L'Arthandros, croiseur.

L'énorme vaisseau dérivait à travers l'espace. Il devait être long de milliers, voir de millions de kilomètre, et aussi large. Ce mastodonte impressionnant semblait constitué d'une matière étrange, une sorte de mélange de pierre et de plastique, dessinant des courbes et des arcs dignes de grands artistes. Le vaisseau était à lui seul une œuvre d'art, un chef d’œuvre d'architecture. Sa couleur variait par endroit, un rouge carmin, ou un noir profond. Seulement, aucun signe ne lui donnait une quelconque affiliation. Seulement, quelque chose semblait l'attirer. Il semblait même qu'il reculait, et qu'il essayait vainement de faire demi-tour.
Soudain, une brèche dans la réalité se forma, tandis que le mastodonte reculait encore plus. Puis d'autre brèches encore se formèrent. Finalement, ces petites brèches ne faisait qu'aspirer littéralement le vaisseau, amplifier le phénomène qui s’exerçait sur lui. Le Mastodonte, qui semblait invincible par sa taille, arriva en vue d'une faille en tout point gargantuesque, encore plus grande que le vaisseau lui même. Les nuages pourpres du warp commencèrent à enlacer le vaisseau, puis l'attirèrent encore petit à petit, dans la gueule même du warp, l'Oeil de la Terreur.
Puis, lorsque le vaisseau fut tout offert aux habitants du warps, des milliards d'ombres malfaisantes se jetèrent sur le mastodonte, comme des oiseaux de proie. Le vaisseau était pénétré de toute part, se désagrégeant, tandis qu'on entendait des cris d'horreur résonner dans le warp, émanant du vaisseau.
Seulement, il sembla qu'un fragment du vaisseau, infime à l'échelle du mastodonte, mais plutôt grand, se détacha et commença à dériver, puis finit par ressortir de la dimension, comme miraculé. Ce fragment dériva dans l'espace, puis vint s'échouer sur une planète, encastrer. Des millénaires passèrent, et on peut voir la planète intacte, comme si ce fragment ne l'avait jamais percuté. Jamais.

D'un mouvement brusque, elle se releva, tenant ses deux mains sur son sein gauche. Elle était totalement en sueur, son semblant totalement emballé, sur le point de lui déchiré la poitrine. D'une de ses mains, elle passa sa main sur la couverture de son lit, désorientée, ses bras manquant totalement de vigueur malgré ce choc, car elle était malgré tout épuisée. Elle ne parviendrait plus à dormir.
Elle sortit du lit, puis se dirigea vers la douche. Elle en avait besoin, pour se réveiller et se détendre après cette nuit agitée. Elle ôta sa robe de chambre, puis se laissa aller à d'autres rêveries, au rythme des gouttes d'eau qui venaient lentement couler le long de ses cheveux à la fois roux avec des mèches blondes cascadant jusque dans le haut de son dos ; descendre sur son torse délicat, glisser tout naturellement jusqu'à ses hanches, puis se laisser emporter le long ses fines jambes, certains empruntant le même chemin par les bras. D'autres glissaient comme des larmes depuis ses paupières, contournant ses deux yeux d'un bleu pur, touchant ses belles lèvres, sur sa peau délicatement pâle.
Elle sortit de cette rêverie, puis décidât de finir là cette douche. Elle sortit de la cabine.
Elle sortit de sa garde robe une tunique blanche à manches courtes, ainsi qu'un pantalon moulant lui aussi blanc. Ses sous-vêtements étant de la même couleur, cela ne posera aucun problème.
Elle s'arrêta un instant devant un miroir. Qui était-elle déjà ?

Nous profitons donc de ce moment pour renseigner le lecteur sur l'identité et l'histoire de ce personnage dont nous avons tenu le nom secret jusqu'ici, s'évertuant à décrire la moindre de ses actions. Nous avons volontairement présenter ici des actions qui semblent pour le moins banales, et nous allons donc vous apprendre que ces choses aussi insignifiantes soit elle, peuvent se trouver décalée selon l'opinion de certains par rapport au contexte.

