L'antre de la Coterie des Prophètes Ignorés

La salle était sombre comme la nuit, comme le coeur de n'importe quel habitant de la cité. Seules quelques lumières spectrales illuminaient ce qui semblait être une allée centrale conduisant à une sinistre assemblée, n'éclairant qu'assez pour rendre les lieux encore plus inquiétants. Cinq silhouettes se tenaient au centre de la salle, presque invisibles dans ces ténèbres mais Karess savait parfaitement qui elles étaient.
Le Voïvode et sa suite pénétrèrent dans ce lieu si sombre, affichant l'assurance caractéristique de leur race. Tous savaient que l'appui d'une coterie de tourmenteurs était quasiment indispensable pour toute cabale quelle que soit son importance mais aussi que les tourmenteurs pouvaient fournir de nombreux services qui aiderait leur petite force à gagner en grandeur. Sans montrer leurs craintes, ils s'avancèrent donc jusqu'au centre du cercle formé par les cinq créatures anormales qu'étaient les tourmenteurs avant de former à leur tour un cercle face à l'autre.

-La cabale des Lames du Désespoir salut la Coterie des Prophètes Ignorés, commença Karess. J'ai entendu dire que vous aviez besoin de l'aide d'une force de frappe rapide et discrète, hors de l'influence de Vect et de ses pions

Une voix plus ancienne que l'Impérium lui même lui répondit:

-En effet, nous désirons recouvrer quelques anciens objets égarés en mon jeune temps. Nous n'avons que récemment découvert leur nouvelle position grâce à la bêtise des Keigh Mon mais ceux ci nous empêchent désormais de mettre la main dessus... aussi je désire que vous vos troupes et un autre intermédiaire vous rendiez sur place pour récupérer les objets de nos désirs.
-Un autre intermédiaire? interrogea la lamahéenne.
-Oui, répondit le doyen tourmenteur avec sa voix d'un autre age.

Alors qu'il énonçait ces paroles, une des ombres de la salle sembla prendre substance pour se révéler être une mandragore qui s'avança dans le faible cercle de lumière.

Les mains de Ssluss se crispèrent sur son fusil à l'apparition de la mandragore. En tant que garde du corps du Voïvode il se devait de s'attendre à toute les traîtrises. Ssluss se savait capable de tuer une mandragore mais pouvait il en tuer une avant qu'elle ne s'attaque à son maître?
Le Sslyth se mit à guetter l'obscurité tout en attendant le procahin ordre du Voïvode.

Karess n'aimait pas du tout cette ambiance, de plus le fait que l'un de leurs pions viennent les collés l'ennuyait. Déjà qu'il se méfiait des siens, alors ceux extérieur à sa cabale était encore plus surveillé. Il le regarda du coin de l'œil, puis reposa son regard sur les tourmenteurs, il les détailla tous un par un. Puis remarqua l'angoisse de son garde du corps, il lui lança un sourire confiant virant sur le sadisme, qui pouvait se traduire par « relax je gère » puis alla à l'essentiel:

-Bien, même si je n'aime pas trop qu'on m'espionne il viendra avec nous, mais tout travail mérite salaire. Que gagnons-nous en échange?

Il regardait droit dans les yeux le tourmenteur qui se tenait devant lui, il ne souriait plus, son visage était inexpressif. Pourtant Karess était impatient, et avait bien envie de se débarrasser de la mandragore.

Un des tourmenteurs s'avança du cercle formé par ses pairs:

-En premier lieu, vous aurez le soutien de notre coterie et par là même l'immortalité pour vos guerriers qui, je pense, est plutôt vitale pour une si petite formation que la vôtre. Ensuite, nous vous payerons en âmes, environ 350 pour vous et 150 corps pour les mandragores. Ce prix vous convient il?

La mandragore venait de sortir de l'ombre, surprenant les nouveaux venus. Immobile, les yeux de l'eldar noir furetais un peu partout sur le groupe, sentant leurs haine et peut-être leur crainte a l'égard de sa personne. La créature attendais, un ordre, un signe, n'importe quoi, tant qu'elle pouvait les tués ou partir de cet endroit.

Karess analysa rapidement la proposition, l'immortalité le faisait rire plus qu'autre chose, mais en revanche les âmes et les corps étaient plutôt intéressants. Mais il avait envie de connaitre l'avis de sa suite, il se tourna vers eux puis leurs demanda sur un ton naturellement mauvais:

-Ça vous va?

"Du moment que moi et les miens sommes payés nous vous suivrons et je vous protégerait" dit Ssluss de sa voix sifflante. "Mais ayez du retard sur le paiement et vous pourrez dire adieu à vos bras."

Rhyssia s'avança de quelques pas vers Karessa, de sa démarche fluide typique des Lamahéenne et avec une assurance certaine. Plusieurs regards se tournèrent vers elle, avides de sa beauté. Elle parla avec une voix douce, mielleuse :

- Il serait sage d'accepter Voïvode. Aussi bien pour nous que pour l'avenir de notre coterie.

