Rédania

Le cargo fut rapidement arrimé au navire de commandement, et Simon et Ricco montèrent à bord. Ils rejoignirent rapidement une salle de réunion secondaire, où les attendait un des officiers subalternes.
En entrant Simon se mit aussitôt au garde-à-vous.

-Soldats, que signifie tout cela ? Vous nous ramenez un cargo sans prévenir, vous avez une idée du bazar que ça peut créer ?
-Aucun monsieur, mais nous avons pensé qu'il pourrait être utile, ainsi que la petite troupe qui se trouve à bord.

L'officier fit un signe de tête en direction de Ricco, sachant par expérience qu'il était plus apte à juger des capacités ou non d'un soldat que Simon.
Mais ce dernier avait raison sur un point : le cargo pourrait se révéler utile.

-Et vous, qu'en pensez-vous ?

Ricco tria ce qu'il avait pû apprendre des nouveaux venu et commença à réciter d'une voix docte:


"En l'état actuel, nous disposons de nombreux navires de guerre et de trop peu de navires logistiques. Un cargo de plus ne peut pas réellement être un mal.

Quand aux membres de l'équipage, certains sont des soldats qui ont déjà participé aux combats des derniers mois. La majorité ont fait le voyage depuis Sybellus et ont réussi à échaper aux autorités. Pour la plupart, ce sont de bons éléments, en particulier le dénommé Forix. C'est un ancien officier et semble-t-il, le chef du groupe.

Un autre membre potentiellement très utile est la dénommée Marine. Elle a fait des études de médecine mais elle me semble à première vue trop faible pour aller au front, dans l'état, elle ne survivrait pas à la première semaine. Elle peut cependant s'avérer utile dans les unités médicales et logistiques."

-Hum... vous dites que ce ne sont pas des militaires de métier... je suppose donc qu'il n'en ont pas non plus l'allure ?

Simon haussa un sourcil, il ne comprenait pas où son supérieur voulait en venir, mais il ne faisait aucun doute sur le fait qu'il avait une idée derrière la tête.

Ses chefs avaient prévus quelque chose, c'était évident, mais Ricco répondit, impassible.

"Non en effet, à première vu ils ressemblent à tout sauf à des militaires. Même pas à des gangers... Plutôt un assemblage de voyageurs."

-Parfait. Ce cargo va se révéler bien plus utile que vous ne le pensiez... En attendant, Rompez !! Je vous ferai contacter quand nous aurons des directions plus... précises.

Simon ressortit de la petite salle et regagna le cargo. Il allait surveiller le groupe en attendant son intégration complète à l'armée.

Marine attendait nerveusement. Personne n'était venu lui donner le moindre ordre, ou indice pour se rendre utile. Cela ne faisait que la rendre anxieuse ; son regard affolé se promenant partout, à la recherche d'un moyen de se donner un but.
Elle apperçu finalement l'un des soldats "nouveau venu", qui avait prit qui plus est sa défense tout à l'heure. Peut-être savait-il quelque chose...
Elle s'en approcha, puis l'interpella.

-Alors ? Vous a-t-on dit ce que j'allais devenir ?

-Aucune idée, mais il semblerait que l'état major est des projets pour ce cargo et son équipage. Néanmoins je ne sais pas si ça vous concerne, il se peut que vous soyez seulement envoyer à l'hôpital mobile.

Lothar et les autres rescapés du cargo, étaient en train de rassembler à l'extérieur. Forix se tenait au centre du regroupement, et semblait attendre d'avoir l'attention de tout le monde .Lothar quitta son rebords puis se rapprocha du groupe, qu'allait-il se passer était la seule question qu'il avait en tête.

Ilena tentait de passer le temps avec son briquet , allumant et éteignant la flamme. Elle était furieuse à cause de l'autre type , qui après avoir jouer le gros dur qui avait tout vu , non sans se plaindre de la perte de son escouade , avait sermonner Ilena du fait qu'elle avait perdu beaucoup plus que lui.

Quel con , pensa l'Aldéranéenne.

Elle ne savait pas ce qu'il allait se passer , espérant juste qu'elle ne se retrouverait pas avec cet incapable de fdp. Elle , une membre des régiments Aldéranéens , sous les ordres d'un quelconque fdp ? Elle n'accepterait pas , mais visiblement elle n'aurait pas le choix. Elle regarda le groupe , Forix était dans un coin , silencieux. Marine discutait avec l'autre type et Lothar s'était approché du groupe. Ilena continua à jouer avec son briquet , sur les nerfs d'attendre. Elle avait récupéré ses armes , ses deux couteaux , son fusil laser et le fusil à pompe dont elle avait fait l'acquisition peu de temps auparavant. Elle se demandait si l'autre type la prenait pour une simple recrue , ou quelqu'un ayant déjà survécut depuis un bon bout de temps.
Elle rangea son briquet et sortit un de ses couteaux , puis commença à l’affûter , plus par ennui que réel besoin , il n'avait pas servit depuis la bataille sur la station.

Les heures qui suivirent furent assez ennuyantes, personne ne vint et les quelques explications que purent donner Simon et Ricco ne suffirent pas à calmer l'équipage.

Aussi, quand un lieutenant arriva sur le bateau pour informer tout ce beau monde des décisions de l'état major, il fut écouté avec la plus grande attention.