Selenel Damadrian avait à ce jour là quelques 320 ans, et était née femme eldar d'un autarque du vaisseau Ulthwe. Son père, Ylthmerion Damadrian, était le descendant, tout comme elle, d'une longue lignée de fameux guerriers eldars. Seulement, elle était particulière. Elle avait hérité non pas du talent de guerrier qui se transmettait dans la lignée, mais d'une douceur et d'une beauté peu commune. Elle était une incroyable médiatrice, son sourire suffisant simplement à effacé les moindres tensions. Elle était douce, douce, douce. Rien, aucun mot ne pouvait remplacer cela. Autant dans sa démarche que dans son attitude. Elle avait des allures d'ange, et ironiquement, si elle avait été autarque à son tour, on aurait vraiment pu dire qu'elle avait l'attitude et les ailes des anges, mais nous nous égarons. Elle n'aspirait pas à devenir une grande combattante, comme son père, et démontra tout un talent dans la divination, la plaçant très vite comme talentueuse prophétesse.
La vision que nous avons décrit plus haut revenait sans cesse, depuis des nuits. En temps normal, elle aurait pu y trouver une signification, mais elle n'y comprenait rien. Un véritable leitmotiv qui ne prendrait sa signification que dans les derniers chapitres.

Mais, il y avait à faire. Elle passa sa main à proximité de la porte de sa chambre, qui s'ouvrit. Son père était sur le pont, et il l'attendait certainement.

Le Arthandros était un croiseur eldar, long d'environs 25 kilomètres, et large de 10, dominant d'une hauteur de 15 kilomètres. Ces proportions font de lui un vaisseau équilibré, rapide et agile, si bien que même si le saut warp était impossible, il lui était facile de fuir par le biais des vents solaires, et se mettre hors de porté de canon en quelques temps. Son armement principalement constitué de batteries s'étoffait quelques fois d'une puissante lance ardente, montée sur l'avant, capable de traverser les boucliers en quelques instants et de frapper avec une précision incroyable les points vitaux dans la coque ennemie. Le croiseur disposait aussi d'un hangar, accueillant une quelque vingtaine de chasseurs Nightwings, dix Falcons, huit Vypers et enfin un prisme de feu.
Le vaisseau était équipé comme tout bon vaisseau doit l'être : chambres, réfectoire etc., et même un téléporteur.
Ainsi, le Arthandros croisait l'orbite du monde Mandrasa, néanmoins invisible grâce à son Holochamps.

La vision dont nous avons précédemment fait la description avait mené l'autarque ici. Elle revenait de plus en plus dans l'esprit de Selenel, alors qu'il s'approchait de la planète. La planète dont il est d'ailleurs question dans cette vision n'est d'ailleurs d'autre que Mandrasa, ce qui poussa bien évidement l'Autarque à y venir. Cependant, même s'il était impossible pour la jeune eldar de décrire le vaisseau qu'elle avait vu, il était évidement qu'il s'agissait d'un bâtiment eldar qui s'était perdu dans le warp, et dont une partie s'est de toute évidence échappée du warp pour venir se fondre avec cette planète. Maintenant, elle était quelque part, dans la croute de cette planète. Si ces visions revenaient aussi souvent, et si elles s'étaient manifestées, c'est que quelque chose se trouve à bord de ce débris, quelque chose d'important.

Selenel entra sur le pont. Elle était resplendissante, vêtue uniquement de blanc. Elle était tout le centre de l'attention, puisque les eldars d'Ulthwe avait l'habitude de porter du noir, en signe de deuil, elle, elle portait du blanc, douce contraste qui n'avait rien de provoquant. C'était dans sa nature, c'est tout.
Face à la baie vitrée du pont se trouvait un eldar de dos, endossé dans son armure composite. Des cheveux semi-long lui tombait dans la nuque, de couleur noir. Il se retourna, pour faire face à l'arrivante. Sa peau était pâle et ses oreilles pointues, ses traits fins et des yeux pervenches. Il jetait un regard calme et posé partout, scrutant chaque personne qui entrait où sortait, comme pour en capter les moindres détails. L'Autarque Ylthmerion.

-Alors ? Comment vas-tu ? Tu semble fatigué, toujours la même vision je présume...
-Oui, et elle ne m'a jamais sembler aussi réelle...nous touchons au but je crois. C'est ici.
-Bien, repose toi, chérie. C'est maintenant à moi de prendre le relai, et de réaliser la prophétie. Amiral, dit-il en se tournant vers un eldar derrière une console de commande, où en sont Alarielle et Faeruithir ?
-La porte warp est en place, et Alariel nous informe que les humains sont divisés en deux camps qui combattent pour le contrôle de la planète. Il sera plus facile de passer inaperçu, mais si les humains découvrent notre présence, ils se poseront des questions.
-Bien, nous ne devons pas rester bien longtemps, normalement. Allons-nous préparer. Selenel, je ne sais pas si tu dois venir, tu semble épuisée.
-Non, je viens. Ne t'en fait pas, cela ira. Vous aurez besoin de moi pour localiser ce que nous cherchons. Je file me préparer.