simple banalité que n'importe quel quidam pourrait affronter sans trop de complexes.
Pour la première fois de l'Histoire, vous voyez un Arax qui redemande des romans de l'Hérésie mettant en scène les Ultra, ça tombe bien, d'autres sont déjà sortie en anglais et ne sont pas tombés entre les viles pattes de Thorpe, j'attends avec quasi impatience!