-Messieurs, et mesdames, sachez que vous êtes tous réquisitionné, sans exception. Le cargo et son équipage sont mis sous l'autorité des commandants de la flotte, le capitaine est prié d'aller au débriefing.
Les autres, mercenaires, FDP de Sibbelus et j'en passe, seront mis sous le commandement du sergent instructeur Ricco, qui est par la même séparé de son unité actuelle. Seule la dénommé Marine, en sa qualité de médecin, sera rattaché à la logistique de ce bâtiment et de cette escouade pour l'instant.
Le sergent Simon et son escouade seront également rattachés à vous en tant qu'élément indépendant de soutiens.
Bonne journée.

Sur ce le lieutenant regagna le bateau de commandement, accompagnant le capitaine du cargo. Un sous-officier quelconque expliqua à l'équipage qu'il pouvait désormais débarquer à ''terre'', accédant ainsi aux casernes et dortoirs sommaires construits à la hâte pour les besoins de la flotte. Pas garnd chose de folichon à priori.

"Et merde" , pensa Ilena. Un quelconque lieutenant venait d'annoncer que le groupe se retrouvait sous la direction du sergent instructeur Ricco.... , soit un chic type qui pensait avoir tout vu sur le champ de bataille , avoir tout subi. Ilena commençait à mépriser ces Gydéans , encore plus qu'avant. Elle se demandait si il y'avait d'autres Aldéranéens qui avaient survécus. Avec son ancien escouade , elle s'était sentit bien pendant de longs mois..... puis il était mort , puis ils étaient morts eux aussi. Maintenant elle se retrouvait avec.... avec quoi d'ailleurs ? Un peu n'importe quoi pensa la garde.
Ilena rangea son couteau dans sa botte , et prit un grand sac dans lequel elle avait fourré son uniforme , son gilet par balles et ses maigres possessions. Elle jeta un coup d'oeil vers le fameux Ricco , un putain d'enfoiré. Elle sentait qu'il allait lui en faire bavait , voir plus. Mais en attendant la garde n'aspirait qu'a une chose : Un douche et un vrai lit.

En attendant une affectation plus concrète, le groupe fut descendu à ''terre''. En fait une espèce de camp fortifié à moitié flottant. Plusieurs quais en bois avaient été monté pour accueillir les chaloupes de débarquement des différents navires et des chemins sur pilotis permettaient de longer la falaise pour rejoindre le camp au sol proprement dit. Celui-ci était composé de structures en bois ou en préfabriqué pour les plus importantes. On y trouvait quelques dépôts de matériel, un hôpital de campagne et des baraquements pour les soldats dont le navire n'était pas en mesure de les accueillir dans des conditions convenables.
Des échelles et un monte-charge permettaient de rejoindre les passerelles installé dans les branches et qui permettaient de surveiller tout nouveau navire arrivant.

Et au delà du camp s'étendait la forêt vierge, dont même pas le quart était connue et qui servait autant de défouloir que de réserve de ressource.

Personnes ne semblaient vouloir descendre, Lothar n'en avait pas envie non plus, il avait déjà une cabine à lui, à l'abri de la pluie, et du vent .A l’abri des autres aussi, mais comme il n'avait pas envie de perdre son temps, il s'éloigna le plus possible des autres encore une fois. Puis dégaina ses deux lames, et s'entraina à faire des mouvements de base vertical, horizontale, diagonale, circulaire et j’en passe.
Il continua ses mouvements sans se soucier des quelque glandus qui le regardaient, en attendent l'heure du départ, si il y en avait un...

Ilena descendit à quai , s'étira rapidement les muscles des épaules et entreprit d'explorer le camp. Il fallait emprunter un chemin en pilotis longeant la falaise pour y accéder , ce que fit l'Aldéranéenne d'un pas rapide. Autour d'elle on la regardait bizarrement , surtout à cause de sa tenue pour le moins "civile". La garde se retrouve rapidement devant l’hôpital. Elle y entra et demanda un docteur.

Un infirmier visiblement pas très à l'aise accueillit Iléna.

-Euh, oui, c'est pour quoi ?

Ilena regarda de haut en bas l'infirmier , qui n'était pas très rassuré visiblement. Elle haussa le sourcil avant de répondre :

- A votre avis ? Je viens pas dans un hosto pour demander une manucure. Nan , c'est juste pour changer deux trois pansements et recoudre d'une manière un peu plus correcte certaines blessures.

Ilena remonta sa manche droite , dévoilant un bandage blanc teinté de rouge.

-Très bien, opérations légère donc, prenez le couloir en face de vous, et vous devriez trouver une collègue qui vous dirigera vers un médecin ou un infirmier disponible.

Iléna emprunta le chemin indiqué et tomba en effet sur une infirmière qui lui indiqua une petit salle d'opérations. On était loin des mesures d'hygiène en place dans un vrai hôpital, mais au vu des circonstances et du lieu, c'était déjà quasiment luxueux.
Un médecin s'occupa d'elle, recousu ses plaies et fit quelques bandages avant de la laisser partir, lui recommandant de nettoyer autant que possible les plaies et de ne pas trop les faire souffrir.

Ilena remercia rapidement le médecin, se sentant rudement mieux après avoir remis ses bandages à neuf. Maintenant il ne restait plus qu'a faire le plein de munitions, puis trouver un endroit plus ou moins confortable pour dormir. La garde vit passer le sous-officier qui les avait rapidement renseigné sur leurs nouveaux quartiers. Elle s'en approcha et le héla, avant de lui demander de plus amples précisions.