Hannibael répondit d'un simple hochement de tete le plus discret possible. Toute son attention se portait sur l'être à la peau noir de jais que les tourmenteurs avaient imposé à eux: la mandragore. On ne vivait pas à Commoragh sans avoir au moins entendu parler de ces être à la fois étranges et fascinant. Bien que Sybarite, Hannibael n'avait jamais eu "l'honneur" de travailler avec eux, et il aurait bien aimé que ceci reste vrai. D'un autre coté se disait il, c'était l'occasion rêvée d'en apprendre plus à leur sujet, à la fois sur leur façon de vivre que sur leurs méthodes de combat que l'on disait brutales et complexes à la fois, mais aussi et surtout sur leurs faiblesses et sur les moyen de les tuer. Cette expédition serait à n'en pas douter intéressante, sur beaucoup de points. Le sybarite attendit sans mot dire la fin de l'entrevu, scrutant l moindre geste des tourmenteurs, de lady Rhyssia comme de Karess. Il se sentait comme un fauve, observant ses proies avant de prendre son repas, si seulement l'occasion se présentait bien sur.

Karess laissa la Lamahéenne s'approcher de lui, elle était magnifique, mais il savait qu'elle serait l'une des premières à essayer de l'assassiner. Mais qu'importe, pour le moment il pouvait profiter de ses multiples talent. Il écouta les menaces de son garde du corps, puis aperçus le hochement de tête de son allié. Il ne put s'empêcher de sourire encore une fois, il se tourna vers les tourmenteurs en leur répondant:

-Nous acceptons votre proposition.

-Fort bien, je peux donc désormais vous révéler ce que nous attendons de vous.
Le tourmenteur se décala légèrement et une projection holographique prit sa place.
-Comme vous le savez tous, notre race était autrefois maîtresse des étoiles. Notre empire régnait sans partage sur la galaxie et notre glorieuse cité n'en était que l'un des ports alors que des mondes entiers étaient modelés suivant nos envies. La plupart de nos anciens mondes ne sont plus depuis fort longtemps, d'autre ont été perdus, la toile déchirée par la folie de leurs anciens habitants. Nous même ne connaissons pas tout des avant postes de notre race mais il se trouve que récemment, les adeptes de la machines du ridicule Impérium ont découvert un ancien monde où, d'après mes recherches, une connaissance de jeunesse aurait emporté l'ensemble des créations du génial Maléandros, mon maître avant la Chute. Je veux que vous alliez sur place et que vous me rapportiez ces trésors. Faites ainsi et vous serez largement récompensé.

C'était une simple mission de récupération qui consistait à, aller sur un ancien monde eldar noir, récupérer deux trois reliques perdues. La seule chose qui pourrait être gênant était les humains, ils les ralentiraient dans leurs mission, ou les amuserait fallait voir. Quoi qu'il en soit Karess n'y voyait pas une grande difficulté, il savait que ces agents étaient capable de réussir n'importe qu'elle mission. L'eldar noir se passa les mains dans sa longue chevelure noire, puis de ses yeux verts foncé fixa l'hologramme, en éspérant que ce n'était pas juste un simple enregistrement. Et déclara:

-Aucun problèmes pour moi, mis à part si vous avez omis de me dire quelque chose? Pouvez-vous me transmettre les coordonnées de la planète?

-Le monde en question se nomme Lunea et se trouve à deux années lumières du portail de la vierge abandonnée, dans le système Resthoros. Les humains s'y sont installés il y a une semaine déjà.

Une semaine? Bien assez pour établir une base d'opération efficace. Si ces Mon Keigh étaient tous pathétiques, il fallait leur reconnaitre un certain talent quand il s'agissait de se terrer dans un coin. Surtout si...

-Maitre Tourmenteur, pardonnez ma demande mais, savez vous ce à quoi nous devons nous attendre? Je veux dire, y aura t il de ces spaces marines sur place.

Les space marine. Si il y avait bien une chose dans la galaxie que Hannibael detestait c'était bien eux. Des êtres qui se targuaient de ne pas connaitre a peur. C'était ridicule, la peur était en chaque chose vivante, meme des êtres aussi primaires que les tyranides avaient peur devant un prédateur plus féroce qu'eux. La différence était que ces maudits guerriers de fer étaient en plus doué de conscience. Leur peur était encore plus savoureuse que toutes les autres.

-Comme je l'ai déjà énoncé, ceux qui ont prit possession des lieux sont des adeptes du "dieu machine" humain, nous pensons qu'il s'agit là d'un groupe mené par un de leurs "explorators"... D'après nos estimations, ils devraient disposer d'une petite flotille comportant sans doute un cuirassé ou un croiseur lourd accompagné de quelques escorteurs. Au niveau du sol, je ne pense pas qu'ils aient déployé plus de quelques centaines de militaires pour encadrer leur personnel civil, des skitariis et des praetors pour la plupart bien qu'il soit possible que l'ennemi dispose de quelques manipules de la légio cybernetica.

Karess salivait déjà, il allait enfin pouvoir défouler sa rage sur l'une de ses espèces inferieur qui le dégoutait. Leurs morts allaient être lentes, et douloureuse. Mais être inférieur, ne voulait pas dire être facile à exterminer, ils allaient devoir se consulter et établir un plan solide. Un rictus sadique apparue sur son visage, il tourna le dos aux tourmenteurs puis partit en leurs lâchant:

-On va les ramenez vos reliques, mais ne tentez pas de nous tromper, car les représailles seraient sanglante.

Karess était pressé de quitter se trous à rats, l’envie de tuer prenait de plus en plus le dessus, si il ne se calmait pas très vite il ferait un massacre. Les humains ne perdaient rien pour attendre.